* L’accusation de Tertulle contre Paul (1-9). la défense de Paul devant Félix (10-21). Félix tremble au raisonnement de Paul (22-27).
1 Cinq jours après, le grand-prêtre Ananias descendit à Césarée avec des anciens et un avocat du nom de Tertulle. Ils portèrent plainte contre Paul devant le gouverneur. 2 Paul fut convoqué et Tertulle se mit à l'accuser en disant: «Grâce à toi, très excellent Félix, nous jouissons d'une paix profonde et cette nation a obtenu des réformes salutaires grâce à tes soins prévoyants; 3 partout et toujours, nous les accueillons avec une entière reconnaissance. 4 Mais, pour ne pas te déranger davantage, je te prie, dans ta bienveillance, de nous écouter quelques instants. 5 Nous avons découvert que cet homme est une peste; il provoque des révoltes parmi tous les Juifs du monde. C'est un chef de la secte des Nazaréens, 6 et il a même tenté de profaner le temple. Nous l'avons arrêté [et nous avons voulu le juger d’après notre loi, 7 mais le commandant Lysias est arrivé. Il l'a arraché de nos mains avec une grande violence 8 et a donné l’ordre à ses accusateurs de venir devant toi.] Tu pourras toi-même, en l'interrogeant, reconnaître le bien-fondé de toutes les accusations que nous portons contre lui.» 9 Les Juifs appuyèrent ce réquisitoire en déclarant que c'était bien exact.
1-9 Nous voyons ici combien les grands hommes ne sont pas heureux, et c’est une grande tristesse qu’ils aient leurs services loués au-delà de toute mesure, et que l’on ne leur fasse jamais part fidèlement de leurs fautes ; par ceci ils sont endurcis et encouragés au mal, comme Félix. Les prophètes de Dieu ont été accusés d’être des fauteurs de trouble sur la terre, et notre Seigneur Jésus-Christ d’avoir perverti la nation ; les mêmes accusations ont été apportées contre Paul. Les passions égoïstes et mauvaises ont poussé les hommes très loin, et les grâces et le pouvoir de la parole ont été utilisés trop souvent pour tromper les hommes et leur donner des préjugés contre la vérité. Combien apparaîtront d’une façon différente les caractères de Paul et de Félix au jour du jugement, de ce qu’ils sont représentés dans le discours de Tertulle ! Que les chrétiens ne donnent pas de valeur aux applaudissements, qu’ils ne soient pas troublés par les insultes des hommes impies qui décrivent les êtres les plus vils de la race humaine presque comme des dieux, et les plus excellents de la terre comme des pestes et des auteurs de sédition.
10 Lorsque le gouverneur lui fit signe de parler, Paul répondit: «Je sais que tu es juge de cette nation depuis de nombreuses années, et c'est avec confiance que je prends la parole pour défendre ma cause. 11 Comme tu peux le vérifier, il n'y a pas plus de 12 jours que je suis monté à Jérusalem pour adorer Dieu. 12 Ni dans le temple, ni dans les synagogues, ni dans la ville on ne m'a trouvé en train de discuter avec quelqu'un ou de provoquer un soulèvement de la foule. 13 Ils ne peuvent pas prouver ce dont ils m'accusent maintenant. 14 Je t'avoue bien que je sers le Dieu de mes ancêtres selon la voie qu'ils appellent une secte. Je crois tout ce qui est écrit dans la loi et dans les prophètes, 15 et j'ai en Dieu l’espérance, comme ils l'ont eux-mêmes, qu'il y aura une résurrection des justes et des injustes. 16 C'est pourquoi je m'efforce d'avoir constamment une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes. 17 Après une absence de plusieurs années, je suis venu pour apporter des dons à ma nation et présenter des offrandes. 18 C'est alors que quelques Juifs d'Asie m'ont trouvé dans le temple; j’avais accompli la cérémonie de purification et il n’y avait ni attroupement ni tumulte. 19 C'était à eux de se présenter devant toi et de m'accuser, s'ils avaient quelque chose contre moi. 20 Ou bien, que ceux qui sont ici déclarent de quel crime ils m'ont trouvé coupable lorsque j'ai comparu devant le sanhédrin, 21 à moins qu’il ne s’agisse uniquement de la parole que j'ai lancée au milieu d'eux: ‘C'est à cause de la résurrection des morts que je suis aujourd'hui mis en jugement devant vous.’»
