* la défense de Paul devant le conseil des Juifs (1-5). la défense de Paul. Il reçoit une assurance divine qu’il ira à Rome (6-11). Les Juifs conspirent pour tuer Paul. Lysias l’envoie à Césarée (12-24). la lettre de Lysias à Félix (25-35).
1 Les regards fixés sur le sanhédrin, Paul dit: «Mes frères, c'est en toute bonne conscience que je me suis conduit devant Dieu jusqu'à aujourd’hui.» 2 Le grand-prêtre Ananias ordonna à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur la bouche. 3 Alors Paul lui dit: «C’est toi que Dieu va frapper, muraille blanchie! Tu sièges pour me juger conformément à la loi et tu violes la loi en ordonnant qu'on me frappe!» 4 Ceux qui étaient près de lui dirent: «Tu insultes le grand-prêtre de Dieu!» 5 Paul répondit: «Frères, je ne savais pas que c'était le grand-prêtre. En effet, il est écrit: Tu ne parleras pas mal du chef de ton peuple. »
1-5 Nous voyons ici le caractère d’un honnête homme. Il met Dieu devant lui, et vit comme étant sous son regard. Il a bonne conscience de ce qu’il dit et de ce qu’il fait, et au mieux de sa connaissance il se garde de tout ce qui est mauvais, et s’attache à ce qui est bien. Il est consciencieux dans toutes ses paroles et sa conduite. Ceux qui vivent ainsi devant Dieu peuvent, comme Paul, avoir confiance à la fois en Dieu et dans l’homme. Bien que la réponse de Paul n’ait contenu qu’une juste réprimande et prédiction, il semble avoir été trop fâché du traitement qu’il a reçu suite à ce qu’il leur a dit. Les grands hommes peuvent être repris pour leurs fautes, et des plaintes publiques peuvent être faites d’une manière adéquate ; mais la loi de Dieu exige le respect pour ceux qui ont l’autorité.
6 Sachant qu'une partie de l'assemblée était composée de sadducéens et l'autre de pharisiens, Paul s’écria dans le sanhédrin: «Mes frères, je suis pharisien, fils de pharisien. C'est à cause de l'espérance de la résurrection des morts que je suis mis en jugement.» 7 Quand il eut dit cela, un débat surgit entre les pharisiens et les sadducéens, et l'assemblée se divisa. 8 En effet, les sadducéens disent qu'il n'y a ni résurrection, ni ange, ni esprit, tandis que les pharisiens affirment le contraire. 9 Il y eut une grande clameur et les spécialistes de la loi membres du parti des pharisiens se levèrent. Ils s’engagèrent avec force dans le débat en disant: «Nous ne trouvons rien de mal chez cet homme. Et si un esprit ou un ange lui avait parlé? [Ne combattons pas contre Dieu.]» 10 Comme le débat devenait vif, le commandant eut peur que Paul ne soit mis en pièces par ces hommes, et il ordonna aux soldats de descendre pour l'enlever du milieu d'eux et le conduire à la forteresse.
11 La nuit suivante, le Seigneur apparut à Paul et dit: «Prends courage, [Paul]: de même que tu as rendu témoignage de ce qui me concerne à Jérusalem, il faut aussi que tu rendes témoignage à Rome.»
6-11 Les pharisiens étaient corrects dans la foi de l’église juive. Les sadducéens n’étaient pas amis de l’Écriture ou de la révélation divine ; ils niaient un état futur ; ils n’avaient ni espérance d’un bonheur éternel, ni crainte d’une misère éternelle. Quand il a été interrogé pour savoir pourquoi il était chrétien, Paul a pu dire que c’était vraiment dans l’espérance de la résurrection des morts. En professant cette opinion, cela aurait dû empêcher les pharisiens de le persécuter et leur permettre de le protéger de cette violence illicite. Comme il est facile pour Dieu de défendre sa propre cause ! Bien que les Juifs semblaient être dans un parfait accord dans leur conspiration contre la religion, ils étaient cependant influencés par des motifs très différents. Il n’y a pas de véritable amitié parmi les méchants, et à un certain moment, et avec la plus grande facilité, Dieu peut transformer leur union en une franche inimitié. Les consolations divines ont maintenu Paul à sa place ; le tribun, capitaine de la troupe, l’a soustrait aux mains des hommes cruels, sans connaître l’événement en cause. Quiconque est contre nous, nous ne devons pas en avoir peur, si le Seigneur se tient devant nous. C’est la volonté de Christ que ses serviteurs qui lui sont fidèles soient toujours heureux. Paul pouvait penser qu’il ne verrait jamais Rome ; mais Dieu dit que ce plaisir fait à Paul était parce que ce dernier désirait y aller seulement pour l’honneur de Christ, et faire le bien.
