* Le sacrifice de Balak, Balaam prononce une bénédiction au lieu de maudire Israël (1-10). La déception de Balak, le deuxième sacrifice, Balaam bénit de nouveau Israël (11-30).
* Note du traducteur : cette référence a été ajoutée au commentaire original, pour en faciliter la compréhension.
1 Balaam dit à Balak: «Construis-moi ici 7 autels et prépare-moi ici 7 taureaux et 7 béliers.» 2 Balak fit ce que Balaam avait dit, et Balak et Balaam offrirent un taureau et un bélier sur chaque autel. 3 Balaam dit à Balak: «Tiens-toi près de ton holocauste, tandis que je m'éloignerai. Peut-être que l'Eternel viendra à ma rencontre. Je te dirai alors ce qu'il me révélera.» Et il se rendit sur une hauteur. 4 Dieu vint à la rencontre de Balaam et Balaam lui dit: «J'ai dressé 7 autels et j'ai offert un taureau et un bélier sur chaque autel.» 5 L'Eternel mit des paroles dans la bouche de Balaam et lui dit: «Retourne vers Balak et transmets-lui ce message.»
6 Balaam retourna vers Balak; celui-ci se tenait près de son holocauste avec tous les chefs de Moab.
7 Balaam prononça son oracle: «Balak m'a fait descendre d'Aram, le roi de Moab m'a fait descendre des montagnes de l'Orient. ‘Viens, maudis Jacob pour moi! Viens, irrite-toi contre Israël!’ 8 Comment pourrais-je maudire celui que Dieu n'a pas maudit? Comment pourrais-je être irrité quand l'Eternel n'est pas irrité? 9 Je le vois du sommet des rochers, je le contemple du haut des collines: c'est un peuple qui habite à part et qui ne fait pas partie des nations. 10 Qui peut compter la poussière de Jacob et dire à quel nombre correspond le quart d'Israël? Que je meure de la mort des justes et que ma fin soit semblable à la leur!»
1-10 Alors que le camp d’Israël était bien en vue, Balaam ordonna que l’on construisit sept autels, pour sacrifier sur chacun d’eux, un bœuf et un bélier. Remarquez combien la superstition peut rendre sot, au point de croire que Dieu est à la disposition des volontés humaines ! La malédiction s’est transformée en bénédiction, par la Toute Puissance divine, et à cause de l’amour de ce Dernier pour Israël. Dieu décida de manifester Sa propre gloire, par l’intermédiaire de Balaam : Il le rencontra directement. Qui aurait pu défier Dieu et Israël, après avoir entendu les paroles que l’Éternel avait placées dans la bouche de Balaam ? Ces propos édifiants ne pouvaient conduire qu’à adorer Dieu ; en fait, il sera donné à chacun de ces hommes, selon la teneur de leurs paroles. Celui qui a pu faire parler l’ânesse, empêchant ainsi celui qui la montait de brutaliser cet animal, a placé dans la bouche de Balaam des propos qui allaient à l’encontre de son cœur. Il s’agissait là d’un grand miracle. Balaam prononça en fait une bénédiction sur Israël ! Il avoue même ne pas vouloir s’opposer davantage à la volonté divine. Il annonce qu’Israël est heureux d’être le « peuple de Dieu », étant ainsi mis à part des autres nations.
Les Israélites, malgré leur petit nombre, étaient satisfaits de se voir respectés. Tout allait bien pour eux ! La mort est la dernière étape que les hommes doivent franchir ; même le « juste » doit mourir : cela peut nous encourager à réfléchir, de voir dans ce texte, Balaam songer à sa propre mort. Son discours est celui d’une âme bénie, non seulement pendant sa vie durant, mais aussi, dans l’avenir, après la mort.
Cette pensée peut même faire préférer la mort à la vie, voir Philippiens 1:21* ; Balaam prononça de réelles bénédictions pour Israël, non seulement pendant sa vie ici-bas, mais aussi pour le futur. Beaucoup désirent mourir en tant que « justifiés par Dieu », sans toutefois pratiquer la piété durant leur vie ; heureux seront ceux à la fois justifiés et pieux, leur vie durant !
Le discours de Balaam ne fut en fait qu’un souhait et non une prière ; ce fut un vain désir, n’espérant qu’une heureuse destinée pour le peuple hébreu, sans toutefois se soucier des moyens pour y parvenir. Beaucoup cherchent à apaiser leur âme en essayant de se confier en l’avenir, sur de faux espoirs, tout en négligeant le chemin du salut, le seul moyen par lequel le pécheur peut être justifié devant Dieu !
