* Les Galates blâmés pour s’être écartés de la grande doctrine de la seule justification à travers la foi en Christ (1-5). Cette doctrine est établie par l’exemple d’Abraham (6-9). La teneur de la loi et la sévérité de sa malédiction (10-14). L’alliance des promesses, que la loi ne pouvait pas annuler (15-18). La loi était un maître d’école pour les amener à Christ (19-25). Sous l’Évangile les vrais croyants sont « un » en Christ (26-29).
1 Galates sans intelligence! Qui vous a fascinés [pour que vous n'obéissiez plus à la vérité], vous aux yeux de qui Jésus-Christ a été décrit comme crucifié? 2 Voici seulement ce que je veux apprendre de vous: est-ce en pratiquant les œuvres de la loi que vous avez reçu l'Esprit ou en écoutant l'Evangile avec foi? 3 Manquez-vous à ce point de bon sens? Après avoir commencé par l'Esprit, voulez-vous maintenant finir par vos propres forces? 4 Avez-vous tant souffert pour rien? Si du moins c'est pour rien. 5 Celui qui vous accorde l'Esprit et qui accomplit des miracles parmi vous le fait-il donc parce que vous pratiquez les œuvres de la loi ou parce que vous écoutez avec foi?
1-5 Plusieurs choses ont rendu pire la folie des chrétiens galates. Ils avaient eu la doctrine de la croix qui leur avait été prêchée, le repas du Seigneur administré parmi eux, et aussi bien Christ crucifié que la nature de ses souffrances leur avait été complètement et clairement exposée. Avaient-ils été rendus participants du Saint-Esprit par le ministère de la loi, ou à cause d’œuvres quelconques qu’ils auraient réalisées en obéissance à cette loi ? Est-ce que ce n’était pas parce qu’ils avaient entendu et accepté la doctrine de la foi en Christ seul pour la justification ? Quoi de tout ceci Dieu avait-il accepté par des signes de sa faveur et de son acceptation ? Ce n’était pas la première manière, mais la seconde. Et ils doivent être très imprudents ceux qui acceptent de se détourner du ministère et de la doctrine, alors qu’ils ont été bénis à leur avantage spirituel. Hélas, il est triste de constater que des hommes puissent se détourner de la doctrine si importante de Christ crucifié pour écouter des distinctions inutiles, une prédication seulement morale, ou des fantaisies sauvages ! Le dieu de ce monde, par de nombreux hommes et divers moyens, a aveuglé les hommes, de peur qu’ils puissent apprendre à avoir confiance en un Sauveur crucifié. Nous pouvons demander avec hardiesse où les fruits du Saint-Esprit sont le plus évidemment mis en avant ? Si c’est parmi ceux qui prêchent la justification par les œuvres de la loi, ou ceux qui prêchent la doctrine de la foi ? C’est assurément parmi ces derniers.
6 Tout comme Abraham eut confiance en Dieu et que cela lui fut compté comme justice , 7 reconnaissez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui sont les fils d'Abraham. 8 Or l'Ecriture prévoyait que Dieu considérerait les non-Juifs comme justes sur la base de la foi, et elle a d'avance annoncé cette bonne nouvelle à Abraham: Toutes les nations seront bénies en toi! 9 Ainsi ceux qui croient sont bénis avec Abraham le croyant. 10 En effet tous ceux qui dépendent des œuvres de la loi sont sous la malédiction, car il est écrit: Maudit soit tout homme qui ne reste pas fidèle à tout ce qui est écrit dans le livre de la loi pour le mettre en pratique. 11 De plus, il est évident que personne n'est déclaré juste devant Dieu dans le cadre de la loi, puisqu'il est dit: Le juste vivra par la foi. 12 Or, la loi ne s’appuie pas sur la foi; elle dit au contraire: L’homme qui mettra ces règles en pratique vivra par elles. 13 Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi en devenant malédiction pour nous, puisqu’il est écrit: Tout homme pendu au bois est maudit. 14 C'est ainsi qu’en Jésus-Christ la bénédiction d'Abraham touche aussi les non-Juifs et que nous recevons par la foi l'Esprit qui avait été promis.
