Livres de la Bible



Luc 20

Introduction de Matthew Henry

* La question des sacrificateurs et des scribes sur l’autorité de Christ (1-8). La parabole des vignerons (9-19). Le tribut à César (20-26). À propos de la résurrection (27-38). Les scribes réduits au silence (39-47).


1 Un de ces jours-là, Jésus enseignait le peuple dans le temple et annonçait la bonne nouvelle. Les [chefs des] prêtres et les spécialistes de la loi, avec les anciens, survinrent alors 2 et lui dirent: «Dis-nous par quelle autorité tu fais ces choses, ou qui t’a donné cette autorité.» 3 Il leur répondit: «Je vous poserai moi aussi une question. Dites-moi, 4 le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes?» 5 Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux: «Si nous répondons: ‘Du ciel’, il dira: ‘Pourquoi n'avez-vous pas cru en lui?’ 6 Et si nous répondons: ‘Des hommes’, tout le peuple nous lapidera, car il est persuadé que Jean était un prophète.» 7 Alors ils répondirent qu'ils ne savaient pas d'où il venait. 8 Jésus leur dit: «Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses.»

1-8 Les hommes prétendent examiner souvent les évidences de la Parole de Dieu et la vérité de l’Évangile, alors qu’en fait, ils ne font que chercher des excuses à leur propre incrédulité et à leur désobéissance.

Christ répondit à ces principaux sacrificateurs et ces scribes, par le biais d’une question claire, concernant le baptême de Jean, question à laquelle tout le monde pouvait répondre. Tous savaient que ce baptême venait du ciel, et que rien de terrestre ne s’y attachait. Ceux qui masquent aux autres leurs connaissances de la Parole se voient rapidement privés par le ciel de toute « croissance spirituelle ».

Il était juste que Christ refuse de donner une explication de Son autorité à ceux qui savaient que le baptême de Jean venait du ciel : ces derniers ne croyaient pas en Lui.

Parabole des vignerons

9 Il se mit ensuite à dire cette parabole au peuple: «Un homme planta une vigne, la loua à des vignerons et quitta pour longtemps le pays. 10 Le moment venu, il envoya un serviteur vers les vignerons pour qu'ils lui donnent sa part de récolte de la vigne. Mais les vignerons le battirent et le renvoyèrent les mains vides. 11 Il envoya encore un autre serviteur; ils le battirent lui aussi, l'insultèrent et le renvoyèrent les mains vides. 12 Il en envoya encore un troisième, mais ils le blessèrent aussi et le chassèrent. 13 Le maître de la vigne se dit alors: ‘Que faire? J'enverrai mon fils bien-aimé, peut-être [en le voyant] auront-ils du respect pour lui.’ 14 Mais quand les vignerons le virent, ils raisonnèrent entre eux et dirent: ‘Voilà l'héritier. Tuons-le, afin que l'héritage soit à nous.’ 15 Ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Maintenant, que leur fera donc le maître de la vigne? 16 Il viendra, fera mourir ces vignerons et donnera la vigne à d'autres.»

En entendant cela, ils dirent: «Certainement pas!» 17 Mais Jésus jeta les regards sur eux et dit: «Que signifie donc ce qui est écrit: La pierre qu'ont rejetée ceux qui construisaient est devenue la pierre angulaire ? 18 Toute personne qui tombera sur cette pierre s'y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé.» 19 Les chefs des prêtres et les spécialistes de la loi cherchèrent à l'arrêter au moment même, mais ils redoutaient les réactions [du peuple]. Ils avaient compris que c'était pour eux que Jésus avait dit cette parabole.

9-19 Christ prononça cette parabole contre ceux qui avaient résolu de ne pas reconnaître Son autorité, alors que cette dernière était manifeste et évidente.

Combien de personnes ressemblent à ces Juifs qui assassinèrent les prophètes et qui crucifièrent Christ : elles ne désirent que vivre selon leur convoitise, sans retenue, éprouvant de

l’inimitié contre Dieu, en ayant de l’aversion pour Son service !

Que tous ceux qui ont la faveur de recevoir la Parole de Dieu, puissent veiller à en faire bon usage, pour leur avantage ! Ceux qui rejettent le Fils, comme ceux qui professent Le révérer, sans en montrer le fruit au moment opportun connaîtront une terrible ruine.

Bien que les pharisiens aient reconnu que le châtiment évoqué dans cette parabole soit juste, ils ne pouvaient supporter cet enseignement. Quelle folie de voir les pécheurs persévérer dans leurs chemins coupables, alors qu’ils savent pertinemment qu’ils ne les mèneront qu’à la destruction …

Tentatives de piéger Jésus

20 Ils se mirent à observer Jésus et ils envoyèrent des hommes qui faisaient semblant d'être des justes pour le prendre au piège de ses propres paroles, afin de le livrer au pouvoir et à l'autorité du gouverneur. 21 Ils lui posèrent cette question: «Maître, nous savons que tu parles et enseignes avec droiture et que tu ne tiens pas compte de l'apparence, mais que tu enseignes le chemin de Dieu en toute vérité. 22 Nous est-il permis, ou non, de payer l'impôt à l'empereur?» 23 Jésus discerna leur ruse et leur répondit: «[Pourquoi me tendez-vous un piège?] 24 Montrez-moi une pièce de monnaie. De qui porte-t-elle l'effigie et l'inscription?» «De l'empereur», répondirent-ils. 25 Alors il leur dit: «Rendez donc à l’empereur ce qui est à l’empereur et à Dieu ce qui est à Dieu.» 26 Ils ne purent pas le prendre en défaut dans ce qu’il disait devant le peuple; étonnés de sa réponse, ils gardèrent le silence.