11 Balak dit à Balaam: «Que m'as-tu fait? Je t'ai engagé pour maudire mon ennemi et voici que tu le bénis!» 12 Il répondit: «Ne veillerai-je pas à dire ce que l'Eternel met dans ma bouche?» 13 Balak lui dit: «Viens donc avec moi à un autre endroit d'où tu le verras. Tu n'en verras qu'une partie, tu ne le verras pas dans son entier. Et de là maudis-le pour moi.» 14 Balak conduisit Balaam au champ de Tsophim, sur le sommet du Pisga. Il construisit 7 autels et offrit un taureau et un bélier sur chaque autel. 15 Balaam dit à Balak: «Tiens-toi ici, près de ton holocauste, tandis que j'irai à la rencontre de Dieu.» 16 L'Eternel vint à la rencontre de Balaam. Il mit des paroles dans sa bouche et lui dit: «Retourne vers Balak et transmets ce message.»
17 Balaam retourna vers Balak; celui-ci se tenait près de son holocauste avec les chefs de Moab. Balak lui demanda: «Qu'est-ce que l'Eternel a dit?»
18 Balaam prononça son oracle: «Lève-toi, Balak, écoute! Prête-moi l'oreille, fils de Tsippor! 19 Dieu n'est pas un homme pour mentir, ni le fils d'un homme pour revenir sur sa décision. Ce qu'il a dit, ne le fera-t-il pas? Ce qu'il a déclaré, ne l'accomplira-t-il pas?
20 »Voici, j'ai reçu l'ordre de bénir: il a béni, je ne révoquerai pas sa décision. 21 Il n'aperçoit pas de mal en Jacob, il ne voit pas d'injustice en Israël. L'Eternel, son Dieu, est avec lui; chez lui retentit l’acclamation réservée au roi. 22 Dieu les a fait sortir d'Egypte, il possède la force du buffle.
23 »La magie ne peut rien contre Jacob, ni la divination contre Israël. Au moment fixé, on dit à Jacob et à Israël ce que Dieu a fait. 24 C'est un peuple qui se lève comme une lionne et qui se dresse comme un lion. Il ne se couche pas tant qu'il n’a pas dévoré sa proie et bu le sang de ses victimes.»
25 Balak dit à Balaam: «Si tu ne le maudis pas, au moins ne le bénis pas!» 26 Balaam répondit à Balak: «Ne t'ai-je pas dit que je ferais tout ce que l'Eternel dirait?» 27 Balak dit à Balaam: «Viens donc, je vais te conduire à un autre endroit. Peut-être Dieu trouvera-t-il bon que de là tu maudisses ce peuple pour moi.» 28 Balak conduisit Balaam sur le sommet du Peor, d’où l’on domine le désert. 29 Balaam dit à Balak: «Construis-moi ici 7 autels et prépare-moi ici 7 taureaux et 7 béliers.» 30 Balak fit ce que Balaam avait dit et offrit un taureau et un bélier sur chaque autel.
11-30 Balak était en colère contre Balaam. Une telle confession de Balaam, ce prophète douteux essayant de contrer les ordres divins, ne pouvait en effet qu’irriter Balak, ce prince malintentionné. Pour une deuxième fois, la malédiction prévue initialement fut transformée en bénédiction ; cette dernière fut d’ailleurs plus marquée que la précédente !
Les hommes changent souvent d’avis et contredisent parfois leurs propres paroles prononcées initialement ; Dieu, quant à Lui, ne change jamais ce qu’Il émet, Il accomplit toujours Ses promesses. Quand dans Sa Parole, l’Éternel demande de se repentir, cela signifie qu’il n’est pas question pour Lui de modifier Ses intentions ; les seuls changements qu’Il peut éventuellement opérer concernent la façon d’accomplir Ses desseins. Jacob, par exemple, a péché ; Dieu le constata ; il n’y avait rien de pire pour le patriarche : il risquait, s’il persistait, d’être abandonné à sa propre ruine.
Si le Seigneur constate que nous nous confions en Sa grâce, Il nous offrira Son Salut ; si nous abandonnons nos convoitises et notre rébellion contre le ciel, nous pourrons alors Le servir et Le glorifier ; nous pourrons être certains que si Christ nous a acceptés, suite à notre repentance, nos péchés seront alors tous pardonnés. Quand on songe à la Grâce, à la Providence, au merveilleux Amour rédempteur, au Pardon miséricordieux et à la nouvelle créature spirituelle que nous sommes, que ces choses sont merveilleuses !
Balak ne désirait pas vraiment qu’Israël coure à sa perte, quant à Balaam, il montrait résolument qu’il était préférable de craindre l’Éternel que d’être anéanti par Sa toute Puissance. Dès que Balaam montra qu’il ne maudirait pas Israël, Balak estima en fait qu’il était préférable pour lui de se taire.
Malgré le fait que le cœur humain soit livré à lui-même, les conseils divins demeurent toujours. Prenons la résolution de ne pas nous confier en de vaines promesses, dans lesquelles il n’y a aucune espérance possible. Appuyons-nous plutôt sur celles que Christ, la Vérité, nous a révélées et persévérons avec sérieux, dans l’exercice de la prière, Luc 18:1.