Livres de la Bible



Job 3

Introduction de Matthew Henry

* Job regrette d’être né (1-10). La complainte de Job (11-19). Il se plaint de la vie qu’il endure (20-26).


Dialogue entre Job et ses amis 3.1–31.40
Intervention n° 1 de Job

1 Après cela, Job parla enfin, et il maudit le jour de sa naissance. 2 Il s’exprima en disant: 3 «Qu’ils disparaissent, le jour où je suis né et la nuit qui a dit: ‘Un garçon vigoureux a été conçu!’ 4 Que ce jour se change en ténèbres, que de là-haut Dieu ne s’en occupe pas et que la lumière du jour ne l’éclaire plus! 5 Que les ténèbres et l'ombre de la mort le revendiquent, que des nuages épais s’installent au-dessus de lui et que de sombres phénomènes l'assaillent! 6 Que l’obscurité s’empare de cette nuit-là! Qu'elle n’ait pas sa place parmi les jours de l'année, qu'elle n’entre pas dans le décompte des mois! 7 Oui, que cette nuit soit stérile, que la joie en soit exclue! 8 Qu'elle soit la cible de ceux qui maudissent les jours, de ceux qui savent exciter le léviathan ! 9 Que les étoiles de son crépuscule s'obscurcissent, qu'elle attende sans succès la lumière et ne voie pas les lueurs de l'aurore! 10 En effet, elle n'a pas fermé les portes du ventre qui m’a porté, pour m’empêcher de connaître le malheur.

1-10 Pendant sept jours, les amis de Job se sont assis près de lui, en silence, sans tenter de le consoler : pendant le même temps, Satan assaillait l’esprit du patriarche pour ébranler sa confiance, et pour qu’il se rebelle contre Dieu. La tolérance divine semble avoir permis toutes ces afflictions, et même celle de l’épreuve corporelle. Job était, en un certain sens, une image de Christ, dont les souffrances intérieures, à la fois au jardin de Gethsémané et sur la croix, étaient les pires qui soient ; cette affliction, en cette heure de ténèbres, était due à Satan. Toutes ces épreuves nous font comprendre la raison du changement intervenu dans la conduite de Job : de l’entière soumission initiale à la volonté de Dieu, le patriarche montre ici et dans d’autres parties du livre, son impatience. Le croyant sait bien que les souffrances relatives à une coupe amère sont plus redoutables que les afflictions extérieures les plus acerbes ; bien qu’il sache que l’homme peut bénéficier de la douceur de l’amour et de la présence de Dieu, il ne sera pas étonné de constater que Job a prouvé qu’il était un homme comme les autres, sujet aux mêmes passions ; le chrétien se réjouira de voir Satan désappointé, devant le manque d’hypocrisie de Job ; bien que ce dernier ait maudit le jour de sa naissance, il n’a pas maudit son Dieu. Job avait, sans aucun doute, honte de ses pensées, mais nous pouvons supposer que quelle que soit son attitude, il est maintenant dans la félicité éternelle.

11 »Pourquoi ne suis-je pas mort dans le ventre maternel? Pourquoi n'ai-je pas expiré au sortir du ventre de ma mère? 12 Pourquoi ai-je trouvé des genoux pour m’accueillir et des seins pour m'allaiter? 13 En effet, maintenant je serais couché, tranquille, je dormirais en ce moment, en plein repos, 14 avec les rois et les conseillers de la terre qui se sont construit des monuments aujourd’hui en ruine, 15 ou avec les princes qui possédaient de l'or et qui accumulaient de l'argent dans leurs maisons. 16 Ou bien, comme l’enfant mort-né qui est resté caché, je n'existerais pas, pareil aux tout-petits qui n'ont pas vu la lumière. 17 Là, les méchants cessent de s’agiter, là se reposent ceux qui sont fatigués, sans force. 18 Les prisonniers s’y retrouvent tous en paix, ils n'entendent plus la voix de l'oppresseur. 19 Là, petits et grands sont réunis, l'esclave n'est plus soumis à son maître.

