* Isaac envoie Jacob à Paddan-Aram (1-5). Ésaü se marie avec la file d’Ismaël (6-9). La vision de Jacob (10-15). Le rocher Béthel (16-19). Le voeu de Jacob (20-22).
1 Isaac appela Jacob, le bénit et lui ordonna: «Tu ne prendras pas une femme cananéenne. 2 Lève-toi, va à Paddan-Aram, chez Bethuel, le père de ta mère, et prends-y une femme parmi les filles de Laban, le frère de ta mère. 3 Que le Dieu tout-puissant te bénisse, te fasse proliférer et te multiplie afin que tu donnes naissance à tout un groupe de peuples! 4 Qu'il te donne la bénédiction d'Abraham, à toi et à ta descendance avec toi, afin que tu possèdes le pays où tu séjournes en étranger et qu'il a donné à Abraham!» 5 Isaac fit donc partir Jacob et celui-ci s'en alla à Paddan-Aram, chez Laban, fils de Bethuel l'Araméen et frère de Rebecca, la mère de Jacob et d'Esaü.
1-5 Jacob a reçu les bénédictions promises, à la fois pour le monde présent et aussi pour celui qui doit venir ; il quitte son pays pour se rendre dans un autre, où l’attend un dur service. C’est, dans un sens, une juste rétribution à la duperie qu’il a faite à son père. La bénédiction lui sera accordée, malgré sa ruse utilisée pour l’obtenir. Jacob est mis à l’écart par son père, avec la charge d’une mission solennelle : il ne devait pas prendre pour épouse une des filles de Canaan.
Ceux qui professent une réelle piété ne devraient pas se marier avec ceux pour qui la religion n’entre pas en ligne de compte. Isaac au tout début était déjà béni, sans qu’il en ait réellement conscience ; maintenant il l’est ouvertement. Cette dernière bénédiction est plus complète que l’ancienne ; c’est une bénédiction qui annonce et préfigure l’Évangile. Cette promesse vise les choses célestes, dont Canaan, en quelque sorte, était le type. Ce fut le meilleur pays que Dieu ait destiné à Jacob et aux patriarches.
6 Esaü vit qu'Isaac avait béni Jacob et l'avait envoyé à Paddan-Aram pour y prendre une femme. Il vit aussi qu'en le bénissant il lui avait donné cet ordre: «Tu ne prendras pas une femme cananéenne.» 7 Il vit que Jacob avait écouté son père et sa mère et qu'il était parti pour Paddan-Aram. 8 Esaü comprit ainsi que les Cananéennes déplaisaient à son père Isaac, 9 et il alla trouver Ismaël. Il prit pour femme, en plus des femmes qu'il avait, Mahalath, qui était la fille d'Ismaël, le fils d'Abraham, et la sœur de Nebajoth.
6-9 Les bonnes décisions impressionnent même les profanes et les malveillants. Ésaü a estimé qu’en donnant satisfaction à ses parents sur un point, il serait racheté pour d’autres, plus ou moins bons. Les coeurs charnels pensent être parfaits, quand ils ne le sont parfois que sur un seul point.
10 Jacob partit de Beer-Shéba et prit la direction de Charan. 11 Arrivé à un certain endroit, il y passa la nuit car le soleil était couché. Il prit une pierre dont il fit son oreiller et il se coucha à cet endroit. 12 Il fit un rêve: une échelle était appuyée sur la terre et son sommet touchait le ciel; des anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle. 13 L'Eternel se tenait au-dessus d'elle, et il dit: «Je suis l'Eternel, le Dieu de ton grand-père Abraham et le Dieu d'Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je te la donnerai, à toi et à ta descendance. 14 Ta descendance sera pareille à la poussière de la terre: tu t'étendras à l'ouest et à l'est, au nord et au sud, et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta descendance. 15 Je suis moi-même avec toi, je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai dans ce pays, car je ne t'abandonnerai pas tant que je n’aurai pas accompli ce que je te dis.»
10-15 La conduite de Jacob jusqu’à présent dans ce texte, n’était pas celle d’un homme qui craignait Dieu, mais celle de quelqu’un qui Lui faisait simplement confiance. Maintenant, alors qu’il avait des ennuis et était obligé de fuir, il a tourné son regard vers Dieu, pour implorer Sa protection ; il désirait pouvoir se coucher, sur une pierre, et dormir en plein air. N’importe quel véritable croyant serait disposé à emprunter « l’oreiller » de Jacob, de façon à avoir cette fameuse vision.
