* La mort de Samuel (1). La requête David ; le refus désobligeant de Nabal (2-11). David a l’intention de détruire Nabal (12-17). Abigaïl offre un présent à David (18-31). David accueille favorablement Abigaïl, Nabal meurt (32-39). David épouse Abigaïl (39-44).
1 Samuel mourut. Tout Israël se rassembla pour le pleurer et on l'enterra chez lui à Rama. Quant à David, il se leva et descendit au désert de Paran.
1 Tous les enfants d’Israël se lamentèrent, avec juste raison, de la mort de Samuel. Ce dernier priait quotidiennement pour eux.
Ceux qui assistent aux obsèques de fidèles serviteurs de Dieu, sans ressentir la moindre tristesse, ont vraiment un cœur rebelle : il est triste de n’éprouver aucune peine pour la perte de ceux qui ont prié pour nous et qui nous ont enseigné les voies du Seigneur.
2 Il y avait à Maon un homme très riche, qui possédait des biens à Carmel. Il avait 3000 brebis et 1000 chèvres, et il se trouvait à Carmel pour la tonte de ses brebis. 3 Le nom de cet homme était Nabal et sa femme s'appelait Abigaïl. C'était une femme pleine de bon sens et très belle, tandis que son mari était dur et méchant dans sa manière d’agir. Il descendait de Caleb.
4 Alors qu’il était au désert, David apprit que Nabal tondait ses brebis. 5 Il envoya dix jeunes gens vers lui en leur ordonnant: «Montez à Carmel et allez trouver Nabal. Vous le saluerez en mon nom 6 et lui direz: ‘Longue vie à toi! Que la paix soit avec toi, avec ta famille et avec tout ce qui t'appartient! 7 Maintenant, j'ai appris que tu as chez toi les tondeurs. Or, lorsque tes bergers étaient avec nous, nous ne leur avons fait aucun mal et rien ne leur a été volé durant tout le temps où ils étaient avec nous à Carmel. 8 Demande-le à tes serviteurs et ils te le confirmeront. Que ces jeunes gens trouvent donc grâce à tes yeux, puisque nous venons dans un jour de joie. Donne donc à tes serviteurs et à ton fils David ce que tu as sous la main.’»
9 Lorsque les hommes de David furent arrivés, ils répétèrent toutes ces paroles à Nabal, au nom de David, puis ils se turent. 10 Nabal répondit aux serviteurs de David: «Qui est David et qui est le fils d'Isaï? Il y a aujourd'hui beaucoup de serviteurs qui s'échappent de chez leur maître. 11 Et je devrais prendre mon pain, mon eau, mon bétail que j'ai tué pour mes tondeurs, pour les donner à des gens qui sortent je ne sais d'où?»
2-11 Nous n’aurions jamais entendu parler de Nabal, si rien ne s’était passé entre lui et David. L’étymologie de « Nabal » est remarquable : ce nom signifie « imbécile ».
Les richesses tendent à élever « artificiellement » les hommes, aux yeux du monde ; mais en étant objectif, on découvre que Nabal avait un niveau de vie relativement moyen. Il n’avait aucun renom, aucune honnêteté ; il était grossier, souvent maussade et de mauvaise humeur ; il était dur en affaires, méchant, accablant les autres ; c’était un homme sans scrupule, parvenant à ses fins par la fraude et la violence.
Que de difficultés avons-nous pour évaluer les vraies « valeurs » de ce monde ! D’un côté, nous voyons une profusion de « Nabal » grossiers et de l’autre, des « David », ne cherchant qu’à accomplir le bien, avec difficulté ! David fit rappeler par ses messagers, la bonne façon dont il avait traité les bergers de Nabal. Considérant la détresse, les dettes, le mécontentement et la pénurie auxquels les hommes de David étaient exposés, il était possible d’annoncer que ce dernier les avait gardés de se livrer au pillage. Nabal resta sur son entêtement, comme les avares savent si bien le faire : malgré la demande qu’il reçut, il tenait à garder ce qu’il possédait par tous les moyens, persuadé que son péché d’avarice serait masqué par la soi-disant mauvaise conduite des serviteurs de David. Mais Dieu n’était pas dupe !
