Livres de la Bible



2 Rois 4

Introduction de Matthew Henry

* Élisée, par un miracle du ciel, procure de l’huile à la veuve (1-7). La Sunamite obtient un fils (8-17). Le fils de la Sunamite est ressuscité (18-37). Le miracle de la purification du potage et de la nourriture donnée aux fils des prophètes (38-44).


Miracles accomplis par Elisée

1 Une femme de la communauté de prophètes cria à Elisée: «Ton serviteur, mon mari, est mort, et tu sais qu’il craignait l'Eternel. Or le créancier est venu pour prendre mes deux enfants et faire d'eux ses esclaves.» 2 Elisée lui dit: «Que puis-je faire pour toi? Dis-moi: qu'as-tu chez toi?» Elle répondit: «Ta servante n'a rien du tout chez elle, mis à part un pot d'huile.» 3 Il dit: «Va demander des vases dans la rue, chez tous tes voisins, des récipients vides, demandes-en un grand nombre. 4 Une fois rentrée, ferme la porte derrière toi et tes enfants, verse de l'huile dans tous ces récipients et mets de côté ceux qui sont pleins.» 5 Alors elle le quitta. Elle ferma la porte derrière elle et ses enfants, qui lui présentaient les récipients, et elle versait. 6 Lorsque les récipients furent pleins, lorsqu’elle dit à son fils: «Donne-moi encore un récipient» et qu’il lui répondit: «Il n'y en a plus», l'huile s'arrêta. 7 Elle alla le rapporter à l'homme de Dieu qui lui dit: «Va vendre l'huile et paie ta dette. Tu vivras, avec tes fils, de ce qui restera.»

1-7 Les miracles accomplis par Élisée étaient vraiment des actes de charité. Il en était ainsi pour ceux que Christ a faits ici-bas : ils étaient non seulement merveilleux, mais aussi d’une grande utilité envers ceux auxquels ils étaient destinés.

La bonté du Seigneur est magnifiée par Sa puissance ! Élisée fut très attentif à la plainte de cette pauvre veuve. Ceux qui laissent à leur famille la charge de lourdes dettes ne soupçonnent pas les ennuis que cela cause. Il est du devoir de tous ceux qui professent suivre le Seigneur, bien qu’ils Lui fassent confiance pour leur pain quotidien, de ne pas Le tenter par leur négligence ou leur extravagance, ni par les dettes qu’ils pourraient contracter : en effet, rien ne nuit davantage au témoignage de l’Évangile, ni ne contribue à l’affliction d’une famille, que de devoir de l’argent. Élisée a fait en sorte que cette veuve puisse, d’une part payer ses créanciers, mais aussi subvenir aux besoins de sa famille. Cette action fut miraculeuse, afin d’indiquer que la Puissance céleste est d’une grande efficacité pour aider ceux qui sont dans la détresse, avec le peu de moyens dont ils disposent.

Cette huile, envoyée par miracle, continua de couler tant qu’il y avait des vases vides pour la contenir. Dieu ne limite jamais les bénédictions et les richesses de sa Grâce qu’Il nous octroie ; tout repose en fait sur nous-mêmes : si les bienfaits du ciel ne sont pas « au rendez-vous », cela est dû à l’échec de notre foi, et non pas à la promesse divine non tenue. Le Seigneur donne plus que nous ne Lui demandons : y avait-il suffisamment de vases pour contenir l’huile de cette veuve ? Il y avait certainement dans les cieux, largement de quoi en remplir davantage ; le Seigneur dispose en abondance de bénédictions, pour chacun ; la toute-suffisance dans le salut offert par le Rédempteur, est au bénéfice des pécheurs, pour sauver leur âme.

La veuve paya sa dette avec l’argent qu’elle reçut en vendant son huile. Bien que ses créanciers aient été très durs envers elle, elle devait les payer avant de commencer à prendre les dispositions pour nourrir ses enfants.

Une des règles fondamentales de la religion chrétienne consiste à payer toute dette en instance, en donnant à chacun ce qui lui est dû, pour ensuite, consacrer ce qui nous reste à nos besoins personnels ; ce geste ne doit pas être effectué sous la contrainte, mais en toute bonne conscience. Ceux qui sont honnêtes ne peuvent pas manger leur pain quotidien avec plaisir, si ce dernier ne leur appartient pas.

