Livres de la Bible
Actes 22
* Le récit de Paul de sa conversion (1-11). Paul a été conduit à prêcher aux Païens (12-21). La rage des Juifs. Paul plaide qu’il est citoyen romain (22-30).
1 «Mes frères et mes pères, écoutez ce que j'ai maintenant à vous dire pour ma défense!»
2 Lorsqu'ils entendirent qu'il leur parlait en langue hébraïque, ils redoublèrent de calme. Paul dit alors:
3 «Je suis juif, né à Tarse en Cilicie, mais j'ai été élevé à Jérusalem et formé aux pieds de Gamaliel dans la connaissance exacte de la loi héritée de nos ancêtres; j'étais plein de zèle pour Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui. 4 J'ai combattu à mort cet enseignement, enchaînant et mettant en prison hommes et femmes. 5 Le grand-prêtre et tout le collège des anciens m'en sont témoins, puisque j'ai même reçu d'eux des lettres pour les frères de Damas, où je me suis rendu afin d'arrêter ceux qui s'y trouvaient et de les ramener à Jérusalem pour les faire punir.
6 »J'étais en chemin et j'approchais de Damas quand tout à coup, vers midi, une grande lumière venue du ciel a resplendi autour de moi. 7 Je suis tombé par terre et j’ai entendu une voix qui me disait: ‘Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?’ 8 J’ai répondu: ‘Qui es-tu, Seigneur?’ Il m’a dit: ‘Je suis Jésus de Nazareth, celui que tu persécutes.’ 9 Ceux qui étaient avec moi ont bien vu la lumière [et ont été effrayés], mais ils n’ont pas compris celui qui me parlait. 10 Alors j’ai dit: ‘Que dois-je faire, Seigneur?’ Et le Seigneur m’a dit: ‘Lève-toi, va à Damas et là on te dira tout ce que tu dois faire.’ 11 Comme je ne voyais plus à cause de l'éclat de cette lumière, ceux qui étaient avec moi m’ont pris par la main et je suis arrivé à Damas.
1-11 L’apôtre s’est adressé à la multitude furieuse, dans le style coutumier du respect et de la bonne volonté. Il décrit en particulier l’histoire des premiers temps de sa vie ; il notifie que sa conversion fut totalement l’action de Dieu. Les pécheurs condamnés sont frappés d’aveuglement par le pouvoir des ténèbres, et c’est un aveuglement durable, comme celui des Juifs incrédules. Les pécheurs convaincus sont aussi rendus aveugles comme Paul l’a été, non pas par les ténèbres, mais par la lumière. Ils sont pour un temps amenés à être comme perdus à l’intérieur d’eux-mêmes, mais ceci est destiné à ce qu’ils soient éclairés. De simplement relater ce que le Seigneur a fait pour nous, ce qu’il nous a apporté, de professer et promouvoir son Évangile avec un esprit droit et de la bonne manière, cela fera quelquefois plus d’impression que des discours élaborés, même sans atteindre la preuve totale de la vérité, comme ce fut montré dans le changement opéré dans l’apôtre.
12 »Or un certain Ananias, un homme pieux, fidèle à la loi et estimé de tous les Juifs qui résidaient à Damas, 13 est venu me trouver. Il m’a dit: ‘Saul, mon frère, retrouve la vue.’ Au même instant, j’ai pu le voir. 14 Il a ajouté: ‘Le Dieu de nos ancêtres t'a destiné à connaître sa volonté, à voir le juste et à entendre les paroles de sa bouche, 15 car tu seras son témoin, devant tous les hommes, de ce que tu as vu et entendu. 16 Et maintenant, pourquoi tarder? Lève-toi, sois baptisé et sois lavé de tes péchés en faisant appel au nom du Seigneur.’
17 »De retour à Jérusalem, comme je priais dans le temple, je suis tombé en extase 18 et j’ai vu le Seigneur qui me disait: ‘Dépêche-toi, sors rapidement de Jérusalem parce qu'ils n’accueilleront pas ton témoignage à mon sujet.’ 19 J’ai répondu: ‘Seigneur, ils savent bien que j’allais de synagogue en synagogue pour faire mettre en prison et fouetter ceux qui croyaient en toi. 20 De plus, lorsqu'on a versé le sang d'Etienne, ton témoin, j'étais moi-même présent, approuvant [son exécution] et gardant les vêtements de ceux qui le faisaient mourir.’ 21 Alors le Seigneur m’a dit: ‘Vas-y, car je t'enverrai au loin vers les non-Juifs.’»
