* Les villes des Lévites (1-8). Les villes de refuge, les lois relatives au meurtre (9-34).
1 L'Eternel dit à Moïse dans les plaines de Moab, près du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho: 2 «Ordonne aux Israélites d'accorder aux Lévites, sur l'héritage qu'eux-mêmes posséderont, des villes où ils puissent habiter. Vous leur donnerez aussi un territoire autour de ces villes. 3 Ils auront les villes pour y habiter et leurs environs seront pour leur bétail, pour leurs biens et pour tous leurs animaux. 4 Les environs des villes que vous donnerez aux Lévites s’étendront sur 500 mètres à partir du mur de la ville et tout autour. 5 A l’extérieur de la ville, vous mesurerez 1000 mètres pour le côté est, 1000 mètres pour le côté sud, 1000 mètres pour le côté ouest et 1000 mètres pour le côté nord. La ville sera au milieu de ce carré. Cela formera leur territoire autour des villes.
6 »Parmi les villes que vous donnerez aux Lévites, il y aura 6 villes de refuge, où l’auteur d’un homicide pourra s'enfuir, et 42 autres villes. 7 Total des villes que vous donnerez aux Lévites: 48 villes, avec leurs environs. 8 Les villes que vous donnerez étant prises sur les propriétés des Israélites, ceux qui en ont le plus en donneront plus et ceux qui en ont moins en donneront moins; chacun donnera une partie de ses villes aux Lévites proportionnellement à l'héritage qu'il possédera.»
1-8 Les villes des sacrificateurs et des Lévites ne leur furent pas données uniquement pour qu’ils y demeurent, mais aussi pour qu’ils pratiquent l’enseignement religieux dans les différentes parties du pays. Bien que le service du tabernacle ou du temple se trouvât en un lieu bien précis, la prédication de la Parole de Dieu, la prière et l’adoration divine se pratiquaient en divers endroits. Les villes mentionnées dans ce texte devaient être données, à ce titre, par chaque tribu d’Israël. Chacune de ces cités représentait ainsi une marque de reconnaissance à l’Éternel. Chaque tribu bénéficiait de la présence des Lévites, afin que ces derniers puissent y dispenser l’enseignement religieux ; aucune partie du pays de Canaan n’était ainsi laissée dans les « ténèbres spirituelles ».
L’Évangile stipule que celui qui est enseigné dans la Parole, se doit de faire part de tous ses biens à celui qui l’instruit, Galates 6:6. Nous devons libérer les serviteurs de Dieu de tout sujet d’inquiétude, afin qu’ils puissent se consacrer pleinement à leur tâche, où ils se trouvent ; ils pourront alors être efficaces dans tous les cas auxquels ils seront confrontés, par des actes pleins de bonté, afin d’attirer l’attention, des âmes qu’ils côtoient, par ce témoignage.
9 L'Eternel dit à Moïse: 10 «Transmets ces instructions aux Israélites: Lorsque vous aurez passé le Jourdain et que vous serez entrés dans le pays de Canaan, 11 vous vous établirez des villes qui vous servent de villes de refuge. L’auteur d’un homicide, celui qui aura tué quelqu’un involontairement, pourra s'y enfuir. 12 Ces villes vous serviront de refuge contre le vengeur du sang, afin que l’auteur de l’homicide ne soit pas mis à mort avant d'avoir comparu devant l'assemblée pour être jugé. 13 Parmi les villes que vous donnerez, 6 vous serviront de villes de refuge. 14 Vous donnerez 3 villes de l’autre côté du Jourdain et 3 dans le pays de Canaan. Ce seront des villes de refuge. 15 Ces 6 villes serviront de refuge aux Israélites, à l'étranger et à l’immigré qui se trouve parmi vous. Là pourra s'enfuir tout homme qui aura tué quelqu'un involontairement.
16 »Si un homme frappe son prochain avec un instrument de fer et que mort s’ensuive, c'est un meurtrier. Le meurtrier sera puni de mort. 17 S'il le frappe en tenant à la main une pierre qui puisse provoquer la mort et que mort s’ensuive, c'est un meurtrier. Le meurtrier sera puni de mort. 18 S'il le frappe en tenant à la main un instrument de bois qui puisse provoquer la mort et que mort s’ensuive, c'est un meurtrier. Le meurtrier sera puni de mort. 19 Le vengeur du sang fera mourir le meurtrier; quand il le rencontrera, il le tuera. 20 Si un homme pousse son prochain par haine envers lui ou jette quelque chose sur lui avec préméditation et que mort s’ensuive, 21 ou bien s'il le frappe de la main par hostilité envers lui et que mort s’ensuive, celui qui a frappé sera puni de mort, c'est un meurtrier. Le vengeur du sang tuera le meurtrier quand il le rencontrera.
22 »Mais supposons qu’un homme pousse son prochain par accident et non par hostilité envers lui, ou bien qu'il jette quelque chose sur lui sans préméditation, 23 ou encore qu'il fasse tomber sur lui sans le voir une pierre qui puisse provoquer la mort, et que mort s’ensuive, alors qu'il n’éprouvait pas de haine contre l’autre et ne cherchait pas à lui faire du mal. 24 Voici les règles d'après lesquelles l'assemblée jugera entre celui qui a tué et le vengeur du sang. 25 L'assemblée délivrera l’auteur de l’homicide de la main du vengeur du sang et le fera retourner dans la ville de refuge où il s'était enfui. Il y restera jusqu'à la mort du grand-prêtre qu'on a consacré par onction avec l'huile sainte. 26 Si l’auteur de l’homicide quitte le territoire de la ville de refuge où il s'est enfui 27 et que le vengeur du sang le rencontre à l’extérieur du territoire de la ville de refuge et le tue, il ne sera pas coupable de meurtre. 28 En effet, l’auteur de l’homicide doit rester dans sa ville de refuge jusqu'à la mort du grand-prêtre. Ce n’est qu’après la mort du grand-prêtre qu’il pourra retourner dans sa propriété.