Cette veuve et ses enfants continuèrent à vivre l’âme en paix, en toute honnêteté, avec l’argent provenant de la vente de l’huile.

Ne nous attendons pas, de nos jours, à bénéficier fréquemment de miracles du genre de celui mentionné dans ce texte, par contre, nous pouvons compter sur les Grâces du Seigneur, si nous Le servons, et si nous Le recherchons de tout cœur. Que les veuves sachent se confier en Dieu et dépendre de Lui. Celui qui a tous les cœurs en Sa main peut, même sans faire de miracle, pourvoir efficacement à toutes choses !

8 Un jour, Elisée passait par Sunem. Il y avait là une femme de haute condition qui insista pour qu'il accepte de manger. Chaque fois qu'il passait par là, il se rendit désormais chez elle pour manger. 9 Elle dit à son mari: «Vois-tu, je sais que cet homme qui passe toujours chez nous est un saint homme de Dieu. 10 Faisons une petite chambre indépendante et mettons-y pour lui un lit, une table, un siège et un chandelier, afin qu'il puisse s'y retirer quand il viendra chez nous.» 11 Elisée revint un jour dans la région. Il se retira dans la chambre à l'étage et y coucha. 12 Il dit à son serviteur Guéhazi: «Appelle cette Sunamite.» Guéhazi l'appela et elle se présenta devant lui. 13 Elisée dit à Guéhazi: «Dis-lui: ‘Tu t'es donné toute cette peine pour nous! Que pouvons-nous faire pour toi? Faut-il parler en ta faveur au roi ou au chef de l'armée?’» Elle répondit: «Je vis bien tranquillement au milieu de mon peuple.» 14 Elisée dit: «Que faire pour elle?» Guéhazi répondit: «En fait, elle n'a pas de fils et son mari est vieux.» 15 Elisée dit: «Appelle-la.» Guéhazi l'appela et elle se présenta à la porte. 16 Elisée lui dit: «A la même époque, l'année prochaine, tu embrasseras un fils.» Elle répondit: «Non, mon seigneur, homme de Dieu, ne trompe pas ta servante!»

17 Cette femme devint enceinte et elle mit au monde un fils à la même époque, l'année suivante, comme Elisée le lui avait dit.

8-17 Le roi d’Israël avait de l’estime pour Élisée, à cause des loyaux services que ce dernier lui avait rendus ; un homme de bien prend autant de plaisir à rendre service aux autres, qu’en pensant d’abord à son bien-être. Cette Sunamite n’avait nul besoin d’aide matérielle. C’est une joie de pouvoir demeurer parmi les nôtres, parmi ceux qui nous aiment et qui nous respectent, et à qui nous pouvons témoigner notre bonté. Il serait bon pour beaucoup de personnes, de s’enquérir du bien qu’elles pourraient exercer dans leur entourage.

Le Seigneur connaît les désirs secrets du cœur de ceux qui Lui obéissent ; Il entend les prières que Ses serviteurs Lui adressent en vue de pratiquer le bien envers leur prochain ; Il envoie ensuite Sa Grâce miséricordieuse de manière parfois vraiment inattendue ! Le travail des serviteurs de Dieu ne doit pas nous paraître illusoire et inutile, comme certaines professions peu contraignantes que l’on peut rencontrer ici-bas.

