* Les principaux sacrificateurs conspirent contre Christ (1-5). Christ oint à Béthanie (6-13). Judas marchande pour trahir Christ (14-16). La Pâque (17-25). Christ institue son saint repas (26-30). Il avertit Ses disciples (31-35). Son agonie dans le jardin (36-46). Il est trahi (47-56). Christ devant Caïphe (57-68). Pierre Le renie (69-75).
1 Lorsque Jésus eut fini de donner toutes ces instructions, il dit à ses disciples: 2 «Vous savez que la Pâque a lieu dans deux jours et que le Fils de l'homme sera arrêté pour être crucifié.»
3 Alors les chefs des prêtres, [les spécialistes de la loi] et les anciens du peuple se réunirent dans la cour du grand-prêtre, appelé Caïphe, 4 et ils décidèrent d'arrêter Jésus par ruse et de le faire mourir. 5 Cependant, ils se dirent: «Que ce ne soit pas pendant la fête, afin qu'il n'y ait pas d’agitation parmi le peuple.»
1-5 Notre Seigneur a souvent parlé de Ses souffrances, alors qu’elles étaient encore lointaines ; dans ce texte, Il en parle toujours, mais cette fois, elles sont imminentes !
Au même moment, le conseil des Juifs se réunissait pour savoir comment, Jésus pourrait, par ruse, être saisi et mis à mort. Mais il plut à Dieu de déjouer leurs mauvaises intentions …
Jésus, le véritable Agneau pascal, devait être sacrifié, pour nous, au temps marqué ; Sa mort et Sa résurrection devaient
être rendues publiques.
6 Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, 7 une femme s'approcha de lui avec un vase qui contenait un parfum de grande valeur. Pendant qu'il était à table, elle versa le parfum sur sa tête. 8 A cette vue, les disciples s'indignèrent et dirent: «A quoi bon un tel gaspillage? 9 On aurait pu vendre ce parfum très cher et donner l'argent aux pauvres.» 10 Le sachant, Jésus leur dit: «Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme? Elle a accompli une bonne action envers moi. 11 En effet, vous avez toujours des pauvres avec vous, mais vous ne m'aurez pas toujours. 12 En versant ce parfum sur mon corps, elle l'a fait pour mon ensevelissement. 13 Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera proclamée, dans le monde entier, on racontera aussi en souvenir de cette femme ce qu'elle a fait.»
6-13 Le fait de verser ce parfum sur la tête de Christ était le témoignage du plus haut respect à Son égard.
Si le cœur d’une personne possède un véritable amour pour Jésus-Christ, rien ne sera considéré comme trop beau pour Lui être offert. Plus les serviteurs de Christ sont remis en cause quant à leur service, plus le Seigneur manifeste Son approbation à leur égard.
L’acte de foi et d’amour de cette femme était si remarquable, qu’il méritait d’être rapporté dans l’Évangile : il ressemble à la foi et à l’amour de Marie, toujours restée discrète durant le ministère de Jésus. En tous lieux où l’Évangile devait être prêché, cette histoire devait être relatée. Cette prophétie est accomplie !
14 Alors l'un des douze, appelé Judas l’Iscariot, alla vers les chefs des prêtres 15 et dit: «Que voulez-vous me donner pour que je vous livre Jésus?» Ils lui payèrent 30 pièces d'argent. 16 Dès ce moment, il se mit à chercher une occasion favorable pour trahir Jésus.
14-16 Ils n’étaient que douze apôtres, autour de Jésus, mais en fait, l’un d’eux était animé par Satan ; il est certain que nous ne devons jamais nous attendre à la perfection, dans un groupe de personnes ici-bas …
Plus les hommes font profession de piété, plus ils ont l’occasion de faire le mal, si leur cœur n’est pas réellement tourné vers Dieu. Nous remarquons que Judas, en tant que disciple de Christ, connaissait bien Sa doctrine et Sa manière de vivre ; néanmoins, il L’a trahi, sans avoir de réel motif d’accusation qui puisse justifier cette trahison. Que désirait Judas ? N’était-il pas le bienvenu, auprès de son Maître ? Ne L’a-t-il pas suivi dans Son ministère ?
