* La rébellion de Shéba (1-3). Amasa est tué par Joab (4-13). Shéba se réfugie en Abel (14-22). Les officiers de David (23-26).
1 Il y avait là un méchant homme du nom de Shéba. C’était un fils de Bicri, un Benjaminite. Il sonna de la trompette et dit: «Il n’y a aucune part pour nous avec David, aucun héritage pour nous avec le fils d'Isaï! Chacun à sa tente, Israël!» 2 Et tous les Israélites s'éloignèrent de David pour suivre Shéba, fils de Bicri. Quant aux Judéens, ils restèrent fidèles à leur roi et l'accompagnèrent depuis le Jourdain jusqu'à Jérusalem.
3 David rentra chez lui à Jérusalem. Le roi prit les dix concubines qu'il avait laissées pour garder le palais et les installa dans une maison bien surveillée. Il pourvut à leur entretien, mais il n’eut plus de relations avec elles. Elles restèrent enfermées jusqu'au jour de leur mort, vivant dans un état de veuvage.
1-3 Les épreuves que la Providence divine nous permet d’endurer, surgissent parfois les unes après les autres, pour notre édification, jusqu’à ce que nous atteignions le point, où le péché et la douleur seront vaincus. Les personnes belliqueuses comprennent mal ou interprètent négativement les paroles des autres ; les hommes orgueilleux ne se fient qu’en eux-mêmes, refusant complètement toute aide extérieure.
Comme nous pouvons le voir dans ce texte, l’opinion du peuple ne doit pas être la seule à prendre en compte ; qu’a fait ce dernier, quand Hosanna, le « Fils de David » allait être sur le point d’être crucifié, sinon s’écrier : « Crucifie-le » !
4 Le roi dit à Amasa: «Convoque-moi les hommes de Juda pour dans 3 jours et toi, présente-toi aussi ici.» 5 Amasa partit pour convoquer Juda, mais il eut du retard par rapport au délai que le roi avait fixé. 6 David dit alors à Abishaï: «Shéba, le fils de Bicri, va maintenant nous faire plus de mal qu'Absalom. Prends toi-même les serviteurs de ton maître et va à sa poursuite. Sinon, il risque de trouver des villes fortifiées et d’échapper à nos regards.» 7 Abishaï partit en campagne, suivi des hommes de Joab, des Kéréthiens et des Péléthiens ainsi que de tous les vaillants hommes. Ils sortirent de Jérusalem afin d’aller à la poursuite de Shéba, fils de Bicri.
8 Ils étaient près de la grande pierre qui se trouve à Gabaon lorsque Amasa arriva devant eux. Joab avait une épée à la ceinture, par-dessus les habits qu’il avait mis. Elle était attachée à sa taille, dans son fourreau, et elle en glissa tandis que Joab s'avançait. 9 Joab dit à Amasa: «Te portes-tu bien, mon frère?» et de la main droite il attrapa la barbe d'Amasa pour l'embrasser. 10 Amasa ne fit pas attention à l'épée qui était dans la main de Joab, et Joab l'en frappa au ventre. Il déversa ses entrailles par terre sans avoir à lui porter un deuxième coup. C’est ainsi qu’Amasa mourut. Joab et son frère Abishaï marchèrent à la poursuite de Shéba, fils de Bicri. 11 Un des hommes de Joab resta près d'Amasa et il disait: «Qui aime Joab et qui est pour David? Qu'il suive Joab!» 12 Amasa se roulait dans le sang au milieu de la route. Voyant que tout le peuple s'arrêtait, cet homme le poussa hors de la route dans un champ et jeta un vêtement sur lui. C’est ce qu’il fit lorsqu'il vit que tous ceux qui arrivaient près de lui s'arrêtaient. 13 Quand il fut enlevé de la route, chacun suivit Joab afin de poursuivre Shéba, fils de Bicri.
4-13 Joab assassina Amasa avec cruauté. Plus on remarque d’intrigues liées au péché, plus ce dernier est abominable. Joab sacrifia l’intérêt du roi et du royaume, au profit de sa vengeance personnelle. On est en droit de se demander, sous quelle apparence un meurtrier peut poursuivre un traître ; comment Joab, animé d’un si mauvais esprit, a-t-il eu aussi le courage de courir un tel danger : en fait, sa conscience était complètement desséchée.