11-19 Job, dit à ses amis qu’il regrette d’être né, afin de sensibiliser leur pitié à son égard. Aucune créature au monde n’est aussi livrée à elle même que l’homme. La puissance et la providence divines confirment, par leur grandeur, notre vulnérabilité, mais la pitié et la patience de Dieu sont là pour nous aider dans notre vie. L’affection naturelle pour leurs enfants est placée par Dieu, dans le cœur de nos parents. Le désir de mourir, pour être avec Christ et pour être libéré du péché, ne peut être que l’effet et la manifestation évidente de Sa grâce ; par contre, l’idée de vouloir mourir, uniquement pour être délivré des problèmes de la vie, ne peut provenir que du monde ici-bas, corrompu. Il est sage de faire pour le mieux que ce soit dans la vie ou la mort ; ainsi, soit que nous vivions ou soit que nous mourions, faisons toutes choses dans le Seigneur, Romains 14:8. Remarquez comment Job décrit le repos de celui qui se trouve dans la tombe : en cet endroit, le méchant ne peut plus nuire. Quand les persécuteurs meurent, ils ne peuvent agir plus longtemps. Dans la tombe, ceux qui sont exténués trouvent alors le repos : ils sont libérés de tous leurs labeurs. L’homme est alors délivré du péché, de la tentation, des douleurs, et de ses tâches, pour enfin jouir de la présence de Dieu. Là, les croyants se reposent en Jésus, à condition qu’ils aient réellement placé leur confiance dans le Seigneur et qu’ils Lui aient obéi ; ils trouvent alors le repos de leur âme, pendant que dans le monde, règnent encore les tribulations.

20 »Pourquoi Dieu donne-t-il la lumière à celui qui souffre, la vie à ceux qui connaissent l'amertume, 21 qui attendent sans succès la mort et la recherchent plus qu'un trésor, 22 qui se réjouiraient, tout heureux et ravis, s'ils trouvaient le tombeau, 23 à l'homme incapable de savoir où aller et que Dieu cerne de tous les côtés?

24 »En effet, la seule nourriture qui se présente à moi, ce sont mes soupirs, et mes cris de détresse déferlent comme l'eau. 25 Ce dont j’ai peur, c'est ce qui m'arrive; ce que je redoute, c'est ce qui m'atteint. 26 Je n'ai ni tranquillité, ni paix, ni repos; c’est la tourmente qui survient.»

20-26 Job avait vraiment perdu tout espoir, il ne voyait aucune issue à son problème, ni d’espoir en des temps meilleurs. Il était sans aucun doute malade, près de la mort et peu disposé à vouloir continuer de vivre. Soyons en permanence prêts à partir vers l’autre monde, à rencontrer notre Dieu, au moment qu’Il a choisi. La grâce nous enseigne à mourir pour Christ, dans les périodes fastes de la vie, comme au sein des plus grandes épreuves, et à vivre en nous appuyant sur Lui. La vie de Job ne nous a pas été révélée davantage ; le patriarche ne savait pas si Dieu contestait sa conduite. Le chrétien sujet à l’affliction et à la tentation, se pose souvent ce genre de question ; quand il regarde trop près aux choses visibles de ce monde, son Père céleste peut le châtier dans une juste mesure, afin de lui donner un certain dégoût de la vie et pour éviter de le faire sombrer dans le risque du désespoir. Il n’y aura aucune aide dans le cœur du croyant jusqu’à ce que Dieu restaure en lui les joies de Son salut futur. Béni soit Dieu, car la terre est pleine de Ses bontés, malgré la méchanceté de l’homme.

Si nous accomplissons notre devoir, notre vie n’en sera que plus facile. Nous nous dirigerons vers la miséricorde éternelle, en recevant Christ en tant que Sauveur.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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