Ce n’est pas le manque, mais l’amour de l’argent qui est la « racine de tous les maux ». Après avoir conclu cet horrible marché avec les principaux sacrificateurs, Judas eut tout le temps de se repentir ; quand les moindres actes de malhonnêteté endurcissent la conscience, les hommes n’hésitent pas à commettre les actes les plus méprisables.
17 Le premier jour des pains sans levain, les disciples s'adressèrent à Jésus pour lui dire: «Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque?» 18 Il répondit: «Allez à la ville chez un tel et vous lui direz: ‘Le maître dit: Mon heure est proche. Je célébrerai la Pâque chez toi avec mes disciples.’» 19 Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné et préparèrent la Pâque.
20 Le soir venu, il se mit à table avec les douze. 21 Pendant qu'ils mangeaient, il dit: «Je vous le dis en vérité, l'un de vous me trahira.» 22 Ils furent profondément attristés et chacun se mit à lui dire: «Est-ce moi, Seigneur?» 23 Il répondit: «Celui qui a mis la main dans le plat avec moi, c'est celui qui me trahira. 24 Le Fils de l'homme s'en va, conformément à ce qui est écrit à son sujet, mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est trahi! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne soit pas né.» 25 Judas, celui qui le trahissait, prit la parole et dit: «Est-ce moi, maître?» Jésus lui répondit: «Tu le dis.»
17-25 Nous pouvons remarquer que l’endroit prévu pour le repas de la Pâque a été indiqué par Christ, à Ses disciples.
Le Seigneur connaît ceux qui sont favorables à Sa cause, tout en restant humbles ; Il visitera, pour offrir Sa grâce, tous ceux qui sont disposés à Le recevoir.
Les disciples firent ce que Jésus avait ordonné. Ceux qui veulent être en présence de Christ, à la « Pâque spirituelle » que donne l’Évangile, doivent obéir à ce qu’Il dit.
Il peut arriver que les serviteurs de Christ éprouvent parfois de l’inquiétude, en particulier au temps de l’épreuve. Nous ne savons pas jusqu’à quel degré nous pouvons être tentés, ni à quel point Dieu peut nous abandonner à nous-mêmes : nous devons Lui faire entière confiance.
Il est spécialement recommandé de faire un examen rigoureux de notre cœur et une prière fervente, avant de prendre le repas du Seigneur : Christ, notre « Pâque », s’est sacrifié pour nous ; observons cette célébration, en renouvelant notre repentance et notre foi en Son sang, en nous plaçant à Son service.
26 Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain et prononça la prière de bénédiction, puis il le rompit et le donna aux disciples en disant: «Prenez, mangez, ceci est mon corps.» 27 Il prit ensuite une coupe et remercia Dieu, puis il la leur donna en disant: «Buvez-en tous, 28 car ceci est mon sang, le sang de la [nouvelle] alliance, qui est versé pour beaucoup, pour le pardon des péchés. 29 Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.»
30 Après avoir chanté les psaumes, ils se rendirent au mont des Oliviers.
26-30 Cette ordonnance du « repas du Seigneur » représente pour nous le repas de la Pâque, par lequel nous commémorons une délivrance bien plus grande que celle d’Israël, fuyant alors, le pays d’Égypte.
« Prenez, mangez » ; acceptez de Christ ce qui vous est offert ; recevez l’expiation, l’approbation, la soumission à Sa Grâce et à Son autorité.
Une nourriture que l’on regarde uniquement, la contemplation d’un plat, aussi garni soit-il, ne nous nourrira pas ; il faut le consommer : il en est ainsi de la doctrine de Christ.
« Ceci est mon corps » ; il s’agit, de manière spirituelle, du corps de Christ. Nous partageons tous les bénéfices du soleil : non pas qu’il soit disponible entre nos mains, mais par les rayons qu’il nous envoie ; de la même manière, nous partageons la Personne de Christ, étant participants à sa Grâce, et aux fruits bénis que procure Son corps brisé.