18 L'enfant grandit. Un jour qu'il était allé trouver son père vers les moissonneurs, 19 il lui dit: «Ma tête! Ma tête!» Le père dit à son serviteur: «Amène-le à sa mère.» 20 Le serviteur l'emporta et l'amena à sa mère. L'enfant resta sur ses genoux jusqu'à midi, puis il mourut. 21 Elle monta le coucher sur le lit de l'homme de Dieu, ferma la porte derrière lui et sortit. 22 Elle appela son mari et dit: «Envoie-moi un des serviteurs et une ânesse; je veux vite aller vers l'homme de Dieu et revenir.» 23 Il demanda: «Pourquoi veux-tu aller aujourd'hui vers lui? Ce n'est ni le début du mois ni le sabbat.» Elle répondit: «Tout va bien.» 24 Puis elle fit seller l'ânesse et dit à son serviteur: «Conduis-moi et avance! Ne m'arrête pas en route sans que je te le dise.» 25 Elle partit donc et se rendit vers l'homme de Dieu au mont Carmel. L'homme de Dieu l'aperçut de loin et dit à son serviteur Guéhazi: «Voici notre Sunamite! 26 Cours donc à sa rencontre et demande-lui: ‘Vas-tu bien? Ton mari et ton enfant vont-ils bien?’» Elle répondit: «Bien», 27 mais dès qu'elle fut arrivée près de l'homme de Dieu sur la montagne, elle lui attrapa les pieds. Quand Guéhazi s'approcha pour la repousser, l'homme de Dieu dit: «Laisse-la, car elle est dans l'amertume, et l'Eternel me l'avait caché, il ne me l'a pas révélé.» 28 La femme dit alors: «Ai-je demandé un fils à mon seigneur? Ne t'ai-je pas dit de ne pas me tromper?» 29 Elisée dit à Guéhazi: «Noue ta ceinture, prends mon bâton à la main et pars. Si tu rencontres quelqu'un, ne le salue pas et, si quelqu'un te salue, ne lui réponds pas. Tu mettras mon bâton sur le visage de l'enfant.» 30 La mère de l'enfant dit: «L'Eternel est vivant et ton âme est vivante! Je ne te quitterai pas.» Elisée se leva et la suivit. 31 Guéhazi les avait devancés et avait mis le bâton sur le visage de l'enfant, mais il n'y eut ni voix ni réaction. Il repartit à la rencontre d'Elisée et lui annonça: «L'enfant ne s'est pas réveillé.» 32 Lorsque Elisée arriva dans la maison, il vit l'enfant mort, couché sur son lit. 33 Elisée entra, ferma la porte sur eux deux et pria l'Eternel. 34 Il monta sur le lit et se coucha sur l'enfant; il mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains et s'étendit sur lui. Le corps de l'enfant se réchauffa. 35 Elisée s'éloigna, marcha de long en large dans la maison, puis remonta s'étendre sur l'enfant. Alors l'enfant éternua sept fois avant d’ouvrir les yeux. 36 Elisée appela Guéhazi et lui dit: «Appelle notre Sunamite.» Guéhazi l'appela et elle vint vers Elisée qui dit: «Prends ton fils!» 37 Elle alla se jeter à ses pieds et se prosterna jusqu’à terre. Puis elle prit son fils et sortit.

18-37 Ce texte décrit la mort soudaine de l’enfant de la Sunamite. La tendresse de cette mère ne put garder en vie cet enfant de la « promesse », un enfant obtenu dans la prière, par la Miséricorde divine. Comment cette mère admirable, prudente et pieuse, put garder secrète cette soudaine affliction ? Elle avait une telle confiance en la Puissance divine, qu’elle pensait que l’Éternel était prêt à donner ce qu’Il avait repris auparavant.

Quelle grande foi trouvait-on chez cette femme ! Celui qui lui avait tout donné ne pouvait la décevoir.

Cette mère effondrée de douleur prit congé de son mari pour se rendre immédiatement auprès du prophète. Elle n’avait pas vraiment songé, jusqu’à présent, pour sa propre famille, à solliciter de l’aide de la part d’Élisée, mais cette foi, en tant femme responsable de son foyer, elle alla voir le prophète.

Il est bon pour les personnes pieuses, de s’enquérir du bien-être de leur famille et de leurs amis. La première question d’Élisée fut la suivante : « Tout va-t-il bien » ? En fait, tout allait bien dans la maison de cette femme, mis à part que son fils venait de mourir ! Elle répondit : « Bien » ! Tout ce qu’accomplit Dieu est bien. Tout est bien pour ceux qui sont allés au ciel, en tant que rachetés par Christ ; tout sera bien pour nous, si malgré l’affliction que nous pouvons subir, nous sommes ancrés en Lui. Quand un être cher nous quitte, il est bon de pouvoir dire, par la Grâce, que notre cœur n’est pas trop peiné, ayant l’assurance de revoir cette personne près du Seigneur ; dans le cas contraire, nous aurions raison de craindre que cette âme ne soit placée à jamais, sous l’emprise de la colère divine.

