Livres de la Bible



1 Pierre 3

Introduction de Matthew Henry

* Les devoirs des épouses et des maris (1-7). Les chrétiens exhortés à être d’accord (8-13). Et encouragés à la patience sous les persécutions à cause de la justice, étant donné que Christ a souffert patiemment (14-22).


1 Vous de même, femmes, soumettez-vous à votre mari. Ainsi, ceux qui refusent de croire à la parole pourront être gagnés sans parole par la conduite de leur femme, 2 en observant votre manière de vivre pure et respectueuse: 3 que votre parure ne soit pas une parure extérieure – cheveux tressés, ornements d'or ou vêtements élégants – 4 mais plutôt celle intérieure et cachée du cœur, la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible, qui est d'une grande valeur devant Dieu. 5 C'est ainsi que les femmes saintes qui espéraient en Dieu se paraient autrefois. Elles se soumettaient à leur mari 6 comme Sara, qui a obéi à Abraham en l'appelant son seigneur. Vous êtes devenues ses filles en faisant ce qui est bien, sans vous laisser troubler par aucune crainte.

7 Maris, vivez de même en montrant de la compréhension à votre femme, en tenant compte de sa nature plus délicate; montrez-lui de l’estime, car elle doit hériter avec vous de la grâce de la vie. Agissez ainsi afin que rien ne fasse obstacle à vos prières.

1-7 L’épouse doit accomplir son devoir envers son mari, même si ce dernier n’obéit pas à la parole. Nous voyons quotidiennement combien les hommes méchants surveillent avec attention les faits et gestes de ceux qui confessent leur religion. Ce n’est pas de mettre une parure qui est interdit, c’est de mettre de la vanité et un grand prix dans cette parure. Les gens qui sont religieux doivent prendre soin à ce que tout leur comportement réponde à leur confession. Mais combien peu nombreux sont ceux qui connaissent la juste mesure pour ces deux nécessités de la vie: la nourriture et le vêtement ! À moins que la pauvreté ne nous en empêche vraiment, il y en a peu parmi nous qui ne désirent pas quelque chose qui ne soit au-delà de ce qui est bon pour nous. Bien plus sont redevables à l’humilité de leur état, qu’à l’humilité de leur esprit ; et beaucoup ne sont pas limités d’une manière très stricte, mais dépensent leur temps et leur argent dans des bagatelles. L’apôtre conseille les femmes chrétiennes à revêtir quelque chose de non corruptible, qui embellit l’âme: les grâces du Saint-Esprit de Dieu. Ceci fera plus pour arranger les affections, et appeler l’estime d’un mari, que des ornements étudiés ou un vêtement à la mode, assistés par un tempérament querelleur. Les chrétiens doivent accomplir leur devoir, l’un envers l’autre, d’un esprit disposé, et dans l’obéissance aux commandements de Dieu. Les épouses doivent être soumises à leurs maris, non pas par crainte et servilité, mais par le désir de bien faire, et de plaire à Dieu. Le devoir du mari pour son épouse implique le respect qui lui est dû, en maintenant son autorité, en la protégeant, et en plaçant sa confiance en elle. Ils sont héritiers ensemble de toutes les bénédictions de cette vie et de ce qui est à venir, et doivent vivre pacifiquement l’un avec l’autre. La prière doit adoucir leur conversation. Et il n’est pas suffisant qu’ils prient avec la famille, mais le mari et l’épouse doivent prier ensemble, par eux-mêmes, et avec leurs enfants. Ceux qui sont habitués à la prière trouvent une telle douceur en elle qu’ils ne seront pas entravés en cela. Pour pouvoir prier beaucoup, il faut vivre saintement ; et pour pouvoir vivre saintement, soyez plus dans la prière.

8 Enfin, ayez tous les mêmes pensées et les mêmes sentiments, soyez pleins d'amour fraternel, de compassion, de bienveillance. 9 Ne rendez pas le mal pour le mal, ni l’insulte pour l’insulte; bénissez au contraire. Vous le savez, c’est à cela que vous avez été appelés afin d'hériter de la bénédiction. 10 Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, 11 qu'il se détourne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive, 12 car les yeux du Seigneur sont sur les justes et ses oreilles sont attentives à leur prière, mais il se tourne contre ceux qui font le mal.

13 Qui vous fera du mal, si vous avez pour modèle ce qui est bien?

8-13 Bien que les chrétiens ne puissent pas être toujours exactement du même esprit, ils doivent cependant avoir de la compassion l’un pour l’autre, et s’aimer comme des frères. Si un homme désire vivre confortablement sur la terre, ou posséder la vie éternelle dans le ciel, il doit maîtriser sa langue des mots méchants, abusifs, ou trompeurs. Il doit abandonner et se tenir éloigné des actions mauvaises, faire tout le bien qu’il peut, et chercher la paix avec tous les hommes. Car Dieu, qui est présent partout, veille sur les justes et prend soin d’eux. Nul ne peut ou ne doit faire du mal à ceux qui ont suivi l’exemple de Christ, qui est la parfaite bonté, et faisait le bien aux autres comme à ses disciples.

