* Le peuple pousse Aaron à faire un veau d’or (1-6). Le mécontentement de Dieu, l’intercession de Moïse (7-14). Moïse détruit les tables de la loi, Il démolit le veau d’or (15-20). Le repentir d’Aaron, les idolâtres sont tués (21-29). Moïse prie pour le peuple (30-35).
1 Le peuple voyait que Moïse tardait à descendre de la montagne. Alors il se rassembla autour d'Aaron et lui dit: «Allons! *Fais-nous des dieux qui marchent devant nous, car ce Moïse, l’homme qui nous a fait sortir d'Egypte, nous ignorons ce qu'il est devenu. » 2 Aaron leur dit: «Retirez les anneaux d'or qui pendent aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles et apportez-les-moi.» 3 Chacun retira les anneaux d'or qui pendaient à ses oreilles et ils les apportèrent à Aaron. 4 Il les reçut de leurs mains, jeta l'or dans un moule et fit un veau en métal fondu. Ils dirent alors: *«Israël, voici tes dieux qui t’ont fait sortir d'Egypte.» 5 Lorsque Aaron vit cela, il construisit un autel devant lui et s'écria: «Demain, il y aura une fête en l'honneur de l'Eternel!» 6 Le lendemain, ils se levèrent de bon matin et offrirent des holocaustes et des sacrifices de communion. *Le peuple s'assit pour manger et pour boire; puis ils se levèrent pour s’amuser.
1-6 Tandis que Moïse était sur la montagne pour recevoir la loi divine, le peuple, dans le tumulte, s’adressa à Aaron. Les Israélites avaient l’esprit complètement égaré, se lassant de ne pas revoir Moïse revenir. L’impatience est le résultat de tentations diverses. Malgré la longueur de cette attente, le peuple devait patienter, afin que l’Éternel ait terminé de donner Ses instructions au patriarche. Cette impatience conduisit les Hébreux à créer une idole à partir de leurs anneaux d’or : quelle honte mesquine, au regard de leur devoir d’adoration du véritable Dieu ! Ils ne percevaient pas les conséquences d’un tel acte d’idolâtrie ; de notre côté, rechignons-nous à nous plier aux impératifs de la piété ?
Aaron moula un veau, s’efforçant de lui donner une finition soignée. Le peuple offrit des sacrifices à cette idole. Dressant ainsi une image devant eux, les Israélites changèrent la Vérité divine, en un mensonge, leurs sacrifices étant une abomination. N’avaient-ils pas, peu de jours avant, au même endroit, entendu la voix de l’Éternel, leur disant au milieu de la fournaise : « tu ne te feras aucune image taillée » ? N’avaient-ils pas annoncé qu’ils obéiraient à la loi de l’Éternel, qu’ils feraient tout ce que ce dernier avait prescrit, en toute obéissance ? Chapitre 24:7.
Avant même qu’ils aient quitté l’endroit où cette ordonnance de Dieu fut donnée, ils rompirent leur engagement, défiant par là même, toute réprimande divine. Cela montre clairement que la loi n’amène pas à la sainteté et qu’elle ne peut justifier personne ; elle amène à la connaissance du péché mais elle n’en donne pas le remède. Aaron avait été mis à part par Dieu pour exercer le rôle de sacrificateur ; quelle honte pour lui d’avoir construit cet autel pour le veau d’or ! Il ne méritait plus l’honneur de sacrifier sur l’autel de Dieu : il n’était placé maintenant que sous le bon vouloir de la grâce divine. Un tel orgueil et une telle vantardise ne méritaient qu’être anéantis …
7 L'Eternel dit à Moïse: «Vas-y, descends. En effet, ton peuple, celui que tu as fait sortir d'Egypte, s'est corrompu. 8 Ils se sont bien vite écartés de la voie que je leur avais prescrite: ils se sont fait un veau en métal fondu, se sont prosternés devant lui, lui ont offert des sacrifices et ont dit: ‘Israël, voici tes dieux qui t’ont fait sortir d'Egypte.’» 9 L'Eternel dit à Moïse: «Je vois que ce peuple est un peuple réfractaire. 10 Maintenant, laisse-moi faire! Ma colère va s'enflammer contre eux et je vais les faire disparaître, tandis que je ferai de toi une grande nation.»
