Livres de la Bible



2 Samuel 24

Introduction de Matthew Henry

* David dénombre le peuple d’Israël (1-9). David choisit de subir le fléau de la peste (10-15). L’envoi de la peste sur Israël (16,17). Le sacrifice de David ; la progression de la peste est stoppée (18-25).


1 La colère de l'Eternel s'enflamma de nouveau contre Israël et il excita David contre eux en disant: «Vas-y, fais le dénombrement d'Israël et de Juda.»

2 Le roi dit à Joab, qui était le chef de l'armée et qui se trouvait près de lui: «Parcours toutes les tribus d'Israël, depuis Dan jusqu'à Beer-Shéba. Qu'on fasse le dénombrement du peuple et que je sache ainsi combien il compte d’individus.» 3 Joab dit au roi: «Que l'Eternel, ton Dieu, rende le peuple 100 fois plus nombreux et que mon seigneur le roi puisse le voir de ses yeux! Mais pourquoi mon seigneur le roi veut-il faire cela?» 4 Le roi persista dans l'ordre qu'il donnait à Joab et aux chefs de l'armée, et ils quittèrent le roi pour procéder au dénombrement du peuple d'Israël.

5 Ils passèrent le Jourdain et installèrent leur camp à Aroër, à droite de la ville qui se trouve au milieu de la vallée de Gad, et près de Jaezer. 6 Ils se rendirent en Galaad et dans la région de Thachthim-Hodshi. Ils se rendirent à Dan-Jaan et dans les environs de Sidon. 7 Ils se rendirent à la forteresse de Tyr et dans toutes les villes des Héviens et des Cananéens. Ils terminèrent par le sud de Juda, à Beer-Shéba. 8 Ils parcoururent ainsi tout le pays et ils revinrent à Jérusalem au bout de 9 mois et 20 jours. 9 Joab remit au roi le résultat du dénombrement du peuple: il y avait en Israël 800'000 hommes vaillants aptes au combat, et 500'000 en Juda.

1-9 À cause du péché du peuple, David fut conduit à mal agir, et en conséquence, il reçut du ciel, son châtiment. Cet exemple met en lumière la manière dont Dieu gouverne le monde, et ce texte nous fournit une leçon intéressante. L’orgueil du cœur de David était révélé par son péché : Vouloir dénombrer le peuple d’Israël. Le roi pensait paraître aux yeux de tous, comme étant le plus grand, faisant davantage confiance en son « bras de chair » qu’en la force de Celui qui l’avait créé, malgré tout ce qu’il avait préalablement écrit sur son absolue confiance en Dieu. Dieu ne juge pas le péché comme nous pourrions le faire.

Ce qui peut nous paraître inoffensif, ou du moins, une bagatelle, peut être un grand péché aux yeux de Dieu, qui discerne les pensées et les intentions du cœur.

Même les impies peuvent déceler la méchanceté des hommes, une mauvaise conduite éventuelle des croyants, qui peut passer, chez ces derniers, complètement inaperçue. Mais Dieu permet rarement à ceux qu’Il aime de se complaire dans la convoitise de leur péché.

10 David sentit son cœur battre, lorsqu'il eut ainsi fait le dénombrement du peuple, et il dit à l'Eternel: «J'ai commis un grand péché en agissant de cette manière. Maintenant, Eternel, veuille pardonner la faute de ton serviteur, car je me suis vraiment comporté de façon stupide.»

11 Le lendemain, quand David se leva, la parole de l'Eternel avait ainsi été adressée au prophète Gad, qui était le voyant de David: 12 «Va annoncer à David: ‘Voici ce que dit l'Eternel: Je t’impose trois fléaux. Choisis-en un et c’est de lui que je te frapperai.’» 13 Gad alla trouver David et l’informa en disant: «Veux-tu 7 années de famine dans ton pays, 3 mois de fuite devant tes ennemis lancés à ta poursuite ou bien 3 jours de peste dans ton pays? Fais maintenant ton choix et vois ce que je dois répondre à celui qui m'envoie.» 14 David répondit à Gad: «Je suis dans une grande angoisse! Il vaut mieux tomber entre les mains de l'Eternel, car ses compassions sont grandes. Je préfère ne pas tomber entre les mains des hommes.»

15 L'Eternel envoya la peste en Israël, depuis ce matin-là jusqu'au moment fixé. De Dan à Beer-Shéba, 70'000 hommes moururent parmi le peuple.

10-15 Il est bon, pour un homme qui a péché, d’avoir le cœur contrit. Si nous confessons nos péchés, nous pouvons prier avec foi que Dieu nous les pardonne ; ce Dernier, dans Sa grande Miséricorde, nous encouragera alors à rejeter notre faute et à nous en éloigner, dans un repentir sincère. Soyons toujours encouragés de constater que Dieu prend toujours soin de nous, même quand Il nous envoie une épreuve amère ou un châtiment.

