Livres de la Bible



Psaumes 39

Introduction de Matthew Henry

* David médite sur la fragilité de l’homme (1-6). Il recherche le pardon et la délivrance (7-13).


La fragilité de l’homme

1 Au chef de chœur, à Jeduthun. Psaume de David.

2 Je disais: «Je veillerai sur ma conduite de peur de pécher en paroles; je mettrai un frein à mes lèvres tant que le méchant sera devant moi.» 3 Je suis resté muet, dans le silence, je me suis tu, quoique malheureux, et ma douleur était vive.

4 Mon cœur brûlait au fond de moi, mes pensées étaient comme un feu brûlant, et la parole est venue sur ma langue: 5 «Eternel, fais-moi connaître quand finira ma vie, quel est le nombre de mes jours, afin que je sache combien je suis peu de chose. 6 Voici, tu as donné à mes jours la largeur de la main, et ma vie est comme un rien devant toi.»

1-6 Si une mauvaise pensée tentait de vous assaillir, chassez-la. Observer cette pratique représente une véritable bride qui nous retient ; la constance de cette règle est la main qui tient cette bride. Quand il nous est impossible d’être séparé des impies, rappelons-nous qu’ils observent notre langage pour le tourner, s’ils le peuvent, à notre désavantage. Quelquefois, il est nécessaire de garder le silence, même s’il s’agit de paroles de réconfort ; mais en général, à chaque fois que nous engageons de vains discours, qui peuvent même nous paraître édifiants, nous avons tort.

L’impatience est un péché qui vient du plus profond de nous mêmes, méditons bien cela ; et ce mal, qui nous affecte vraiment, nous brûle littéralement. Chaque homme, lorsqu’il se trouve au point culminant de sa santé et de sa prospérité, peut céder au piège de la vanité et voir sa vie ôtée ; il peut mourir d’un moment à l’autre. C’est une vérité indéniable que nous refusons d’admettre. Nous devrions, de ce fait, prier que Dieu nous avertisse, par l’Esprit Saint, et qu’il remplisse notre cœur de sa grâce afin que nous soyons prêts à Le rejoindre à n’importe quel moment de notre existence.

Oui, même vigoureux, l’homme n’est qu’un souffle. – Pause.

7 Oui, l’homme va et vient comme une ombre: il s’agite, mais c’est pour du vent; il amasse des richesses, et il ignore qui les recevra.

8 Maintenant, Seigneur, que puis-je espérer? C’est en toi qu’est mon espérance. 9 Délivre-moi de toutes mes transgressions! Ne m’expose pas aux insultes du fou! 10 Je reste muet, je n’ouvre pas la bouche, car c’est toi qui agis.

11 Détourne tes coups de moi! Je m’épuise sous les attaques de ta main. 12 Tu corriges l’homme en le punissant de sa faute, tu détruis comme la teigne ce qu’il a de plus cher. Oui, tout homme n’est qu’un souffle. – Pause.

13 Ecoute ma prière, Eternel, et prête l’oreille à mes cris! Ne sois pas insensible à mes larmes, car je suis un étranger chez toi, un résident temporaire, comme tous mes ancêtres. 14 Détourne ton regard de moi et laisse-moi respirer, avant que je m’en aille et que je disparaisse!

7-13 Il n’y a aucune réelle satisfaction à n’être simplement qu’une créature ; la seule chose qui importe, c’est d’être avec le Seigneur et en communion avec Lui ; le monde ne vit que dans la vanité ; que Dieu puisse nous délivrer de céder à cette tentation. Quand la confiance en la créature s’effondre, quel réconfort de savoir que nous avons un Dieu auquel nous pouvons nous adresser et en qui nous pouvons placer toute notre confiance ! Nous pouvons voir un Dieu bon, maître de toutes choses et régissant tous les événements qui nous concernent ; et un homme bon ne peut rien dire contre cela. Il désire le pardon de son péché et l’effacement de sa honte. Nous devons à la fois rester vigilants et prier, face au péché.

Quand nous sommes sous la main correctrice du Seigneur, nous devons tourner notre regard vers Dieu lui-même, qui ne gère toutes choses qu’en vue de notre bien. Nos voies et nos actes nous confrontent à différents problèmes et nous sommes frappés en retour par nos propres pratiques. Quelle bien piètre chose que la beauté ! Et quelle folie d’en être fier, alors qu’en fait, elle sera certainement et même rapidement bien vite flétrie !

Le corps de l’homme est, en quelque sorte, un sarment de l’âme. Le péché s’est infiltré dans ce sarment pour en extraire en premier lieu la beauté, puis la force, et finalement toute substance vitale. Celui qui a observé la progression lente d’une douleur ou celle de la solitude humaine ressentira bien vite la véracité d’une telle comparaison et verra bien que tout n’est que vanité. Les afflictions sont envoyées pour stimuler la prière. Si elles nous affectent réellement, nous pouvons vraiment espérer que Dieu écoutera nos cris. Le croyant, dans sa route vers le ciel, espère ne pas traverser la maladie ou l’épreuve ; il ne restera pas très longtemps dans cette illusion : marchant avec Dieu, par la foi, il va de l’avant sur sa route, n’étant ni dévié de sa course ni brisé par les difficultés qu’il pourrait rencontrer. Quelle bénédiction de ne pas prendre à cœur les choses de ce monde ; tandis que nous nous dirigeons vers la maison du Père, usons des choses d’ici-bas sans toutefois en abuser ! Puissions-nous toujours porter notre regard vers cette cité, créée et construite par Dieu.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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