Que cette triste attitude nous aide à supporter patiemment les médisances et les reproches éventuels auxquels nous pourrions êtres exposés. Ce genre de situation se rencontre hélas ici-bas, même à l’encontre des personnes pleines de bonté.
Nabal insista beaucoup trop sur le fait que tous ses biens, et en particulier, ceux de sa table, lui appartenaient. N’était-il pas maître de la gestion de ses richesses ?
Nous sommes fautifs, quand nous pensons être les « seigneurs absolus » de nos possessions, pouvant en disposer comme bon nous semble. En fait, nous ne sommes que les administrateurs de nos biens, et nous devons employer ce que nous possédons, selon la volonté du Seigneur, en nous rappelant que rien ne nous appartient vraiment dans tout ce qu’Il nous a confié !
12 Les hommes de David rebroussèrent chemin, ils repartirent et répétèrent, à leur arrivée, toutes ces paroles à David. 13 Alors David dit à ses hommes: «Que chacun de vous prenne son épée!» Et ils prirent chacun leur épée. David aussi prit la sienne, et environ 400 hommes montèrent à sa suite, tandis que 200 restaient près du matériel.
14 Un des serviteurs de Nabal vint dire à Abigaïl, la femme de Nabal: «David a envoyé du désert des messagers pour saluer notre maître, et celui-ci les a traités avec dureté. 15 Pourtant ces hommes se sont montrés très bons pour nous. Ils ne nous ont fait aucun mal et rien ne nous a été volé durant tout le temps où nous avons été avec eux lorsque nous étions dans les champs. 16 Ils nous ont nuit et jour servi de protection, durant tout le temps où nous avons été avec eux pour garder les troupeaux. 17 Maintenant, sache et vois ce que tu as à faire, car la perte de notre maître et de toute sa famille est décidée. Lui-même est si méchant que nous n'osons pas lui parler.»
12-17 Parfois, Dieu est bon, même envers celui qui est méchant et qui manque de reconnaissance pour ce qu’il possède ; pourquoi n’aurions-nous pas la même attitude ?
David était déterminé à détruire Nabal, et tout ce qui lui appartenait. Était-ce bien là dans ses habitudes ? N’avait-il pas appris suffisamment à supporter l’affliction, à être patient, et à ne pas tomber dans le piège que lui tendaient ses passions ?
David fut à maintes reprises, calme et prévenant, mais cette fois, il était animé d’une terrible ardeur, cherchant à détruire toute la famille de Nabal.
Dans quel triste état peut se trouver le cœur du meilleur des hommes, quand Dieu le laisse ainsi, livré à lui-même ! Que cela nous incite à prier de la sorte : « Seigneur, préserve nous de tomber dans la tentation » !
18 Abigaïl prit aussitôt 200 pains, 2 outres de vin, 5 brebis toutes préparées, 5 mesures de grain rôti, 100 gâteaux aux raisins secs et 200 aux figues sèches. Elle chargea tout cela sur des ânes 19 et dit à ses serviteurs: «Passez devant moi, je vais vous suivre.» Elle ne dit rien à Nabal, son mari. 20 Montée sur un âne, elle descendit, cachée par la montagne. David et ses hommes descendaient en face d'elle, de sorte qu'elle les rencontra. 21 David avait dit: «C'est bien inutilement que j'ai gardé tout ce que cet homme a dans le désert et que rien de tout ce qu'il possède n'a été volé. Il m'a rendu le mal pour le bien. 22 Que Dieu traite son serviteur David avec la plus grande sévérité, si je laisse en vie jusqu'au matin un seul homme parmi tous ceux qui appartiennent à Nabal!»