6-14 L’apôtre prouve la doctrine qu’il avait reproché aux Galates de repousser ; à savoir, celle de la justification par la foi sans les œuvres de la loi. Ceci il le fait en partant de l’exemple d’Abraham, dont la foi était liée à la parole et à la promesse de Dieu, et sa conviction qu’il appartenait à Dieu et en était accepté comme un homme juste. Il est dit que l’Écriture prévoit, parce que le Saint-Esprit qui a dicté l’Écriture a prévu. Au travers de la foi dans la promesse de Dieu, Abraham a été béni ; et c’est seulement de la même façon que les autres obtiennent ce privilège. Étudions alors l’objet, la nature, et les effets de la foi d’Abraham ; car qui peut d’une autre manière échapper à la malédiction de la sainte loi ? La malédiction est contre tous les pécheurs, donc contre tous les hommes ; car tous ont péché, et sont devenus coupables devant Dieu ; et si, comme transgresseurs de la loi, nous sommes sous sa malédiction, il doit être vain de chercher la justification par elle. C’est seulement ceux qui sont justes ou vertueux qui sont libérés de la mort et de la colère, et restaurés dans un état de vie dans la faveur de Dieu ; et c’est seulement à travers la foi que les personnes deviennent justes. Ainsi, nous voyons que cette justification par la foi n’est pas une nouvelle doctrine, mais qu’elle a été enseignée dans l’église de Dieu, longtemps avant le temps de l’Évangile. C’est, en vérité, le chemin unique où se sont toujours trouvés les pécheurs, et où ils peuvent être justifiés. Bien que la délivrance ne puisse pas être attendue de la loi, il y a un chemin qui est ouvert pour échapper à la malédiction, et regagner la faveur de Dieu, à savoir au travers de la foi en Christ. Lui qui nous a rachetés de la malédiction de la loi ; étant fait péché, ou sacrifice d’expiation, pour nous, il a été fait malédiction pour nous ; non pas séparé de Dieu, mais mis pour un temps sous le châtiment divin. Les lourdes souffrances du Fils de Dieu crient bien fort aux pécheurs de fuir la colère à venir, bien plus que toutes les malédictions de la loi ; car comment est-ce que Dieu pourrait épargner tout homme qui reste sous le péché, voyant qu’il n’a pas épargné son propre Fils, quand nos péchés ont été chargés sur lui ? Cependant en même temps, Christ, comme depuis la croix, invite librement les pécheurs à se réfugier en lui.
15 Frères et sœurs – je parle ici selon les règles humaines – quand un testament est établi par un homme, personne ne peut l'annuler ni lui ajouter quelque chose. 16 Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa descendance. Il n'est pas dit: «et aux descendances», comme s'il s'agissait de plusieurs, mais c’est d’une seule qu’il s'agit: à ta descendance , c'est-à-dire à Christ. 17 Voici ce que je veux dire: un testament que Dieu a établi, la loi survenue 430 ans plus tard ne peut l’annuler et rendre ainsi la promesse sans effet. 18 En effet, si l'héritage venait de la loi, il ne viendrait plus de la promesse, or c'est par une promesse que Dieu a accordé sa grâce à Abraham.
15-18 L’alliance que Dieu a faite avec Abraham, n’a pas été écartée par la loi donnée à Moïse. L’alliance a été faite avec Abraham et sa Postérité. Elle est encore en vigueur ; Christ demeure pour toujours dans sa personne, et sa semence spirituelle, qui est sienne par la foi. Par cela nous apprenons la différence entre les promesses de la loi et celles de l’Évangile. Les promesses de la loi sont faites à la personne de chaque homme ; les promesses de l’Évangile sont faites en premier lieu à Christ, puis par Christ à ceux qui par la foi lui sont greffés. Pour analyser correctement la parole de vérité, une grande différence doit être faite entre la promesse et la loi, quant aux affections intimes, et à toute la pratique de la vie. Quand la promesse est mêlée à la loi, elle n’est rien d’autre que la loi. Que Christ soit toujours devant nos yeux, comme un argument sûr pour la défense de la foi, contre la dépendance à la justice humaine.
19 Pourquoi donc la loi? Elle a été ajoutée ensuite à cause des transgressions, jusqu'à ce que vienne la descendance à qui la promesse avait été faite; elle a été promulguée par des anges, au moyen d'un médiateur. 20 Un médiateur n’intervient pas quand il y a une seule partie, or là, Dieu est seul.
21 La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu? Certainement pas! Si une loi qui puisse procurer la vie avait été donnée, la justice viendrait réellement de la loi. 22 Mais l'Ecriture a déclaré le monde entier prisonnier du péché afin que ce qui avait été promis soit accordé par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient.
