Livres de la Bible



Exode 20

Introduction de Matthew Henry

* Le préambule des dix commandements (1,2). Les commandements écrits sur les premières tables (3-11). Leur rédaction sur les deuxièmes tables (12-17). La crainte du peuple (18-21). Rappel d’interdiction contre l’idolâtrie (22-26).


Les dix commandements

1 Alors Dieu prononça toutes ces paroles: 2 «Je suis l'Eternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir d'Egypte, de la maison d'esclavage.

1,2 Dieu parle aux hommes de plusieurs manières : par leur propre conscience, par la Providence, par Sa voix ; nous devons être soigneusement attentifs à tous ces messages. Mais Dieu ne s’est jamais exprimé comme Il l’a fait, lors de Sa déclaration des dix commandements. Au tout début, la Loi a été inculquée à l’homme ; cette loi aurait dû rester inscrite dans son cœur, mais le péché l’a corrompue et de ce fait, il fallait en redéfinir la connaissance. La loi est spirituelle, elle connaît les pensées secrètes du cœur, ses désirs, et ses dispositions.

Le commandement qu’elle souligne le premier est l’amour ; sans lui, toute vie spirituelle n’est qu’hypocrisie ; ce commandement doit être parfaitement observé, avec une obéissance constante ; aucune loi au monde ne tolère la désobéissance. Celui qui voudra observer toute la loi mais qui pèchera contre un seul commandement, sera coupable envers tous les autres, Jacques 2:10. Le fait de la modifier, soit dans notre cœur, dans nos pensées, dans nos propos ou dans nos actes, n’est que péché et la mort est le salaire du péché.

3 »Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi.

4 »Tu ne te feras pas de sculpture sacrée ni de représentation de ce qui est en haut dans le ciel, en bas sur la terre et dans l’eau plus bas que la terre. 5 Tu ne te prosterneras pas devant elles et tu ne les serviras pas, car moi, l'Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux. Je punis la faute des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me détestent, 6 et j’agis avec bonté jusqu'à 1000 générations envers ceux qui m'aiment et qui respectent mes commandements.

7 »Tu n’utiliseras pas le nom de l'Eternel, ton Dieu, à la légère, car l'Eternel ne laissera pas impuni celui qui utilisera son nom à la légère.

8 »Souviens-toi de faire du jour du repos un jour saint. 9 Pendant 6 jours, tu travailleras et tu feras tout ce que tu dois faire. 10 Mais le septième jour est le jour du repos de l'Eternel, ton Dieu. Tu ne feras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton esclave, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui habite chez toi. 11 En effet, en 6 jours l'Eternel *a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve , et *il s'est reposé le septième jour . Voilà pourquoi l'Eternel a béni le jour du repos et en a fait un jour saint.

3-11 Les quatre premiers des dix commandements, communément appelés « le décalogue », nous décrivent notre devoir envers Dieu. Ces quatre commandements sont cités en premier car l’homme doit aimer son Créateur avant son prochain. Il ne sera pas possible d’aimer son prochain sincèrement si les sentiments que l’on éprouve pour Dieu ne sont qu’hypocrisie.

Le premier commandement mentionne qui doit être l’objet de notre adoration : L’Éternel et Lui seulement. Cela signifie qu’il est interdit d’adorer les créatures. Quel que soit le fait qui puisse entraver notre amour, notre gratitude, notre révérence ou notre adoration envers Dieu, nous ne devons pas céder à un sentiment de déception qui ne peut conduire qu’à une transgression de ce commandement. Tout ce que nous faisons doit être fait à la gloire de Dieu.

Le second commandement se rapporte à l’adoration que nous devons ressentir envers le Seigneur, notre Dieu. Il est interdit de fabriquer une image ou une représentation quelconque de la Déité, sous quelque forme ou intention que ce soit. Mais la signification spirituelle de ce commandement est plus étendue : tous les types de superstition sont défendus, ainsi que toutes les « inventions » humaines qui déforment la véritable adoration de Dieu.

Le troisième commandement concerne la façon d’adorer : elle doit être faite avec toute la révérence et le sérieux possibles. Tout serment inconsidéré est prohibé. Toutes les injures au nom de l’Éternel et tous les jurons ne sont que d’affreuses offenses à Ses commandements. Cela ne concerne pas uniquement les injures contre la Parole de Dieu ou les choses saintes, mais aussi toutes celles qui sont vaines, malsaines ou relatives aux plaisirs douteux. Le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoquera Son Nom en vain.