11 Moïse implora l'Eternel, son Dieu, et dit: «Pourquoi, Eternel, ta colère s'enflammerait-elle contre ton peuple, celui que tu as fait sortir d'Egypte avec une grande puissance et avec force? 12 Pourquoi les Egyptiens diraient-ils: ‘C'est pour leur malheur qu'il les a fait sortir de notre pays, c'est pour les tuer dans les montagnes et les exterminer de la surface de la terre’? Renonce à ton ardente colère et reviens sur ta décision de faire du mal à ton peuple! 13 Souviens-toi d'Abraham, d'Isaac et d'Israël , tes serviteurs! Tu leur as dit en jurant par toi-même: *‘Je rendrai votre descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel, je donnerai à vos descendants tout le pays dont j'ai parlé et ils le posséderont pour toujours.’ » 14 L'Eternel renonça alors au mal qu'il avait déclaré vouloir faire à son peuple.
7-14 L’Éternel annonce à Moïse que les Israélites se sont corrompus. Le péché est la corruption du pécheur, elle découle automatiquement de l’état de ce dernier : tout homme est tenté, lorsqu’il est attiré par sa propre convoitise.
Le peuple s’est détourné du droit chemin. C’est le péché qui marque le début de la déviation du devoir. Les Israélites oublièrent rapidement tout ce que Dieu avait fait auparavant pour eux. Dieu vit ce qu’ils ne pouvaient discerner : leur méchanceté masquait l’état réel de leur cœur.
Nous sommes incapables de voir le millième du mal que Dieu perçoit chaque jour. Dans Sa Justice, Celui-ci exprime grandement Son mécontentement, quand Il voit à quel point les hommes sont démunis de toute défense, quand ils n’ont personne pour plaider en leur faveur, auprès de Celui qui a résolu d’exprimer Sa sévérité envers eux.
À part la prière de Moïse, rien ne pouvait sauver le peuple de la ruine ; le patriarche était en quelque sorte, une image de Christ, qui par Sa seule médiation, a pu réconcilier le monde avec Dieu. Moïse mentionna la gloire de Dieu, Sa grande Puissance et Sa main forte. Rendre gloire à Dieu doit être le premier objet de nos prières ; cela a été également le sujet de la prière de notre Seigneur ici-bas. Les promesses divines doivent être également mentionnées quand nous prions ; car ce qu’Il a promis, Il le fera.
Remarquez à quel point la prière est puissante : en réponse à celle de Moïse, Dieu rétorque qu’Il a l’intention de ménager le peuple, de la destruction qu’Il avait préméditée à son égard ; ce changement d’intention s’appelle « se repentir du mal projeté ».
15 Moïse repartit et descendit de la montagne, les deux tables du témoignage dans la main. Les tables étaient écrites des deux côtés, elles étaient écrites de chaque côté. 16 Elles étaient l’œuvre de Dieu et l'écriture était celle de Dieu, gravée sur les tables. 17 Josué entendit le bruit que faisait le peuple en poussant des cris et il dit à Moïse: «Il y a un cri de guerre dans le camp.» 18 Moïse répondit: «Ce n'est ni un cri de vainqueurs, ni un cri de vaincus. Ce que j'entends, ce sont des gens qui chantent.» 19 En s’approchant du camp, il vit le veau et les danses. La colère de Moïse s'enflamma. Il jeta les tables qu’il tenait et les brisa au pied de la montagne. 20 Il prit le veau qu'ils avaient fait et le brûla au feu; il le réduisit en poudre, versa cette poudre à la surface de l'eau et la fit boire aux Israélites.
15-20 Quel changement pour Moïse, qui était en communion avec Dieu, lorsqu’il descendit de la montagne, et qui entra en contact avec le monde, alors sous l’emprise du péché !
Quand nous portons notre regard vers Dieu, nous ne voyons que « pureté » et « merveille » ; si nous regardons le monde, nous sommes en face du péché et de la provocation. Dans ce monde, les idoles n’ont aucune puissance ; Moïse réduisit le veau d’or en poussière. En mélangeant cette poussière au breuvage du peuple d’Israël, Moïse voulait lui montrer que son cœur s’était fourvoyé dans son cheminement.
21 Moïse dit à Aaron: «Que t'a fait ce peuple pour que tu le rendes coupable d’un si grand péché?» 22 Aaron répondit: «Que la colère de mon seigneur ne s'enflamme pas! Tu sais toi-même que ce peuple est porté au mal. 23 Ils m'ont dit: ‘Fais-nous des dieux qui marchent devant nous, car ce Moïse, l’homme qui nous a fait sortir d'Egypte, nous ignorons ce qu'il est devenu.’ 24 Je leur ai dit: ‘Que ceux qui ont de l'or s'en dépouillent!’ Et ils me l'ont donné. Je l'ai jeté au feu et il en est sorti ce veau.»
