* Le vrai caractère des ministres de l’Évangile (1-6). Mise en garde de ceux qui méprisent l’apôtre (7-13). Il demande leur estime comme étant leur père spirituel en Christ et expose son inquiétude pour eux (14-21).
1 Ainsi donc, qu'on nous considère comme des serviteurs de Christ et des administrateurs des mystères de Dieu. 2 Du reste, ce qu'on demande des administrateurs, c'est qu’ils soient trouvés fidèles. 3 Pour ma part, il m'importe très peu d'être jugé par vous ou par un tribunal humain. Bien plus, je ne me juge pas non plus moi-même. 4 Ma conscience, il est vrai, ne me reproche rien, mais ce n'est pas pour autant que je peux être considéré comme juste. Celui qui me juge, c'est le Seigneur. 5 C'est pourquoi ne portez aucun jugement avant le moment fixé, avant le retour du Seigneur, car il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres et il dévoilera les intentions des cœurs. Chacun recevra alors de Dieu la louange qui lui revient.
6 Frères et sœurs, c’est à cause de vous que j'ai appliqué ces images à Apollos et à moi-même, afin que vous appreniez par notre exemple à ne pas aller [dans vos pensées] au-delà de ce qui est écrit et que personne ne s'enfle d'orgueil en prenant parti pour l'un contre l'autre.
1-6 Les apôtres n’étaient rien de plus que des serviteurs de Christ, mais ils ne devaient pas pour cela être sous-estimés. Ils avaient une grande confiance, et pour cette raison ils avaient une fonction honorable. Paul avait une juste inquiétude en ce qui concernait sa propre réputation, mais il savait que celui qui visait principalement à plaire aux hommes ne pouvait pas prouver être un fidèle serviteur de Christ. Il est très réconfortant de savoir qu’à la fin les hommes ne seront pas nos juges. Et ce n’est pas en nous jugeant bien nous-mêmes, ou par notre propre justification, que nous prouverons être sauvés, en sécurité, et heureux. Notre propre jugement n’est pas appelé à dépendre de notre fidélité, pas plus que nos propres œuvres pour notre justification. Il y a un jour qui vient, qui apportera les péchés secrets des hommes au grand jour, et qui découvrira les secrets de leurs cœurs. Alors, tout croyant calomnié sera justifié, et tout serviteur fidèle sera approuvé et récompensé. La parole de Dieu est la meilleure règle par laquelle nous pouvons juger en tant qu’hommes. La fierté est communément au fond des querelles. La propre vanité contribue à produire une estime indue de nos professeurs, aussi bien que de nous-mêmes. Nous ne serons pas tentés de prendre parti de l’un contre un autre, si nous nous souvenons que nous sommes tous des instruments, employés par Dieu, et dotés par lui de talents divers.
7 En effet, qui est celui qui te distingue? Qu'as-tu que tu n'aies pas reçu? Et si tu l'as reçu, pourquoi faire le fier comme si tu ne l'avais pas reçu?
8 Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, vous avez commencé à régner sans nous. Si seulement vous pouviez régner en effet, pour que nous aussi nous puissions régner avec vous! 9 En effet, il me semble que Dieu a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été donnés en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. 10 Nous sommes fous à cause de Christ, mais vous, vous êtes sages en Christ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts. Vous êtes honorés et nous sommes méprisés! 11 Jusqu'à cette heure, nous souffrons de la faim, de la soif, du dénuement; nous sommes maltraités, errants; 12 nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains. Injuriés, nous bénissons; persécutés, nous supportons; 13 calomniés, nous répondons avec bonté. Nous sommes devenus comme les balayures du monde, le déchet de tous, jusqu'à maintenant.