23 Lorsque Abigaïl aperçut David, elle descendit rapidement de l'âne, tomba sur son visage devant lui et se prosterna contre terre. 24 Puis, se jetant à ses pieds, elle dit: «C’est ma faute, mon seigneur! Permets à ta servante de te parler et écoute ses paroles. 25 Que mon seigneur ne prête pas attention à ce méchant homme, à Nabal, car il porte bien son nom: il s’appelle Nabal et il y a chez lui de la folie. Quant à moi, ta servante, je n'ai pas vu les hommes que toi, mon seigneur, tu avais envoyés. 26 Maintenant, mon seigneur, aussi vrai que l'Eternel est vivant et que ton âme est vivante, c'est l'Eternel qui t'a empêché de verser le sang et qui a retenu ta main. Que tes ennemis, que ceux qui veulent du mal à mon seigneur, soient pareils à Nabal! 27 Accepte ce cadeau que moi, ta servante, je t’apporte, à toi mon seigneur, et qu'il soit distribué aux hommes qui marchent à la suite de mon seigneur. 28 Pardonne la faute de ta servante! En effet, l'Eternel accordera à mon seigneur une maison stable, car mon seigneur soutient les guerres de l'Eternel et on ne trouvera jamais rien de mauvais chez toi. 29 Si quelqu'un se dresse pour te poursuivre et en veut à ta vie, ton âme, mon seigneur, sera bien gardée avec les vivants auprès de l'Eternel, ton Dieu. En revanche, il enverra au loin comme avec une fronde l'âme de tes ennemis. 30 Lorsque l'Eternel aura fait à mon seigneur tout le bien qu'il t'a annoncé et qu'il t'aura établi chef sur Israël, 31 mon seigneur n'aura ni remords ni trouble dans son cœur pour avoir versé le sang inutilement et pour s'être vengé lui-même. Et lorsque l'Eternel aura fait du bien à mon seigneur, souviens-toi de ta servante.»
18-31 Par un simple cadeau, Abigaïl se réconcilia avec David, suite au précédent refus de Nabal. Abigaïl s’approcha de David, dans un esprit de soumission. Dans les disputes, le fait de céder à l’opposant apaise souvent les graves offenses que l’on aurait pu lui occasionner. Abigaïl se repentit devant David, tout en lui demandant une certaine indulgence : elle ne pouvait pas excuser la conduite odieuse de son mari. Elle ne s’appuyait pas, pour convaincre David, sur sa propre force de persuasion, mais sur la Grâce divine, sachant que Dieu l’aiderait, dans sa Toute Puissance. Elle dit à David que ce serait s’abaisser que de se venger sur un ennemi aussi faible et ignoble que Nabal, qui, pour sa part ne lui accorderait d’ailleurs aucune indulgence : la meilleure solution consistait à le laisser et à ne lui faire aucun mal. Elle discernait la destinée illustre que David allait connaître, malgré ses ennuis du temps présent : « Dieu préservera ta vie ; il serait vraiment injuste de faire mourir inutilement un homme, en particulier s’il fait partie du peuple de Dieu ».
Abigaïl garda en dernier recours, cet argument, pour convaincre David : plus il renoncerait à son entêtement, plus il aurait la conscience en paix et le repos de l’âme.
Beaucoup se vengent, dominés par la colère, et regrettant plus tard, mille fois leur geste. Le plaisir de cette vengeance se transforme alors rapidement en amertume.
Quand nous sommes tentés de pécher, il nous faut considérer d’abord quelle sera la suite des évènements !
32 David dit à Abigaïl: «Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui t'a envoyée aujourd'hui à ma rencontre! 33 Béni soit ton bon sens et bénie sois-tu, toi qui m'as empêché aujourd’hui de verser le sang et qui as retenu ma main! 34 Mais l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui m'a empêché de te faire du mal est vivant, si tu ne t'étais pas dépêchée de venir à ma rencontre, il ne serait pas resté un seul homme à Nabal d'ici le matin.» 35 David prit ce qu'Abigaïl lui avait apporté et lui dit: «Monte en paix chez toi. Tu vois, je t'ai écoutée et je t'ai bien accueillie.»
36 Abigaïl arriva vers Nabal alors qu’il faisait un festin digne d’un roi dans sa maison. Il avait le cœur joyeux et il était complètement ivre. Elle ne lui dit pas un seul mot jusqu'au matin. 37 Mais le matin, l'ivresse de Nabal s'était dissipée et sa femme lui raconta ce qui s'était passé. Le cœur de Nabal reçut un coup mortel et il devint aussi inerte qu’une pierre. 38 Environ dix jours après, l'Eternel frappa Nabal et il mourut.
