* les voyages de Paul (1-6). Eutychus ramené à la vie (7-12). Paul voyage vers Jérusalem (13-16). le discours de Paul aux anciens d’Éphèse (17-27). Leur adieu (28-38).
1 Lorsque le tumulte eut cessé, Paul fit venir les disciples [et les encouragea], puis il prit congé d'eux et partit pour la Macédoine. 2 Il parcourut cette région en adressant de nombreuses paroles d'encouragement aux croyants et se rendit en Grèce 3 où il séjourna trois mois. Il était sur le point d'embarquer pour la Syrie, mais comme les Juifs formaient un complot contre lui, il décida de repartir par la Macédoine. 4 Il avait pour l'accompagner [jusqu'en Asie] Sopater de Bérée, [fils de Pyrrhus,] Aristarque et Secundus de Thessalonique, Gaïus de Derbe, Timothée, ainsi que Tychique et Trophime, originaires d'Asie. 5 Ceux-ci prirent les devants et nous attendirent à Troas.
6 De notre côté, après la fête des pains sans levain, nous avons embarqué à Philippes et, au bout de 5 jours, nous les avons rejoints à Troas où nous avons passé 7 jours.
1-6 Les tumultes ou l’opposition peuvent contraindre un chrétien à quitter son poste ou à changer son but, mais son travail et son plaisir seront les mêmes, où qu’il soit. Paul a pensé qu’il valait mieux attendre cinq jours avant d’aller à Troas, bien qu’il ne devait rester là que sept jours ; mais il savait, et nous devons aussi le savoir, comment racheter même un temps de voyage, et le transformer en quelque chose de bon.
7 Le dimanche, nous étions réunis pour rompre le pain. Comme il devait partir le lendemain, Paul s'entretenait avec les disciples, et il a prolongé son discours jusqu'à minuit. 8 Il y avait beaucoup de lampes dans la chambre à l'étage où nous étions rassemblés. 9 Or, un jeune homme du nom d'Eutychus était assis sur le bord de la fenêtre. Il s'est profondément endormi pendant le long discours de Paul et, entraîné par le sommeil, il est tombé du troisième étage. Quand on a cherché à le relever, il était mort. 10 Mais Paul est descendu, s’est penché sur lui et l’a pris dans ses bras en disant: «Ne vous inquiétez pas, car son âme est en lui.» 11 Ensuite il est remonté, a rompu le pain et a mangé. Il a poursuivi ses entretiens jusqu'à l'aube, puis il est parti. 12 Le jeune homme a été ramené vivant, à leur grande consolation.
7-12 Bien que les disciples lisaient, méditaient, priaient, chantaient de manière individuelle, et maintenaient ainsi leur communion avec Dieu, ils venaient cependant ensemble pour adorer Dieu, et donc pour continuer leur communion les uns avec les autres. Ils venaient ensemble, le premier jour de la semaine, le jour du Seigneur. Ce jour doit être observé religieusement par tous les disciples de Christ. En rompant le pain, ce n’est pas seulement le brisement du corps de Christ pour nous en sacrifice pour nos péchés dont nous devons nous souvenir, mais le brisement du corps de Christ pour nous signifie une nourriture et une fête pour nos âmes. Dans les premiers temps, la coutume était déjà de recevoir la Sainte Cène, le repas du Seigneur, au jour du Seigneur, pour célébrer ainsi la mémoire de la mort de Christ. Paul a prêché dans cette assemblée. La prédication de l’Évangile doit aller de pair avec les sacrements. Ils étaient disposés à entendre, Paul l’a vu, et il a continué son discours jusqu’à minuit. De dormir à l’audition de la parole est une chose mauvaise, un signe de faible estime envers la parole de Dieu. Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour prévenir tout sommeil ; ne nous laissons pas aller à dormir, mais disposons nos cœurs à être affectés par la parole que nous entendons, afin de chasser au loin le sommeil. Une infirmité exige de la tendresse ; mais le mépris exige de la sévérité. Ceci a interrompu la prédication de l’apôtre ; mais a été fait pour confirmer sa prédication. Eutychus a été ramené à la vie. Et comme ils ne savaient pas quand ils auraient de nouveau la compagnie de Paul, ils l’ont utilisé du mieux qu’ils pouvaient, et ont estimé qu’une nuit de sommeil perdue n’était rien face à ce but. Combien sont rares les heures de repos interrompues dans des buts de dévotion ! Mais combien sont fréquentes les nuits passées dans de simples amusements ou des bacchanales coupables ! Il est si difficile pour la vie spirituelle de se développer dans le cœur de l’homme ! Et il est si naturel que des pratiques charnelles y fleurissent !
