* Les corinthiens blâmés pour leurs disputes (1-4). Les vrais serviteurs de Christ ne peuvent rien faire sans Lui (5-9). Il est le fondement unique, et chacun doit veiller à bâtir sur ce fondement (10-15). Les églises de Christ doivent être gardées pures, et être humbles (16,17). Personne ne doit mettre sa gloire dans des hommes, car tous les ministres et toutes autres choses sont à eux à travers Christ (18-23).
1 Pour ma part, frères et sœurs, je n'ai pas pu vous parler comme à des personnes dirigées par l’Esprit, mais comme à des personnes dirigées par leur nature propre, comme à de petits enfants en Christ. 2 Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter. D’ailleurs, même maintenant vous ne le pouvez pas 3 parce que vous êtes encore animés par votre nature. En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie, des disputes [et des divisions], n'êtes-vous pas dirigés par votre nature propre et ne vous conduisez-vous pas d'une manière tout humaine? 4 Quand l'un dit: «Moi, je me rattache à Paul» et un autre: «Moi, à Apollos», n’êtes-vous pas animés par votre nature?
1-4 Les vérités les plus simples de l’Évangile, quant à la culpabilité de l’homme et la miséricorde de Dieu, la repentance envers Dieu, et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ, énoncées dans le langage le plus clair, convenaient mieux au peuple que les plus profonds mystères. Les hommes peuvent avoir une connaissance très doctrinale, et n’être cependant que des débutants dans la vie de foi et d’expérience. Les disputes et les querelles au sujet de la religion sont de tristes évidences d’un esprit encore charnel. La vraie religion rend les hommes paisibles, pas querelleurs. Mais l’on doit se lamenter que beaucoup de ceux qui devraient marcher comme des chrétiens, vivent et agissent trop comme les autres hommes. Beaucoup de professeurs, et aussi de prédicateurs, s’exposent à devenir charnels, par des luttes pour une vaine gloire, de l’impatience à régler des différends, et de l’empressement à mépriser les autres et à parler d’eux en mal.
5 Qui est donc Apollos et qui est Paul? Ce sont des serviteurs par le moyen desquels vous avez cru, conformément à ce que le Seigneur a accordé à chacun. 6 J'ai planté, Apollos a arrosé , mais c'est Dieu qui a fait grandir. 7 Ainsi, ce n’est pas celui qui plante ni celui qui arrose qui compte, mais Dieu, qui donne la croissance. 8 Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense en fonction de son propre travail.
9 En effet, nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, la construction de Dieu.
5-9 Les ministres au sujet desquels les Corinthiens étaient divisés n’étaient que des instruments utilisés par Dieu. Nous ne devons pas mettre les ministres à la place de Dieu. Celui qui plante et celui qui arrose ne sont qu’un, avec un seul Maître, ayant confiance dans la même révélation, avec comme occupation le même travail, un engagement dans le même dessein. Leurs dons sont différents mais proviennent d’un seul et même Esprit, pour exactement les mêmes buts, et ils doivent mettre le même cœur à la réalisation du même dessein. Ceux qui travaillent le plus dur iront le plus loin. Ceux qui sont les plus fidèles auront la plus grande récompense. Ils travaillent ensemble avec Dieu à promouvoir les buts de sa gloire, et le salut des précieuses âmes ; et Celui qui connaît leurs œuvres veillera à ce qu’ils ne travaillent pas en vain. Ils sont employés dans son agriculture et sa construction ; Il veillera sur eux avec soin.
10 Conformément à la grâce que Dieu m'a donnée, j'ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre construit dessus. Cependant, que chacun fasse attention à la manière dont il construit dessus, 11 car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, à savoir Jésus-Christ. 12 Que l'on construise sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin ou de la paille, 13 l'œuvre de chacun sera dévoilée: le jour du jugement la fera connaître, car elle se révélera dans le feu et l’épreuve du feu indiquera ce que vaut l'œuvre de chacun. 14 Si l'œuvre que quelqu’un a construite sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. 15 Si son œuvre brûle, il perdra sa récompense; lui-même sera sauvé, mais comme au travers d’un feu.
