* Dieu hait le péché (1-11). Les souffrances du psalmiste et sa prière (12-22).
1 Psaume de David, comme mémorial.
2 Eternel, ne me punis pas dans ta colère et ne me corrige pas dans ta fureur, 3 car tes flèches m’ont atteint, et ta main a pesé lourdement sur moi. 4 Il n’y a plus rien d’intact dans mon corps à cause de ta colère, il n’y a plus rien de sain dans mes os à cause de mon péché, 5 car mes fautes s’élèvent au-dessus de ma tête; pareilles à un lourd fardeau, elles sont trop pesantes pour moi. 6 Mes plaies sont infectes et purulentes à cause de ma folie. 7 Je suis courbé, complètement abattu; tout le jour je marche dans la tristesse, 8 car un mal brûle mes reins, et il n’y a plus rien d’intact dans mon corps. 9 Je suis sans force, entièrement brisé; le trouble de mon cœur m’arrache des gémissements.
10 Seigneur, tu connais tous mes désirs, et mes soupirs ne te sont pas cachés. 11 Mon cœur est agité, ma force m’abandonne, même la lumière de mes yeux disparaît.
1-11 Rien ne peut troubler davantage le cœur d’un homme bon que la perception de la colère de Dieu. La manière de garder un cœur paisible est de rester au sein de l’amour divin. Mais un sentiment de culpabilité est trop lourd à supporter ; il devrait conduire les hommes vers le désespoir et la ruine, à moins qu’ils ne soient transformés par le pardon miséricordieux de Dieu. S’il n’y avait pas de péchés dans nos âmes, il n’y aurait ni douleurs ni maladies dans nos corps. La conséquence du péché est un fardeau pour toute la création, il fait naître un réel gémissement. C’est un véritable poids qui écrase les pécheurs eux-mêmes, un fardeau qui les ruine et les mène en enfer. Quand nous sommes conscients de notre condition réelle, alors nous pouvons mesurer la valeur du bon Maître, nous pouvons Le discerner et Lui obéir. Certains restent dans une certaine rancœur car ils tardent à s’approcher de l’Ami miséricordieux. À chaque fois que nous sommes désemparés dans nos corps, nous devrions nous rappeler combien Dieu a été déshonoré dans le sien, par notre faute. Les gémissements que nous pouvons émettre ne sont pas cachés à Ses yeux ; Il sonde les cœurs et connaît toutes nos pensées, par l’Esprit. David, dans ses peines, était une image de Christ lors de son agonie, une image de Christ sur la croix, abandonné dans la souffrance.
12 Mes amis, mes compagnons, reculent devant ma plaie, mes proches se tiennent à l’écart! 13 Ceux qui en veulent à ma vie tendent leurs pièges, ceux qui cherchent mon malheur disent des méchancetés et méditent toute la journée des tromperies.
14 Mais moi, pareil à un sourd, je n’entends pas; je suis comme un muet: je n’ouvre pas la bouche. 15 Je suis pareil à un homme qui n’entend pas et qui n’oppose aucune réplique. 16 Eternel, c’est en toi que j’espère; tu répondras, Seigneur, mon Dieu, 17 car j’ai dit: «Ne permets pas qu’ils se réjouissent à mon sujet, qu’ils s’attaquent à moi quand mon pied trébuche!»
18 Je suis près de tomber, et ma douleur est toujours présente. 19 Oui, je reconnais ma faute, je suis dans la crainte à cause de mon péché. 20 Cependant mes ennemis sont pleins de vie, pleins de force; ceux qui me détestent sans raison sont nombreux. 21 Ils me rendent le mal pour le bien, ils sont mes adversaires parce que je recherche le bien.
22 Ne m’abandonne pas, Eternel, mon Dieu, ne t’éloigne pas de moi! 23 Viens vite à mon secours, Seigneur, mon salut!
12-22 Les méchants haïssent la bonté, même quand ils en tirent bénéfice. Par les souffrances que ses ennemis lui ont occasionnées, David représente une image de Christ. En réalité nos ennemis ne nous font réellement du tort que lorsqu’ils nous éloignent de Dieu et de notre devoir. Les problèmes réels du croyant sont en fait, d’une certaine manière, utiles ; ils lui apprennent à s’attendre à une délivrance de Dieu plutôt qu’à une aide personnelle ou du monde. Moins nous serons affectés par les méchancetés et les injures du monde, plus nous serons sereins et en paix. Les problèmes de David étaient en quelque sorte à la fois un châtiment et la conséquence de ses transgressions, alors que les souffrances de Christ étaient dues à nos péchés et aux nôtres uniquement.
De quel droit un pécheur peut-il céder à l’impatience ou à la colère quand la miséricorde divine peut pardonner ses péchés ? David était très affecté par son péché. Les hommes pieux, en regardant constamment leurs douleurs sont bien près du précipice ; mais en plaçant toujours Dieu devant eux, ils se gardent de toute chute. Si nous sommes vraiment sensibles à l’action néfaste du péché, nous aurons réellement de la patience lors de l’épreuve.
Rien n’est plus terrible pour le cœur d’un croyant que d’avoir l’impression, au moment de l’affliction, d’être loin de Dieu ; en d’autres termes, rien ne peut davantage meurtrir la sensibilité d’un cœur que cette prière « Mon Dieu ! Ne t’éloigne pas de moi ».
Le Seigneur est apte à secourir ceux qui lui manifestent leur entière confiance pour leur salut.