* Élihu accuse Job, ce dernier trouvant que Dieu est injuste (1-9). Dieu ne peut être injuste (10-15). La Puissance et la Providence divines (16-30). Élihu réprimande Job (31-37).
1 Elihu reprit: 2 «Sages, écoutez mes propos! Vous qui êtes des connaisseurs, prêtez l'oreille à ce que je vais dire! 3 En effet, l'oreille jauge les propos tout comme le palais goûte les aliments. 4 Choisissons pour nous ce qui est juste, sachons reconnaître entre nous ce qui est bon!
5 »Job dit en effet: ‘Je suis juste et Dieu me refuse justice. 6 Alors que j'ai raison, je passe pour un menteur. Ma blessure est incurable alors que je n’ai pas commis de transgression.’
7 »Y a-t-il un homme tel que Job, qui boive l’insolence comme l'eau, 8 qui marche en compagnie de ceux qui commettent l’injustice, qui fasse route avec les hommes méchants? 9 En effet, il a dit: ‘L'homme ne gagne rien à mettre son plaisir en Dieu.’
1-9 Élihu appelle les amis de job pour qu’ils puissent entendre le message qu’il adresse au patriarche. Le plus convaincu des chrétiens, celui dont l’âme est spirituellement éclairée, dont le cœur est sanctifié par l’Esprit de Dieu et qui se nourrit de la Parole, peut témoigner à quel point toutes ces choses affermissent la véritable piété, davantage que l’observation et le suivi des pensées personnelles. Le discours de Job montrait que ce dernier tentait de s’auto justifier.
Celui qui proclame : « j’ai lavé mes mains en vain » n’offense pas seulement les enfants de Dieu, Psaumes 73:13-15, il abonde dans le sens de ses ennemis et tient le même langage qu’eux.
10 »Ecoutez-moi donc, hommes de bon sens! Dieu n’a rien à voir avec la méchanceté, le Tout-Puissant n’a rien à voir avec l’injustice. 11 Il paie à l'homme le salaire de ses actes, il traite chacun en fonction de sa conduite. 12 En vérité, Dieu ne commet pas le mal, le Tout-Puissant ne fausse pas le droit.
13 »Qui l'a chargé de gouverner la terre? Qui a confié le monde entier à ses soins? 14 S'il ne pensait qu'à lui-même, s'il reprenait son esprit et son souffle, 15 toute créature expirerait d’un seul coup et l'homme retournerait à la poussière.
10-15 Dans ce texte, Élihu révèle à Job la pensée divine : Dieu lui a montré que le but de son discours n’était pas de blesser le patriarche, mais plutôt de lui prodiguer un bénéfice spirituel. En effet, la finalité de ces épreuves n’était pas l’affliction. Si les discours précédents d’Élihu n’ont pas satisfait totalement Job, ce dernier aurait dû être néanmoins réduit au silence. Dieu n’est pas un dieu de méchanceté, le Tout Puissant ne peut commettre le mal. Si aujourd’hui, les services ne sont pas toujours rétribués et les péchés restent impunis, il viendra un jour où Dieu rendra à chacun, selon ses œuvres. De plus, bien que la condamnation finale du croyant soit acquittée par le sang du Sauveur, le prix de ce rachat est bien supérieur à toutes les afflictions qui pourraient frapper les hommes ici-bas ; ainsi, tout ce que Dieu fait est bien, et ce, malgré l’épreuve qu’Il peut envoyer !
16 »Si tu as de l'intelligence, écoute ceci, prête l'oreille au son de mes paroles! 17 Celui qui déteste le droit pourrait-il vraiment régner? Condamnerais-tu le juste, le puissant? 18 Dit-on aux rois: ‘Vous êtes des vauriens’ et aux princes: ‘Vous êtes des crapules’? 19 Lui, il ne favorise pas les chefs et ne privilégie pas le riche face au pauvre, parce que tous sont l'œuvre de ses mains. 20 En un instant, ils meurent. Au milieu de la nuit, un peuple est ébranlé et disparaît, le tyran est écarté sans aucune intervention humaine.