10-15 L’apôtre était un sage architecte ; mais c’est la grâce de Dieu qui l’a fait ainsi. La fierté spirituelle est abominable ; elle utilise les plus grandes faveurs de Dieu pour nourrir notre propre vanité, et nous devenons des idoles à nous-mêmes. Mais que chaque homme fasse attention ; il peut y avoir une mauvaise construction sur un bon fondement. Rien ne doit être posé sur cette fondation que ce qu’elle ne peut porter et qui en est un élément. Prenons soin de ne pas joindre une vie simplement humaine ou charnelle avec une foi divine, ni la corruption du péché avec la profession du Christianisme. Christ est un roc ferme, durable, et fixe des âges, toujours capable de supporter tout le poids que Dieu lui-même ou le pécheur peut mettre sur lui ; il n’y a de salut en aucun autre. Excluons la doctrine de son expiation, et il n’y a pas de fondement pour nos espérances. Mais il y a deux sortes de gens qui s’appuient sur ce fondement. Ceux qui ne soutiennent rien d’autre que la vérité telle qu’elle est en Jésus, et qui ne prêchent rien d’autre. D’autres construisent sur le bon fondement mais ne supporteront pas le contrôle lorsque le jour de l’épreuve viendra. Nous pouvons être trompés en nous-mêmes et dans les autres ; mais le jour vient qui montrera nos actions dans la vraie lumière, sans voile ni déguisement. Ceux qui répandent la véritable et pure religion sous toute ses formes, et dont l’œuvre persistera lors du grand jour, ceux-là recevront une récompense. Et combien importante ! Combien plus que ce à quoi ils pensent ! Et il y a les autres, dont les opinions et les doctrines corrompues, ou les vaines inventions ou les usages dans l’adoration de Dieu seront dévoilés, et ceux-là seront rejetés lors du grand jour. Il est clair qu’il s’agit ici d’un feu au sens figuré, non d’un feu réel, car quel feu réel pourrait consumer des doctrines ou des rites religieux ? Et ce feu doit éprouver les œuvres de chaque homme, celles de Paul et Apollos aussi bien que des autres. Considérons la tendance de nos entreprises, de ce que nous faisons, comparons-les avec la parole de Dieu, et jugeons-nous nous-mêmes, afin que nous ne soyons pas jugés du Seigneur.
16 Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous? 17 Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira, car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes.
16,17 Il apparaît dans d’autres parties de l’épître que de faux docteurs parmi les Corinthiens ont enseigné des doctrines profanes. Un tel enseignement ne pouvait que corrompre, polluer et détruire la construction, qui doit être gardée pure et sainte pour Dieu. Ceux qui ont répandu ces principes relâchés, qui rendent profane l’église de Dieu, apportent la destruction sur eux-mêmes. Christ par son Esprit demeure dans tous les vrais croyants. Les chrétiens sont saints par leur profession de foi, et doivent être purs et propres, à la fois dans leur cœur et leur conversation. Il est trompé celui qui juge être le temple du Saint-Esprit, et qui cependant ne se sent pas concerné par sa sainteté personnelle, ou par la paix et la pureté de l’église.
18 Que personne ne se trompe lui-même: si quelqu'un parmi vous pense être sage selon les critères de l’ère actuelle, qu'il devienne fou afin de devenir sage, 19 car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. En effet, il est écrit: Il prend les sages à leur propre ruse. 20 Et encore: Le Seigneur connaît les pensées des sages, il sait qu'elles sont sans valeur.
21 Que personne ne mette donc sa fierté dans des hommes, car tout vous appartient, 22 que ce soit Paul, Apollos, Céphas, le monde, la vie, la mort, le présent ou l'avenir. Tout est à vous, 23 et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu.
18-23 D’avoir une haute opinion de notre propre sagesse ne peut être flatteur que pour nous-mêmes ; et la flatterie de soi-même est la prochaine étape vers la supercherie de soi-même. La sagesse qu’estiment les hommes dans le monde, est folie pour Dieu. Avec quelle justice il la méprise, et avec quelle facilité il va la déconcerter et la confondre ! Les pensées des hommes les plus sages dans le monde ont de la vanité, de la faiblesse, et de la folie en elles. Tout ceci doit nous apprendre à être humbles, à nous rendre disposés à être enseignés de Dieu, de façon à ne pas être conduits loin des simples vérités révélées par Christ, par des prétentions de sagesse et d’habileté humaines. L’espèce humaine est prompte à s’opposer aux desseins des miséricordes de Dieu. Observons la richesse spirituelle d’un vrai croyant: « Tout est à vous », même les ministres et les ordonnances. Le monde lui-même est à vous. Les saints possèdent autant que ce que la Sagesse Infinie l’estime convenable pour eux, et cela ils l’ont avec la bénédiction divine. La vie est à vous, pour que vous puissiez avoir le temps et l’occasion de vous préparer pour la vie du ciel ; et la mort est à vous, pour que vous puissiez prendre possession du ciel. La Sagesse Divine est le tendre messager qui vous fera sortir du péché et de la peine, et vous guidera vers la maison de votre Père. Les choses présentes sont à vous, pour vous soutenir sur la route ; les choses à venir sont à vous, pour que vous puissiez y prendre plaisir pour toujours à la fin de votre voyage. Si nous appartenons à Christ, et que nous sommes vrais envers lui, tout bien nous appartient, et il nous est garanti. Les croyants sont les sujets de son royaume. Il est Seigneur sur nous, nous devons admettre son autorité, et nous soumettre gaiement à ses ordres. Dieu en Christ, en réconciliant un monde coupable à lui-même, et en versant la richesse de sa grâce sur un monde réconcilié, est la somme et la substance de l’Évangile.