* Réponses aux objections (1-8). L’espèce humaine n’est composée que de pécheurs (9-18). les Juifs et les païens ne peuvent être justifiés par leurs propres actions (19,20). Ce n’est que par la grâce libre de Dieu, à travers la foi dans la justice de Christ, mais la loi n’est pas abolie (21-31).
1 Quel est donc l'avantage des Juifs ou quelle est l'utilité de la circoncision? 2 Cet avantage est grand de toute manière. Tout d'abord, c’est à eux que les paroles révélées de Dieu ont été confiées. 3 Que dire si quelques-uns n'ont pas cru? Leur incrédulité annulera-t-elle la fidélité de Dieu? 4 Certainement pas! Reconnaissons que Dieu est vrai et tout homme menteur, comme cela est écrit: Ainsi tu as été trouvé juste dans tes paroles et tu triomphes dans ton jugement.
5 Mais si notre injustice met en évidence la justice de Dieu, que dirons-nous? Dieu est-il injuste quand il déchaîne sa colère? – Je parle ici à la manière des hommes. – 6 Certainement pas! Autrement, comment Dieu pourrait-il juger le monde? 7 Et si mon mensonge fait d’autant plus éclater la vérité de Dieu pour sa gloire, pourquoi donc serais-je moi-même encore jugé comme pécheur? 8 Et pourquoi ne ferions-nous pas le mal afin qu'il en résulte du bien? Quelques-uns, pour nous calomnier, prétendent que c’est ce que nous disons. La condamnation de ces gens est juste.
1-8 La loi ne peut pas sauver dans le péché, ou du péché, mais elle a cependant donné aux Juifs un avantage pour obtenir le salut. Leurs ordonnances énoncées, l’éducation dans la connaissance du Dieu vrai et de son service, et de nombreuses faveurs montrées aux enfants d’Abraham, étaient tous des moyens de grâce, et ont sans aucun doute été utiles à la conversion de beaucoup. Et en particulier ils ont reçu les Écritures. Le plaisir de la parole de Dieu, et de ses ordonnances est le plus grand bonheur d’un peuple. Mais les promesses de Dieu sont faites seulement aux croyants ; c’est pourquoi l’incrédulité de quelques-uns, ou de beaucoup de professeurs ne peut pas rendre cette fidélité sans effet. Dieu accomplira ses promesses à son peuple, et accomplira sa vengeance sur les non-croyants. En jugeant le monde, Dieu doit pour toujours faire cesser les doutes et les réflexions sur sa justice. La méchanceté et l’incrédulité obstinée des Juifs prouvent que l’homme a besoin de la justice de Dieu par la foi, et aussi de sa justice dans le châtiment du péché. Faisons le mal, si du bien peut en sortir est-ce que l’on trouve assez fréquemment dans le cœur ou dans la bouche des pécheurs ; car quelques-uns justifient ainsi leur mauvaise conduite. Le croyant sait que le devoir lui appartient et que les événements sont à Dieu ; et qu’il ne doit pas se commettre dans le péché, ou proférer de mensonge, avec l’espoir, ou même l’assurance, que Dieu peut de cette façon se glorifier lui-même. Si certains parlent et agissent ainsi, alors leur condamnation est juste.
9 Que dire donc? Sommes-nous supérieurs aux autres? Pas du tout. En effet, nous avons déjà prouvé que Juifs et non-Juifs sont tous sous la domination du péché, 10 comme cela est écrit: Il n'y a pas de juste, pas même un seul; 11 aucun n'est intelligent, aucun ne cherche Dieu; 12 tous se sont détournés, ensemble ils se sont pervertis; il n'y en a aucun qui fasse le bien, pas même un seul; 13 leur gosier est une tombe ouverte, ils se servent de leur langue pour tromper. Ils ont sur les lèvres un venin de vipère; 14 leur bouche est pleine de malédiction et d'amertume. 15 Leurs pieds courent pour verser le sang, 16 la destruction et le malheur marquent leur passage, 17 ils ne connaissent pas le chemin de la paix. 18 Il n’y a aucune crainte de Dieu devant leurs yeux.
9-18 Il est montré ici encore que toute l’espèce humaine est sous la culpabilité du péché, comme un fardeau ; et sous le gouvernement et l’autorité du péché, comme lui étant asservi, pour agir dans la méchanceté. Ceci est clairement exposé par plusieurs passages de l’Écriture de l’Ancien Testament, qui décrivent l’état corrompu et dépravé de tous les hommes, jusqu’à ce que la grâce les retienne ou les change. Ces textes décrivent aussi des multitudes qui se disent chrétiennes. Leurs principes et leur conduite prouvent qu’il n’y a pas la crainte de Dieu devant leurs yeux. Et là où il n’y a pas la crainte de Dieu, il n’y a aucun bien à rechercher.