21 »En effet, Dieu est attentif à la conduite de l’homme, il voit tous ses pas. 22 Il n'y a ni ténèbres ni ombre de la mort assez obscures pour cacher ceux qui commettent l’injustice. 23 Dieu n'a pas besoin d'observer longtemps un homme pour le faire entrer en jugement avec lui. 24 Il brise les grands sans avoir à faire d’enquête et il les remplace par d’autres, 25 car il connaît leur manière d’agir. En une nuit il les renverse et ils sont écrasés, 26 il les frappe comme des criminels, en public. 27 C’est parce qu’ils se sont détournés de lui, parce qu’ils n’ont pas prêté attention à toutes ses voies. 28 Ils ont fait monter vers lui le cri du faible, or il entend le cri des plus humbles.
29 »S'il choisit la tranquillité, qui prononcera une condamnation? S'il cache son visage, qui pourra le voir? Il domine sur les nations aussi bien que sur les individus 30 pour empêcher l'homme impie de régner et d’être un piège pour le peuple.
16-30 Élihu s’adresse directement à Job : Dieu serait-Il comme certains grands de ce monde, haïssant la droiture, incapables de diriger et étant de véritables fléaux pour l’humanité ? Élihu a l’audacieuse présomption de juger les actes divins, tout comme Job l’avait fait auparavant, lors de son épreuve. Élihu propose à Job diverses réflexions, afin d’amener ce dernier a une meilleure opinion de Dieu et dans un but final de soumission.
Job a souvent souhaité plaider sa cause devant Dieu. Élihu demande : « à quoi bon contester avec Dieu » ? Tout ce qu’Il fait n’est que perfection. Où peuvent mener les inquiétudes, quand on a l’âme en paix, sous les ailes du Seigneur ? Les réjouissances aveugles de ce monde ne peuvent, en fait, masquer la désapprobation divine sur la conduite de certains ici-bas.
31 En effet, a-t-il déjà dit à Dieu: ‘J'ai supporté les conséquences de ma faute, je cesserai de faire le mal. 32 Montre-moi toi-même ce que je ne vois pas encore: si j'ai commis des injustices, je n'en commettrai plus’?
33 »Est-ce d'après toi que Dieu rendra justice, alors que tu fais preuve de mépris? C’est à toi de choisir, pas à moi. Ce que tu sais, dis-le donc! 34 Les hommes de bon sens ainsi que les sages qui m'écoutent me diront: 35 ‘Job parle sans rien savoir et ses paroles manquent de discernement. 36 Que Job soit donc mis à l’épreuve jusqu’au bout, puisqu'il répond comme le feraient des hommes adonnés au mal! 37 En effet, il ajoute la révolte à son péché; il sème le doute au milieu de nous et il multiplie ses paroles contre Dieu.’»
31-37 Quand nous condamnons le mal, nous devons automatiquement mentionner le bien. Les amis de Job auraient pu considérer ce dernier comme vraiment mauvais. Élihu lui a simplement reproché d’avoir parlé un peu trop rapidement. Quand nous faisons des reproches, sachons ne pas rendre les faits pires qu’ils ne sont ! Élihu invite Job à s’humilier devant Dieu, à cause de ses péchés, il l’invite aussi à accepter une éventuelle punition. Il incite le patriarche à demander que Dieu lui révèle ses péchés. Un homme sage doit savoir reconnaître en lui ses mauvais côtés ; en particulier, lors de l’épreuve, il doit discerner l’opinion que Dieu a à son égard.
Il ne suffit pas de regretter ses péchés, il faut de plus chercher à ne plus les pratiquer. Si nous sommes des enfants de Dieu qui aiment leur Père, nous aimerons parler avec Lui et lui confier tout notre cœur. Élihu raisonne Job, en l’invitant à ne pas se rebeller, suite à son affliction. Nous sommes souvent enclins à penser que chaque événement qui nous touche doit être une juste rétribution de notre conduite ; il n’est pas raisonnable, en fait, de penser ainsi. Élihu a demandé s’il n’y avait pas de folie et de péché dans les propos de Job. Dieu est la Droiture même, dans tous Ses actes, Psaumes 145:17. Le croyant peut dire : mon Sauveur et mon Seigneur, dans Sa sagesse et Son amour, régit tout ce qui me concerne. J’ai l’assurance qu’Il est la Sagesse même ; qu’Il soit glorifié !