Le moment où Dieu décide de rendre visite à ses enfants pour leur apporter du réconfort est celui où ceux-ci en ont le plus besoin. Jacob a vu une échelle qui allait de la terre vers le ciel, avec les anges montant et descendant, et à son sommet,
Dieu en personne.
Cela atteste : 1- La présence de la providence divine, grâce à laquelle il y a des rapports constants établis entre le ciel et la terre. Ceci indique à Jacob qu’il a près de lui un bon Guide et qu’il est sous bonne garde. 2- Cette échelle représente Christ, en tant que Médiateur ; le pied de cette échelle, sur terre, est sa nature humaine, quant au sommet dans le ciel, c’est Sa nature divine.
Christ est le Chemin ; toutes les faveurs de Dieu nous parviennent, et tout le résultat de nos services ici-bas retourne à Lui, par l’intermédiaire de Christ, Jean 1:51. Par ce moyen, les pécheurs peuvent s’approcher du trône de la grâce, ils sont acceptés. Par la foi, nous percevons ce Chemin, et dans la prière, nous pouvons nous approcher de Dieu. En réponse à cette prière, nous recevons toutes les bénédictions nécessaires, par la providence et la grâce. Nous n’avons aucun moyen d’aller au ciel sinon, par l’intermédiaire de Christ. Et quand l’âme, par la foi, peut discerner les choses célestes, tout lieu deviendra plaisant, et toute perspective, joyeuse. Dieu ne nous laissera jamais, avant que Sa dernière promesse ne soit accomplie, pour notre bonheur éternel.
Dieu a parlé calmement à Jacob. Il a parlé du haut de l’échelle. Toutes les merveilleuses nouvelles que nous recevons du ciel nous parviennent par Jésus Christ. Le Messie devait venir de la lignée de Jacob. Christ est la grande bénédiction pour le monde. Tous ceux qui sont bénis sont bénis en Lui, et dans une famille rien n’est laissé au hasard par Dieu, sauf ceux qui, d’eux-mêmes, s’éloignent de Lui. Jacob craignait d’être en danger, par son frère Ésaü ; mais Dieu a promis de le garder. Le patriarche avait un long voyage devant lui ; il se dirigeait vers un pays inconnu ; mais Dieu l’encourage : « et voici, je suis avec toi » ; Il lui promet de le ramener sur la terre de Canaan. Jacob pensait être abandonné de tous ses amis ; mais Dieu lui donne cette assurance : « Je te garderai partout où tu iras ».
Dieu ne délaisse jamais celui qu’Il aime.
16 Jacob se réveilla et se dit: «C’est certain, l'Eternel est dans cet endroit et moi, je ne le savais pas!» 17 Il eut peur et dit: «Que cet endroit est redoutable! C'est ici que se trouve la maison de Dieu, c'est ici que se trouve la porte du ciel!» 18 Jacob se leva de bon matin. Il prit la pierre dont il avait fait son oreiller, en fit un monument et versa de l'huile sur son sommet. 19 Il appela cet endroit Béthel , mais la ville s'appelait auparavant Luz. 20 Jacob fit ce vœu: «Si Dieu est avec moi et me garde pendant mon voyage, s'il me donne du pain à manger et des habits à mettre, 21 et si je reviens dans la paix chez mon père, alors l'Eternel sera mon Dieu. 22 Cette pierre dont j’ai fait un monument sera la maison de Dieu et je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras.»
16-19 Dieu s’est manifesté en personne à Jacob, alors qu’il était endormi. L’Esprit, tout comme le vent, souffle où et quand Il veut, et la grâce de Dieu, comme la rosée, est intarissable pour les fils des hommes. Jacob a cherché à améliorer le lieu où Dieu l’avait visité. Partout où nous sommes, à la ville ou dans le désert, à la maison ou à l’extérieur, dans les magasins ou dans la rue, nous pouvons rester, de plein gré, en relation avec le ciel. Et plus nous découvrirons l’aspect de Dieu, plus nous tremblerons devant Sa sainteté !