14 Joab traversa toutes les tribus d'Israël dans la direction d'Abel-Beth-Maaca, et tous les hommes d'élite se rassemblèrent et le suivirent. 15 Ils vinrent assiéger Shéba dans Abel-Beth-Maaca et ils érigèrent un remblai qui allait jusqu’au rempart de la ville. Tout le peuple qui était avec Joab sapait la muraille pour la faire tomber. 16 Alors une femme pleine de sagesse se mit à crier depuis la ville: «Ecoutez, écoutez! Dites donc à Joab: ‘Approche-toi jusqu'ici, je veux te parler!’» 17 Il s'approcha d'elle et la femme demanda: «Es-tu Joab?» Il répondit: «C’est bien moi.» Elle lui dit: «Ecoute les paroles de ta servante.» Il répondit: «J'écoute.» 18 Elle dit alors: «Autrefois on avait l’habitude de dire: ‘Que l'on procède à une consultation dans Abel!’ et c’est ainsi que tout se réglait. 19 Je suis une des villes paisibles et fidèles d’Israël, et tu cherches à faire disparaître une ville qui est une mère en Israël! Pourquoi veux-tu détruire l'héritage de l'Eternel?» 20 Joab répondit: «Je n’ai certainement pas l’intention de vous détruire et vous ruiner! 21 Il n'en est pas question. Mais un homme de la région montagneuse d'Ephraïm, un dénommé Shéba, fils de Bicri, a levé la main contre le roi David. Livrez-le-moi, et lui seulement, et je m'éloignerai de la ville.» La femme dit à Joab: «Sa tête te sera jetée par la muraille.» 22 Cette femme alla parler à tout son peuple avec sa sagesse, et ils coupèrent la tête de Shéba, fils de Bicri, et la jetèrent à Joab. Joab sonna alors de la trompette. On se dispersa loin de la ville et chacun repartit dans sa tente. Quant à Joab, il retourna à Jérusalem vers le roi.
14-22 Il était tout à fait juste d’attaquer cette ville car elle abritait un traître ; tel est le « prix à payer » pour un cœur qui héberge des convoitises rebelles, et ne possède pas Christ, y régnant en Maître.
Une femme relativement discrète, par sa conduite prudente, a d’une part, satisfait Joab, mais aussi, sauvé la ville. La sagesse n’émane pas uniquement de personnes de haut rang, ni de sexe particulier ; elle ne nécessite pas de connaissances colossales ; par contre, elle dicte comment agir en fonction des aléas qui surgissent, afin de résoudre en toute sécurité, les problèmes qui peuvent résulter des épreuves. Beaucoup de sottises pourraient être évitées si, lors des querelles, les deux parties contestataires pouvaient se comprendre mutuellement. Elles ne devraient pas se quitter avant d’avoir réglé leur différend. La paix s’obtient simplement par la « reddition » du fautif.
Il en est ainsi dans la démarche divine, vis-à-vis de l’âme en détresse, à la recherche du Seigneur ; en fait, le péché est « le » traître ; la convoitise, si chère, est la source de la rébellion : fort de ces faits, rejetons toute forme de transgression, et tout ira pour le mieux. Il n’y a aucun autre moyen d’avoir une paix authentique !
23 Joab commandait toute l'armée d'Israël; Benaja, fils de Jehojada, était à la tête des Kéréthiens et des Péléthiens; 24 Adoram était préposé aux corvées; Josaphat, fils d'Achilud, était archiviste; 25 Sheja était secrétaire; Tsadok et Abiathar étaient prêtres; 26 et Ira de Jaïr était ministre d'Etat de David.
23-26 Voici la constitution de la cour de David, après la restauration de ce dernier, sur le trône. Il est bien de voir des hommes capables, chargés d’assurer les fonctions publiques ; ils doivent s’efforcer de remplir fidèlement ces fonctions, comme de fidèles serviteurs de Christ, le « Fils de David ».