* La trahison de Judas (1-6). La Pâque (7-18). La Sainte Cène est instituée (19,20). Christ admoneste les disciples (21-38). L’agonie de Christ dans le jardin de Gethsémané (39-46). Christ est trahi (47-53). La chute de Pierre (54-62). Christ reconnait Lui-même être le Fils de Dieu (63-71).
1 La fête des pains sans levain, appelée la Pâque, approchait. 2 Les chefs des prêtres et les spécialistes de la loi cherchaient les moyens de faire mourir Jésus, car ils redoutaient les réactions du peuple. 3 Or Satan entra dans Judas, surnommé l'Iscariot, qui faisait partie des douze, 4 et Judas alla s'entendre avec les chefs des prêtres et les chefs des gardes sur la manière de le leur livrer. 5 Ils s'en réjouirent et convinrent de lui donner de l'argent. 6 Judas accepta et se mit à chercher une occasion favorable pour leur livrer Jésus à l'insu de la foule.
1-6 Christ, Celui qui connaissait le cœur de chaque homme, était cependant animé par des desseins de sagesse et de sainteté, en prenant Judas comme disciple.
Comment Judas, lui qui connaissait si bien Christ, en est arrivé à Le trahir ? Cela nous est expliqué dans ce texte : Satan entra en lui.
Il est difficile de dire si le mal supporté par le Royaume de Christ provient davantage de Ses ennemis déclarés que de la trahison de Ses prétendus amis ; cependant, sans ces derniers, Ses ennemis ne connaîtraient aucune limite à leur haine contre le Seigneur et aux dégâts qu’ils occasionnent à Son peuple …
7 Le jour des pains sans levain où l'on devait sacrifier l'agneau pascal arriva. 8 Jésus envoya Pierre et Jean en leur disant: «Allez nous préparer la Pâque, afin que nous la mangions.» 9 Ils lui dirent: «Où veux-tu que nous la préparions?» 10 Il leur répondit: «Quand vous serez entrés dans la ville, vous rencontrerez un homme qui porte une cruche d'eau; suivez-le dans la maison où il entrera 11 et dites au propriétaire de la maison: ‘Le maître te demande: Où est la salle où je mangerai la Pâque avec mes disciples?’ 12 Alors il vous montrera une grande pièce aménagée à l'étage: c'est là que vous préparerez la Pâque.» 13 Ils partirent et trouvèrent tout comme il le leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque.
14 Quand l'heure fut venue, il se mit à table avec les [douze] apôtres. 15 Il leur dit: «J'ai vivement désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir 16 car, je vous le dis, je ne la mangerai plus jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu.» 17 Puis il prit une coupe, remercia Dieu et dit: «Prenez cette coupe et partagez-la entre vous 18 car, je vous le dis, [désormais] je ne boirai plus du fruit de la vigne jusqu'à ce que le royaume de Dieu soit venu.»
7-18 Christ a respecté les ordonnances de la loi, et en particulier celle de la Pâque, pour nous enseigner à observer Ses institutions de l’Évangile, en particulier celle de la Sainte Cène, le Repas du Seigneur.
Ceux qui marchent selon la Parole de Christ ne seront pas déçus. Conformément aux prescriptions qui leur furent données, les disciples firent en sorte que tout soit prêt pour la Pâque. Jésus voulait que cette Pâque soit particulière. Il l’a vraiment désirée, bien qu’Il sache que des souffrances allaient suivre : c’était en fait pour manifester la Gloire de Son Père et procurer la rédemption de l’homme. Jésus n’a pas vraiment respecté les ordonnances relatives à la Pâque, signifiant de cette façon Son indépendance envers tout ce qui caractérisait les cérémonies de la loi ; cette fête importante était en effet une des premières à être célébrée par les Juifs.
Cette ancienne célébration de la Pâque n’a plus lieu d’être, car maintenant, dans le Royaume de Dieu, Christ est le sujet
19 Ensuite il prit du pain et, après avoir remercié Dieu, il le rompit et le leur donna en disant: «Ceci est mon corps qui est donné pour vous. Faites ceci en souvenir de moi.» 20 Après le souper il prit de même la coupe et la leur donna en disant: «Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang qui est versé pour vous.
19,20 La Sainte Cène, le « Repas du Seigneur », est une image commémorative de Christ, venu mourir ici-bas, pour nous délivrer du péché ; par cette ordonnance, Sa mort nous est rappelée d’une manière particulière, pour que nous en gardions le souvenir.