14 D'ailleurs, même si vous deviez souffrir pour la justice, vous seriez heureux. N'ayez d'eux aucune crainte et ne soyez pas troublés, 15 mais respectez dans votre cœur la sainteté de Dieu le Seigneur. Soyez toujours prêts à défendre l'espérance qui est en vous, devant tous ceux qui vous en demandent raison, 16 [mais] faites-le avec douceur et respect, en gardant une bonne conscience, afin que là même où ils vous calomnient [comme si vous faisiez le mal], ceux qui critiquent votre bonne conduite en Christ soient couverts de honte. 17 En effet, il vaut mieux souffrir, si telle est la volonté de Dieu, en faisant le bien qu'en faisant le mal.

Christ, un exemple dans la souffrance

18 Christ aussi a souffert, et ce une fois pour toutes, pour les péchés. Lui le juste, il a souffert pour des injustes afin de vous conduire à Dieu. Il a souffert une mort humaine, mais il a été rendu à la vie par l'Esprit. 19 C'est alors aussi qu'il est allé faire une proclamation aux esprits en prison, 20 ceux-là mêmes qui avaient été rebelles autrefois, lorsque la patience de Dieu se prolongeait à l’époque de Noé, pendant la construction de l'arche. Un petit nombre de personnes, à savoir huit, sont entrées dans ce bateau et ont été sauvées à travers l'eau. 21 C'était une figure: nous aussi maintenant, nous sommes sauvés par un baptême qui ne consiste pas dans la purification d’une impureté physique, mais dans l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu. Il nous sauve à travers la résurrection de Jésus-Christ 22 qui est monté au ciel, a reçu la soumission des anges, des autorités et des puissances et se trouve à la droite de Dieu.

14-22 Nous sanctifions Dieu devant les autres, quand notre conduite les invite et les encourage à le glorifier et à l’honorer. Quels étaient le fondement et la raison de leur espérance ? Nous devons être capables de défendre notre religion avec douceur de caractère, dans la crainte de Dieu. Il n’y a pas de place pour toute autre peur là où il y a cette crainte ; elle ne dérange pas. La conscience est bonne, quand elle accomplit bien son office. Une personne dans laquelle se rencontrent le péché et la souffrance est dans une bien triste condition ; le péché rend la souffrance extrême, sans consolation, et destructive. Il est certainement meilleur de souffrir en faisant le bien qu’en faisant le mal, quoi que puisse suggérer notre impatience naturelle. L’exemple de Christ est un argument pour la patience sous les souffrances. Dans le cas de la souffrance de notre Seigneur, lui qui n’a pas connu le péché il a souffert à la place de ceux qui ne connaissaient pas la justice. La fin bénie et l’objet des souffrances de notre Seigneur étaient de nous réconcilier avec Dieu, et de nous amener à la gloire éternelle. Il a été mis à mort à cause de sa nature humaine, mais il a été ramené à la vie par le pouvoir du Saint-Esprit. Si Christ n’a pas pu être libéré des souffrances, pourquoi les chrétiens en seraient-ils libérés ? Dieu connaît les moyens qu’il a utilisés, et les avantages qu’il a donnés à son peuple à toute époque. Dans l’ancien monde, Christ a envoyé son Esprit ; a fait donner un avertissement par Noé. Mais bien que la patience de Dieu dure depuis longtemps, elle cessera à la fin. Et les esprits des pécheurs désobéissants, aussitôt sortis de leurs corps, sont enfermés dans la prison de l’enfer, où sont déjà ceux qui ont méprisé l’avertissement de Noé, et d’où il n’y a pas de rédemption. Le salut de Noé dans l’arche qui l’a porté au-dessus de l’inondation est l’image du salut pour tous les vrais croyants. Ce salut temporel par l’arche était un type du salut éternel des croyants par le baptême du Saint-Esprit. Pour prévenir des erreurs, l’apôtre décrit ce qu’il entend par baptême qui sauve ; non pas la cérémonie extérieure de la purification par l’eau, qui, en elle-même ne fait rien de plus que de laver la saleté de la chair, mais ce baptême, duquel l’eau baptismale a formé le signe. Pas l’ordonnance extérieure, mais lorsqu’un homme, par la régénération de l’Esprit, a été capable de se repentir et de confesser sa foi, avec comme but une nouvelle vie, honnêtement, et comme dans la présence de Dieu. Méfions-nous de ne pas rester sur des formes extérieures. Apprenons à regarder spirituellement aux ordonnances de Dieu, et à nous interroger sur leur effet spirituel et leur action sur nos consciences. Nous aimerions volontiers avoir toute religion réduite aux choses extérieures. Mais beaucoup de ceux qui ont été baptisés, et ont constamment regardé les ordonnances, sont restés sans Christ, sont morts dans leurs péchés, et leur état est maintenant désespéré. N’ayez pas de repos tant que vous n’avez pas été purifié par l’Esprit de Christ et le sang de Christ. Sa résurrection de la mort est ce par quoi nous sommes assurés de purification et de paix.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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