* Christ entre à Jérusalem (1-11). Il chasse ceux qui ont profané le temple (12-17). Le figuier stérile est maudit (18-22). L’enseignement de Jésus dans le temple (23-27). La parabole des deux fils (28-32). La parabole des méchants vignerons (33-46).
1 Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem et qu'ils furent arrivés à Bethphagé, vers le mont des Oliviers, Jésus envoya deux disciples 2 en leur disant: «Allez au village qui est devant vous; vous y trouverez tout de suite une ânesse attachée et un ânon avec elle; détachez-les et amenez-les-moi. 3 Si quelqu'un vous dit quelque chose, vous répondrez: ‘Le Seigneur en a besoin.’ Et à l'instant il les laissera aller.»
4 Or [tout] ceci arriva afin que s'accomplisse ce que le prophète avait annoncé: 5 Dites à la fille de Sion: ‘Voici ton roi qui vient à toi, plein de douceur et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse.’
6 Les disciples allèrent faire ce que Jésus leur avait ordonné. 7 Ils amenèrent l'ânesse et l'ânon, mirent leurs vêtements sur eux, et Jésus s'assit dessus. 8 Une grande foule de gens étendirent leurs vêtements sur le chemin; d'autres coupèrent des branches aux arbres et en jonchèrent la route. 9 Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient: «Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts!»
10 Lorsqu'il entra dans Jérusalem, toute la ville fut troublée. On disait: «Qui est cet homme?» 11 La foule répondait: «C'est Jésus, le prophète de Nazareth en Galilée.»
1-11 Cette entrée de Christ dans Jérusalem a été décrite par le prophète Zacharie, Zacharie 9:9. Quand Christ parut dans Sa gloire ici-bas, Il le fit avec douceur de caractère, non pas dans la grandeur de Sa Majesté, mais dans un esprit de Miséricorde, pour apporter le salut aux hommes.
Alors que cette douceur de caractère et la pauvreté extérieure étaient vraiment visibles en la Personne du Roi de Sion, et ont marqué son entrée à Jérusalem, quelle différence d’attitude allait-Il rencontrer chez les habitants de cette ville de Sion : la cupidité, l’ambition, et la fierté !
Les deux disciples amenèrent l’âne à Jésus ; Celui-ci ne l’utilisa pas sans le consentement du propriétaire. Le harnachement fut effectué avec ce qu’ils avaient sous la main. Nous ne devons pas penser que les vêtements que nous portons soient trop chers pour les mettre au service de Christ.
Les principaux sacrificateurs et les anciens se joignirent à la multitude qui allait bientôt clouer le Seigneur à la croix ; aucun d’eux n’a rejoint ceux qui allaient Le respecter secrètement, lors de la crucifixion …
Ceux qui considèrent Christ comme leur Roi, doivent déposer tout ce qu’ils possèdent à Ses pieds. Hosanna signifie : « sauve maintenant, nous t’en implorons » ! Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur ! Qu’ils étaient de faible valeur ces applaudissements du peuple, comparés à la Gloire du Seigneur ! La multitude était en fait séparée en deux groupes : ceux qui s’exclamaient « Hosanna », et les autres qui allaient bientôt crier : « Crucifie-Le ».
Les foules semblent souvent approuver l’Évangile, mais en réalité, peu de personnes deviennent des disciples consistants. Quand Jésus arriva dans Jérusalem, toute la ville se déplaça ; certains, peut-être avec joie, ils attendaient la « Consolation » d’Israël ; d’autres, parmi les pharisiens, se sont déplacés par curiosité …
L’esprit des hommes rend leurs approches du Royaume de Christ aussi diverses que variées.
12 Jésus entra dans le temple [de Dieu]. Il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple, et il renversa les tables des changeurs de monnaie et les sièges des vendeurs de pigeons. 13 Il leur dit: «Il est écrit: Mon temple sera appelé une maison de prière , mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs .»
14 Des aveugles et des boiteux s'approchèrent de lui dans le temple, et il les guérit. 15 Mais les chefs des prêtres et les spécialistes de la loi furent indignés à la vue des choses merveilleuses qu'il avait faites et des enfants qui criaient dans le temple: «Hosanna au Fils de David!» 16 Ils lui dirent: «Entends-tu ce qu'ils disent?» «Oui, leur répondit Jésus. N'avez-vous jamais lu ces paroles: Tu as tiré des louanges de la bouche des enfants et des nourrissons ?» 17 Puis il les laissa et sortit de la ville pour aller à Béthanie où il passa la nuit.
12-17 Christ trouva quelques-unes des cours du Temple transformées en « marchés à bétail », ou l’on trouvait aussi différents ustensiles utilisés pour les sacrifices : ces lieux étaient en partie occupés par les changeurs d’argent. Notre Seigneur les chassa violemment de ce lieu, comme Il le fit lors de Son entrée dans Son ministère, décrite en Jean 2:13-17.
