* Job se plaint de l’inaccessibilité de Dieu (1-7). Il affirme son intégrité (8-12). Les terreurs divines (13-17).
1 Job prit la parole et dit: 2 «Aujourd’hui encore ma plainte est synonyme de révolte, ma main doit étouffer mes gémissements. 3 Si seulement je savais où le trouver, si je pouvais arriver jusqu'à son lieu de résidence! 4 Je défendrais ma cause devant lui, je remplirais ma bouche d'arguments, 5 je connaîtrais ses réponses, je pourrais comprendre ce qu’il a à me dire. 6 Emploierait-il toute sa force à me combattre? Lui au moins, ne ferait-il pas attention à moi? 7 Ce serait un homme droit qui discuterait avec lui et je serais pour toujours absous par mon juge.
1-7 Job se réfère à Dieu, pour qu’Il applique Sa Justice, face aux jugements de ses amis. Il veut que sa cause soit justifiée au plus vite. Béni soit Dieu car nous savons où Le trouver ! Il est en Christ, réconciliant ainsi le monde avec Lui-même ; Il trône sur le siège de la Miséricorde, toujours prêt à user de Sa Grâce. Le pécheur, avec ses opinions, poursuit seul son chemin ; le croyant, de son côté, peut recommander sa voie à Dieu, qui le guidera selon Ses Promesses, Son Alliance et Sa Gloire.
Notre sagesse et notre devoir doivent être guidés par une attente sereine de la mort et du jugement : ils ne peuvent exister hors d’une crainte pleine de sainteté. Par contre, un désir avide de la mort ou du jugement n’est que folie et péché : la maladie risque alors de nous atteindre, tout comme Job.
8 »Cependant, si je vais à l’est, il n'y est pas. Si je vais à l’ouest, je ne l’aperçois pas. 9 Est-il occupé au nord, je ne le remarque pas. Se cache-t-il au sud, je ne le vois pas. 10 Il sait néanmoins quelle voie j'ai suivie. Quand il m’aura mis à l'épreuve, je sortirai pur comme l'or: 11 mon pied s'est attaché à ses pas, j'ai gardé sa voie sans en dévier, 12 je n'ai pas abandonné les commandements sortis de ses lèvres, j'ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche.
8-12 Job connaissait l’omniprésence du Seigneur ; mais son esprit était dans une telle confusion, qu’il ne pouvait constater la présence miséricordieuse de Dieu : il en était toujours réduit à Lui présenter son terrible malheur. L’horizon du patriarche était bien sombre. Dieu semblait désapprouver Job, comme s’Il se tenait à distance du patriarche. Job avait néanmoins l’assurance de l’approbation divine car il avait obéi aux préceptes de Dieu. Il avait déjà apprécié les délices des vérités et des commandements divins. Remarquons ici que Job tente de se justifier lui-même, plutôt que de l’être par Dieu : voir le verset 32:2. Le patriarche aurait pu penser qu’il était débarrassé de tout reproche, de la part de ses amis. Son erreur a consisté à affirmer que le fait d’avoir été éprouvé par la main divine n’était pas un châtiment dû à son péché.
Il a commis une deuxième erreur également, en niant qu’il y ait une corrélation entre la Providence divine et la conduite des hommes, quand les actes de ces derniers sont remis en cause et que le mal les visite, par leur péché.
13 »Mais sa décision est prise. Qui pourra l’y faire renoncer? Ce qu’il désire, il le met en œuvre. 14 Il accomplira donc ses intentions envers moi, et il en a bien d'autres en réserve. 15 Voilà pourquoi je suis terrifié en sa présence. Quand j'y réfléchis, j'ai peur de lui. 16 Dieu a brisé mon courage, le Tout-Puissant m'a rempli de terreur, 17 mais je n’ai pas été anéanti par les ténèbres, par l'obscurité qui m’a recouvert.
13-17 Job considérait que toutes ses épreuves étaient envoyées par Dieu, rien ne pouvant être attribué au hasard ; il se posait, malgré tout, cette question : quelle en était la cause ? Il était convaincu que les espoirs et les récompenses des fidèles serviteurs de Dieu ne pouvaient se concrétiser que dans l’au-delà ; il maintenait avoir la conviction que l’homme méchant ne recevait pas la rétribution de sa conduite, tout au contraire. Bien que Job ait bénéficié de la miséricorde céleste, des prémices de l’Esprit de grâce, selon les promesses divines, il savait que Dieu finirait d’accomplir l’œuvre qu’Il avait commencée. Le croyant affligé ne doit pas conclure que toute prière et toute supplication seront vaines et sombrer de ce fait dans le désespoir, sans comprendre la réprimande céleste. Il peut affirmer que le but final de Dieu, lorsqu’Il nous éprouve, est la repentance et l’exercice de la prière sincère.
Puissions-nous apprendre à obéir et à faire confiance au Seigneur, même au temps de la tribulation. Vivre ou mourir : cela ne dépend que de Lui. Nous ne pouvons prédire la fin que le Seigneur nous réserve, quelle que soit la durée de vie qu’Il compte nous accorder.