* Paul reçu avec bonté à Malte (1-10). Il arrive à Rome (11-16). Sa conférence avec les Juifs (17-22). Paul prêche aux Juifs, et demeure à Rome comme prisonnier (23-31).
1 Une fois hors de danger, nous avons appris que l'île s'appelait Malte. 2 Ses habitants nous ont témoigné une bienveillance peu courante; ils nous ont tous accueillis près d'un grand feu qu'ils avaient allumé, car la pluie tombait et il faisait très froid. 3 Paul avait ramassé un tas de broussailles et il était en train de les mettre sur le feu quand, sous l'effet de la chaleur, une vipère en est sortie et s'est accrochée à sa main. 4 Lorsque les habitants de l’île ont vu l'animal suspendu à sa main, ils se sont dit les uns aux autres: «Cet homme est certainement un meurtrier, puisque la justice n'a pas voulu le laisser vivre bien qu'il ait été sauvé de la mer.» 5 Mais Paul a secoué l'animal dans le feu et n’a ressenti aucun mal. 6 Ces gens s'attendaient à le voir enfler ou tomber mort subitement. Après avoir longtemps attendu, voyant qu'il ne lui arrivait aucun mal, ils ont changé d'avis et ont déclaré que c'était un dieu.
7 Il y avait dans les environs des terres qui appartenaient à un dénommé Publius, principale personnalité de l'île. Il nous a accueillis et nous a logés de manière très amicale pendant trois jours. 8 Le père de Publius était alors retenu au lit par la fièvre et la dysenterie. Paul s’est rendu vers lui, a prié, posé les mains sur lui et l’a guéri. 9 Là-dessus, les autres malades de l'île sont venus, et ils ont été guéris. 10 Ils nous ont rendu de grands honneurs et, à notre départ, nous ont fourni ce dont nous avions besoin.
1-10 Dieu peut faire que des étrangers deviennent des amis ; des amis dans la détresse. Ceux qui sont méprisés pour leurs manières rustiques sont souvent plus amicaux que les plus polis ; et la conduite de certains païens, ou de personnes appelées des barbares condamne de nombreuses personnes de nations civilisées professant être des chrétiens. Le peuple pensait que Paul était un assassin, et que la vipère avait été envoyée par la justice divine, pour venger le sang versé. Ils savaient qu’il y a un Dieu qui gouverne le monde, et donc que les choses n’arrivent pas par hasard, même pas le plus petit événement, mais que tout se fait sous la direction divine, et que le mal poursuit les pécheurs ; ils savaient qu’il y a de bonnes œuvres que Dieu récompensera, et des œuvres mauvaises qu’il punira. Et aussi que le meurtre est une infraction épouvantable, qui ne va pas longtemps rester impunie. Mais ils pensaient que tous les méchants sont punis dans cette vie. Bien qu’il y en ait quelques exemples dans ce monde, pour prouver qu’il y a un Dieu et une Providence, cependant beaucoup sont laissés impunis pour prouver qu’il y a un jugement à venir. Ils pensaient également que tous ceux qui étaient particulièrement affligés dans cette vie étaient des mauvaises gens. La révélation divine met ce sujet dans sa vraie lumière. Les hommes bons sont souvent grandement affligés dans cette vie, pour l’épreuve et l’augmentation de leur foi et de leur patience. Observons comment Paul a été délivré du danger. Et ainsi dans la force de la grâce de Christ, les croyants secouent les tentations de Satan, avec une sainte résolution. Quand nous méprisons les censures et les reproches des hommes, et que nous les regardons avec un saint mépris, ayant le témoignage de nos consciences pour nous, alors, comme Paul, nous pouvons secouer la vipère dans le feu. Nous n’aurons aucun mal, et nous serons gardés dans notre devoir. Par ce fait, Dieu a rendu Paul célèbre parmi ces peuples, et a donc ouvert un chemin pour la réception de l’Évangile. Le Seigneur donne des amis à son peuple dans chaque lieu où il les conduit, et il en fait des bénédictions pour ceux qui sont dans la détresse.
11 Après un séjour de 3 mois, nous avons embarqué sur un bateau d'Alexandrie qui avait passé l'hiver dans l'île et qui portait pour enseigne les Dioscures. 12 Nous avons abordé à Syracuse où nous sommes restés 3 jours. 13 De là, en suivant la côte, nous avons atteint Reggio. Le lendemain, le vent du sud s’est levé et en 2 jours nous avons fait le trajet jusqu'à Pouzzoles. 14 Là, nous avons trouvé des frères qui nous ont invités à passer 7 jours avec eux. Et c’est ainsi que nous sommes allés jusqu’à Rome. 15 Les frères de Rome, qui avaient reçu de nos nouvelles, sont venus à notre rencontre jusqu'au Forum d'Appius et aux Trois-Tavernes. En les voyant, Paul a remercié Dieu et pris courage.