Le brisement du corps de Christ, en tant que sacrifice pour effacer nos offenses, nous est remémoré par le pain qui est rompu. Rien ne peut être plus nourrissant et satisfaisant pour l’âme, que cet « enseignement » de Christ, expiant ainsi notre péché et nous assurant du bénéfice de cette expiation.
Nous célébrons ce repas en souvenir de Celui qui l’a déjà fait une première fois, avant Sa mort ; nous célébrons cette commémoration en nous joignant nous-mêmes spirituellement à Christ, dans une alliance éternelle.
L’effusion du sang de Christ, par laquelle cette expiation a été faite, est représentée par le vin que nous prenons dans la coupe.
21 Cependant celui qui me trahit est avec moi à cette table. 22 Le Fils de l'homme s'en va conformément à ce qui a été fixé, mais malheur à l'homme par qui il est trahi!» 23 Ils commencèrent à se demander les uns aux autres lequel d'entre eux ferait cela.
24 Il y eut aussi une rivalité entre les disciples pour déterminer qui devait être considéré comme le plus grand parmi eux. 25 Jésus leur dit: «Les rois des nations dominent sur leurs peuples et ceux qui exercent le pouvoir se font appeler bienfaiteurs. 26 Que cela ne soit pas votre cas, mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus jeune, et celui qui commande comme celui qui sert. 27 En effet, qui est le plus grand: celui qui est à table ou celui qui sert? N'est-ce pas celui qui est à table? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. 28 Vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes épreuves; 29 c'est pourquoi je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur. 30 Ainsi, vous mangerez et boirez à ma table dans mon royaume et vous serez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d'Israël.»
31 [Le Seigneur dit:] «Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le blé. 32 Mais moi, j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne disparaisse pas; et toi, quand tu seras revenu à moi, affermis tes frères .» 33 «Seigneur, lui dit Pierre, je suis prêt à aller en prison avec toi, et même jusqu'à la mort.» 34 Jésus dit: «Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd'hui avant que tu n'aies trois fois nié me connaître.»
35 Il leur dit encore: «Quand je vous ai envoyés sans bourse, ni sac, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose?» Ils répondirent: «De rien.» 36 Il leur dit: «Maintenant, au contraire, que celui qui a une bourse la prenne, que celui qui a un sac le prenne également, et que celui qui n'a pas d'épée vende son vêtement et en achète une. 37 En effet, je vous le dis, il faut que s'accomplisse [encore] dans ma personne ce texte de l'Ecriture: Il a été compté parmi les criminels. Et ce qui me concerne est sur le point de se réaliser.» 38 Ils dirent: «Seigneur, voici deux épées.» Il leur dit: «Cela suffit.»
21-38 Qu’il est inconvenant d’avoir l’ambition d’être le plus grand, en tant que disciple de Jésus, Celui qui a revêtu la forme d’un serviteur, et s’est humilié lui-même, jusqu’à mourir sur la croix !
Dans le chemin de la félicité éternelle, nous devons compter subir les attaques de Satan, même les plus sournoises. Si cet ennemi ne peut pas nous détruire, il essaiera de nous disgracier ou de nous mettre en détresse spirituellement. Rien ne présage plus la chute, pour celui qui professe être partisan de Christ, qu’une confiance en soi démesurée, tout en négligeant les avertissements de la Parole et en méprisant le danger spirituel ; à moins de veiller et prier, nous pouvons nous trouver à tout moment de la journée, « empêtrés » dans les péchés que, le matin même, nous étions les plus résolus à éviter.
Si les croyants étaient livrés à eux-mêmes, ils tomberaient, mais ils sont gardés par la Puissance divine, et les prières qu’ils peuvent adresser à Christ.
Nous voyons dans ce texte notre Seigneur notifier l’approche d’un très grand changement de circonstances : les disciples ne devaient pas s’attendre à voir leurs compagnons aussi coopérants qu’ils ne l’avaient été jusqu’à présent. Ceux qui avaient une bourse allaient devoir désormais la prendre, car ils allaient en avoir besoin (verset 22:36*). Ils devaient s’attendre alors à ce que leurs ennemis soient plus violents qu’ils ne le furent en réalité : ils auront besoin d’armes pour se défendre. Les apôtres comprirent alors que Christ parlait d’armes réelles, telles qu’ils les connaissaient, alors que Jésus mentionnait uniquement celle du « combat spirituel ».
L’épée de l’Esprit est celle dont tous les disciples de Christ doivent s’équiper !
*Référence ajoutée par le traducteur pour faciliter la compréhension du texte.
