* L’apôtre avertit les Philippiens contre les faux docteurs judaïsants, et renonce à ses propres privilèges antérieurs (1-11). Il exprime le désir sérieux d’être trouvé en Christ ; il les pousse à tendre vers la perfection ; et recommande son propre exemple aux autres croyants (12-21).
1 Maintenant donc, mes frères et sœurs, réjouissez-vous dans le Seigneur! Je n’hésite pas à vous écrire les mêmes choses, et cela contribue à votre sécurité.
2 Faites attention aux chiens , faites attention aux mauvais ouvriers , faites attention aux faux circoncis. 3 En effet, les vrais circoncis, c'est nous, qui rendons notre culte à Dieu par l'Esprit de Dieu, qui plaçons notre fierté en Jésus-Christ et qui ne mettons pas notre confiance dans notre condition.
4 Pourtant, moi-même je pourrais mettre ma confiance dans ma condition. Si quelqu'un croit pouvoir se confier dans sa condition, je le peux plus encore: 5 j’ai été circoncis le huitième jour, je suis issu du peuple d'Israël, de la tribu de Benjamin, hébreu né d'Hébreux; en ce qui concerne la loi, j’étais pharisien ; 6 du point de vue du zèle, j’étais persécuteur de l'Eglise; par rapport à la justice de la loi, j’étais irréprochable.
7 Mais ces qualités qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à cause de Christ. 8 Et je considère même tout comme une perte à cause du bien suprême qu’est la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur. A cause de lui je me suis laissé dépouiller de tout et je considère tout cela comme des ordures afin de gagner Christ 9 et d'être trouvé en lui non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi. 10 Ainsi je connaîtrai Christ, la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances en devenant conforme à lui dans sa mort 11 pour parvenir, d’une manière ou d’une autre, à la résurrection des morts.
1-11 Les chrétiens sincères se réjouissent en Jésus-Christ. Le prophète Esaïe appelle les faux prophètes des chiens muets, Esaïe 56:10 ; et l’apôtre semble s’y référer. Des chiens, à cause de leur malice contre les professeurs fidèles de l’Évangile de Christ, aboyant sur eux et les mordant. Ils recommandaient des œuvres humaines en opposition à la foi de Christ ; mais Paul les appelle des mauvais ouvriers. Il les appelle faux circoncis car ils déchirent l’église de Christ, et la mettent en pièces. Le travail de la religion ne doit avoir aucun but intéressé, mais doit être exécuté avec tout le cœur, et nous devons adorer Dieu dans la force et la grâce de l’Esprit divin. Ils se réjouissent en Jésus-Christ, et pas seulement dans les plaisirs extérieurs et les performances. Nous ne pouvons nous garder trop sérieusement de ceux qui s’opposent à la doctrine du salut gratuit, ou qui en abusent. Si l’apôtre avait voulu se glorifier et mettre sa confiance dans la chair, il y aurait eu autant de raisons que tout homme. Mais les choses qu’il comptait comme un gain tandis qu’il était un Pharisien, et qui avaient compté pour beaucoup, ces choses comptaient comme une perte pour Christ. L’apôtre ne les a pas persuadés de faire autre chose que ce que lui-même faisait ; ou d’oser entreprendre que ce sur quoi il a lui-même osé placer son âme éternelle. Il considère toutes ces choses comme seulement une perte, en comparaison avec la connaissance de Christ, par la foi en sa personne et son salut. Il parle de tous les plaisirs du monde et des privilèges extérieurs qui cherchent à avoir une place avec Christ dans son cœur, ou qui peuvent prétendre à un quelconque mérite, et qui ne sont que des pertes ; mais on pourrait dire: Il est facile de dire cela, mais que ferait-il au moment de l’épreuve ? Il avait souffert la perte de tout ce qu’il avait pour obtenir les privilèges d’un chrétien. Ces choses il ne les comptait pas seulement comme une perte, mais comme les déchets les plus vils, dignes d’être jetés aux chiens ; non seulement moins précieuses que Christ, mais aussi méprisables au plus haut degré lorsqu’elles sont installées contre lui. La vraie connaissance de Christ transforme les hommes, leurs jugements et leurs manières, et les modifie comme s’ils étaient nés de nouveau. Le croyant préfère Christ, sachant qu’il est bien meilleur pour nous de ne pas posséder toutes les richesses du monde, que d’être sans Christ et sa parole. Puissions-nous voir ce à quoi l’apôtre avait décidé de se fixer, et que tout cela c’était Christ et le ciel. Sans justice nous sommes incapables de paraître devant Dieu, car nous sommes coupables. Il y a une justice qui nous est fournie en Jésus-Christ, et c’est une complète et parfaite justice. Nul ne peut recevoir de bienfait s’il n’a confiance qu’en lui-même. La foi est le moyen attitré d’appliquer le bienfait qui sauve. C’est par la foi dans le sang de Christ. Nous sommes rendus conformes à la mort de Christ quand nous mourons au péché comme il est mort pour le péché ; et le monde nous est crucifié, et nous au monde, par la croix de Christ. L’apôtre était disposé à faire ou à souffrir toute chose pour atteindre la résurrection glorieuse des saints. Cet espoir et cette perspective l’ont porté à travers toutes les difficultés dans son œuvre. Il n’a pas espéré l’atteindre à travers son propre mérite et sa justice, mais à travers le mérite et la justice de Jésus-Christ.