29 »Voici les prescriptions relatives au droit et valables pour vous au fil des générations, où que vous habitiez.
30 »Si un homme en tue un autre, c’est sur la déposition de plusieurs témoins qu’on le mettra à mort. Un seul témoin ne suffira pas pour faire condamner quelqu’un à mort.
31 »Vous n'accepterez pas de rançon en échange de la vie d'un meurtrier qui mérite la mort: il sera puni de mort. 32 Vous n'accepterez pas de rançon qui lui permette de s'enfuir dans sa ville de refuge et de retourner habiter ailleurs dans le pays après la mort du prêtre. 33 Vous ne souillerez pas le pays où vous serez. En effet, le sang souille le pays. La seule façon pour le pays d’expier le sang qui y sera versé sera de verser le sang du meurtrier. 34 Vous ne rendrez pas impur le pays où vous allez vous installer et au milieu duquel j'habiterai, car je suis l'Eternel, qui habite au milieu des Israélites.»
9-34 Pour montrer ouvertement l’horreur du meurtre et pour permettre de punir avec justice un meurtrier, le parent le plus proche du défunt, sous le titre de « vengeur du sang », pour un cas de mort d’homme, reconnu, pouvait poursuivre le coupable et exécuter sa vengeance. Une distinction était faite, non pas entre un cas de colère soudaine et un acte de préméditation, qui sont tous deux un meurtre, mais entre la frappe intentionnelle d’un homme, avec une arme, en vue de lui donner la mort, et un coup mortel, tout à fait involontaire. Dans ce dernier cas, la ville refuge apportait la protection nécessaire à cet homme. Un meurtre, quelle que soit sa forme, ne fait que ternir un pays. On trouve, hélas, tant de meurtres qui sous l’étiquette de « duels » ou de « têtes mises à prix » … restent néanmoins impunis !
Il y avait pour Israël six villes de refuge ; chacune de ces villes devait pouvoir être atteinte de n’importe quel endroit du pays, en moins d’une journée. Ceux qui avaient tué un homme involontairement pouvaient ainsi s’y réfugier en sécurité, jusqu’à ce qu’un procès équitable soit rendu. Si l’homme en question était disculpé, la ville le protégeait de toute menace du « vengeur du sang » ; il demeurait ainsi dans la ville refuge, jusqu’à la mort du sacrificateur. Cela nous rappelle que la mort du Grand Sacrificateur (Christ) a été le seul moyen par lequel les péchés ont été pardonnés, permettant ainsi aux pécheurs de recouvrer la liberté. Nous ne pouvons pas douter de l’authenticité de ces villes refuges : elles sont mentionnées dans l’Ancien Testament, comme dans le Nouveau.
Le verset de Zacharie 9:12 est une allusion à ces villes refuges : « Retournez à la forteresse, captifs pleins d’espérance » ! L’apôtre Paul, dans un passage souvent interprété comme associé aux villes refuges, Hé 6:18, mentionne la grande consolation que l’on trouve, en se réfugiant dans la solide espérance qui nous est proposée. La grande miséricorde qui anime le salut, au travers de Christ, a été préfigurée, en quelque sorte, par ces villes refuges.
Cela mérite, de notre part, une attention particulière :
1. Ces villes avaient-elles de hautes tours pour qu’elles soient gardées en toute sécurité ? Regardez Christ, élevé à la croix ; n’est-Il pas monté à la droite du Père, afin d’être le Prince et le Sauveur, offrant par la repentance, la rémission des péchés ?
2. Le chemin étroit du salut ressemble-t-il à celui, facile et plat, qui mène à la ville de refuge ? Surveillez bien le type de sentier qui mène au Rédempteur. Est-il semé d’embûches ou, au contraire, ressemble-t-il à celui, large et aisé, qu’empruntent les cœurs mauvais et incrédules ?
3. Des informations indiquaient la direction des villes de refuge. N’est-ce pas le rôle des serviteurs de Dieu, de diriger les pécheurs vers le Seigneur ?
4. La porte des villes de refuge était ouverte jour et nuit. Christ n’a-t-il pas déclaré qu’Il ne rejettera pas celui qui vient à Lui ?
5. La ville de refuge fournissait de l’aide à quiconque entrait dans ses murs. Ceux qui ont atteint le refuge du salut, peuvent vivre par la foi en Celui dont la chair est un véritable repas et le sang un breuvage, Jean 6:55*.
6. La ville de refuge accueillait tous ceux qui se présentaient. L’Évangile ne fait pas non plus d’acception de personne. L’âme qui s’en approche ne connaîtra pas la colère divine : elle vit avec une foi qui se confie simplement dans le salut et la vie éternelle, par l’intermédiaire du Fils de Dieu.
* Référence ajoutée par le traducteur pour faciliter la compréhension du texte.