Le sang de Christ est représenté par le vin. Jésus a rendu grâces, pour nous enseigner à porter spirituellement notre regard vers Dieu, que ce soit pour le pain ou pour le vin. Jésus donna cette coupe aux disciples, avec un ordre : « buvez-en tous ».
Le pardon des péchés est une grande bénédiction qui, dans le repas du Seigneur, est conférée à tous les véritables croyants ; ce pardon est d’ailleurs le fondement de toutes les autres bénédictions.
Pour conclure cette communion spirituelle, le Seigneur, en mentionnant le fruit de la vigne, assure à Ses disciples qu’Il s’unira de nouveau avec eux, à la fin des temps : « jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous », dit-Il ; on peut interpréter ces paroles dans le sens où le Seigneur Jésus partagera avec les saints, les joies et les gloires de Son Royaume futur. Ce sera en fait le Royaume de son Père ; le « vin de consolation » sera présent, toujours nouveau.
Tandis que nous contemplons le corps brisé de Christ, et Son sang versé pour la rémission de nos péchés, rappelons-nous ce que la fête de la Pâque Lui a coûté : Il nous a littéralement donné « Sa chair à manger » et « Son sang à boire ».
31 Alors Jésus leur dit: «Vous trébucherez tous, cette nuit, à cause de moi, car il est écrit: Je frapperai le berger et les brebis du troupeau seront dispersées. 32 Mais, après ma résurrection, je vous précéderai en Galilée.» 33 Pierre prit la parole et lui dit: «Même si tous trébuchent à cause de toi, ce ne sera jamais mon cas.» 34 Jésus lui dit: «Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, trois fois tu me renieras.» 35 Pierre lui répondit: «Même s'il me faut mourir avec toi, je ne te renierai pas.» Et tous les disciples dirent la même chose.
31-35 Une mauvaise confiance en soi, telle celle de Pierre, dans ce texte, est le premier pas vers la chute spirituelle.
Nous avons tous tendance à être trop confiants en nous-mêmes. Ceux qui sont dans ce cas sont les premiers à « tomber ». Ceux qui se considèrent en grande sécurité courent en réalité de réels dangers …
Satan mène activement ces « égarés », ces derniers n’étant pas sur leurs gardes ; Dieu les laisse alors errer, pour les humilier ensuite.
36 Là-dessus, Jésus se rendit avec eux dans un endroit appelé Gethsémané et il dit aux disciples: «Asseyez-vous [ici] pendant que je m'éloignerai pour prier.» 37 Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée et il commença à être saisi de tristesse et d’angoisse. 38 Il leur dit alors: «Mon âme est triste à en mourir. Restez ici, éveillés avec moi.» 39 Puis il avança de quelques pas, se jeta le visage contre terre et fit cette prière: «Mon Père, si cela est possible, que cette coupe s'éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.» 40 Il revint vers les disciples, qu'il trouva endormis, et dit à Pierre: «Vous n'avez donc pas pu rester éveillés une seule heure avec moi! 41 Restez vigilants et priez pour ne pas céder à la tentation. L'esprit est bien disposé, mais par nature l’homme est faible.» 42 Il s'éloigna une deuxième fois et fit cette prière: «Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe s'éloigne [de moi] sans que je la boive, que ta volonté soit faite!» 43 Il revint et les trouva encore endormis, car ils avaient les paupières lourdes. 44 Il les quitta, s'éloigna de nouveau et pria pour la troisième fois, répétant les mêmes paroles. 45 Puis il revint vers ses disciples et leur dit: «Vous dormez maintenant et vous vous reposez! Voici, l'heure est proche et le Fils de l'homme est livré entre les mains des pécheurs. 46 Levez-vous, allons-y! Celui qui me trahit s'approche.»
