Livres de la Bible



Job 39

Introduction de Matthew Henry

* Dieu interroge Job, au sujet de plusieurs animaux.


1 »Sais-tu quand les bouquetins font leurs petits? Observes-tu les biches quand elles mettent bas? 2 Comptes-tu les mois pendant lesquels elles portent et connais-tu l'époque où elles mettent bas? 3 Elles se courbent, libèrent leurs petits et sont délivrées de leurs douleurs. 4 Leurs petits prennent des forces et grandissent en plein air, puis ils s'éloignent et ne reviennent plus vers elles.

Par ces diverses questions, l’Éternel continue à humilier Job. Dans ce chapitre, on nous parle de plusieurs animaux, dont la nature et la situation révèlent particulièrement la Puissance et la Sagesse divines, avec les nombreuses œuvres accomplies par Dieu.

Tout d’abord, l’âne sauvage : on serait tenté de croire qu’il serait plus utile à travailler et être bon à quelque chose, plutôt que d’errer çà et là. Il est en fait indomptable ; nous voyons ainsi combien nous sommes incompétents pour guider la Providence, ne connaissant qu’imparfaitement les lois qui régissent certains éléments naturels.

Ensuite on nous parle du buffle, une créature pleine de force, majestueuse et fière, étant incapable de supporter le joug ; Dieu défie Job en insistant sur ces diverses caractéristiques.

C’est une grande grâce de voir Dieu donner à quelqu’un la compétence pour un service, tout en lui donnant également un cœur bien disposé ; cela doit être pour nous un sujet de prière, privilège que nous avons par rapport aux animaux. Les dons visibles de l’extérieur ne sont pas toujours les plus enviables. Qui voudrait posséder la voix du rossignol plutôt que la majesté d’une queue de paon ? Disposer de l’œil de l’aigle et de ses ailes capables de planer, ou de l’affection naturelle de la cigogne, plutôt que la beauté des plumes de l’autruche, incapable de voler et d’avoir une quelconque affection naturelle pour ses petits ?

La description du cheval de combat nous aide à comprendre le caractère présomptueux des pécheurs. Tous se précipitent dans une même course, comme le cheval se rue dans la bataille. Quand le cœur d’un homme est pleinement disposé à la pratique du mal, quand il se dirige vers le chemin de la perversion, conduit par la violence de ses appétits et de ses passions, rien ne peut lui faire craindre la colère divine et par là, les conséquences fatales du péché. Les pécheurs se figurent être en sécurité dans leurs iniquités, tout comme l’aigle, dans son nid haut perché, dans les fentes des rochers. Mais le Seigneur annonce : « Je t’en précipiterai », Jér 49:16. Tous ces rappels des forces de la nature devraient nous donner un aperçu réel des richesses de la Sagesse de Celui qui a créé et qui détient toutes choses. Cette recherche de la Sagesse divine, qui est présente partout, a conduit Job à témoigner de sa grande considération envers la Providence de Dieu.

5 »Qui a rendu l'âne sauvage indépendant et l'a libéré de tout lien? 6 J'ai fait de la steppe son domicile, de la terre salée son habitation. 7 Il se moque du grondement des villes, il n'entend pas les cris d’un maître. 8 Il parcourt les montagnes pour trouver sa nourriture, il est à la recherche de tout ce qui est vert.

9 »Le buffle désire-t-il être à ton service? Passe-t-il la nuit près de ta mangeoire? 10 L'attaches-tu avec une corde pour qu'il trace un sillon? Traînera-t-il la herse derrière toi dans les vallées? 11 Pourras-tu t’appuyer sur lui parce que sa force est grande? Lui laisseras-tu ton travail? 12 Peux-tu te fier à lui pour rentrer ta récolte? La rassemblera-t-il dans ton aire de battage?

13 »L'aile des autruches se déploie joyeusement. On dirait l'aile, le plumage de la cigogne. 14 Cependant, l'autruche abandonne ses œufs à la terre et les laisse chauffer sur la poussière. 15 Elle oublie qu’un pied peut les écraser, qu'une bête sauvage peut les piétiner. 16 Elle traite durement ses petits, comme s'ils n'étaient pas à elle. Elle n’est pas inquiète à l’idée d’avoir travaillé pour rien. 17 En effet, Dieu lui a refusé la sagesse, il ne lui a pas attribué l'intelligence. 18 Quand elle se dresse et prend sa course, elle se moque du cheval et de son cavalier.

19 »Est-ce toi qui donnes la puissance au cheval et qui habilles son cou d'une crinière flottante? 20 Le fais-tu bondir comme la sauterelle? Son fier hennissement est source de terreur. 21 Il trépigne dans la vallée et se réjouit de sa force, il s'élance au-devant des armes. 22 Il se moque de la peur, il n'est pas effrayé, il ne recule pas devant l'épée. 23 Sur lui résonnent le carquois, la lance étincelante et le javelot. 24 Bouillonnant d'ardeur, il dévore l’espace. Il ne tient pas en place quand le son de la trompette retentit. 25 Chaque fois que la trompette sonne, il dit: ‘En avant!’ De loin il flaire la bataille, la voix retentissante des chefs et les cris de guerre.

26 »Est-ce grâce à ton intelligence que l'épervier prend son vol et déploie ses ailes en direction du sud? 27 Est-ce sur ton ordre que l'aigle royal prend de la hauteur et place son nid sur les sommets? 28 C'est dans les rochers qu'il réside et passe les nuits, c’est sur une dent de rocher qu’il a sa forteresse. 29 De là il cherche sa proie. Ses yeux l’aperçoivent de loin. 30 Ses petits boivent le sang et *là où sont des cadavres, là il se trouve .»