19-22 Si cette promesse était suffisante pour le salut, à quoi alors servait la loi ? Les Israélites, bien que choisis pour être le peuple particulier de Dieu, étaient pécheurs aussi bien que les autres. La loi n’avait pas l’intention de découvrir un chemin de justification différent de celui rendu connu par la promesse, mais de conduire les hommes à voir leur besoin de la promesse, en leur exposant la culpabilité du péché, et en pointant à Christ, le seul à travers qui ils peuvent être pardonnés et justifiés. La promesse a été donnée par Dieu lui-même ; la loi a été donnée par le ministère des anges, et par la main d’un médiateur, Moïse. De ceci, la loi ne peut pas être destinée à mettre de côté la promesse. Un médiateur, comme le terme le signifie, est un ami qui intervient entre deux parties, et qui ne doit pas agir simplement avec et pour l’une de ces deux parties. Le grand dessein de la loi était que la promesse par la foi en Jésus-Christ puisse être donnée à ceux qui croient ; ceux qui, étant convaincus de leur culpabilité, et de l’insuffisance de la loi pour les rendre justes, seraient ainsi persuadés de croire en Christ, et donc ainsi obtenir l’avantage de la promesse. Et il n’est pas possible que la sainte, juste, et bonne loi de Dieu, le standard du devoir pour tous, doive être contraire à l’Évangile de Christ. Elle tend de toutes les manières à le promouvoir.
23 Avant que la foi vienne, nous étions prisonniers sous la garde de la loi en vue de la foi qui devait être révélée. 24 Ainsi la loi a été le guide chargé de nous conduire à Christ afin que nous soyons déclarés justes sur la base de la foi. 25 Depuis que la foi est venue, nous ne sommes plus soumis à ce guide.
23-25 La loi n’a pas enseigné une connaissance vivante et conduisant au salut ; mais, par ses rites et ses cérémonies, spécialement par ses sacrifices, elle pointait à Christ, afin que tous puissent être justifiés par la foi. Et ainsi elle était, comme le mot pédagogue le signifie exactement, un serviteur, pour conduire à Christ, comme des enfants conduits à l’école par un serviteur qui en a le soin, afin qu’ils puissent être totalement instruits par Celui qui est le vrai chemin de la justification et du salut, ce qui se fait seulement par la foi en Christ. Et le bien plus grand avantage de l’état de l’Évangile est montré, état sous lequel nous jouissons d’une découverte plus claire de la grâce et de la miséricorde divines que les Juifs d’antan. La plupart des hommes continuent à être enfermés comme dans un cachot sombre, dans l’amour de leurs péchés, étant aveuglés et bercés jusqu’à être endormis par Satan, dans les plaisirs du monde, leurs intérêts, et leurs poursuites. Mais le pécheur qui est réveillé découvre sa condition épouvantable. Alors, il sent que la miséricorde et la grâce de Dieu forment son seul espoir. Et les terreurs de la loi sont souvent utilisées par l’Esprit qui sait être convaincant pour montrer au pécheur qu’il a besoin de Christ, pour le conduire à s’appuyer sur ses souffrances et ses mérites, afin qu’il puisse être justifié par la foi. Alors, la loi, par l’enseignement du Saint-Esprit, devient sa règle appréciée du devoir, et le standard pour son examen de conscience journalier. Dans l’utilisation de cela, il apprend à dépendre plus simplement du Sauveur.
26 Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ; 27 en effet, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous vous êtes revêtus de Christ. 28 Il n'y a plus ni Juif ni non-Juif, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus-Christ. 29 Si vous appartenez à Christ, vous êtes donc la descendance d'Abraham [et] vous êtes héritiers conformément à la promesse.
26-29 Les vrais chrétiens jouissent de grands privilèges sous l’Évangile ; et ils ne sont plus considérés comme serviteurs, mais comme des fils ; ils ne sont plus gardés à distance et soumis à de telles retenues que les Juifs ne l’étaient. Ayant accepté Christ Jésus comme leur Seigneur et Sauveur, et comptant sur lui seul pour leur justification et leur salut, ils sont les fils de Dieu. Mais aucune forme ou profession extérieure ne peut procurer ces bénédictions ; car si un homme n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient nullement. Dans le baptême nous avons revêtu Christ ; en cela nous professons être ses disciples. Étant baptisés en Christ, nous sommes baptisés dans sa mort, et comme il est mort et ressuscité, nous devons de la même façon mourir au péché, et marcher en nouveauté et sainteté de vie. De revêtir Christ, selon l’Évangile, ne consiste pas dans une imitation extérieure, mais dans une nouvelle naissance, un changement total. Celui qui transforme les croyants en héritiers pourvoira pour eux. Donc notre souci doit être d’accomplir les devoirs qui nous incombent, et tous les autres soucis doivent être laissés à Dieu. Et notre attention spéciale doit être pour le ciel ; les choses de cette vie ne sont que des bagatelles. La cité de Dieu dans les cieux appartient à ses enfants. Soyons certains de cela par-dessus toutes choses.