Livres de la Bible



Deutéronome 21

Introduction de Matthew Henry

* L’expiation des meurtres d’origine inconnue (1-9). Le respect des femmes captives, prises à titre d’épouses (10-14). Le premier-né d’une femme, haïe par son mari, ne doit pas être déshérité (15-17). Un fils indocile et rebelle doit être lapidé (18-21). Un malfaiteur mis à mort ne doit pas rester pendu au bois toute la nuit (22,23).


Meurtres dont les auteurs sont inconnus

1 »Si, dans le pays dont l'Eternel, ton Dieu, te donne la possession, l'on trouve étendu au milieu d'un champ un homme mort, sans que l'on sache qui l'a tué, 2 tes anciens et tes juges iront mesurer les distances à partir du cadavre jusqu'aux villes des environs. 3 Quand on aura déterminé quelle est la ville la plus proche du cadavre, les anciens de cette ville prendront une génisse qui n'ait jamais servi au travail ni été attelée avec un joug . 4 Ils la feront descendre vers un torrent qui n’arrête jamais de couler et où il n'y ait ni culture ni semence, et là, ils lui briseront la nuque, dans le torrent. 5 Alors les prêtres, les descendants de Lévi, s'approcheront. En effet, l'Eternel, ton Dieu, les a choisis pour qu'ils le servent et bénissent au nom de l'Eternel, et ce sont eux qui doivent juger toute contestation et toute blessure. 6 Tous les anciens de la ville la plus proche du cadavre laveront leurs mains sur la génisse à laquelle on a brisé la nuque dans le torrent. 7 Prenant la parole, ils diront: ‘Nos mains n'ont pas versé ce sang et nos yeux ne l'ont pas vu verser. 8 Pardonne, Eternel, à ton peuple, Israël, que tu as racheté. Ne charge pas ton peuple, Israël, de ce sang innocent.’ Alors ce sang ne sera pas porté à son compte. 9 Ainsi, tu feras disparaître du milieu de toi le sang innocent en faisant ce qui est droit aux yeux de l'Eternel.

1-9 Si dans une contrée, un meurtrier ne pouvait être découvert, une cérémonie très solennelle devait être effectuée, afin d’ôter la faute commise en ce lieu : cela représentait le péché dans toute son horreur détestable. La providence divine a souvent merveilleusement mis en lumière les œuvres cachées des ténèbres, amenant ainsi étrangement au jour, le péché fautif. L’horreur qui entoure un meurtre devrait profondément sensibiliser le cœur des hommes, afin de les inciter à rechercher et punir le fautif. Les anciens de la ville la plus proche devaient annoncer que leur contrée n’avait rien à voir, avec cette affaire de meurtre. Les sacrificateurs devaient alors prier l’Éternel, afin qu’Il bénisse, dans Sa miséricorde, la région en question, et la nation tout entière.

Nous devons, dans une certaine mesure, « consacrer » nos prières aux péchés des autres. Toute faute commise devrait être confessée solennellement, afin d’essayer de prévenir toute récidive et de punir le meurtrier. Nous devons tous prendre garde à ne pas être mêlés aux péchés des autres. Si nous ne réprouvons pas les œuvres infructueuses des ténèbres, nous sommes, en fait, leurs véritables complices !

Règles pour la tenue de la famille

10 »Lorsque tu iras à la guerre contre tes ennemis, si l'Eternel les livre entre tes mains et que tu fasses des prisonniers parmi eux, 11 peut-être verras-tu parmi les prisonnières une belle femme et auras-tu le désir de l’épouser. 12 Alors tu la conduiras à l'intérieur de ta maison. Elle se rasera la tête, se coupera les ongles 13 et quittera les vêtements qu'elle portait quand elle a été faite prisonnière. Elle habitera chez toi et elle pleurera son père et sa mère pendant un mois. Après cela, tu t’uniras à elle, tu deviendras son mari et elle sera ta femme. 14 Si elle cesse de te plaire, tu la laisseras aller où elle voudra. Tu ne pourras pas la vendre pour de l'argent ni la traiter comme une esclave, parce que tu l'auras humiliée.

10-14 Selon la loi mentionnée dans ce texte, un soldat avait le droit d’épouser, si telle était sa volonté, une femme captive. Cela n’arrivait, en fait, qu’occasionnellement ; la loi en question ne faisait d’ailleurs, que tolérer cette union.

