* Jérusalem est assiégée, Sédécias est capturé (1-7). Le temple est brulé, le peuple est envoyé en captivité (8-21). Le reste des Juifs fuit en Égypte, Évil-Merodac délivre Jojakin de sa captivité (22-30).
1 Alors, la neuvième année du règne de Sédécias, le dixième jour du dixième mois, Nebucadnetsar, le roi de Babylone, vint avec toute son armée attaquer Jérusalem; il installa son camp devant elle et construisit des retranchements tout autour d’elle. 2 Le siège de la ville dura jusqu'à la onzième année du règne de Sédécias.
3 Le neuvième jour du quatrième mois, la famine était si forte dans la ville qu’il n'y avait plus de pain pour la population du pays. 4 Alors on fit une brèche dans les remparts de la ville et tous les hommes de guerre s'enfuirent de nuit en passant par la porte située entre les deux murailles près du jardin du roi, alors même que les Babyloniens encerclaient la ville. Les fuyards prirent le chemin de la plaine. 5 Cependant, l'armée babylonienne poursuivit le roi et le rattrapa dans les plaines de Jéricho. Toute son armée se dispersa loin de lui. 6 Ils s’emparèrent du roi et le firent monter vers le roi de Babylone à Ribla. On prononça un jugement contre lui. 7 Les fils de Sédécias furent égorgés en sa présence, puis on lui creva les yeux, on l’attacha avec des chaînes en bronze et on le conduisit à Babylone.
1-7 Jérusalem était tellement fortifiée, qu’il était impossible de la prendre, jusqu’à ce que la famine ne la rende incapable de résister. Dans la prophétie des Lamentations de Jérémie, cet événement est décrit plus en détail ; d’après ce Texte, du livre des Rois, nous pouvons simplement constater que l’impiété et la misère du peuple assiégé étaient très grandes. Pour finir, la ville fut prise dans une véritable tourmente. Le roi, sa famille, et ses ministres s’échappèrent de nuit, par des passages secrets.
Ceux qui pensent pouvoir se dérober aux jugements divins se trompent autant que ceux qui estiment être capables de les braver. En ce qui concerne Sédécias, deux prophéties, qui semblaient se contredire mutuellement, se sont en fait accomplies : Jérémie prédit que Sédécias devrait être déporté à Babylone, Jér 32:5; 34:3 ; Ézéchiel, quant à lui, annonça qu’il ne devrait pas voir Babylone, Ez 12:13.
Ce roi fut en effet, déporté en cet endroit, mais ses yeux étant crevés, il ne put le voir !
8 Le septième jour du cinquième mois – c'était la dix-neuvième année du règne de Nebucadnetsar sur Babylone – Nebuzaradan, le chef des gardes et le serviteur du roi de Babylone, pénétra dans Jérusalem. 9 Il brûla la maison de l'Eternel, le palais royal et toutes les maisons de Jérusalem; il livra aux flammes toutes les maisons d'une certaine importance. 10 Toute l'armée babylonienne qui accompagnait le chef des gardes démolit les murailles formant l'enceinte de Jérusalem.
11 Nebuzaradan, le chef des gardes, emmena en exil les membres du peuple qui étaient restés dans la ville, ceux qui s'étaient déjà rendus au roi de Babylone et tout le reste de la population. 12 Toutefois, le chef des gardes laissa comme vignerons et comme agriculteurs une partie des pauvres du pays. 13 Les Babyloniens brisèrent les colonnes en bronze qui étaient dans la maison de l'Eternel, ainsi que les bases et la cuve en bronze qui s’y trouvaient, et ils en emportèrent le bronze à Babylone. 14 Ils prirent les cendriers, les pelles, les couteaux, les tasses et tous les ustensiles en bronze qu’on utilisait pour le culte. 15 Le chef des gardes prit encore les brûle-parfums et les coupes, aussi bien ce qui était en or que ce qui était en argent. 16 Quant aux deux colonnes, à la cuve et aux bases que Salomon avait faites pour la maison de l'Eternel, il était impossible de peser le bronze de tous ces éléments. 17 La hauteur d'une colonne était de 9 mètres et il y avait au-dessus un chapiteau en bronze haut d’un mètre et demi; autour du chapiteau il y avait un treillis et des grenades, le tout en bronze; il en allait de même pour la seconde colonne, aussi avec le treillis.
18 Le chef des gardes captura le grand-prêtre Seraja, le prêtre adjoint Sophonie et les trois gardiens de l’entrée. 19 Dans la ville, il captura un eunuque qui commandait aux hommes de guerre, 5 hommes qui faisaient partie des conseillers du roi et qu’on trouva dans la ville, le secrétaire du chef de l'armée chargé d'enrôler la population du pays, ainsi que 60 hommes pris parmi la population du pays qu’on trouva dans la ville. 20 Nebuzaradan, le chef des gardes, les captura et les conduisit vers le roi de Babylone à Ribla, 21 et le roi de Babylone les frappa à mort à Ribla, dans le pays de Hamath. C'est ainsi que Juda partit en exil loin de sa terre.