12 Ce n'est pas que j'aie déjà remporté le prix ou que j'aie déjà atteint la perfection, mais je cours pour tâcher de m’en emparer, puisque de moi aussi, Jésus-Christ s’est emparé. 13 Frères et sœurs, je n’estime pas m’en être moi-même déjà emparé, mais je fais une chose: oubliant ce qui est derrière et me portant vers ce qui est devant, 14 je cours vers le but pour remporter le prix de l’appel céleste de Dieu en Jésus-Christ.
15 Nous tous donc qui sommes mûrs, adoptons cette attitude et, si vous êtes d'un autre avis sur un point, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. 16 Seulement, là où nous en sommes, marchons dans la même direction [et vivons en plein accord].
17 Soyez tous mes imitateurs, frères et sœurs, et portez les regards sur ceux qui se conduisent suivant le modèle que vous avez en nous. 18 En effet, beaucoup se conduisent en ennemis de la croix de Christ; je vous ai souvent parlé d’eux, et je le fais maintenant encore en pleurant. 19 Leur fin, c’est la perdition; ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu’aux réalités de ce monde. 20 Quant à nous, notre droit de cité est dans le ciel, d'où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ. 21 Il transformera notre corps de misère pour le rendre conforme à son corps glorieux par le pouvoir qu’il a de tout soumettre à son autorité.
12-21 Cette dépendance simple et sérieuse de l’âme, n’a pas été mentionnée comme si l’apôtre avait gagné le prix, ou déjà été rendu parfait dans la ressemblance du Sauveur. Il oubliait les choses qui étaient derrière, afin de ne pas se contenter des œuvres passées ou des présentes mesures de grâce. Il se portait en avant, courant vers le but, montrant une grande inquiétude à devenir de plus en plus semblable à Christ. Celui qui court une course ne doit jamais s’arrêter avant la fin, mais il doit être aussi rapide qu’il le peut ; et donc ceux qui ont le ciel en vue, doivent se presser encore davantage vers lui, avec de saints désirs, une espérance et des efforts constants. La vie éternelle est le don de Dieu, mais elle est en Jésus-Christ ; à travers sa main elle doit venir à nous, car c’est lui qui nous la procure. Le ciel ne pourra être notre demeure que si Christ est notre Chemin. Les vrais croyants, dans la recherche de cette assurance, aussi bien qu’en glorifiant Christ, chercheront plus à ressembler à ses souffrances et à sa mort en mourant au péché, et en crucifiant la chair avec ses affections et ses convoitises. Dans ces choses il y a une grande différence parmi les vrais chrétiens, mais tous en connaissent une partie. Pour les croyants Christ est tout en tout, et ils fixent leurs cœurs sur un autre monde. S’ils sont différents les uns des autres, et ne sont pas du même avis sur certains détails, ils ne doivent pas se juger l’un l’autre, puisqu’ils se rencontrent maintenant tous en Christ, et espèrent le rencontrer bientôt dans le ciel. Qu’ils se joignent dans toutes les grandes choses sur lesquelles ils ont le même avis, et qu’ils attendent pour plus de lumière sur les choses moindres sur lesquelles ils diffèrent. Les ennemis de la croix de Christ n’ont à l’esprit que leurs appétits sensuels. Le péché est la honte du pécheur, spécialement quand il s’en glorifie. Le chemin de ceux qui mettent leur esprit sur les choses terrestres peut paraître agréable, mais la mort et l’enfer en sont la fin. Si nous choisissons leur chemin, nous partagerons leur fin. La vie d’un chrétien est dans le ciel, où se trouvent son Chef et sa maison, et où il espère être bientôt ; il met ses affections aux choses d’en haut, et là où est son cœur, là est sa conversation. Il y a une gloire qui est gardée pour les corps des saints, dans laquelle ils paraîtront à la résurrection. Alors, le corps sera rendu glorieux ; non seulement ramené à la vie, mais ressuscité à un grand avantage. Observez le pouvoir par lequel ce changement sera opéré. Puissions-nous être toujours préparés pour la venue de notre Juge ; cherchant à ce que nos corps vils soient changés par son pouvoir Tout-Puissant, et nous appliquant chaque jour à lui pour faire revivre nos âmes à la sainteté ; pour nous délivrer de nos ennemis, et employer nos corps et nos âmes comme des instruments de justice à son service.