16 A notre arrivée à Rome, [l’officier a remis les prisonniers au chef de la garde, mais] on a permis à Paul d'habiter dans un logement particulier avec le soldat qui le gardait.
11-16 Les événements ordinaires d’un voyage sont rarement dignes d’être racontés ; mais le réconfort de la communion avec les saints, et la gentillesse montrée par des amis méritent une mention particulière. Les chrétiens à Rome étaient si loin d’être honteux de Paul, ou effrayés de le recevoir parce qu’il était un prisonnier, qu’ils étaient les plus empressés à lui montrer du respect. Paul a trouvé un grand réconfort en cela. Et si nos amis sont gentils pour nous, c’est Dieu qui le leur met dans leurs cœurs, et nous devons lui en donner la gloire. Quand nous voyons ceux qui même dans des pays étrangers, portent le nom de Christ, craignent Dieu, et le servent, nous devons élever nos cœurs vers le ciel en actions de grâces. Combien de grands hommes ont fait leur entrée dans Rome, couronnés et en triomphe, et qui étaient vraiment des fléaux pour le monde ! Mais ici un homme bon fait son entrée dans Rome, enchaîné comme un captif pauvre, et qui était une plus grande bénédiction pour le monde que tout autre simple homme. Ceci n’est-il pas suffisant pour nous mettre à jamais hors de la vanité de la faveur du monde ? Ceci peut encourager les prisonniers de Dieu, et peut sans doute les favoriser aux yeux de ceux qui les tiennent captifs. Lorsque Dieu ne délivre pas très vite son peuple de l’esclavage, mais que cependant il adoucit cet esclavage, ou qu’il rend son peuple mieux capable de le supporter, alors ce peuple a des raisons d’en être reconnaissant.
17 Au bout de 3 jours, Paul a convoqué les chefs des Juifs. Quand ils ont été réunis, il leur a adressé ces paroles: «Mes frères, bien que n’ayant rien fait contre notre peuple ni contre les coutumes de nos ancêtres, j'ai été mis en prison à Jérusalem et livré entre les mains des Romains. 18 Après m'avoir interrogé, ils voulaient me relâcher, parce qu'il n'y avait chez moi rien qui mérite la mort, 19 mais les Juifs s'y sont opposés et j'ai été forcé d'en appeler à l'empereur, sans aucune intention d’accuser ma nation. 20 Voilà pourquoi j'ai demandé à vous voir et à vous parler. En effet, c'est à cause de l'espérance d'Israël que je porte cette chaîne.»
21 Ils lui ont répondu: «Nous n'avons reçu de Judée aucune lettre à ton sujet et aucun frère n'est venu rapporter ou dire du mal de toi. 22 Cependant, nous voudrions t’entendre dire toi-même ce que tu penses, car nous savons que cette secte rencontre de l'opposition partout.»
17-22 C’était pour l’honneur de Paul que ceux qui avaient à examiner son cas devaient l’acquitter. En faisant appel à César, il n’a pas cherché à accuser sa nation, mais seulement à clarifier sa propre situation. Le vrai christianisme établit ce qui concerne d’une façon commune toute l’humanité, et n’est pas construit sur des opinions étroites et des intérêts privés. Il ne vise pas aux bienfaits du monde ou à ses avantages, mais tous ses gains sont spirituels et éternels. Il est, et a toujours été, le lot de la sainte religion de Christ, d’être en tous lieux critiquée. Regardons au travers de chaque ville et village où Christ est exalté comme le Sauveur unique de l’humanité, et où chacun est appelé à le suivre en nouveauté de vie, et nous voyons que ceux qui se donnent à Christ sont encore considérés comme faisant partie d’une secte, et subissent des reproches. Et c’est là le traitement qu’ils sont certains de recevoir tant qu’il continuera à y avoir un homme impie sur la terre.