32-38 David remercia l’Éternel pour Sa merveilleuse réponse, évitant ainsi au futur roi de pécher, en portant la main sur Nabal.
Quelles que soient les personnes qui peuvent nous rencontrer dans le but de nous conseiller, de nous donner la direction à suivre, le réconfort, la prudence, voire des réprimandes pertinentes, nous devons discerner en elles, une démarche divine. Nous devrions être très reconnaissants pour la merveilleuse Providence, qui nous met en garde de commettre le péché. La plupart des personnes pensent qu’il est suffisant d’entendre patiemment les avertissements de la Parole ; mais bien peu, hélas, accepteront ces avertissements dans un esprit de reconnaissance, louant Celui qui, dans Sa Grâce, les envoie.
Plus nous sommes prêts à commettre le péché, plus la Grâce tente de nous en dissuader : les pécheurs sont souvent le plus en sécurité quand ils frôlent de près le danger.
Nabal était complètement ivre. Il portait bien son nom, qui signifiait « l’imbécile » : il ne savait pas jouir de l’abondance de ses biens, sans toutefois en abuser ; il ne savait pas être agréable envers ses amis, sans s’abaisser de façon bestiale. Il n’y a rien de plus évident que l’ivrognerie, pour révéler le peu de sagesse d’un homme : cette calamité arrive même à détruire le peu que l’on puisse posséder. Quel changement trouvait-on chez cet homme, le lendemain matin ! Son cœur, qui durant la nuit, s’égayait avec du vin, devint le jour suivant, lourd comme pierre ; le rire des imbéciles s’efface aussi rapidement que les illusions des plaisirs charnels ; la fin de cette nuit de gaieté fut bien sombre et pénible. Les ivrognes sont toujours tristes au sortir de leur ébriété. Environ dix jours plus tard, l’Éternel frappa Nabal, et le fit mourir. David remercia Dieu pour l’avoir gardé de massacrer Nabal.
La douleur que l’on rencontre ici-bas, l’orgueil, et une conscience interpellée, ternissent parfois les joies de celui qui abuse des plaisirs, et séparent l’homme avare de ses richesses ; mais, le Seigneur finit par frapper de mort ces hommes, quand bon Lui semble, par le moyen de Son choix.
39 David apprit que Nabal était mort et il dit: «Béni soit l'Eternel! Il a défendu ma cause dans l'affront que m'a fait Nabal et il a empêché son serviteur de faire le mal. L'Eternel a fait retomber la méchanceté de Nabal sur sa tête.» David envoya proposer à Abigaïl de devenir sa femme. 40 Les serviteurs de David arrivèrent chez Abigaïl à Carmel. Ils lui dirent: «David nous a envoyés vers toi parce qu'il désire te prendre pour femme.» 41 Elle se leva, se prosterna le visage contre terre et dit: «Voici, moi ta servante, je serai une esclave pour laver les pieds des serviteurs de mon seigneur.» 42 Abigaïl partit immédiatement, montée sur un âne et accompagnée de cinq jeunes filles. Elle suivit les messagers de David et devint ainsi sa femme.
43 David avait aussi épousé Achinoam de Jizreel, et toutes les deux furent ses femmes. 44 Saül avait donné sa fille Mical, la femme de David, à Palthi de Gallim, fils de Laïsh.
39-44 Abigaïl était persuadée que David deviendrait le futur roi d’Israël ; elle avait une estime considérable pour lui, au vu de sa piété et de son excellent caractère. Elle pensait que sa proposition de mariage avec David était tout à fait convenable et avantageuse pour elle, malgré les difficultés qu’elle venait de traverser. Avec une grande humilité, et sans aucun scrupule, selon les coutumes de cette époque, elle s’engagea dans cette demande, voulant partager avec son futur mari, ses joies comme ses épreuves.
Ceux qui s’approchent de Christ, doivent être disposés à souffrir avec Lui, pouvant être persuadés que plus tard, ils régneront avec Lui.