Livres de la Bible



Ruth 3

Introduction de Matthew Henry

* Les directives que Naomi donna à Ruth (1-5). Boaz reconnaît qu’il a le droit de rachat sur Ruth (6-13). Le retour de Ruth auprès de sa belle-mère (14-18).


Mariage de Ruth et Boaz

1 Sa belle-mère Naomi lui dit: «Ma fille, je voudrais assurer ton repos afin que tu sois heureuse. 2 Eh bien! Boaz, l’homme dont tu as accompagné les servantes, n'est-il pas notre parent? Or, il doit procéder cette nuit au tri de l’orge qui est dans l'aire de battage. 3 Lave-toi et parfume-toi, puis remets tes habits et descends à l'aire. Tu ne te feras pas connaître à lui jusqu'à ce qu'il ait fini de manger et de boire. 4 Quand il ira se coucher, observe l'endroit où il se couche. Ensuite va découvrir ses pieds et te coucher. Il te dira lui-même ce que tu as à faire.» 5 Ruth lui répondit: «Je ferai tout ce que tu as dit.»

1-5 Le mariage devrait être source de paix et de quiétude, comme cela devrait être le cas pour chaque institution ici-bas ; cette union devrait consolider les affections et affermir les liens entre les conjoints, tout au long de la vie. En conséquence, cet engagement devrait être pris avec le plus grand sérieux, il devrait être soumis à la prière, pour discerner l’orientation à prendre, le tout pour la gloire de Dieu, en considération de Ses préceptes. Les parents devraient soigneusement conseiller leurs enfants au sujet de cette importante décision, afin que tout puisse concourir à leur bien.

Rappelons-nous bien ce principe : ce qui peut nous convenir au mieux est ce qui procure le meilleur état de notre âme ! La démarche que suggéra Naomi à Ruth peut nous paraître quelque peu étrange : elle était en fait basée sur les usages et les lois pratiqués en Israël à cette époque. S’il y avait eu la moindre trace d’hypocrisie dans cet acte, Naomi ne l’aurait pas suggéré.

Cette directive donnée par cette dernière, qui n’était en fait qu’une prosélyte au Judaïsme, était tout à fait convenable, aux yeux de Boaz. Il était normal, pour les veuves de cette époque, de donner cette directive aux jeunes, Deutéronome 25:5-10.

Mais nous n’avons pas de trace dans la Parole, d’une telle procédure relatée dans d’autres époques ; elle ne s’applique pas de nos jours.

S’il y avait eu une quelconque méchanceté inhérente à cette démarche, Ruth par ses qualités de vertu et de raison, ne l’aurait pas entreprise.

6 Elle descendit à l'aire de battage et fit tout ce qu'avait ordonné sa belle-mère. 7 Boaz mangea et but, et son cœur était joyeux. Il alla se coucher au bout du tas de gerbes. Ruth vint alors tout doucement, découvrit ses pieds et se coucha. 8 Au milieu de la nuit, Boaz eut un frisson; il se pencha et vit une femme couchée à ses pieds. 9 Il dit: «Qui es-tu?» Elle répondit: «Je suis Ruth, ta servante. Etends le pan de ton manteau sur ta servante, car tu as droit de rachat.» 10 Il dit: «Sois bénie de l'Eternel, ma fille! Ce dernier trait témoigne encore plus en ta faveur que le premier, car tu n'as pas recherché des jeunes gens, pauvres ou riches. 11 Maintenant, ma fille, n’aie pas peur! Je ferai pour toi tout ce que tu diras, car tout le monde chez nous sait que tu es une femme de valeur. 12 Il est bien vrai que j'ai droit de rachat, mais il existe un autre parent, plus proche que moi, qui a ce droit. 13 Passe la nuit ici. Demain, s'il veut exercer envers toi son droit de rachat, c’est bien, qu'il le fasse; mais s'il ne lui plaît pas de l'exercer envers toi, je le ferai, moi, l'Eternel est vivant! Reste couchée jusqu'au matin.»

6-13 Ce qui pourrait paraître incorrect, voire déplacé, à certaines époques ou dans certains pays, peut être tout à fait normal en d’autres temps ou pour des nations différentes. Étant juge en Israël, Boaz se devait de conseiller à Ruth ce qu’elle devait faire : il possédait le droit de rachat, et connaissait les différentes procédures relatives au mariage, en vigueur en Israël. La conduite de Boaz est digne de tout éloge. Il n’a pas essayé de tirer quelque avantage de Ruth ; il ne l’a pas dédaignée, en tant que pauvre ou étrangère destituée, ni soupçonnée de mauvaises intentions. Il l’a considérée en tant que femme vertueuse, il lui a même fait une promesse au sujet de son rachat, et l’a renvoyée dès le lendemain matin, avec un présent pour sa belle-mère. Sa promesse était conditionnelle : bien qu’étant de la même parenté que Ruth, il ne disposait pas toutefois de la priorité absolue sur son rachat.

14 Elle resta couchée à ses pieds jusqu'au matin et se leva avant qu'on puisse se reconnaître l'un l'autre. Boaz dit: «Qu'on ne sache pas que cette femme est entrée dans l'aire de battage.» 15 Et il ajouta: «Donne le manteau qui est sur toi, tiens-le.» Elle le tint et il compta 6 mesures d'orge qu'il chargea sur elle. Puis il entra dans la ville.

16 Ruth revint chez sa belle-mère et Naomi dit: «Est-ce toi, ma fille?» Ruth lui raconta tout ce que cet homme avait fait pour elle. 17 Elle dit: «Il m'a donné ces 6 mesures d'orge en disant: ‘Tu ne retourneras pas les mains vides vers ta belle-mère.’» 18 Naomi dit: «Ma fille, reste tranquille jusqu'à ce que tu saches comment finira l’affaire, car cet homme ne se donnera pas de repos avant de l’avoir réglée aujourd'hui.»

14-18 Ruth a fait tout ce qui était en son pouvoir pour approcher Boaz, elle devait maintenant attendre patiemment le cours des événements. Boaz, ayant commencé de s’enquérir au sujet de Ruth, voulait maintenant veiller au bon déroulement de la suite des faits, la concernant. De nombreuses raisons motivent les véritables croyants à se confier en Dieu : ce Dernier a en effet promis de prendre soin de Ses enfants. Notre force réside dans le calme et la tranquillité, Esaïe 30:7.

Ce récit nous encourage à nous placer, « par la foi », aux pieds du Seigneur : Il est notre « Parent » le plus proche, Il a pris sur Lui notre nature pécheresse. Il a le « droit de rachat » sur notre personne. Sachons recevoir Ses directives : « Seigneur que veux-tu que je fasse » ? Actes 9:6. Il ne nous rejettera jamais si nous Lui posons ce genre de question.

Désirons ardemment le même « Appui céleste » pour nos enfants ou nos amis, afin que le Seigneur puisse exercer Sa bonté envers eux !


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
Literature icon icon by Icons8