7-13 Nous n’avons aucune raison d’être fier ; tout ce que nous avons, que nous sommes, que nous faisons, ce qui est bien, nous le devons à la grâce gratuite et riche de Dieu. Un pécheur sorti de la destruction par seulement la grâce souveraine serait vraiment absurde et inconsistant s’il était fier des dons gratuits de Dieu. Paul expose ses propres circonstances, 9. Une allusion est faite aux spectacles cruels des jeux romains, où des hommes étaient forcés de se tailler en pièces pour divertir le peuple ; et où le vainqueur n’avait pas la vie sauve, même en détruisant son adversaire, car il était seulement gardé pour un autre combat, et devait finalement être tué. La pensée que beaucoup de regards sont sur les croyants, lorsqu’ils vivent péniblement avec des difficultés ou des tentations, doit encourager la constance et la patience. « Nous sommes faibles, mais vous êtes forts ». Tous les chrétiens ne sont pas exposés de la même façon. Quelques-uns subissent de plus grandes épreuves que d’autres. L’apôtre entre dans les détails de leurs souffrances. Et combien sont glorieux l’amour et le dévouement qui les ont portés au travers de toutes ces épreuves ! Ils ont souffert dans leurs personnes et leurs caractères comme les pires et les plus vils des hommes ; comme la saleté du monde, ils ont été balayés au loin: comme les rebuts de toutes choses, les scories de toutes choses. Et chacun de ceux qui veulent être fidèles en Christ Jésus doit être préparé pour la pauvreté et le mépris. Quel que soit ce que les disciples de Christ souffrent de la part des hommes, ils doivent suivre l’exemple et accomplir la volonté et les préceptes de leur Seigneur. Ils doivent être contents, avec lui et pour lui, d’être méprisés et abusés. Il est bien mieux d’être repoussé, méprisé, et mal utilisé, comme ce fut le cas de Paul, que d’avoir la bonne opinion et la faveur du monde. Bien que rejetés par le monde comme un vil personnage, nous pouvons cependant être précieux pour Dieu, ramassés par sa propre main, et placés sur son trône.
14 Ce n'est pas pour vous faire honte que j'écris cela, mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. 15 En effet, même si vous aviez 10'000 maîtres en Christ, vous n'avez cependant pas plusieurs pères, puisque c'est moi qui vous ai donné la vie en Jésus-Christ par l'Evangile. 16 Je vous en supplie donc: soyez mes imitateurs. 17 Pour cela je vous ai envoyé Timothée, qui est mon enfant bien-aimé et fidèle dans le Seigneur. Il vous rappellera quels sont mes principes de vie en Christ, tels que je les enseigne partout, dans toutes les Eglises.
18 Quelques-uns se sont enflés d'orgueil en pensant que je ne viendrais pas chez vous. 19 Mais je viendrai bientôt, si c'est la volonté du Seigneur, et je prendrai connaissance non des paroles, mais de la puissance de ceux qui se sont enflés d'orgueil. 20 En effet, le royaume de Dieu ne consiste pas en paroles, mais en puissance. 21 Que voulez-vous? Que je vienne chez vous avec un bâton, ou avec amour et dans un esprit de douceur?
14-21 Lorsque nous blâmons pour le péché, nous devons distinguer entre les pécheurs et leurs péchés. Les reproches faits avec bonté et des mises en garde faites avec affection sont des moyens de réforme. Bien que l’apôtre ait parlé avec autorité comme un parent, il voudrait plutôt les implorer dans l’amour. Et comme les ministres sont à mettre en exemple, les autres doivent les suivre, aussi loin qu’ils suivent Christ dans la foi et la pratique. Les chrétiens peuvent se tromper et différer dans leurs vues, mais Christ et la vérité chrétienne sont les mêmes, hier, aujourd’hui, éternellement. Toutes les fois que l’Évangile est efficace, il ne vient pas dans la parole seulement, mais aussi dans la puissance, par le Saint-Esprit, pour ramener à la vie les pécheurs qui sont morts, pour délivrer les personnes de l’esclavage du péché et de Satan, pour les renouveler intérieurement et extérieurement, et pour réconforter fortifier, et établir les saints, ce qui ne peut pas être fait par le langage persuasif des hommes, mais par la puissance de Dieu. Et c’est un tempérament heureux que d’avoir l’esprit d’amour et la douceur pour apporter la règle, tout en maintenant une juste autorité.