* Dieu commande à Abraham d’offrir Isaac (1,2). La foi d’Abraham et son obéissance au divin commandement (3-10). Un autre sacrifice remplace celui d’Isaac (11-14). L’alliance avec Abraham est renouée (15-19). La famille de Nachor (20-24).
1 Après cela, Dieu mit Abraham à l'épreuve. Il lui dit: «Abraham!» Celui-ci répondit: «Me voici!» 2 Dieu dit: «Prends ton fils unique, celui que tu aimes, Isaac. Va-t'en au pays de Morija et là offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je t’indiquerai.»
1,2 Nous ne sommes jamais à l’abri des épreuves. En hébreu, tenter, essayer, ou s’avérer sont exprimés par le même mot. Chaque épreuve est en fait une tentation, et révèle les dispositions du coeur, bonnes ou mauvaises. Mais Dieu a montré à Abraham, à ne pas se tourner vers le péché, et à ne pas succomber aux tentations de Satan. Une foi solide est souvent mise à l’épreuve par de sévères tribulations. Le fait que le commandement d’offrir son fils en sacrifice soit ici donné avec une telle autorité représente pour Abraham une épreuve vraiment pénible ; chaque mot de ces versets est une véritable épée. On peut remarquer :
1. La personne à offrir en sacrifice : Prends ton Fils ; il ne s’agit pas de taureaux ni d’agneaux. Abraham, en pleine connaissance de cause, s’est séparé de tous ses serviteurs pour sacrifier Isaac ! Ton fils, et non pas ton serviteur. Ton fils unique que t’a donné ton épouse, Sara. Prends Isaac, ce fils que tu aimes le mieux.
2. Le lieu : Trois jours de marche ; Abraham avait tout le temps pour considérer la tâche, et pouvoir délibérément obéir ou non.
3. La manière : L’offrir en sacrifice sur un bûcher ; Abraham devait non seulement tuer son fils, son Isaac, mais il fallait, de plus, l’offrir en sacrifice, c’est-à-dire le tuer avec le rituel et le cérémonial solennels requis.
3 Abraham se leva de bon matin, sella son âne et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l'holocauste et partit pour aller à l'endroit que Dieu lui avait indiqué. 4 Le troisième jour, Abraham leva les yeux et vit l'endroit de loin. 5 Il dit à ses serviteurs: «Restez ici avec l'âne. Le jeune homme et moi, nous irons jusque là-bas pour adorer, puis nous reviendrons vers vous.» 6 Abraham prit le bois pour l'holocauste, le chargea sur son fils Isaac et porta lui-même le feu et le couteau. Ils marchèrent tous les deux ensemble. 7 Alors Isaac s'adressa à son père Abraham en disant: «Mon père!» Il répondit: «Me voici, mon fils!» Isaac reprit: «Voici le feu et le bois, mais où se trouve l'agneau pour l'holocauste?» 8 Abraham répondit: «Mon fils, Dieu pourvoira lui-même à l'agneau pour l'holocauste.» Et ils continuèrent à marcher tous les deux ensemble.
9 Lorsqu'ils furent arrivés à l'endroit que Dieu lui avait indiqué, Abraham y construisit un autel et rangea le bois. Il attacha son fils Isaac et le mit sur l'autel par-dessus le bois. 10 Puis Abraham tendit la main et prit le couteau pour égorger son fils.
3-10 Jamais, dans la Parole, quelqu’un n’a approché de si près un feu aussi ardent. Qui ne s’est jamais, à l’inverse d’Abraham, regimbé contre Dieu ? La faiblesse du coeur prédispose à de telles pensées ; mais Abraham savait à quel Dieu il avait affaire, à Jéhovah en personne. La foi du patriarche lui dictait de ne pas discuter l’ordre divin, mais plutôt d’obéir.
Il est sûr que ce que Dieu nous commande de faire concourt à notre bien ; ce qu’Il promet ne peut être rendu caduc. Celui qui marche vraiment avec Dieu, n’aura probablement pas l’occasion d’offrir un sacrifice aussi cruel.
Le patriarche se lève tôt, et commence son triste voyage. Il marche ensuite pendant trois jours, contemplant en permanence Isaac ! Plus le malheur se rapproche, plus l’atmosphère devient horrible. L’expression, « nous reviendrons vers vous » prouve qu’Abraham s’attendait à ce qu’Isaac, étant ressuscité des morts, retourne vers ses serviteurs, avec lui. La question posée par Isaac à son père, quand ils étaient en chemin, était pleine d’affection : « mon père », a dit Isaac ; cette parole a dû fendre le coeur d’Abraham, qui devait trouver cela encore plus pénible que de frapper Isaac. Pourtant, il prête attention à la question de son fils. Puis Abraham, sans le savoir, a pour ainsi dire prophétisé : « mon fils, Dieu se pourvoira de l’agneau pour l’holocauste ». Le Saint-Esprit, par sa bouche, semble annoncer l’agneau de Dieu, descendu ici-bas pour ôter le péché du monde. Abraham arrange le bois pour le sacrifice d’Isaac, et lui tient maintenant ces propos étonnants : Isaac, tu es l’agneau que Dieu a fourni ! Abraham, sans aucun doute, a encouragé son fils avec les mêmes espoirs qui l’avaient lui-même soulagé. Il est nécessaire que la victime expiatoire soit liée. À la croix, notre Seigneur, qui, selon toutes les prophéties, devait être exécuté, a été attaché ; il devait en être ainsi pour Isaac. Ceci fait, Abraham prend le couteau, et étend sa main pour donner le coup mortel. Voici un acte de foi et d’obéissance, qui se doit d’être vu par Dieu, par les anges, et par les hommes. Dieu nous appelle parfois à être un véritable « Isaac », et nous devons obéir, avec soumission, à Sa Sainte Volonté, 1Samuel 3:18.