36-46 Christ, Celui qui a été fait « expiation pour les péchés de l’humanité », s’est soumis Lui-même à la volonté divine, dans un jardin de souffrance (Gethsémané*) ; l’homme, de son côté, s’était révolté contre Lui, dans un jardin de plaisir (Éden*). En cet endroit, à Gethsémané, où Il a souffert Son agonie, Jésus prit avec lui uniquement ceux qui avaient été témoins de Sa transfiguration.
Ceux qui sont le mieux préparés à « souffrir avec Christ », sont ceux qui, par la foi, ont vu Sa gloire. Les mots utilisés dans ce texte expriment les sentiments ressentis par le Seigneur : le découragement le plus total, l’effroi, l’angoisse et même l’horreur ; tel est l’état de celui qui est en proie aux diverses peines, accablé de tristesse, et envahi par la terreur et la détresse. Jésus commença ici à être vraiment affligé, et Il allait rester dans cet état jusqu’à ce qu’Il s’écrie : « tout est accompli ».
Il pria, s’il était possible, que cette « coupe » puisse passer loin de Lui. Mais Il montra Son acceptation à porter la charge de Ses souffrances infinies ; Il était disposé à Se soumettre à tout, pour notre rédemption et notre salut.
Selon cet exemple de Christ, nous devons « boire la coupe » la plus amère que Dieu place entre nos mains ; bien que notre nature lutte pour tenter d’éviter l’épreuve, elle doit se soumettre. Nous devrions davantage tenter de suivre le sentier de la sanctification, malgré les peines possibles encourues, avec toute la satisfaction qui en découle dans notre cœur, plutôt que celui de la facilité, qui consiste à éviter toute épreuve. Il est bon de savoir que notre salut se trouve dans la main de Celui qui « ne sommeille ni ne dort ».
Nous devons vraiment craindre d’être soumis à la tentation, bien que ce soit le sort de tous. Pour être assurés de ne pas tomber en tel cas, nous devons veiller et prier, et continuellement regarder au Seigneur, pour qu’Il nous garde et qu’Il nous écarte du danger.
Indubitablement notre Seigneur avait une vue claire et complète des souffrances qu’Il allait devoir endurer ; Il mentionna cependant cette épreuve avec une grande dignité. Christ a été le « Garant » de notre âme, Il s’est volontairement tenu comme responsable de nos iniquités. En conséquence, Il a été fait « péché » pour nous, et a souffert pour nos fautes, Lui, le Juste pour les injustes ; l’Écriture impute Ses souffrances terribles à la main divine. Jésus avait une pleine connaissance du mal infini du péché, et de l’ampleur immense de la culpabilité qu’Il devait expier à notre place ; aucun esprit, aucune langue ne peuvent concevoir ni exprimer une telle vision, de la Justice et de la Sainteté divines, provoquant la punition inhérente aux péchés des hommes.
Durant cet instant, Christ souffrait de la tentation : il est probable que d’horribles pensées Lui furent suggérées par Satan, ce qui était très dur à supporter, face à Sa Sainteté parfaite. Fallait-il que le poids de cette culpabilité imputée soit lourd, pour abattre l’âme de Celui dont il est dit : « Il soutenait toutes choses par Sa Parole puissante » ? Hé 1:3.
Dans quelle misère doivent se trouver ceux qui restent avec leurs péchés non pardonnés ! Comment échapperont ceux qui négligent un si grand salut ?
* Parenthèse ajoutée par le traducteur pour faciliter la compréhension du texte.
47 Il parlait encore quand Judas, l'un des douze, arriva avec une foule nombreuse armée d'épées et de bâtons, envoyée par les chefs des prêtres et par les anciens du peuple. 48 Celui qui le trahissait leur avait donné ce signe: «L’homme auquel je donnerai un baiser, c'est lui. Arrêtez-le!» 49 Aussitôt, il s'approcha de Jésus en disant: «Salut, maître!», et il l'embrassa. 50 Jésus lui dit: «Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le.» Alors ces gens s'avancèrent, mirent la main sur Jésus et l'arrêtèrent.