12 Le jour venu, quelques Juifs formèrent un complot et s'engagèrent, sous peine de malédiction contre eux-mêmes, à ne rien manger ni boire tant qu’ils n’auraient pas tué Paul. 13 Ceux qui formèrent cette conspiration étaient plus de 40. 14 Ils allèrent trouver les chefs des prêtres et les anciens pour leur dire: «Nous nous sommes engagés, sous peine de malédiction contre nous-mêmes, à ne rien manger avant d'avoir tué Paul. 15 Vous donc, maintenant, adressez-vous avec le sanhédrin au commandant romain pour qu'il l'amène [demain] devant vous, sous prétexte d'examiner son cas plus en détail; de notre côté, nous sommes prêts à le mettre à mort avant qu'il n’arrive ici.»
16 Mais le fils de la sœur de Paul entendit parler du guet-apens et il alla dans la forteresse en informer Paul. 17 Paul appela l'un des officiers romains et dit: «Conduis ce jeune homme vers le commandant, car il a quelque chose à lui rapporter.» 18 L’officier prit le jeune homme avec lui, le conduisit vers le commandant et dit: «Le prisonnier Paul m'a appelé et m'a prié de t'amener ce jeune homme qui a quelque chose à te dire.» 19 Le commandant prit le jeune homme par la main, se retira à l'écart et l’interrogea: «Qu'as-tu à m'annoncer?» 20 Il répondit: «Les Juifs ont convenu de te demander d'amener Paul demain devant le sanhédrin, sous prétexte d'enquêter plus en détail sur son cas. 21 Ne te fie pas à eux, car plus de 40 d'entre eux lui dressent un guet-apens et se sont engagés, sous peine de malédiction contre eux-mêmes, à ne rien manger ni boire avant de l'avoir tué; maintenant ils sont prêts et n'attendent que ton accord.»
22 Le commandant renvoya le jeune homme après lui avoir recommandé: «Ne dis à personne que tu m'as dévoilé cela.» 23 Ensuite il appela deux officiers et dit: «Tenez prêts, dès neuf heures du soir, 200 soldats, 70 cavaliers et 200 archers pour aller jusqu'à Césarée. 24 Préparez aussi des chevaux pour conduire Paul sain et sauf au gouverneur Félix.»
12-24 De faux principes religieux, adoptés par des hommes charnels, peuvent amener une méchanceté telle, que la nature humaine en est difficilement supposée capable. Cependant, le Seigneur déçoit volontiers les desseins d’iniquité les mieux conçus. Paul savait que la providence divine agit par des moyens raisonnables et prudents ; et que, s’il négligeait d’utiliser les moyens en son pouvoir, il ne pouvait pas s’attendre à ce que la providence de Dieu agisse à sa place. Celui qui ne veut pas s’aider lui-même selon ses moyens et son pouvoir, n’a ni raison ni révélation pour l’assurer qu’il recevra l’aide de Dieu. En croyant dans le Seigneur, nous et les nôtres nous serons gardés du mal, et gardés pour son royaume. Père céleste, merci de nous donner cette précieuse foi, par ton Saint-Esprit, pour la cause de Christ.
25 Il écrivit la lettre suivante: 26 «Claude Lysias au très excellent gouverneur Félix, salut! 27 Cet homme dont les Juifs s'étaient emparés allait être tué par eux. Je suis alors intervenu avec des soldats et le leur ai arraché, car j'avais appris qu'il était romain. 28 Voulant connaître le motif pour lequel ils l'accusaient, je l'ai amené devant leur tribunal. 29 J'ai découvert qu'il était accusé au sujet de questions relatives à leur loi, mais qu'il n'avait commis aucune faute qui mérite la mort ou la prison. 30 Puis, informé que les Juifs préparaient un complot contre lui, je te l'ai immédiatement envoyé en faisant savoir à ses accusateurs qu’ils devront porter plainte contre lui devant toi. [Adieu.]»
31 Conformément à l’ordre qu’ils avaient reçu, les soldats prirent Paul et le conduisirent pendant la nuit jusqu'à Antipatris. 32 Le lendemain, ils laissèrent les cavaliers poursuivre la route avec lui et retournèrent à la forteresse. 33 Arrivés à Césarée, les cavaliers remirent la lettre au gouverneur et lui présentèrent Paul. 34 Après avoir lu la lettre, le gouverneur demanda de quelle province venait Paul. Apprenant qu'il était originaire de la Cilicie, 35 il lui dit: «Je t'entendrai quand tes accusateurs seront venus.» Puis il ordonna de le garder dans le prétoire d'Hérode.
25-35 Dieu a des instruments pour chaque travail. Les capacités naturelles et les vertus morales des païens ont souvent été employées pour protéger ses serviteurs persécutés. Même les hommes du monde peuvent discerner entre la conduite consciencieuse des croyants vertueux, et le zèle des faux professeurs, même s’ils négligent ou ne comprennent pas leurs principes doctrinaux. Tous les cœurs sont dans la main de Dieu, et sont bénis ceux qui ont mis leur confiance en lui, et qui sont engagés dans le chemin qui conduit à lui.