* Les misères de l’oppression (1-3). Les troubles de l’envie (4-6). La folie de la cupidité (7,8). Les avantages de l’assistance mutuelle (9-12). Les changements de la royauté (13-16).
1 J'ai examiné ensuite toutes les oppressions qui se commettent sous le soleil: les opprimés sont dans les larmes et personne ne les console! La force est du côté de leurs oppresseurs et personne ne les console! 2 J'ai alors déclaré que les morts sont plus heureux d’être déjà morts que les vivants d’être encore en vie, 3 et j’ai déclaré plus heureux encore que les uns et les autres celui qui n'a pas encore vécu, puisqu’il n'a pas vu le mal qui se commet sous le soleil.
1-3 Cela a chagriné Salomon de voir la puissance prédominer contre le droit. Où que nous nous tournions, nous voyons des preuves mélancoliques de la méchanceté et de la misère de l’humanité, qui essaie de créer le trouble pour elle-même, et pour chacun des autres. Étant ainsi durement utilisés, les hommes sont tentés de détester et de mépriser la vie. Mais un homme de bien, même si sa situation est mauvaise pendant qu’il est dans ce monde, ne peut pas avoir de cause de souhaiter de n’être jamais né, puisqu’il glorifie le Seigneur, même dans les pires moments, et qu’à la fin il sera heureux, ceci pour toujours. Les hommes impies ont plus de causes de souhaiter la continuation de la vie, avec toutes ses contrariétés, car une condition bien plus misérable les attend s’ils meurent dans leurs péchés. Si les choses humaines et du monde étaient notre principal bien, ne pas exister serait préférable à la vie, étant données les nombreuses oppressions subies ici-bas.
4 J'ai vu que toute la peine que l’on se donne et tout le succès que l’on recherche dans une entreprise ne sont motivés que par la jalousie de l'homme vis-à-vis de son prochain. Cela aussi, c’est de la fumée et cela revient à poursuivre le vent.
5 L’homme stupide croise les bras et se détruit lui-même. 6 Mieux vaut une poignée pleine de repos que deux poignées pleines de travail et d’une activité qui revient à poursuivre le vent.
4-6 Salomon remarque les sources de troubles particuliers à ceux qui sont habiles, et y ajoute tous ceux qui travaillent avec assiduité, et dont les efforts sont couronnés de succès. Ils deviennent souvent grands et prospères, mais ceci excite l’envie et l’opposition. Les autres, voyant les contrariétés subies par celui qui est actif, attendent d’une manière insensée plus de satisfaction dans la paresse et l’inaction. Mais l’inaction est un péché qui reçoit sa propre punition. Nous devons, par une industrie honnête nous attacher à recevoir notre poignée, de façon à ne pas manquer du nécessaire, mais pas vouloir avoir les deux mains pleines, ce qui ne peut que créer de la contrariété d’esprit. Douleurs et gains modérés sont les plus avantageux.
7 J'ai examiné une autre réalité qui n’est que fumée sous le soleil: 8 un homme peut être seul, sans aucun proche, sans fils ni frère, et pourtant son travail n'a pas de fin et ses yeux ne sont jamais rassasiés de richesses. «Pour qui donc est-ce que je travaille et me prive de bonheur?» se demande-t-il. Cela aussi, c’est de la fumée et une mauvaise occupation.
7,8 Fréquemment, plus les hommes ont, plus ils voudraient avoir ; et ils sont tellement attachés à cela qu’ils n’obtiennent pas de plaisir de ce qui ils possèdent. L’égoïsme est la cause de ce mal. Un homme égoïste ne s’occupe de personne ; il n’a à prendre soin que de lui-même, et cependant il se permettra à peine un repos essentiel pour lui-même, et les gens qu’il emploie. Il ne pense jamais qu’il a assez. Il a assez pour ses besoins, pour sa famille, mais il n’a pas assez pour ses yeux. Beaucoup sont ainsi parmi le monde, et en réalité ils se privent, non seulement de la faveur de Dieu et de la vie éternelle, mais aussi des plaisirs de cette vie. Les parents éloignés ou les étrangers qui héritent de la richesse d’un tel homme ne le remercieront jamais. La cupidité assemble de la force par le temps et l’habitude ; puis les hommes chancellent sur le bord de la tombe, toujours plus avides et ronchons. Hélas, comme il est fréquent de voir des hommes qui professent être des partisans de Celui, qui, « bien que riche, est devenu pauvre pour nous », et qui ne s’inquiètent que d’amasser rapidement de l’argent, s’excusant par le lieu commun de la nécessité de l’épargne et du danger de l’extravagance !
9 Il vaut mieux être deux que tout seul, parce qu’à deux on retire un bon profit du travail. 10 En effet, en cas de chute, l'un relève son compagnon, mais malheur à celui qui est seul et qui tombe sans avoir de proche pour le relever! 11 De même, si deux personnes dorment ensemble, elles auront chaud, mais celui qui est seul, comment aura-t-il chaud? 12 Si quelqu'un peut l’emporter contre un seul homme, à deux on peut lui résister; la corde à trois fils ne se coupe pas facilement.
9-12 Sûrement qu’il y a plus de satisfaction dans la vie pour celui qui travaille dur pour le soin de ceux qu’il aime, que ne peut avoir l’avare dans son labeur. En toutes choses, l’union conduit au succès et à la sécurité, et par-dessus tout, l’union des chrétiens. Ils s’aident l’un l’autre par un encouragement, ou un reproche amical. Ils se réchauffent mutuellement le cœur pendant qu’ils conversent ensemble de l’amour de Christ, ou se joignent en chantant ses louanges. Alors, nous devons améliorer nos occasions de camaraderie chrétienne. Dans ces choses tout n’est pas vanité, puisque nous aurons des alliés aussi longtemps que nous serons sous le soleil. Là où deux sont fermement unis dans un amour saint et la camaraderie, Christ par son Esprit vient à eux ; et alors il y a une solide corde à trois brins.
13 Mieux vaut être un enfant pauvre et sage qu'un roi vieux et stupide qui ne sait plus se laisser avertir. 14 Oui, il peut même sortir de prison pour régner ou être né pauvre dans son royaume: 15 j'ai vu tous les êtres vivants qui marchent sous le soleil se rallier à l'enfant destiné à succéder au roi et à régner à sa place; 16 il n'y avait pas de fin à tout ce peuple, à tous ceux dont il avait pris la tête. Pourtant, les générations suivantes ne se réjouiront plus à son sujet. Oui, cela aussi, c’est de la fumée et cela revient à poursuivre le vent.
13-16 Les gens ne sont jamais longtemps à l’aise et satisfaits ; ils sont avides de changements. Cela n’est pas une nouvelle chose. Les princes se voient offensés par ceux qu’ils ont pris soin d’obliger, et c’est là vanité et contrariété de l’esprit. Mais les serviteurs bien disposés du Seigneur Jésus, notre Roi, se réjouissent en lui seul, et ils l’aimeront de plus en plus pour toute éternité.
17 Veille sur ton pied, lorsque tu entres dans la maison de Dieu: approche-toi pour écouter, au lieu d’offrir le sacrifice que présentent les hommes stupides parce qu’ils ne savent pas qu'ils agissent mal.