12-21 L’apôtre continue de raconter comment il a été confirmé dans son changement. Le Seigneur ayant choisi le pécheur, afin qu’il puisse connaître sa volonté ce dernier est humilié, éclairé, et conduit à la connaissance de Christ et de son Évangile béni. Christ est appelé ici le Juste ; car il est Jésus-Christ le vertueux. Ceux que Dieu a choisis pour leur faire connaître sa volonté doivent regarder à Jésus, car c’est par lui que Dieu nous a fait connaître sa bonne volonté. Le grand privilège de l’Évangile qui nous est scellé par le baptême est le pardon des péchés. « Sois baptisé et lavé de tes péchés », c’est-à-dire reçois le réconfort du pardon de tes péchés, dans et au travers de Jésus-Christ, et repose sur sa justice dans ce but ; et reçois la puissance contre le péché, pour la mortification de tes corruptions. Sois baptisé, et ne te limite pas à ce signe, mais assure-toi de la chose signifiée, le rejet total de la saleté du péché. Le grand devoir de l’Évangile, auquel nous sommes liés par notre baptême, est de rechercher le pardon de nos péchés dans le nom de Christ, et dans notre dépendance sur lui et sa justice. Dieu fixe à ses ouvriers leur jour et leur lieu, et il est convenable qu’ils respectent ses décisions, même si elles sont contraires aux leurs. La providence agit mieux pour nous que nous pouvons le faire nous-mêmes ; nous devons nous en reporter au conseil de Dieu. Si Christ envoie quelqu’un, son Esprit ira avec lui, et lui donnera de voir le fruit de ses œuvres. Mais rien ne peut réconcilier le cœur de l’homme à l’Évangile, excepté la grâce spéciale de Dieu.
22 La foule l’avait écouté jusqu'à ces mots, mais ils se mirent alors à crier: «Fais disparaître de la terre un pareil homme! Il n'est pas digne de vivre.» 23 Ils poussaient des cris, jetaient leurs vêtements et lançaient de la poussière en l'air.
24 Le commandant ordonna de faire entrer Paul dans la forteresse et de procéder à son interrogatoire par le fouet afin de savoir pour quel motif ils criaient ainsi contre lui. 25 Alors qu'ils l'attachaient avec des courroies, Paul dit à l’officier qui était présent: «Avez-vous le droit de fouetter un citoyen romain qui n'est pas même condamné?» 26 A ces mots, l’officier alla avertir le commandant en disant: «Attention à ce que tu vas faire, car cet homme est romain.» 27 S’approchant de Paul, le commandant lui demanda: «Dis-moi, es-tu romain?» «Oui», répondit-il. 28 Le commandant reprit: «C'est avec beaucoup d'argent que j'ai acquis ce droit de citoyen.» «Quant à moi, dit Paul, je l’ai de naissance.» 29 Aussitôt ceux qui devaient procéder à l’interrogatoire se retirèrent, et le commandant eut peur en prenant conscience que Paul était romain et qu'il l'avait fait enchaîner.
30 Le lendemain, le commandant voulut savoir avec certitude de quoi les Juifs l'accusaient. Il le fit détacher et donna l'ordre aux chefs des prêtres et à tout le sanhédrin de se réunir; puis il fit venir Paul et le plaça au milieu d'eux.
22-30 Les Juifs ont écouté Paul pendant qu’il faisait le récit de sa conversion, mais lorsqu’il a mentionné qu’il avait été envoyé aux Païens, cela était si contraire à tous leurs préjugés nationaux, qu’ils n’ont pas voulu en entendre plus. Leur conduite frénétique a étonné l’officier romain, qui a supposé que Paul avait commis un énorme crime. Paul a dû plaider son privilège de citoyen romain, par lequel il était exempté de toutes épreuves ou châtiments destinés à le forcer de confesser sa culpabilité. La manière par laquelle il s’est exprimé montre clairement de quelles saintes sécurité et sérénité d’esprit il était animé. Comme Paul était Juif, soumis à des circonstances humiliantes, l’officier romain l’a questionné pour savoir comment il a obtenu une si précieuse distinction ; mais l’apôtre lui a dit que c’était gratuitement, par sa naissance. Sachons évaluer cette liberté sous laquelle sont nés tous les enfants de Dieu ; cette liberté qu’aucune somme d’argent, même la plus grosse, ne peut acheter pour ceux qui restent non régénérés. Par cela, Paul a vu tout de suite un arrêt à ses ennuis. Ainsi, beaucoup sont gardés de mauvaises pratiques par la peur de l’homme, alors qu’ils ne le seraient pas par la crainte de Dieu. L’apôtre demande simplement: vous est-il permis ? Il savait que le Dieu qu’il servait le soutiendrait sous toutes souffrances imposées à cause de son nom. Mais si cela n’était pas légal, la religion de l’apôtre le conduisait à l’éviter dans la mesure du possible. Il ne s’est jamais écarté d’une croix que son Maître divin a dressée sur sa route ; et il n’e s’est jamais écarté de cette route pour aller vers une croix inutile.