23 Ils lui ont fixé un jour et sont venus en plus grand nombre le trouver dans son logement. Paul leur a fait un exposé: il a rendu témoignage du royaume de Dieu et a cherché, à partir de la loi de Moïse et des prophètes, à les persuader de ce qui concerne Jésus. L'entretien a duré depuis le matin jusqu'au soir. 24 Les uns ont été convaincus par ce qu'il disait, les autres n’ont pas cru. 25 Comme ils se retiraient en désaccord, Paul n'a ajouté que ces mots: «C'est avec raison que le Saint-Esprit a dit à nos ancêtres par l’intermédiaire du prophète Esaïe: 26 Va vers ce peuple et dis: ‘Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas; vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.’ 27 En effet, le cœur de ce peuple est devenu insensible; ils se sont bouché les oreilles et ils ont fermé les yeux de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n'entendent, que leur cœur ne comprenne, de peur qu'ils ne se convertissent et que je ne les guérisse. 28 Sachez donc que le salut de Dieu a été envoyé aux non-Juifs, et eux, ils l'écouteront.»
29 [Lorsqu'il a dit cela, les Juifs sont partis en discutant vivement entre eux.] 30 Paul est resté deux années entières dans une maison qu'il avait louée. Il accueillait tous ceux qui venaient le voir. 31 Il prêchait le royaume de Dieu et enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ avec une pleine assurance et sans obstacle.
23-31 Paul a voulu persuader les Juifs à propos de Jésus. Certains étaient travaillés par la parole, et d’autres endurcis ; certains ont admis la lumière, et d’autres ont fermé leurs yeux contre elle. Et cet effet a toujours été le même en ce qui concerne l’Évangile. Paul s’est séparé d’eux, en observant que le Saint-Esprit avait bien décrit leur état. Que tous ceux qui entendent l’Évangile, et n’y prêtent pas attention tremblent de leur ruine ; car quel est celui qui va les guérir, si Dieu ne le fait pas ? Les Juifs ont ensuite eu beaucoup de discussions entre eux. Nombreux sont ceux qui ont de grands raisonnements, mais qui ne raisonnent pas correctement. Ils se trouvent en faute avec l’opinion d’un autre mais cependant ils ne cèdent pas à la vérité. Ils ne peuvent pas être convaincus par les raisonnements de ceux qui sont parmi eux, sans la grâce de Dieu pour ouvrir leurs compréhensions. Pendant que nous pleurons à cause de tels contempteurs, nous devons nous réjouir que le salut de Dieu est envoyé à d’autres, qui le recevront ; et si nous sommes de ce nombre, nous devons être reconnaissants à Celui qui nous a faits différents. L’apôtre a gardé son principe: connaître et ne prêcher rien d’autre que Christ, et Christ crucifié. Les chrétiens qui sont tentés de s’écarter de leur affaire principale doivent se reconsidérer avec cette question: cela concerne-t-il le Seigneur Jésus ? En quoi cela doit-il lui être apporté, et cela maintiendra-t-il notre marche avec lui ? L’apôtre n’a pas prêché sa propre personne, mais il a prêché Christ, et il n’était pas honteux de l’Évangile de Christ. Bien que Paul ait été placé dans une occasion très étroite pour se rendre utile, il n’y a pas été dérangé. Bien que ce ne soit pas une grande porte qui lui était ouverte, cependant nul homme n’a pu la fermer ; et pour beaucoup c’était une porte efficace, puisqu’il est dit qu’il y avait des saints même dans la maison de Néron, Philippiens 4:22. Nous apprenons aussi dans le passage de Philippiens 1:13, comment Dieu a dirigé l’emprisonnement de Paul pour l’avancement de l’Évangile. Et non seulement les résidents à Rome, mais toute l’église de Christ, au jour présent, et dans le coin le plus éloigné du globe, ont une réelle raison de bénir Dieu, que pendant la période la plus mûre de sa vie chrétienne et de son expérience, Paul a été détenu prisonnier. C’était de sa prison, sa main probablement enchaînée à celle du soldat qui le gardait, que l’apôtre a écrit les épîtres aux Éphésiens, aux Philippiens, Colossiens, et peut-être aux Hébreux ; épîtres montrant peut-être plus que tous les autres, l’amour chrétien dont son cœur débordait, et l’expérience chrétienne avec laquelle son âme était remplie. Le croyant du temps présent peut avoir moins de triomphe, et moins de joie céleste que l’apôtre, mais chaque partisan du même Sauveur est également sûr de sa sécurité et de sa paix à la fin. Cherchons à vivre de plus en plus dans l’amour du Sauveur ; œuvrons à le glorifier par chaque action de nos vies ; et nous serons avec certitude, par sa force, dès à présent, parmi le nombre de ceux qui vaincront nos ennemis ; et par sa miséricorde et sa grâce libre, nous serons un peu plus tard parmi la compagnie bénie qui sera assise avec Lui sur son trône, comme lui-même a vaincu et est assis sur le trône du Père, à la droite de Dieu, pour l’éternité.