Cela nous révèle tout l’honneur et toute la justice inhérents à cet engagement solennel du mariage, ordonnancé par Dieu.

15 »Supposons qu’un homme, qui a deux femmes, aime l'une mais pas l'autre et qu'il ait des fils dont l’aîné soit de la femme qu'il n'aime pas. 16 Quand il partagera son bien entre ses fils, il ne pourra pas reconnaître comme premier-né le fils de celle qu'il aime à la place du fils de celle qu'il n'aime pas et qui est vraiment l’aîné. 17 Il reconnaîtra au contraire comme premier-né le fils de celle qu'il n'aime pas et il lui donnera une double portion de son bien, car ce fils est le premier de ses enfants. Le droit d'aînesse lui appartient.

15-17 La loi mentionnée dans ce passage, interdit aux hommes de déshériter sans cause, leurs fils premiers-nés. Les principes énoncés ici, pour le bien de ces enfants, s’adressent directement à leurs parents ; ces derniers doivent en effet leur donner sans réticence, ce qui leur revient.

18 »Supposons qu’un homme ait un fils désobéissant et rebelle, qui n'écoute ni son père ni sa mère et ne leur obéisse pas, même après qu'ils l'ont puni. 19 Le père et la mère le prendront et le conduiront vers les anciens de sa ville, à la porte de l'endroit qu'il habite. 20 Ils diront aux anciens de sa ville: ‘Voici notre fils qui est désobéissant et rebelle, qui ne nous écoute pas et qui se livre à des excès et à l'ivrognerie.’ 21 Tous les hommes de sa ville le lapideront, il sera puni de mort. Tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi, afin que tous les Israélites en entendent parler et éprouvent de la crainte.

18-21 Remarquez le sort réservé ici à de véritables criminels : nous voyons le cas d’un fils insubordonné et rebelle. La pire faute qu’un enfant pouvait commettre à cette époque était le manque de soumission à ses parents, en se tournant délibérément vers l’oisiveté. Rien ne pousse davantage les hommes à la paresse, que l’ivrognerie ; elle endurcit leur cœur, en les conduisant inexorablement vers l’issue fatale : la chute.

Quand les hommes commencent à boire, ils oublient qu’il leur est commandé d’honorer leurs parents. Si pareille situation se présentait en Israël, le père et la mère du fils en question devaient rencontrer les anciens de la ville. Les enfants qui oubliaient leur devoir, en délaissant leurs parents, ne pouvaient s’en prendre qu’à eux-mêmes. Ils ne méritaient qu’être lapidés par les hommes du pays. La désobéissance à l’autorité des parents devait être une faute très grave, pour entraîner une telle punition !

Même si de nos jours, des actes pourtant répréhensibles sont tolérés en ce monde, ils n’échappent pas aux yeux de Dieu. Quand les jeunes deviennent rapidement esclaves de leurs appétits sensuels, leur cœur s’endurcit et leur conscience devient insensible ; dans un tel état, ils ne peuvent que se rebeller, et courir ainsi à leur perte.

Instructions diverses

22 »Si tu exécutes un homme qui a commis un crime digne de mort et que tu le pendes à une potence, 23 son cadavre ne passera pas la nuit sur le bois. Tu l'enterreras le jour même, car *celui qui est pendu est maudit de Dieu, et tu ne rendras pas impur le pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne en héritage.

22,23 D’après la loi de Moïse, le fait de toucher un cadavre rendait impur ; en conséquence, les hommes mis à mort ne devaient pas rester pendus plusieurs jours, afin de ne pas souiller la terre que Dieu avait donnée en héritage à Israël.

Cela nous rappelle dans quelle situation, Christ se trouvait : « Celui qui est pendu, est malédiction de Dieu » ; Il ne pouvait y avoir de pire état de disgrâce et de reproche, aux yeux de l’Éternel. Ceux qui voient un tel homme, pendu, peuvent déduire que ce dernier se trouve entre ciel et terre, étant comme rejeté par ces deux éléments.

Moïse, poussé par l’Esprit, mentionne cette phrase sur la pendaison, pour bien montrer que rien ne pouvait exprimer davantage la malédiction divine ; cela concerne aussi la mise à mort que Christ a connue : Il a subi ainsi la pire des malédictions mentionnées par la loi, et ce, pour notre salut ; cela nous prouve Son Amour, et ne peut que nous encourager à placer notre foi en Lui !


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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