Le quatrième commandement est particulier : c’est un « rappel », c’est-à-dire que ce n’était pas la première fois qu’il était ordonné, mais que les hommes le connaissaient déjà. Un jour sur sept doit être sanctifié. Six jours sont consacrés au travail, mais il ne faut pas négliger ensuite le service de Dieu et le soin à apporter à notre âme. Aujourd’hui, nous devons accomplir tout notre travail dans le temps imparti, sans en prévoir pour le sabbat, le jour du repos. Christ a permis d’accomplir en ce jour particulier les travaux de nécessité, de charité et de piété ; car le sabbat a été fait pour l’homme et non l’inverse, Marc 2:27 ; tout ce qui concerne le luxe, la vanité ou l’autosatisfaction est à éviter. Tout acte commercial, tout paiement de transaction, toute lettre d’affaires, toute étude industrielle, déplacement, voyage mondain ou conversations légères, ne font que gâter la sainteté de ce jour, que Dieu a mis à part.

La paresse et l’indolence font partie des attitudes « du monde », mais ne concernent pas le saint repos. Le sabbat doit être un jour où l’on se repose du travail journalier, pour se consacrer au service de Dieu. Les avantages du respect de ce jour sanctifié sont la bonne santé et la joie des hommes, ce temps mis à part étant consacré aux soins de l’âme et au rappel de l’excellence de la Parole de Dieu. Ce jour est béni ; les hommes qui le respectent sont bénis, en lui et par lui. Cette bénédiction et ce respect de la sainteté ne sont pas consacrés à un septième jour ordinaire, mais au jour du sabbat.

12 *»Honore ton père et ta mère afin de vivre longtemps dans le pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne.

13 »Tu ne commettras pas de meurtre.

14 »Tu ne commettras pas d'adultère.

15 »Tu ne commettras pas de vol.

16 »Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.

17 »Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son esclave, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni quoi que ce soit qui lui appartienne.»

12-17 Les commandements de la deuxième table, les six derniers des dix commandements, décrivent quel doit être notre devoir, pour nous-mêmes et vis-à-vis des autres ; ils mentionnent le fameux commandement : « tu aimeras ton prochain comme toi-même », Luc 10:27. La piété et l’honnêteté doivent aller de pair.

Le cinquième commandement concerne les devoirs que nous avons vis-à-vis de nos parents. Le fait d’honorer père mère, doit démontrer par notre conduite, notre estime et notre obéissance à leur égard ; quand vos parents vous appellent, répondez-leur ; quand ils vous envoient accomplir une tâche, faites ce qu’ils vous demandent, abstenez-vous de ce qu’ils vous interdisent ; faites tout cela en tant qu’enfant, dans la joie et dans l’amour. Soyez également soumis à leurs conseils et à leurs recommandations. Efforcez-vous de réconforter en tous points vos parents, donnez-leur une vieillesse paisible ; soutenez-les quand ils sont dans le besoin, ce que le Seigneur recommande particulièrement, Matthieu 15:4-6. Beaucoup de personnes ont remarqué que l’on était particulièrement béni en obéissant à ses parents, et que la malédiction accompagnait les enfants indisciplinés.

Le sixième commandement indique que l’on doit se préoccuper de la vie et du bien-être des autres comme nous le faisons pour nous-mêmes. Les magistrats et les fonctionnaires sont institués pour faire valoir la vérité : ne cherchez pas à les contrecarrer. L’autodéfense est légitime ; mais beaucoup de meurtriers innocentés par la loi des hommes ne le sont pas devant Dieu. Les passions démesurées, provoquées par la colère ou l’alcool, n’ont aucune excuse : elles conduisent au meurtre et lors des duels, elles ne font que révéler l’arrogance des hommes et leur esprit de vengeance. Tous les combats, même ceux accomplis par les mercenaires, ne sont que le résultat de la colère et de la malice : ils rompent le sixième commandement ; tous les carnages sont en fait des meurtres. Il en est ainsi pour tout ce qui pousse les hommes au vice et au crime. La mauvaise conduite corrompt le cœur, elle pousse rapidement les parents vers le trépas, comme d’ailleurs les épouses et autres membres d’une famille : toutes ces choses rompent ce sixième commandement. Ce dernier interdit les mauvaises envies, la haine ou la colère, toute insulte. Il condamne le suicide. Il réclame un esprit bienveillant et patient, qui sait aussi pardonner.

Le septième commandement concerne la chasteté. Nous devrions être effrayés par toutes les « vilenies » qui s’attaquent au corps humain : elles ne font que le détruire. Quels que puissent être les errements de notre imagination polluée, animée par nos passions, ils ne font que rompre ce commandement : il en est ainsi pour toutes les images impures, les livres, les conversations douteuses et toute autre forme de déviations.