19 Or nous savons que tout ce que dit la loi, c'est à ceux qui vivent sous la loi qu'elle le dit, afin que toute bouche soit fermée et que le monde entier soit reconnu coupable devant Dieu. 20 En effet, personne ne sera considéré comme juste devant lui sur la base des œuvres de la loi, puisque c'est par l’intermédiaire de la loi que vient la connaissance du péché.
19,20 Il est vain de vouloir rechercher la justification par les œuvres de la loi. Tous doivent plaider coupable. Cette culpabilité devant Dieu est un mot terrible ; mais nul homme ne peut être justifié par une loi qui le condamne parce qu’elle est rompue par lui. La corruption dans notre nature, arrêtera pour toujours la justification par nos propres œuvres.
21 Mais maintenant, la justice de Dieu dont témoignent la loi et les prophètes a été manifestée indépendamment de la loi: 22 c'est la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n'y a pas de différence: 23 tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, 24 et ils sont gratuitement déclarés justes par sa grâce, par le moyen de la libération qui se trouve en Jésus-Christ. 25 C'est lui que Dieu a destiné à être par son sang une victime expiatoire pour ceux qui croiraient. Il démontre ainsi sa justice, puisqu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, à l’époque de sa patience. 26 Il la démontre dans le temps présent de manière à être juste tout en déclarant juste celui qui a la foi en Jésus.
21-26 Faut-il que l’homme coupable reste sous la colère ? Est-ce que la blessure est pour toujours incurable ? Non ; béni soit Dieu, il y a un autre chemin qui a été ouvert pour nous. C’est la justice de Dieu ; la justice de son décret, qu’il donne, et qu’il accepte. C’est par cette foi qui a Jésus-Christ pour son objet ; un Sauveur oint, ce que signifie Jésus-Christ. La foi qui justifie admet Christ comme Sauveur, dans toutes ses trois fonctions: comme Prophète, Sacrificateur, et Roi ; ceci par la confiance en lui, en l’acceptant, et en s’attachant à lui: en tout cela les Juifs et les païens sont les bienvenus d’une façon égale à Dieu à travers Christ. Il n’y a pas de différence, sa justice est sur tous ceux qui croient ; elle leur est non seulement offerte, mais elle est posée sur eux comme une couronne, comme une robe. C’est une grâce gratuite, une simple miséricorde ; il n’y a rien en nous pour mériter cette faveur. Cela vient librement à nous, mais Christ l’a acheté, et en a payé le prix. Et la foi a une considération spéciale envers le sang de Christ, car c’est ce sang qui a fait l’expiation. Dieu, dans tout ceci, déclare sa justice. Il est clair qu’il déteste le péché, puisque rien moins que le sang de Christ ne pouvait le satisfaire. Et il ne serait pas conforme à sa justice de vouloir réclamer la dette, quand le Garant l’a payé, et qu’il a accepté ce paiement en toute satisfaction.
27 Où est donc la raison de se montrer fier? Elle a été exclue. Par quelle loi? Par celle des œuvres? Non, par la loi de la foi. 28 En effet, nous estimons que l'homme est déclaré juste par la foi, indépendamment des œuvres de la loi. 29 Ou bien Dieu est-il seulement le Dieu des Juifs? N'est-il pas aussi celui des non-Juifs? Oui, il est aussi le Dieu des non-Juifs, 30 puisqu'il y a un seul Dieu, qui déclarera les circoncis justes sur la base de la foi et qui déclarera aussi les incirconcis justes au moyen de la foi.
31 Cela signifie-t-il donc que, par l’intermédiaire de la foi, nous annulions la loi? Certainement pas! Au contraire, nous confirmons la loi.
27-31 Dieu fera que le grand travail de la justification et du salut des pécheurs soit opéré depuis le premier jusqu’au dernier, d’une façon telle que sera supprimée toute vantardise. Maintenant, si nous étions sauvés par nos propres œuvres, la gloriole ne pourrait pas être exclue. En fait, le chemin de la justification par la foi supprime à jamais la vantardise. Mais cependant les croyants ne sont pas laissés sans loi ; la foi est une loi, c’est une grâce qui agit, en quelque lieu que ce soit elle est dans la vérité. Par la foi, et non par un simple acte d’obéissance, ou une bonne œuvre, mais en créant une relation entre Christ et le pécheur, le croyant est rendu apte à être pardonné et justifié par les soins du Sauveur, et l’incrédule qui ne lui est pas uni ainsi doit rester sous la condamnation. La loi est encore utilisée pour nous convaincre de ce qui est passé, et pour nous diriger pour le futur. Bien que nous ne puissions être sauvés par la loi comme par une alliance, cependant nous la possédons et nous soumettons à elle, comme une règle dans la main du Médiateur.