Élisée, par la foi, implora Dieu : ce fils tant aimé ressuscita et fut rendu à sa mère. Ceux qui veulent consacrer leur vie spirituelle au ministère des âmes en perdition doivent manifester beaucoup de zèle pour leur cause, en priant ardemment pour elles. Bien que le serviteur de Dieu ne puisse, de lui-même, donner la vie éternelle aux pécheurs, il doit employer tous les moyens dont il dispose, pour les conduire au mieux, en direction du salut offert par Christ.

38 Elisée revint à Guilgal alors qu’il y avait une famine dans le pays. Comme les membres de la communauté de prophètes étaient assis devant lui, il dit à son serviteur: «Mets la grande marmite sur le feu et fais cuire un potage pour eux.» 39 L'un d'eux sortit dans les champs pour cueillir des herbes. Il trouva de la vigne sauvage et il y cueillit des coloquintes sauvages, plein son habit. Quand il rentra, il les coupa en morceaux dans la marmite où se trouvait le potage, car on ne savait pas ce que c'était. 40 On servit à manger à ces hommes, mais dès qu'ils eurent goûté le potage, ils s'écrièrent: «La mort est dans la marmite, homme de Dieu!» Et ils ne purent pas manger. 41 Elisée dit: «Prenez de la farine.» Il en jeta dans la marmite et dit: «Sers ces gens et qu'ils mangent.» Et il n'y avait plus rien de mauvais dans la marmite.

42 Un homme arriva de Baal-Shalisha. Il apportait dans son sac du pain de la première fournée pour l'homme de Dieu: 20 pains d'orge et de blé nouveau. Elisée dit: «Donnes-en à ces gens et qu'ils mangent.» 43 Son serviteur répondit: «Comment pourrais-je en donner à 100 personnes?» Mais Elisée répéta: «Donnes-en à ces gens et qu'ils mangent, car voici ce que dit l'Eternel: ‘On mangera et il y aura des restes.’» 44 Il mit alors les pains devant eux. Ils mangèrent et laissèrent des restes, conformément à la parole de l'Eternel.

38-44 Si le pain se trouvait à manquer en Israël, il était toujours possible malgré cela, d’entendre la Parole de Dieu, car Élisée avait, assis devant lui, les fils des prophètes, écoutant son enseignement plein de sagesse. Élisée transforma cette soupe polluée en un potage pur et sain. Si ce piètre dîner peut nous paraître médiocre, rappelons-nous que ce grand prophète s’en est contenté, lui et ses invités. La table devient souvent un piège, et ce qui contribue à satisfaire notre bien-être peut nous conduire à pécher : ne devrions-nous pas en effet, nous alimenter avec modération ? Quand nous jouissons d’un certain confort ici-bas, nous devrions garder à l’esprit le fait qu’il nous faut préserver notre santé, et ne pas pécher par certains excès. Nous devons avoir de la reconnaissance pour la nourriture salutaire que Dieu, dans Sa bonté, nous accorde ; « Je suis l’Éternel, Celui qui te guérit », Exode 15:26*.

Élisée, avec ce modeste repas, laissa aussi un excellent enseignement : après avoir reçu cette nourriture gratuitement, il l’a ensuite partagée avec libéralité. Dieu a promis à son église qu’Il la bénirait abondamment, et qu’Il donnerait du pain à Ses fidèles les plus pauvres, Psaumes 132:15 ; celui qui est « alimenté » par Dieu, est rassasié et celui qu’Il bénit est comblé.

Lorsque Jésus, ici-bas, a nourri ses auditeurs, il s’agissait d’un miracle spectaculaire ; cela nous enseigne que ceux qui, dans le cadre de leur devoir, comptent sur Dieu peuvent espérer être « rassasiés » par la Providence divine !

* Référence ajoutée par le traducteur pour faciliter la compréhension du texte.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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