20-26 Ceux qui sont les plus perfides à l’encontre de l’enseignement de Christ et de l’Évangile, ne peuvent pas en réalité Le tromper. Jésus n’a pas donné à Ses opposants une réponse directe à leurs propos, mais les a blâmés d’avoir voulu Le piéger par des questions hypocrites ; Ses ennemis ne trouvèrent aucune parole qui soit susceptible de provoquer l’opposition du peuple contre les autorités locales.

La Sagesse, Celle qui vient « d’en haut », dirigera tous ceux qui enseignent vraiment les voies divines, afin d’éviter tous les pièges disposés à leur encontre par leurs opposants ; Elle nous enseignera notre devoir envers Dieu, envers nos dirigeants et notre prochain, d’une façon si claire que nos antagonistes éventuels ne trouveront rien à nous reprocher !

27 Quelques-uns des sadducéens , qui disent qu'il n'y a pas de résurrection, s'approchèrent et posèrent à Jésus cette question: 28 «Maître, voici ce que Moïse nous a prescrit: Si un homme marié meurt sans avoir d'enfants, son frère épousera la veuve et donnera une descendance à son frère. 29 Or, il y avait sept frères. Le premier s’est marié et est mort sans enfants. 30 Le deuxième [a épousé la veuve et est mort sans enfants], 31 puis le troisième l’a épousée; il en est allé de même pour les sept: ils sont morts sans laisser d'enfants. 32 Enfin, la femme est morte aussi. 33 A la résurrection, duquel d'entre eux sera-t-elle donc la femme? En effet, les sept l'ont eue pour épouse.» 34 Jésus leur répondit: «Les hommes et les femmes de ce monde se marient, 35 mais celles et ceux qui seront jugés dignes de prendre part au monde à venir et à la résurrection ne se marieront pas. 36 Ils ne pourront pas non plus mourir, car ils seront semblables aux anges, et ils seront enfants de Dieu en tant qu’enfants de la résurrection. 37 Que les morts ressuscitent, c'est ce que Moïse a indiqué, dans l'épisode du buisson, quand il appelle le Seigneur le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob . 38 Or Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants, car tous sont vivants pour lui.»

27-38 Il est fréquent de constater que ceux qui ne pensent qu’à ébranler les vérités divines, se trouvent en fait confrontés à des difficultés, ne serait-ce que pour les comprendre !

Nous nous méprenons et nous faisons du tort à la Vérité de Christ, quand nous forgeons nos opinions spirituelles d’après les notions de ce monde. Il existe en fait plusieurs mondes : celui qui est présent et visible, ainsi qu’un autre, invisible ; que chacun puisse bien les comparer et fonder son « espérance spirituelle » sur le meilleur !

Les croyants connaitront la résurrection, une résurrection merveilleuse. Nous ne pouvons imaginer le sort réservé aux habitants de ce monde, 1Corinthiens 2:9.

Ceux qui sont « entrés dans la joie de leur Seigneur », dans les cieux, connaissent pleinement la félicité céleste ; lorsque la sainteté parvient à un certain degré de perfection, aucune occasion ne peut nous inciter à pécher. Lorsque Dieu a révélé Son Nom aux patriarches bibliques, Il leur montrait qu’Il était à la fois le Dieu Tout-Puissant, Genèse 17:1 et « leur très grande Récompense », Genèse 15:1. Dans toute l’ampleur de Son entreprise ici-bas, Dieu n’a jamais atteint Ses limites ; dans la dispensation future, celle du Royaume de Dieu, toutes Ses promesses s’accompliront en totalité.

39 Quelques spécialistes de la loi prirent la parole et dirent: «Maître, tu as bien parlé», 40 et ils n'osaient plus lui poser aucune question.

Reproches de Jésus aux chefs religieux

41 Alors Jésus leur dit: «Comment peut-on dire que le Messie est le fils de David ? 42 David lui-même dit [en effet] dans le livre des Psaumes: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: ‘Assieds-toi à ma droite 43 jusqu'à ce que j'aie fait de tes ennemis ton marchepied.’ 44 David l'appelle donc Seigneur. Comment peut-il être son fils?»

45 Tandis que tout le peuple l'écoutait, il dit à ses disciples: 46 «Méfiez-vous des spécialistes de la loi qui aiment se promener en longues robes et être salués sur les places publiques; ils recherchent les sièges d'honneur dans les synagogues et les meilleures places dans les festins; 47 ils dépouillent les veuves de leurs biens tout en faisant pour l'apparence de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement.»

39-47 Les scribes approuvèrent la réponse que Christ fit aux sadducéens, au sujet de la résurrection, mais ils furent réduits au silence par une simple question, à propos du Messie.

Christ, en tant que Dieu, était le Seigneur de David, mais en tant qu’homme, Il était le fils de ce dernier.

Les scribes devaient s’attendre à recevoir un jugement plus sévère : d’abord à cause de leur escroquerie envers les pauvres veuves, mais aussi pour leur abus de « religiosité », en particulier dans leurs prières, par lesquelles ils cherchaient à satisfaire leurs convoitises.

Une piété simulée est un « double péché ». Implorons Dieu de nous garder de tout orgueil, de toute ambition inconsidérée, de toute cupidité, et de tout mal ; qu’Il nous apprenne à rechercher l’honneur que Lui seul peut nous accorder !


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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