39 Il sortit et se rendit comme d'habitude au mont des Oliviers. Ses disciples le suivirent. 40 Lorsqu'il fut arrivé à cet endroit, il leur dit: «Priez pour ne pas céder à la tentation.» 41 Puis il s'éloigna d'eux à la distance d'environ un jet de pierre, se mit à genoux et pria 42 en disant: «Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne.»
43 [Alors un ange lui apparut du ciel pour le fortifier. 44 Saisi d'angoisse, Jésus priait avec plus d'insistance, et sa sueur devint comme des caillots de sang qui tombaient par terre.] 45 Après avoir prié, il se releva et vint vers les disciples, qu'il trouva endormis de tristesse. 46 Alors il leur dit: «Pourquoi dormez-vous? Levez-vous et priez pour ne pas céder à la tentation.»
39-46 La description que donne chaque évangéliste sur l’état d’esprit dans lequel notre Seigneur est entré dans ce moment d’agonie, au pied du mont des Oliviers, prouve la terrible nature de l’attaque qu’Il subit, ainsi que la prescience parfaite des terreurs qu’Il allait devoir supporter, malgré le fait qu’Il soit doux et humble de cœur.
Il y a dans ce texte trois éléments que nous ne trouvons pas dans le récit des autres évangélistes :
1. Lorsque Christ était à l’agonie, un « ange du ciel » Lui apparut, pour le fortifier. Cela révélait bien Son état d’humiliation : Jésus devait alors être fortifié par un esprit céleste.
2. Étant à l’agonie, Christ a prié avec davantage de ferveur. La prière, bien que jamais inutile, est particulièrement recommandable lorsque nous sommes à l’agonie.
3. Durant cette épreuve, Sa sueur était semblable à de grosses gouttes de sang qui coulaient à terre. Cela révèle particulièrement les douleurs qu’éprouvait Son être …
Nous devons prier, nous aussi, afin d’être capables de résister au péché, « jusqu’au sang » Hé 12:3-4*, lors de la tentation. Si, passé cette épreuve, vous songiez éventuellement aux joies qu’aurait pu vous procurer votre « péché favori », pensez à ses conséquences redoutables, telles qu’on peut les apercevoir ici, dans ce texte : quelle angoisse peut-on voir en ce jardin de Gethsémané … Avec l’aide de Dieu puissiez-vous haïr et abandonner cet « ennemi » : c’est pour la rançon des pécheurs que le Rédempteur a prié, qu’Il est entré en agonie, et a versé Son sang.
* Référence ajoutée par le traducteur pour faciliter la compréhension du texte.
47 Il parlait encore quand une foule arriva. Celui qui s'appelait Judas, l'un des douze, marchait devant elle. Il s'approcha de Jésus pour l'embrasser. 48 Jésus lui dit: «Judas, c'est par un baiser que tu trahis le Fils de l'homme!»
49 Voyant ce qui allait arriver, ceux qui étaient avec Jésus dirent: «Seigneur, devons-nous frapper avec l'épée?» 50 Et l'un d'eux frappa le serviteur du grand-prêtre et lui emporta l'oreille droite. 51 Mais Jésus prit la parole et dit: «Laissez faire, arrêtez!» Puis il toucha l'oreille de cet homme et le guérit.
52 Jésus dit ensuite aux chefs des prêtres, aux chefs des gardes du temple et aux anciens qui étaient venus pour l’arrêter: «Vous êtes venus comme pour un brigand, avec des épées et des bâtons. 53 J'étais tous les jours avec vous dans le temple et vous n'avez pas mis la main sur moi. Mais c'est maintenant votre heure et celle du pouvoir des ténèbres.»
47-53 Rien ne peut être un plus grand affront, ni chagriner davantage le Seigneur Jésus, que d’être trahi par ceux qui professent être Ses partisans et qui disent L’aimer.
Nous trouvons de nombreux exemples où nous pouvons voir Christ, trahi par ceux qui, sous une apparente piété, luttent en fait contre Lui. Jésus montra dans ce texte, Son comportement vis-à-vis de ceux qui le détestaient et le méprisaient : Il a prié pour eux.
Une nature corrompue peut nous faire mener une conduite extrême ; dans des circonstances difficiles, nous devons d’abord rechercher les directives du Seigneur avant d’agir.
Christ désirait avoir déjà Son triomphe sur la mort et voir Son combat achevé : nous devons avoir la même espérance céleste. Mais l’heure de l’épreuve et la puissance des ténèbres sont hélas souvent proches mais éphémères : il en sera toujours ainsi lors du triomphe des méchants !