13 Quant à nous, nous avons pris les devants pour embarquer sur un bateau à destination d’Assos. Nous devions y reprendre Paul, conformément à ses instructions, car il voulait faire la route à pied. 14 Lorsqu'il nous a rejoints à Assos, nous l'avons pris à bord et sommes allés à Mytilène. 15 De là, continuant par la mer, nous sommes arrivés le lendemain en face de Chios. Le jour suivant nous sommes passés par Samos, et le jour d'après nous sommes arrivés à Milet.
16 Paul avait décidé de passer au large d'Ephèse sans s'y arrêter afin de ne pas perdre de temps en Asie; il se dépêchait en effet pour être, si possible, le jour de la Pentecôte à Jérusalem.
13-16 Paul s’est hâté vers Jérusalem, mais a essayé de faire le bien sur son chemin, en allant de lieu en lieu, comme tout homme bon devrait le faire. En faisant l’œuvre de Dieu, nos propres volontés et celles de nos amis doivent souvent être mises de côté ; nous ne devons pas perdre de temps avec ces amis quand le devoir nous appelle sur un autre chemin.
17 Cependant, de Milet, il a envoyé chercher à Ephèse les anciens de l'Eglise. 18 Lorsqu'ils sont arrivés vers lui, il leur a dit:
«Vous savez de quelle manière je me suis toujours comporté avec vous, depuis le jour où j’ai mis le pied en Asie: 19 j'ai servi le Seigneur en toute humilité, avec [beaucoup de] larmes et au milieu des épreuves que provoquaient pour moi les complots des Juifs. 20 Vous savez que, sans rien cacher, je vous ai annoncé et enseigné tout ce qui vous était utile, en public et dans les maisons, 21 en appelant les Juifs et les non-Juifs à changer d’attitude en se tournant vers Dieu et à croire en notre Seigneur Jésus[-Christ].
22 »Et maintenant, voici que, lié par l'Esprit, je vais à Jérusalem sans savoir ce qui m'y arrivera. 23 Je sais seulement que, de ville en ville, l'Esprit saint m'avertit que des liens et des souffrances m'attendent. 24 Mais je n’y attache aucune importance et je ne considère pas ma vie comme précieuse, pourvu que j'accomplisse [avec joie] ma course et le ministère que le Seigneur Jésus m'a confié: annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu.
25 »Désormais, je le sais, vous ne verrez plus mon visage, vous tous au milieu de qui j'ai passé en prêchant le royaume [de Dieu]. 26 C'est pourquoi je vous déclare aujourd'hui que je suis pur du sang de vous tous, 27 car je vous ai annoncé tout le plan de Dieu sans rien en cacher.
17-27 Les anciens savaient que Paul n’est pas un homme intrigant, égoïste. Ceux qui veulent en toute chose servir le Seigneur agréablement, et d’une manière profitable pour les autres doivent le faire avec humilité. C’était un prédicateur clair, quelqu’un qui annonçait son message de façon qu’il soit compris. C’était un prédicateur puissant ; il a prêché l’Évangile comme un témoignage pour eux s’ils le recevaient ; mais aussi comme un témoignage contre eux s’ils le rejetaient. C’était un prédicateur avantageux ; quelqu’un qui visait à former leurs jugements, et réformer leurs cœurs et leurs vies. C’était un prédicateur prenant de la peine, très actif dans son travail. C’était un prédicateur fidèle ; il n’a pas caché ses reproches lorsqu’ils étaient nécessaires, et n’a pas dérogé de la prédication de la croix. Il était un véritable prédicateur chrétien, évangélique ; il n’a pas prêché des notions ou des matières douteuses ; ni des affaires d’état ou de gouvernement civil ; mais il a prêché la foi et la repentance. Un meilleur résumé de ces choses, sans lesquelles il n’y a pas de salut, ne peut pas être donné: la repentance envers Dieu, et la foi envers notre Seigneur Jésus-Christ, avec leurs fruits et leurs effets. Sans cela aucun pécheur ne peut s’échapper, et avec cela nul ne sera privé de la vie éternelle. Que personne ne puisse penser que Paul quittait l’Asie par peur de la persécution ; il était dans une pleine attente de trouble, et cependant bien résolu à continuer, bien assuré que c’était par la direction Divine. Remercions Dieu que nous ne sachions pas les choses qui nous arriveront pendant l’année, la semaine, le jour qui a commencé. Il est suffisant pour l’enfant de Dieu de savoir que sa force sera toujours égale. Il ne sait pas, il ne veut pas savoir, ce que le jour qui est devant lui va lui apporter. Les influences puissantes du Saint-Esprit lient le vrai chrétien à son devoir. Même lorsqu’il attend la persécution et la détresse, l’amour de Christ le contraint à continuer. Aucune de ces choses n’a écarté Paul de son travail ; rien ne l’a privé de sa consolation. C’est l’affaire de notre vie que de pourvoir pour une mort joyeuse. Étant certain que c’était la dernière fois qu’ils devaient le voir, il leur lance un appel au sujet de son intégrité. Il leur avait prêché tout le conseil de Dieu. Comme il leur avait prêché l’Évangile d’une façon pure, il le leur avait prêché dans son intégralité ; il avait fidèlement fait son travail, quel que soit ce que les hommes aient porté ou supporté.