25 Moïse vit que le peuple était en plein désordre et qu'Aaron l'avait laissé dans ce désordre, exposé au déshonneur parmi ses ennemis. 26 Moïse se plaça à l’entrée du camp et dit: «Qui est pour l’Eternel? Qu’il vienne vers moi!» Tous les Lévites se rassemblèrent à ses côtés. 27 Il leur annonça: «Voici ce que dit l'Eternel, le Dieu d'Israël: Que chacun de vous mette son épée au côté. Traversez et parcourez le camp d'une entrée à l'autre et que chacun tue son frère, son prochain, son voisin.» 28 Les Lévites firent ce qu'ordonnait Moïse et 3000 hommes environ parmi le peuple moururent ce jour-là. 29 Moïse dit: «Vous avez aujourd'hui été établis dans vos fonctions au service de l'Eternel, et ce au prix même de votre fils et de votre frère, si bien qu'il vous accorde aujourd'hui une bénédiction.»
21-29 Jamais un homme sage n’a répondu comme Aaron, de manière si frivole et désinvolte. Soyons vigilants à ne pas nous laisser entraîner, soit par les hommes, soit par les évènements, dans les voies du péché ; les individus ne peuvent que tenter à nous diriger vers cette voie, ils ne peuvent pas nous y forcer. L’arrivée de Moïse dans le camp, fit changer l’atmosphère : là où l’on dansait, maintenant on tremblait. Les Hébreux avaient honte de leur péché. La manière qu’utilisa Moïse pour étayer ses reproches, consista à ne pas contrecarrer ou à maquiller le péché, mais à le punir directement. Les Lévites furent là, pour tuer les meneurs de cette rébellion ; seuls ceux qui manifestèrent ouvertement leur état inique furent tués.
Ceux qui persistent à marcher dans le péché courent à leur ruine : les Hébreux, qui le matin criaient et dansaient, sont morts avant le soir même. De tels changements radicaux arrivent parfois par les jugements de l’Éternel : ils fondent sur les pécheurs qui se croient en toute sécurité et sérénité.
30 Le lendemain, Moïse dit au peuple: «Vous avez commis un grand péché. Je vais maintenant monter vers l'Eternel. Peut-être obtiendrai-je le pardon de votre péché.» 31 Moïse retourna vers l'Eternel et dit: «Ah! Ce peuple a commis un grand péché. Ils se sont fait des dieux en or. 32 Pardonne maintenant leur péché! Sinon, efface-moi de ton livre que tu as écrit.» 33 L'Eternel dit à Moïse: «C'est celui qui a péché contre moi que j'effacerai de mon livre. 34 Va donc, conduis le peuple à l’endroit que je t'ai indiqué. Mon ange marchera devant toi, mais le jour où j’interviendrai, je les punirai de leur péché.»
35 L'Eternel frappa le peuple parce qu'il avait fait le veau, celui qu’avait fabriqué Aaron.
30-35 Moïse considérait que le péché du peuple était relativement grave. Un des devoirs des serviteurs de Dieu est de montrer aux hommes la gravité de leurs péchés. Le prix à payer, nécessaire au pardon, révèle le grand mal commis par les Israélites. Moïse demanda à Dieu d’accorder Sa miséricorde ; le patriarche n’a pas cherché d’excuses, il a directement voulu expier cette faute. Nous ne pensons pas que Moïse signifiait par là, qu’il avait l’intention de mourir pour le peuple. Nous devons aimer notre prochain comme nous-mêmes, mais pas plus que nous ! Moïse était animé du même esprit que Christ : il voulait abandonner sa vie, dans la douleur, pour préserver celle du peuple.
Le patriarche ne pouvait pas détourner entièrement la colère divine ; cela montre bien que la loi de Moïse n’était pas totalement capable de réconcilier les hommes avec Dieu, en vue d’établir une paix parfaite avec le Créateur. C’est en Christ seulement que Dieu peut pardonner les péchés de manière absolue, en les oubliant complètement. Par ce récit, nous voyons que le cœur charnel et hautain ne peut concilier les saints préceptes, les humbles vérités et l’adoration spirituelle de Dieu. Mais quand se trouvent réunis, l’Éternel et un serviteur de Dieu et que ce dernier adopte un esprit d’adoration, l’âme remplie de la Doctrine et du bénéfice du sacrifice de Jésus, ce serviteur aura toujours la possibilité de louer son Créateur avec ferveur. L’Évangile, lui-même, est parfois « perverti » pour être accommodé aux goûts du monde.
Quelle merveilleuse chose de savoir que nous avons un grand Prophète, puissant et miséricordieux, comme l’était en son temps Moïse, qui a tout accompli pour sauver nos âmes et qui intercède en notre faveur !
Réjouissons-nous dans Sa Grâce !