54 Après avoir arrêté Jésus, ils l'emmenèrent et le conduisirent dans la maison du grand-prêtre. Pierre suivait de loin. 55 Ils allumèrent un feu au milieu de la cour et s'assirent ensemble. Pierre s'assit au milieu d’eux. 56 Une servante qui l’avait vu assis devant le feu et l'avait observé dit: «Cet homme aussi était avec lui.» 57 Mais il le renia en disant: «Femme, je ne le connais pas.» 58 Peu après, un autre le vit et dit: «Toi aussi tu fais partie de ces gens-là.» Et Pierre dit à l'homme: «Je n'en fais pas partie.» 59 Environ une heure plus tard, un autre insistait, disant: «Certainement cet homme était aussi avec lui, car il est galiléen.» 60 Pierre répondit: «Je ne sais pas de quoi tu parles.» Immédiatement, alors qu’il parlait encore, un coq chanta. 61 Le Seigneur se retourna et regarda Pierre. Pierre se souvint alors de ce que le Seigneur lui avait dit: «Avant que le coq chante [aujourd'hui], tu me renieras trois fois.» 62 Il sortit et pleura amèrement.
54-62 La chute de Pierre consista à renier Christ, en démentant être Son disciple ; étant dans l’embarras et en danger il a désavoué son Seigneur.
Celui qui a menti une fois, est fortement tenté de recommencer et céder à ce péché, même en cherchant à lutter contre, c’est comme permettre à un courant d’eau de s’infiltrer dans une faille.
Lors de ce reniement, le Seigneur s’est retourné et a regardé Pierre.
1. Il s’agissait d’un regard triste. Jésus s’est retourné et a regardé Son disciple, comme pour lui dire : « vraiment, tu ne me connais pas, Pierre » ?
2. Ce regard était sans doute une réprimande. Songeons à ce type de regard du Seigneur, lorsque nous avons péché …
3. C’était un regard désapprobateur : « toi qui étais le premier à confesser que j’étais le Fils de Dieu, et qui avais solennellement promis que jamais tu ne me désavouerais » !
4. C’était aussi un regard compatissant : « Pierre, comment vas-tu te relever de ta chute, si Je ne t’aide pas » ?
5. Jésus regarda Pierre avec une certaine autorité, pour qu’il quitte ces lieux et s’examine lui-même.
6. C’était enfin un regard significatif : il indiquait à Pierre que la Grâce pouvait toucher son cœur, pour lui permettre de se repentir.
La Grâce divine œuvre DANS et PAR la Parole de Dieu ; elle permet à cette Dernière d’entrer dans le cœur, de toucher la conscience, amenant ainsi l’âme à se tourner vers Dieu, dans la joie !
Christ regarda aussi les principaux sacrificateurs : Son regard n’a pas eu sur eux le même impact que sur Pierre : le disciple a bénéficié, en plus, de la Grâce divine qui accompagnait ce regard, ce qui l’a restauré !
63 Les hommes qui gardaient Jésus se moquaient de lui et le frappaient. 64 Ils lui mirent un voile sur le visage et ils l'interrogeaient en disant: «Devine qui t'a frappé!» 65 Et ils proféraient contre lui beaucoup d'autres insultes.
66 Au lever du jour, le collège des anciens du peuple, les chefs des prêtres et les spécialistes de la loi se rassemblèrent et firent amener Jésus devant leur sanhédrin . 67 Ils dirent: «Si tu es le Messie, dis-le-nous.» Jésus leur répondit: «Si je vous le dis, vous ne le croirez pas, 68 et si je vous interroge, vous ne [me] répondrez pas [et vous ne me relâcherez pas non plus]. 69 Désormais le Fils de l'homme sera assis à la droite du Dieu tout-puissant .» 70 Tous dirent: «Tu es donc le Fils de Dieu?» Il leur répondit: «Vous le dites, je le suis.» 71 Alors ils dirent: «Qu'avons-nous encore besoin de témoignages? Nous l'avons entendu nous-mêmes de sa bouche.»
63-71 Ceux qui condamnaient Jésus en tant que blasphémateur, étaient les plus vils des apostats. Dans ce texte, Jésus fait référence à Sa seconde venue, prouvant totalement à Ses auditeurs confus de leurs vaines convictions qu’Il était le Christ.
Jésus reconnut Lui-même être le Fils de Dieu, bien qu’Il sache qu’Il devait souffrir pour cela. Sur ces déclarations, Ses opposants le condamnèrent. Étant « aveuglés » spirituellement, ils se précipitèrent sur le Lui.
Méditons cette scène dramatique : considérons bien l’obéissance de Celui qui a enduré de telles accusations de la part des pécheurs …