Les actes commis par le Seigneur témoignèrent davantage que les « hosanna » criés par la foule ; les guérisons qu’Il réalisa dans le temple étaient l’accomplissement de cette promesse : la gloire de la nouvelle dispensation (celle de la Grâce) allait être plus grande que la précédente (celle des sacrifices).
Si Christ venait ici-bas, maintenant en de nombreuses églises, combien de maux secrets découvrirait-Il et devrait-Il assainir ! Combien d’actes sont pratiqués journellement sous le couvert de la religion, actes qui conviennent mieux à un groupe de voleurs qu’à une assemblée de prière !
18 Le lendemain matin, en retournant à la ville, il eut faim. 19 Il vit un figuier sur le bord du chemin et s'en approcha, mais il n'y trouva que des feuilles. Il lui dit: «Que jamais plus tu ne portes de fruit!» Le figuier sécha immédiatement. 20 Voyant cela, les disciples furent étonnés et dirent: «Comment ce figuier a-t-il pu devenir immédiatement sec?» 21 Jésus leur dit alors: «Je vous le dis en vérité, si vous avez de la foi et que vous ne doutez pas, non seulement vous ferez ce qui a été fait à ce figuier, mais même si vous dites à cette montagne: ‘Retire-toi de là et jette-toi dans la mer’, cela arrivera. 22 Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez.»
18-22 Cette malédiction du figuier stérile représente l’état des hypocrites en général ; elle nous enseigne que Christ regarde à la puissance de la piété chez ceux qui la professent, et sa valeur, chez ceux qui témoignent de leur foi. Ses attentes de témoins zélés sont souvent déçues ; Il va vers beaucoup, recherchant du fruit, et ne trouve en fait que des « feuilles ».
Les fausses doctrines ont tendance à fleurir facilement dans le monde, elles sont la conséquence de la malédiction de Christ. Le figuier qui ne possède aucun fruit perd rapidement ses feuilles.
L’image de cet arbre représente particulièrement bien l’état de la nation et du peuple juif. Notre Seigneur Jésus n’a trouvé que des « feuilles », parmi les enfants d’Israël. Après avoir rejeté Christ, ils furent frappés d’aveuglement spirituel et leur cœur s’endurcit ; par la suite, leur pays fut anéanti et leur peuple dispersé. Le Seigneur montra ainsi Sa Justice.
Craignons donc vraiment la ruine qui s’est abattue sur ce figuier stérile !
23 Jésus se rendit dans le temple et, pendant qu'il enseignait, les chefs des prêtres et les anciens du peuple vinrent lui dire: «Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t'a donné cette autorité?» 24 Jésus leur répondit: «Je vous poserai moi aussi une question et, si vous m'y répondez, je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses. 25 Le baptême de Jean, d'où venait-il? Du ciel ou des hommes?» Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux: «Si nous répondons: ‘Du ciel’, il nous dira: ‘Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui?’ 26 Et si nous répondons: ‘Des hommes’, nous avons à redouter les réactions de la foule, car tous considèrent Jean comme un prophète.» 27 Alors ils répondirent à Jésus: «Nous ne savons pas.» Il leur dit à son tour: «Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses.
23-27 Notre Seigneur étant maintenant apparu ouvertement comme le Messie, les principaux sacrificateurs et les scribes étaient vraiment offensés : Jésus dénonçait en effet les abus qu’ils pratiquaient. Le Seigneur leur demanda également ce qu’ils pensaient du ministère et du baptême de Jean.
Beaucoup n’éprouvent aucune honte à mentir, voulant en fait masquer le péché qu’ils ont commis : ils n’ont aucun scrupule à dissimuler les erreurs, relatives à leurs propres pensées, leurs affections personnelles, leurs intentions, ou leurs mauvais souvenirs.
Dans ce texte, notre Seigneur refusa de répondre aux questions que lui posaient les sacrificateurs et les anciens. Il est bon de fuir les vaines et inutiles polémiques avec les pécheurs, opposés totalement à toute piété.
28 »Qu'en pensez-vous? Un homme avait deux fils. Il s'adressa au premier et lui dit: ‘Mon enfant, va travailler aujourd'hui dans ma vigne.’ 29 Il répondit: ‘Je ne veux pas’ mais, plus tard, il montra du regret et y alla. 30 Le père s'adressa à l'autre et lui dit la même chose. Ce fils répondit: ‘Je veux bien, seigneur’, mais il n'y alla pas. 31 Lequel des deux a fait la volonté du père?» Ils répondirent: «Le premier.» Et Jésus leur dit: «Je vous le dis en vérité, les collecteurs d’impôts et les prostituées vous précéderont dans le royaume de Dieu, 32 car Jean est venu à vous dans la voie de la justice et vous n'avez pas cru en lui. En revanche, les collecteurs d’impôts et les prostituées ont cru en lui et vous, qui avez vu cela, vous n’avez pas ensuite montré de regret pour croire en lui.