51 Un de ceux qui étaient avec Jésus mit la main sur son épée et la tira; il frappa le serviteur du grand-prêtre et lui emporta l'oreille. 52 Alors Jésus lui dit: «Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prendront l'épée mourront par l'épée. 53 Penses-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges? 54 Comment donc s'accompliraient les Ecritures, d'après lesquelles cela doit se passer ainsi?»
55 A ce moment, Jésus dit à la foule: «Vous êtes venus vous emparer de moi avec des épées et des bâtons, comme pour un brigand. J'étais tous les jours assis [parmi vous], enseignant dans le temple, et vous ne m'avez pas arrêté. 56 Mais tout cela est arrivé afin que les écrits des prophètes soient accomplis.» Alors tous les disciples l'abandonnèrent et prirent la fuite.
47-56 Aucun ennemi ne doit être autant abhorré que celui qui, ayant professé être un disciple de Christ, Le trahit par un baiser. Dieu n’a pas besoin de nos services, et encore moins des conséquences de nos péchés, pour arriver à Ses buts.
Bien que Christ ait été crucifié en conservant une attitude de « faiblesse », cette dernière était volontaire ; Il s’est soumis à la mort. S’Il n’avait pas été disposé à souffrir pour les autres, personne n’aurait pu avoir une quelconque autorité sur Lui.
Ceux qui avaient pourtant tout laissé pour suivre Jésus, commirent un grand péché, en L’abandonnant. Quelle folie de vouloir fuir loin de Jésus, par peur de la mort ! Celui qu’ils connaissaient et avaient reconnu, comme la Source de la vie !
57 Ceux qui avaient arrêté Jésus l'emmenèrent chez le grand-prêtre Caïphe, où les spécialistes de la loi et les anciens étaient rassemblés. 58 Pierre le suivit de loin jusqu'à la cour du grand-prêtre, y entra et s'assit avec les serviteurs pour voir comment cela finirait.
59 Les chefs des prêtres, [les anciens] et tout le sanhédrin cherchaient un faux témoignage contre Jésus afin de le faire mourir, 60 mais ils n'en trouvèrent pas, quoique beaucoup de faux témoins se soient présentés. Enfin, il en vint deux qui dirent: 61 «Celui-ci a dit: ‘Je peux détruire le temple de Dieu et le reconstruire en trois jours.’» 62 Le grand-prêtre se leva et lui dit: «Ne réponds-tu rien? Pourquoi ces hommes témoignent-ils contre toi?» 63 Mais Jésus gardait le silence. Le grand-prêtre [prit la parole et] lui dit: «Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Messie, le Fils de Dieu.» 64 Jésus lui répondit: «Tu le dis. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite du Tout-Puissant et venant sur les nuées du ciel .» 65 Alors le grand-prêtre déchira ses vêtements en disant: «Il a blasphémé! Qu'avons-nous encore besoin de témoins? Vous venez d'entendre son blasphème. 66 Qu'en pensez-vous?» Ils répondirent: «Il mérite la mort.» 67 Là-dessus, ils lui crachèrent au visage et le frappèrent à coups de poing; certains lui donnaient des gifles en disant: 68 «Christ, prophétise-nous qui t'a frappé!»
57-68 Jésus fut emmené en hâte à Jérusalem. Il est vraiment mauvais, et cela fait présager le pire, de voir ceux qui désirent être disciples de Christ, cacher leur intention. À la fin de ce texte, Pierre va commencer à renier le Seigneur : suivre Christ de loin, c’est en fait commencer à s’en écarter …
Quand on désire servir le Seigneur, le problème consiste à être prêt pour la « fin des évènements », quelle qu’elle puisse être, plutôt que de se demander avec curiosité ce que sera cette fin. Le cours des événements appartient à Dieu, mais le choix de notre chemin nous incombe.
Maintenant les Écritures sont accomplies : « car il s’élève contre moi de faux témoins et des gens qui ne respirent que la violence », Psaumes 27:12*. Christ a été accusé afin que nous ne puissions pas être condamnés ; si à certains moments, nous souffrons, il faut nous souvenir que nous sommes loin d’endurer les souffrances subies par notre Maître. Lorsque Christ a été fait « péché » pour nous, Il resta silencieux : Son sang versé a témoigné de Ses souffrances.