8-21 La ville et le temple furent brûlés, et il est probable que l’arche subit le même sort. Par ces évènements, Dieu a montré combien peu Il s’inquiète de l’apparat extérieur de Son culte, quand la motivation et le zèle pour la piété sont négligés. Les murs de Jérusalem furent détruits, et le peuple déporté en captivité à Babylone. Les ustensiles du temple furent emportés par les pillards.
Dès que les divers éléments listés dans ce texte furent expatriés ou détruits, que devait-il rester à Jérusalem, qui puisse représenter l’adoration vouée à l’Éternel ? Il était juste pour ce Dernier, de priver de toute bénédiction qui pouvait découler de Son culte, ceux qui avaient préféré honorer de faux dieux avant Lui ; les enfants d’Israël, qui auparavant, avaient beaucoup d’autels pour leurs idoles, n’en possédaient maintenant aucun !
De même que l’Éternel ne ménagea pas les anges qui sombrèrent dans le péché, qu’Il condamna à la disparition totale, la race humaine déchue, qu’Il précipita tous les incrédules en enfer, et qu’Il n’épargna même pas Son propre Fils, en Le laissant livrer pour nous tous, il est nul besoin de nous demander quel sort misérable Il peut réserver aux nations coupables, aux églises et aux personnes fautives.
22 Nebucadnetsar, le roi de Babylone, plaça le reste du peuple, ceux qu'il laissa dans le pays de Juda, sous l’autorité de Guedalia, le fils d'Achikam et le petit-fils de Shaphan.
23 Lorsque tous les chefs des troupes et leurs hommes apprirent que le roi de Babylone avait établi Guedalia comme gouverneur, ils se rendirent vers Guedalia à Mitspa. C'étaient Ismaël, le fils de Nethania, Jochanan, le fils de Karéach, Seraja, le fils de Thanhumeth, de Nethopha, et Jaazania, le fils du Maacathien, ainsi que leurs hommes. 24 Guedalia leur fit un serment, à eux et à leurs hommes, et il leur dit: «N’ayez pas peur des serviteurs des Babyloniens. Installez-vous dans le pays, servez le roi de Babylone et tout se passera bien pour vous.» 25 Mais le septième mois, Ismaël, le fils de Nethania et le petit-fils d'Elishama, qui était de sang royal, vint en compagnie de 10 hommes et ils frappèrent mortellement Guedalia ainsi que les Juifs et les Babyloniens qui étaient avec lui à Mitspa. 26 Alors tout le peuple, du plus petit jusqu'au plus grand, et les chefs des troupes se levèrent et s'en allèrent en Egypte, parce qu'ils avaient peur des Babyloniens.
27 La trente-septième année de l’exil de Jojakin, roi de Juda, le vingt-septième jour du douzième mois, Evil-Merodac, le roi de Babylone, releva la tête du roi de Juda Jojakin et le fit sortir de prison. C’était la première année de son règne. 28 Il lui parla avec bonté et lui donna une place supérieure à celle des autres rois retenus avec lui à Babylone. 29 Il lui fit changer ses habits de prisonnier et Jojakin mangea à sa table tout le reste de sa vie. 30 Le roi pourvut constamment à son entretien journalier, durant tout le reste de sa vie.
22-30 Le roi de Babylone nomma Guedalia, gouverneur et protecteur des Juifs qui restaient dans le pays de Juda. Les perspectives de paix future étant complètement occultées au reste du peuple de Juda, personne ne pouvait savoir quand on pourrait la retrouver. Ismaël tua Guedalia et tous ceux qui l’entouraient, malgré l’avis défavorable de Jérémie ; tout le peuple qui restait s’enfuit ensuite en Égypte. Ainsi se terminait l’odyssée de ces Juifs : elle était la conséquence de leur propre folie et de leur désobéissance ; voir Jér 40:1-45:5. Jojakin fut alors libéré de prison, où il avait séjourné pendant trente-sept ans.
Personne ne peut dire que la paix et la pratique du bien ne reparaîtront jamais, quand on voit tout le mal qui peut régner ici-bas : les plus malheureux ne savent pas à quel point la Providence est capable de modifier le cours de leur vie, ni l’heureuse destinée qu’Elle leur réserve, malgré les nombreuses afflictions qu’ils peuvent traverser.
Même en ce monde, le Sauveur apporte un soulagement au pécheur affligé qui Le cherche, Il lui accorde de goûter aux prémices des joies spirituelles, joies que Lui seul est capable d’accorder éternellement !
Seul le péché nous fait du mal ; Jésus est l’Unique qui puisse faire du bien aux pécheurs repentants !