28-32 Les paraboles qui émettent des reproches, s’adressent clairement aux moqueurs, jugeant directement leurs propres paroles.
La parabole des deux fils, envoyés pour travailler dans la vigne était destinée à montrer que ceux qui ne savaient pas que le baptême de Jean venait de Dieu, seraient finalement humiliés par ceux qui en bénéficiaient.
L’ensemble de la race humaine est semblable à des enfants élevés par le Seigneur, enfants qui se sont ensuite rebellés contre Lui ; certains sont malgré tout plus « utiles » dans leur désobéissance que d’autres : il arrive souvent en effet que le rebelle hautain soit amené à la repentance et devienne ensuite un serviteur du Seigneur, alors que le soi-disant « formaliste » continue à croître dans sa fierté et son inimitié envers Dieu.
33 »Ecoutez une autre parabole. Il y avait un propriétaire, qui planta une vigne. Il l'entoura d'une haie, y creusa un pressoir et construisit une tour; puis il la loua à des vignerons et partit en voyage. 34 Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses serviteurs vers les vignerons pour recevoir sa part de récolte. 35 Mais les vignerons s’emparèrent de ses serviteurs; ils battirent l'un, tuèrent l'autre et lapidèrent le troisième. 36 Il envoya encore d'autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers, et les vignerons les traitèrent de la même manière. 37 Enfin, il envoya vers eux son fils en se disant: ‘Ils auront du respect pour mon fils.’ 38 Mais, quand les vignerons virent le fils, ils se dirent entre eux: ‘Voilà l'héritier. Venez, tuons-le et emparons-nous de son héritage!’ 39 Et ils s’emparèrent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. 40 Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons?» 41 Ils lui répondirent: «Il fera mourir misérablement ces misérables et il louera la vigne à d'autres vignerons qui lui donneront sa part de récolte au moment voulu.»
42 Jésus leur dit: «N'avez-vous jamais lu dans les Ecritures: La pierre qu'ont rejetée ceux qui construisaient est devenue la pierre angulaire; c'est l’œuvre du Seigneur, et c'est un prodige à nos yeux ? 43 C'est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé et sera donné à un peuple qui en produira les fruits. 44 Celui qui tombera sur cette pierre s'y brisera et celui sur qui elle tombera sera écrasé.»
45 Après avoir entendu ses paraboles, les chefs des prêtres et les pharisiens comprirent que c'était d'eux que Jésus parlait. 46 Ils cherchaient à l'arrêter, mais ils redoutaient les réactions de la foule, parce qu'elle considérait Jésus comme un prophète.
33-46 Cette parabole dénonce clairement le péché et la ruine dans lesquelles la nation juive était tombée ; ce qui lui est annoncé, quant à sa culpabilité, est destiné à servir d’avertissement à tous ceux qui veulent bénéficier égoïstement des privilèges propres à l’église.
Les hommes traitent le peuple de Dieu de la même manière dont ils ont traité Christ ici-bas.
Comment pouvons-nous, si nous sommes fidèles à la cause du Seigneur, attendre d’un monde mauvais, ou des opposants à Christ, une opinion favorable à notre égard ?
Nous pouvons nous poser cette question : « nous qui disposons de la vigne (spirituelle), avec tous ses avantages, avons-nous donné nos fruits au bon moment, en tant que peuple, famille, ou individuellement » ?
Notre Sauveur, dans sa question, déclare que le maître de la vigne viendra, et à ce moment, Il détruira inexorablement les méchants.
Les principaux sacrificateurs et les anciens étaient « les bâtisseurs » mentionnés dans ce texte, ils n’admettaient pas la doctrine ni les lois du Seigneur ; ils Le rejetèrent, telle une pierre méprisée. Mais Celui qui a été repoussé par les Juifs fut accueilli par les Païens.
Christ connait ceux qui porteront les fruits de l’Évangile, par l’annonce de la « bonne nouvelle ». L’incrédulité des pécheurs sera leur ruine. Mais Dieu possède de nombreux moyens pour retenir Son courroux ; Il en a d’autres pour disposer les cœurs à la louange. Puisse Christ devenir de plus en plus précieux à nos âmes ; Il est en effet le ferme Fondement et la Pierre angulaire de Son église : Soyons disposés à Le suivre, même si nous sommes méprisés et haïs à cause de Lui !