Si jusqu’ici Jésus avait rarement professé expressément être le Christ, le Fils de Dieu, la portée de Sa doctrine ainsi que Ses miracles le prouvaient néanmoins ; mais maintenant, Il ne voulait manquer aucune occasion de témoigner ouvertement : Il l’a fait, malgré les souffrances qu’Il savait devoir endurer, donnant ainsi un exemple encourageant Ses disciples, à Le confesser devant les hommes, quel que soit le risque qu’ils allaient devoir encourir.
Le dédain, la moquerie cruelle, et l’aversion, sont la part certaine des disciples de Christ, à l’image de ce que ce Dernier a subi de la part de ceux qui ont voulu le tourner en dérision, Lui le Seigneur de Gloire !
Ces évènements ont été prédits avec exactitude dans le cinquantième chapitre d’Ésaïe. Confessons le Nom de Christ, supportons l’opprobre, et Il nous confessera devant le trône de Son Père !
*Référence ajoutée par le traducteur pour faciliter la compréhension du texte.
69 Or Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante s'approcha de lui et dit: «Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen.» 70 Mais il le nia devant tous en disant: «Je ne sais pas ce que tu veux dire.» 71 Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit et dit à ceux qui se trouvaient là: «Cet homme [aussi] était avec Jésus de Nazareth.» 72 Il le nia de nouveau, avec serment: «Je ne connais pas cet homme.» 73 Peu après, ceux qui étaient là s'approchèrent et dirent à Pierre: «Certainement, toi aussi tu fais partie de ces gens-là, car ton langage te fait reconnaître.» 74 Alors il se mit à jurer en lançant des malédictions: «Je ne connais pas cet homme.» Aussitôt un coq chanta. 75 Pierre se souvint alors de ce que Jésus [lui] avait dit: «Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois.» Il sortit et pleura amèrement.
69-75 Dans ce texte, le péché de Pierre est exposé avec exactitude : les Écritures relatent fidèlement tous les évènements !
Une mauvaise compagnie incite à pécher : ceux qui ne peuvent éviter ce type de fréquentation peuvent craindre d’être tentés et pris au piège, comme Pierre. On s’échappe difficilement d’une telle compagnie, sans culpabilité, ni chagrin, voire les deux. Nous commettons une grande faute, quand Christ est pour nous un sujet d’opprobre, et que nous dissimulons aux autres notre connaissance de Sa Personne : en fait, nous sommes appelés à témoigner, sinon nous renions le Seigneur …
Le péché de Pierre a empiré, au cours de cette soirée : l’apôtre a chuté, par surprise, à l’inverse de Judas, qui avait agit avec préméditation.
La conscience doit être pour nous comme le chant du coq : elle nous rappelle les péchés que nous aurions pu oublier. Pierre a été ainsi amené à chuter, afin qu’il minimise sa confiance en lui-même, qu’il soit plus modeste, plus humble, compatissant, et utile pour le service des autres. Cet événement est une bonne leçon pour les croyants qui suivirent, et si les incroyants, les pharisiens, et les hypocrites trébuchent encore, ils sont en péril …
Nous ignorons, si nous étions laissés à nous-mêmes, comment nous agirions en de telles circonstances. Que celui qui pense « tenir ferme » fasse attention de ne pas tomber ! Soyons donc méfiants envers notre propre cœur, et sachons compter totalement sur le Seigneur.
Pierre pleura amèrement. La peine qu’on éprouve pour avoir péché ne doit pas être superficielle, mais grande et profonde. Pierre, étant profondément attristé d’avoir abandonné Christ, ne L’a plus jamais renié ; mais il L’a confessé souvent, face au danger. Une véritable repentance se manifestera par deux éléments opposés : la Grâce et l’engagement ; ce sera le signe que l’affliction de notre péché ne sera pas seulement superficielle, mais sincère.