Dans ce texte, nous pouvons constater qu’il s’agissait d’une punition terrible, pour laquelle le peuple avait une grande part de responsabilité, car bien que ce dénombrement, ordonné par David, fût à l’origine de la colère divine, l’iniquité du peuple contribua aussi à provoquer ce châtiment. Face à ces trois épreuves redoutables, David dut faire un choix, déclenchant ainsi, immédiatement, le jugement divin ; le roi savait que cette décision divine, avec la grande Miséricorde qui l’entoure, était de toute façon préférable à celle qu’auraient pu prendre ses hommes, qui avaient triomphé jusqu’à présent dans les différentes batailles avec les ennemis d’Israël, ayant de ce fait, le cœur endurci par leur idolâtrie.

David choisit donc la peste ; lui-même et sa famille étaient autant exposés à ce fléau, que le plus pauvre Israélite ; le roi devait donc subir aussi la réprimande divine, dans toute sa sévérité. La destruction rapide du peuple par la peste montre combien il est facile pour Dieu de réduire à néant les pécheurs les plus orgueilleux, et à quel point nous devons nous soumettre journellement à Sa Patience !

16 L'ange tendait la main contre Jérusalem pour y semer la dévastation lorsque l'Eternel éprouva des regrets face à ce malheur. Il dit à l'ange chargé de détruire le peuple: «Cela suffit! Retire maintenant ta main!» L'ange de l'Eternel se trouvait alors près de l'aire de battage d'Aravna le Jébusien. 17 En voyant l'ange qui frappait parmi le peuple, David dit à l'Eternel: «Regarde! C’est moi qui ai péché, c'est moi qui suis coupable. Mais ces brebis, qu'ont-elles fait? Porte donc la main contre moi et contre ma famille!»

16,17 Peut-être y avait-il plus de méchanceté, voire plus d’arrogance, à Jérusalem qu’ailleurs, pour que le péché, mentionné dans le texte précédent, soit à ce point châtié, pour que la main de l’ange destructeur soit ainsi étendue sur toute la ville ; mais l’Éternel se repentit du mal qui était envoyé :

Il ne regretta pas Sa décision, mais la manière dont elle était exécutée par l’ange. À l’endroit même, où Abraham fut arrêté, lorsqu’il était sur le point de sacrifier son fils, il fut ordonné à l’ange exterminateur, de cesser de détruire Jérusalem.

C’est à cause du grand Sacrifice accompli par Jésus que nos vies ont été préservées de la destruction. En David, nous pouvons discerner l’esprit d’un vrai berger du peuple, s’offrant en sacrifice à Dieu, pour le salut de ses sujets !

18 Ce jour-là, Gad vint trouver David et lui dit: «Monte à l'aire de battage d'Aravna le Jébusien et ériges-y un autel en l’honneur de l'Eternel.» 19 David monta donc à l’aire, suivant la parole de Gad, conformément à ce que l'Eternel avait ordonné. 20 Aravna regarda en bas, et il vit le roi et ses serviteurs se diriger vers lui. Il sortit alors de l’aire et se prosterna devant le roi, le visage contre terre. 21 Aravna demanda: «Pourquoi mon seigneur le roi vient-il me trouver, moi son serviteur?» David répondit: «C’est pour t’acheter ton aire de battage afin d’y construire un autel en l’honneur de l'Eternel. Ainsi, le fléau qui frappe le peuple pourra être arrêté.» 22 Aravna dit à David: «Que mon seigneur le roi prenne l'aire et qu'il y offre les sacrifices qu'il lui plaira! Vois! Tu peux prendre les bœufs pour l'holocauste, et les chars avec l'attelage pour te servir de bois. 23 Je te donne le tout, roi!» Puis Aravna dit au roi: «Que l'Eternel, ton Dieu, t’accorde sa faveur!» 24 Mais le roi dit à Aravna: «Non! Je veux t’acheter cela à son juste prix. Je n'offrirai pas à l'Eternel, mon Dieu, des holocaustes qui ne me coûtent rien.» Et David acheta l'aire de battage et les bœufs pour 50 pièces d'argent. 25 Il construisit là un autel en l’honneur de l'Eternel, et il y offrit des holocaustes et des sacrifices de communion. Alors l'Eternel se laissa fléchir en faveur du pays et le fléau qui frappait Israël s’arrêta.

18-25 Le fait que Dieu nous encourage à Lui offrir des sacrifices spirituels est une évidence de Sa réconciliation avec nous, pauvres pécheurs.

David a acheté la parcelle de terre pour construire l’autel.

Dieu déteste que les sacrifices qui Lui sont offerts soient sans valeur. Ceux qui ne savent pas ce que la véritable piété représente cherchent avant tout à rendre cette dernière facile à vivre, sans grand engagement de leur part ; ils ne veulent y consacrer que le moins possible de leur peine ni de leurs moyens. Comment pouvons-nous utiliser au mieux nos ressources, sinon qu’en les consacrant à Dieu ? Comment ne pourront-elles être mieux agréées par ce Dernier, qu’en les Lui offrant ?

Observez dans ce texte, la façon dont l’autel fut érigé, et le sacrifice qui y fut offert : tout concourait à la Gloire et à la Justice divines.

Christ est notre « Autel », notre « Sacrifice » ; en Lui seul, nous pouvons compter échapper à la colère divine, et trouver la faveur du Père. La mort, sous différentes manières, détruit tout ce qui se trouve devant elle, et ce, avec une rapidité surprenante ; c’est de la folie de ne pas la prévoir et ne pas se préparer à quitter un jour notre vie ici-bas.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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