Le huitième commandement est celui de l’amour, celui du respect de la propriété des autres. Ce que nous possédons ici-bas, même acquis dans l’honnêteté, représente le « pain » que Dieu nous a donné ; nous devrions nous en contenter et être reconnaissants : sachons ainsi faire preuve de confiance en la Providence divine. Quand nous détournons notre regard de nos voisins, lorsqu’ils sont dans la nécessité, nous enfreignons la loi divine ; c’est un fait courant dans notre société d’aujourd’hui. Les « pillages » en tous genres, même ceux qui sont effectués sous le couvert de la justice humaine, vont également contre ce commandement. La fraude, les emprunts effectués sans perspective de remboursement, les non-paiements de dettes, l’extravagance, les abus, les extorsions d’argent aux pauvres, toutes ces choses s’opposent au huitième commandement. Offrons notre savoir-faire, dans un esprit de simplicité et dans le contentement, au service des autres, comme nous voudrions qu’ils le fassent à notre égard.

Le neuvième commandement est relatif à notre attitude vis-à-vis de nos voisins. Ce commandement interdit toute médisance, sous quelque forme que ce soit, toute parole équivoque qui pourrait « salir » notre prochain. Dénigrer notre voisin ne peut que nuire à sa réputation. Porter un faux témoignage contre lui, le calomnier, ou l’attaquer par notre médisance, tous ces actes rompent le neuvième commandement ; il en est de même pour celui qui déforme la vérité, qui s’efforce de salir la réputation de son prochain, ne cherchant que sa ruine. Combien de fois ce commandement est bafoué chaque jour, par des personnes de tout rang, de toute nature !

Le dixième commandement s’attaque à la racine du mal : « tu ne convoiteras pas ». Les commandements précédents prohibaient tous les mauvais désirs envers notre prochain ; celui-ci interdit toute convoitise malsaine.

18 Tout le peuple entendait les coups de tonnerre et le son de la trompette et voyait les flammes de la montagne fumante. A ce spectacle, le peuple tremblait et se tenait à bonne distance. 19 Ils dirent à Moïse: «Parle-nous, toi, et nous écouterons; mais que Dieu ne nous parle pas, sinon nous mourrions.» 20 Moïse dit au peuple: «N’ayez pas peur, car c'est pour vous mettre à l'épreuve que Dieu est venu et c'est pour que vous ayez sa crainte devant les yeux afin de ne pas pécher.» 21 Le peuple restait à bonne distance, mais Moïse s'approcha de la nuée où se trouvait Dieu.

18-21 Cette loi couvre un domaine si vaste que nous ne sommes pas capables d’en mesurer toute l’étendue spirituelle. Elle offre une telle perfection qu’il est impossible d’y trouver une faille : elle représente, à la fois, la règle que Dieu suivra lors de Son Jugement futur, et la conduite que l’homme doit suivre chaque jour. Si nous essayons de nous conformer à cette loi, nous découvrirons que nos vies ne tendent qu’à l’enfreindre, pour ne céder qu’au péché. Devant cette sainte loi et ce terrible jugement qui nous attend, qui serait capable de mépriser l’Évangile de Christ ?

La connaissance de la loi nous révèle notre réel besoin de repentance. Dans le cœur de chaque croyant, le péché est détrôné et crucifié, la loi divine est inscrite et « l’image » de Dieu est renouvelée. Le Saint-Esprit régénère l’âme qui devient capable de haïr et de fuir le péché ; Il lui donne le désir d’aimer sincèrement la loi divine, en toute vérité ; Il pousse sans cesse à la repentance.

22 L'Eternel annonça à Moïse: «Voici ce que tu diras aux Israélites: ‘Vous avez vu que je vous ai parlé depuis le ciel. 23 Vous ne ferez pas de dieux en argent et en or pour me les associer; vous ne vous en ferez pas. 24 C’est un autel en terre que tu me construiras et tu y offriras tes holocaustes et tes sacrifices de communion, tes pièces de petit et de gros bétail. Partout où je rappellerai mon nom, je viendrai vers toi et te bénirai. 25 Si tu me construis un autel de pierre, tu ne le feras pas en pierres taillées, car en passant ton ciseau sur la pierre, tu la rendrais profane. 26 Tu ne monteras pas à mon autel par des marches afin de ne pas dévoiler ta nudité.’

22-26 Moïse, s’étant approché de la nuée où était Dieu, écoutait les instructions divines : elles expliquent de manière détaillée, à partir de ce verset, jusqu’à la fin du chapitre vingt-trois, les dix commandements. Les directives de ces versets concernent l’adoration divine. Les Israélites étaient ainsi assurés que Dieu, dans Sa grâce, accepterait leurs offrandes.

Aujourd’hui, au temps de l’Évangile, les hommes sont invités à prier en tous lieux ; quel que soit l’endroit où les enfants de Dieu se réunissent en Son Nom, pour L’adorer, le Seigneur se tient au milieu d’eux ; Il vient vers eux et les bénit.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
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Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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