10-21 Paul fait de lui-même un récit juste, qui le clarifie de tout crime, et il expose également la vraie raison de la violence contre lui. Ne nous écartons pas du bon chemin. C’est un très grand réconfort, lorsque nous adorons Dieu, de regarder à lui comme le Dieu de nos pères, et de n’accepter aucune autre règle de foi ou de pratique que les Écritures. Celles-ci nous montrent bien qu’il y aura une résurrection pour un jugement définitif. Les prophètes et leurs doctrines doivent être éprouvés par leurs fruits. Le but de Paul était d’avoir une conscience vide de toute offense. Son souci et ses efforts étaient de s’abstenir de nombreuses choses, et d’abonder dans les exercices de la religion en tout temps ; à la fois envers Dieu. et envers l’homme. Si nous sommes blâmés d’être plus sérieux dans les choses de Dieu que celles de nos prochains, quelle est notre réponse ? Est-ce que nous reculons devant l’accusation ? Combien dans le monde pourraient plutôt être accusés de faiblesse, même de méchanceté, que d’un sentiment sérieux et d’amour fervent pour le Seigneur Jésus-Christ, et de dévouement à son service ! Ceux-là peuvent-ils penser que Christ les confessera quand Il viendra dans sa gloire, et devant les anges de Dieu ? S’il y a une chose qui plaît au Dieu de notre salut, et qui réjouit les regards des anges, c’est d’apercevoir un partisan dévoué du Seigneur, ici sur terre, reconnaître qu’il est coupable, si c’est un crime, d’aimer le Seigneur qui est mort pour lui, avec tout son cœur, son âme, son esprit, et sa force. Et celui qui ne peut se taire lorsqu’il voit la parole de Dieu méprisée, ou qu’il entend son nom profané ; celui qui risquera plutôt le ridicule et la haine du monde, que la désapprobation de cet Être gracieux dont l’amour est meilleur que la vie.
22 Félix, qui était parfaitement au courant de ce qui concernait cet enseignement, les renvoya en disant: «Quand le commandant Lysias sera venu, j'examinerai votre affaire.» 23 Il donna l'ordre à l’officier de garder Paul tout en lui laissant une certaine liberté et de n'empêcher aucun de ses proches de lui rendre des services [ou de venir le voir].
24 Quelques jours plus tard, Félix vint avec sa femme Drusille, qui était juive, et il fit appeler Paul. Il l’écouta parler de la foi en Christ. 25 Mais lorsque Paul discuta de la justice, de la maîtrise de soi et du jugement à venir, Félix fut effrayé et lui dit: «Retire-toi pour le moment. Quand j'en trouverai l'occasion, je te rappellerai.» 26 Il espérait en même temps que Paul lui donnerait de l'argent [pour qu'il le relâche]; c'est pourquoi il le faisait venir assez souvent pour s'entretenir avec lui.
27 Deux ans passèrent ainsi et Félix eut pour successeur Porcius Festus. Dans le désir de plaire aux Juifs, Félix laissa Paul en prison.
22-27 L’apôtre a raisonné à propos de la nature et des obligations de la justice, de la tempérance, et d’un jugement à venir ; il exposait ainsi à ce juge oppressif et à sa maîtresse libertine, leur besoin de repentir, de pardon, et de la grâce de l’Évangile. La justice respecte notre conduite dans la vie, particulièrement en référence aux autres ; la tempérance, l’état et le gouvernement de nos âmes, en référence à Dieu. Celui qui n’exerce pas lui-même en cela n’a ni la forme ni le pouvoir de la piété, et il doit être accablé par le courroux divin le jour où Dieu apparaîtra. Une perspective du jugement à venir est suffisante pour faire trembler le cœur le plus vigoureux. Félix a été effrayé, mais c’est tout. Beaucoup sursautent à l’écoute de la parole de Dieu, mais ils n’en sont pas changés. Beaucoup ont peur des conséquences du péché, et cependant continuent dans l’amour et la pratique du péché. Dans les affaires de nos âmes, les retards sont dangereux. Félix a différé cette matière à une saison plus commode, mais nous ne trouvons pas que cette saison plus commode soit venue un jour. Voici que c’est maintenant le temps propice ; entendez aujourd’hui la voix du Seigneur. Félix avait hâte de ne plus entendre la vérité. Toute affaire était plus urgente pour lui que de réformer sa conduite, et plus importante que le salut de son âme ! Les pécheurs se lèvent souvent comme un homme réveillé de son sommeil par un grand bruit, mais se rendorment bientôt dans leur fatigue habituelle. Ne soyons pas trompés par des apparences occasionnelles de religion en nous-mêmes ou dans les autres. Au-dessus de tout, ne jouons pas avec la parole de Dieu. Pensons-nous qu’en avançant dans la vie nos cœurs deviendront plus doux, ou que l’influence du monde va diminuer ? Ne sommes-nous pas en ce moment en danger d’être perdus pour toujours ? C’est maintenant le jour du salut ; demain il sera peut-être trop tard.