28 Faites donc bien attention à vous-mêmes et à tout le troupeau dont le Saint-Esprit vous a confié la responsabilité; prenez soin de l'Eglise de Dieu qu'il s'est acquise par son propre sang. 29 Je sais qu'après mon départ des loups cruels s'introduiront parmi vous, et ils n'épargneront pas le troupeau; 30 de vos propres rangs surgiront des hommes qui donneront des enseignements pervertis pour entraîner les disciples à leur suite. 31 Restez donc vigilants et souvenez-vous que durant 3 ans, nuit et jour, je n'ai pas cessé d'avertir avec larmes chacun de vous.
32 »Et maintenant, [frères,] je vous confie à Dieu et au message de sa grâce, lui qui a le pouvoir d'édifier et de [vous] donner un héritage avec tous les saints. 33 Je n'ai désiré ni l'argent, ni l'or, ni les habits de personne. 34 Vous le savez vous-mêmes, les mains que voici ont pourvu à mes besoins et à ceux de mes compagnons. 35 En tout, je vous ai montré qu'il faut travailler ainsi pour soutenir les faibles et se rappeler les paroles du Seigneur Jésus, puisqu’il a lui-même dit: ‘Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir.’»
36 Après avoir dit cela, il s’est mis à genoux et a prié avec eux tous. 37 Tous ont alors fondu en larmes; ils se jetaient au cou de Paul et l'embrassaient, 38 attristés surtout parce qu'il avait dit qu'ils ne verraient plus son visage. Puis ils l'ont accompagné jusqu'au bateau.
28-38 Si le Saint-Esprit a établi des ministres comme surveillants du troupeau, c’est-à-dire des bergers, ce troupeau doit pouvoir avoir confiance en eux. Qu’ils considèrent l’inquiétude de leur Maître pour le troupeau qui est commis à leur charge. C’est l’église qu’Il a achetée avec son propre sang. Son sang était celui de l’homme ; mais cependant l’union entre la nature divine et la nature humaine est si intime que c’est aussi le sang de Dieu car c’était le sang de Celui qui est Dieu. Ceci a mis en lui une dignité et une valeur permettant de payer la rançon des croyants pour tout mal, et d’acheter tout bien. Paul parle au sujet de leurs âmes avec affection et inquiétude. Ils étaient soucieux de ce qu’il adviendrait d’eux. Paul les dirige à lever les yeux vers Dieu avec foi, et il les recommande à la parole de la grâce de Dieu, non seulement comme le fondement de leur espoir et la source de leur joie, mais comme la règle de leur marche. Les chrétiens les plus avancés sont capables de croissance, et trouveront les paroles de la grâce pour aider leur croissance. Comme ne peuvent pas être des invités bienvenus par le Dieu saint ceux qui ne sont pas sanctifiés, de la même manière le ciel ne peut pas être le ciel pour eux ; mais il en sera ainsi pour tous ceux qui sont nés de nouveau, et sur qui l’image de Dieu est renouvelée, et cela est certain par le pouvoir tout-puissant et la vérité éternelle. Paul se recommande lui-même à eux comme un exemple de quelqu’un qui ne recherche pas les choses du monde présent ; ce en quoi ils doivent trouver de l’aide pour un passage plus aisé à travers ce monde. Cela peut paraître une parole difficile que celle que Paul attribue à leur Maître à tous, et que Paul leur a toujours rappelée: « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » ; il semble que ces paroles étaient souvent utilisées pour les disciples. L’opinion des enfants de ce monde est contraire à ces mots, ils ont peur de donner, sauf s’ils espèrent en obtenir plus. Un gain précis est pour eux la chose la plus bénie qui puisse être ; mais Christ nous dit où il y a le plus de bonheur, ce qui est le plus excellent. Cela nous rend plus semblables à Dieu, qui donne à tous, et ne reçoit de personne ; et au Seigneur Jésus, qui est venu pour faire le bien. Cet esprit était en Jésus-Christ, puisse-t-il être en nous aussi. Il est bon pour des amis, quand ils se séparent, de le faire avec la prière. Ceux qui s’exhortent et qui prient les uns pour les autres peuvent avoir de nombreux moments de larmes et des séparations douloureuses, mais ils se rencontreront devant le trône de Dieu, pour ne plus jamais en partir. C’était une consolation pour tous que la présence de Christ puisse à la fois accompagner Paul, et rester avec eux.