11 Alors l'ange de l'Eternel l'appela depuis le ciel et dit: «Abraham! Abraham!» Il répondit: «Me voici!» 12 L'ange dit: «Ne porte pas la main sur l'enfant et ne lui fais rien, car je sais maintenant que tu crains Dieu et que tu ne m'as pas refusé ton fils unique.» 13 Abraham leva les yeux et vit [derrière lui] un bélier retenu par les cornes dans un buisson. Il alla prendre le bélier et l'offrit en holocauste à la place de son fils. 14 Abraham donna à cet endroit le nom de Yahvé-Jiré . C'est pourquoi l'on dit aujourd'hui: «A la montagne de l'Eternel il sera pourvu.»
11-14 Il n’était pas dans l’intention divine qu’Isaac soit réellement sacrifié : un sang plus noble, aux temps marqués, devait être répandu pour le péché, le sang même du seul Fils de Dieu. En aucun cas dans la Parole, Dieu n’a exigé de sacrifices humains. Une autre victime expiatoire a été fournie par Dieu.
C’est un parallèle avec le Sacrifice de Référence, le Messie, la Semence promise. Christ a été sacrifié à notre place, tout comme ce bélier l’a été à la place d’Isaac ; la mort du Messie nous a disculpés. Il faut noter que le temple, l’endroit solennel des sacrifices, a été plus tard construit, sur le mont Morija ; le mont du Calvaire, où Christ fut crucifié, se trouve à proximité. Un nouveau nom a été donné à cet endroit, dans le but d’encourager les croyants des derniers temps à se confier fermement en Dieu, et à Lui obéir. Jéhovah-Jiré, le Seigneur pourvoira ; Dieu a effectivement pourvu au sacrifice d’Abraham, en lui donnant ce bélier. Le Seigneur a continuellement les yeux sur Son peuple, et lors de la détresse, Il sait alors envoyer le secours nécessaire.
15 L'ange de l'Eternel appela une deuxième fois Abraham depuis le ciel. 16 Il dit: «*Je le jure par moi-même – déclaration de l'Eternel –, parce que tu as fait cela et que tu n'as pas refusé ton fils unique, 17 je te bénirai et je multiplierai ta descendance : elle sera *aussi nombreuse que les étoiles du ciel, pareille au sable qui est au bord de la mer . De plus, ta descendance possédera les villes de ses ennemis. 18 *Toutes les nations de la terre seront bénies en ta descendance , parce que tu m’as obéi.»
19 Abraham retourna vers ses serviteurs. Ils se levèrent et repartirent ensemble à Beer-Shéba. En effet, Abraham habitait à Beer-Shéba.
15-19 Nous voici en présence d’une déclaration divine d’une extrême importance, adressée à Abraham ; cette déclaration dépasse toutes les espérances de bénédictions que le patriarche pouvait avoir. Ceux qui confient toutes choses entre les mains de Dieu en tireront des avantages indescriptibles. La promesse du verset 18 concerne sans nul doute le Messie et la grâce qui découle de l’Évangile. Par ce dernier, nous découvrons l’Amour du Dieu Sauveur vis-à-vis de l’homme pécheur, en ce qu’Il a envoyé Son Fils, Son Fils unique, pour nous. Par l’Évangile, nous percevons l’Amour de Christ, en ce qu’il s’est Lui-même donné en sacrifice, pour nos péchés. Jésus Christ est vivant et il appelle tous les pécheurs à venir à Lui, pour bénéficier du salut par Son sang. Il appelle ceux qu’Il a rachetés à se réjouir en Lui et à le glorifier. Que pourrons-nous Lui adresser en retour, pour toutes Ses bénédictions ? Que Son Amour nous incite à ne pas vivre pour nous-mêmes, mais pour Celui qui est mort pour nous et qui est ressuscité. Vénérons Sa grâce, et consacrons-nous à Son service, Lui qui a donné sa vie pour notre salut. Notre « Isaac », pour nous, représente ce que nous avons de plus cher sur terre.
La seule manière de trouver du réconfort ici-bas est de remettre, par la foi, toutes choses entre les mains de Dieu. Il faut pourtant se rappeler qu’Abraham n’a pas été justifié pour sa promptitude à obéir, mais plutôt à cause de son obéissance directe à Dieu, infiniment plus noble ; sa foi, en recevant et en comptant sur cette promesse, avec le coeur joyeux, l’a prédisposé et l’a rendu capable d’accomplir volontairement un devoir aussi extraordinaire.
20 Après cela, on annonça à Abraham: «Milca a aussi donné des fils à ton frère Nachor: 21 Uts, son aîné, Buz, son frère, Kemuel, le père d'Aram, 22 Késed, Hazo, Pildash, Jidlaph et Bethuel. 23 Bethuel a eu pour fille Rebecca. Voilà les huit fils que Milca a donnés à Nachor, le frère d'Abraham. 24 Sa concubine, appelée Réuma, a aussi mis au monde Thébach, Gaham, Tahash et Maaca.»
20-24 Ce chapitre se termine avec une description de la famille de Nachor, qui s’était établi dans le pays d’Haran.
Ces indications semblent nous être données à cause du lien qu’il y aura plus tard avec l’église : c’est dans ce pays qu’Isaac et Jacob prirent leurs épouses ; cela prouve que bien qu’Abraham ait vu sa propre famille puissamment honorée et bénie par les promesses et les privilèges divins, il n’a pas pour autant regardé les siens avec dédain, mais était heureux d’entendre parler de leur croissance et de leur bien-être.