* Exhortations à une abstention mutuelle et à l’union (1-6). À un usage correct des dons spirituels et des grâces (7-16). À la pureté et la sainteté (17-24). Et prendre garde aux péchés pratiqués parmi les païens (25-32).
1 Je vous encourage donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à vous conduire d'une manière digne de l’appel que vous avez reçu. 2 En toute humilité et douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres dans l’amour. 3 Efforcez-vous de conserver l'unité de l'Esprit par le lien de la paix. 4 Il y a un seul corps et un seul Esprit, de même que vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation. 5 Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, 6 un seul Dieu et Père de tous. Il est au-dessus de tous, agit à travers tous et habite en [nous] tous.
1-6 Rien n’est plus sérieusement recommandé dans l’Écriture, que de marcher comme doivent le faire ceux qui sont appelés au royaume de Christ et à la gloire. Par humilité nous devons comprendre celle qui est opposée à la fierté. Par douceur, cette excellente disposition de l’âme, qui rend les hommes peu disposés à provoquer, et pas facilement provoqués eux-mêmes ou offensés. Nous trouvons beaucoup de choses en nous-mêmes que nous ne pouvons nous pardonner que difficilement ; nous ne devons donc pas être surpris si nous trouvons chez les autres ce que nous trouvons dur de pardonner. Il y a un Christ dans lequel tous les croyants espèrent, et un ciel où ils mettent toute leur espérance ; ils doivent avoir un même cœur. Ils avaient tous une même foi, quant à son objet, son Auteur, sa nature, et sa puissance. Ils ont tous cru les mêmes grandes vérités de la religion ; ils ont tous été admis dans l’église par un baptême, avec de l’eau, dans le nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, comme le signe de la régénération. Dans tous les croyants, Dieu le Père demeure, comme dans son saint temple, par son Esprit et une grâce spéciale.
7 Cependant, à chacun de nous la grâce a été donnée à la mesure du don de Christ. 8 C'est pourquoi il est dit: Il est monté sur les hauteurs, il a emmené des prisonniers et il a fait des dons aux hommes. 9 Or, que signifie: Il est monté, sinon qu'il est aussi [d’abord] descendu dans les régions les plus basses de la terre? 10 Celui qui est descendu, c'est celui qui est monté au-dessus de tous les cieux afin de remplir tout l'univers. 11 C'est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme bergers et enseignants. 12 Il l’a fait pour former les saints aux tâches du service en vue de l'édification du corps de Christ, 13 jusqu'à ce que nous parvenions tous à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à la maturité de l’adulte, à la mesure de la stature parfaite de Christ. 14 Ainsi, nous ne serons plus de petits enfants, ballottés et emportés par tout vent de doctrine, par la ruse des hommes et leur habileté dans les manœuvres d’égarement. 15 Mais en disant la vérité dans l'amour, nous grandirons à tout point de vue vers celui qui est la tête, Christ. 16 C'est de lui que le corps tout entier, bien coordonné et solidement uni grâce aux articulations dont il est muni, tire sa croissance en fonction de l'activité qui convient à chacune de ses parties et s'édifie lui-même dans l'amour.
7-16 À tous les croyants il est donné un don de grâce, pour leur aide mutuelle. Tout est donné selon ce qui semble le plus opportun à Christ de donner à chacun. Il a reçu pour eux, afin qu’il puisse leur donner à eux, une grande mesure de dons et de grâces ; particulièrement le don du Saint-Esprit. Ce n’est pas une simple connaissance intellectuelle, ou de reconnaître que Christ est le Fils de Dieu, mais une connaissance qui apporte la confiance et l’obéissance. Il y a une plénitude en Christ, et une mesure de cette plénitude est donnée dans le conseil de Dieu à chaque croyant ; mais nous ne parviendrons jamais à la parfaite mesure jusqu’à ce que nous venions au ciel. Les enfants de Dieu grandissent, aussi longtemps qu’ils sont dans ce monde ; et l’accroissement du chrétien a pour but la gloire de Christ. Le plus un homme se trouve attiré à améliorer là où il se trouve, et d’après sa mesure, tout ce qu’il a reçu, pour le bien des autres, le plus il peut croire avec certitude qu’il a la grâce d’un amour sincère et la charité enracinée dans son cœur.
17 Voici donc ce que je dis et ce que j'affirme dans le Seigneur: vous ne devez plus vous conduire comme les non-croyants, qui se laissent guider par la sottise de leurs pensées. 18 Ils ont l'intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu à cause de l'ignorance qui est en eux, à cause de l'endurcissement de leur cœur. 19 Ils ont perdu tout sens moral et se sont livrés à la débauche pour commettre avec avidité toutes sortes d'impuretés. 20 Mais vous, ce n'est pas ainsi que vous avez appris à connaître Christ, 21 si du moins c’est lui que vous avez écouté et si c'est en lui que vous avez été enseignés conformément à la vérité qui est en Jésus. 22 On vous a enseigné à vous débarrasser du vieil homme qui correspond à votre ancienne manière de vivre et se détruit sous l’effet de ses désirs trompeurs, 23 à vous laisser renouveler par l'Esprit dans votre intelligence 24 et à vous revêtir de l'homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté que produit la vérité.
17-24 L’apôtre demande aux Éphésiens, dans le nom et par l’autorité du Seigneur Jésus, qu’ayant professé l’Évangile, ils ne doivent pas être comme les Païens inconvertis, qui marchaient dans de vaines envies et des affections charnelles. Est-ce que les hommes, de tous côtés, ne marchent pas dans la vanité de leurs esprits ? Ne devons-nous pas alors faire la distinction entre les vrais chrétiens et les chrétiens de nom ? Ils ne possédaient rien de la connaissance qui sauve ; ils étaient assis dans les ténèbres, et les préféraient à la lumière. Ils avaient une aversion et de la haine pour une vie de sainteté, qui n’est pas seulement le chemin de vie que Dieu exige et approuve, et par lequel nous vivons pour lui, mais qui a aussi de la ressemblance avec Dieu lui-même dans sa pureté, sa justice, sa vérité, et sa bonté. La vérité de Christ apparaît dans sa beauté et sa puissance, lorsqu’elle apparaît comme en Jésus. La nature corrompue est appelée un homme ; comme le corps humain, elle est composée de diverses parties, se soutenant et se fortifiant les unes les autres. Les désirs coupables sont des convoitises trompeuses ; ils promettent le bonheur aux hommes, mais les rendent plus misérables ; et les amènent à la destruction, s’ils ne sont pas subjugués et mortifiés. Ces désirs doivent donc être évacués, comme un vieux vêtement, un vêtement sale ; ils doivent être subjugués et mortifiés. Mais il n’est pas suffisant de secouer les principes corrompus ; nous devons posséder ceux de la grâce. Par l’homme nouveau il faut comprendre la nouvelle nature, la nouvelle créature, dirigée par un nouveau principe, avec même une grâce qui régénère, habilitant un homme à mener une nouvelle vie de justice et de sainteté. Ceci est créé, ou mis en avant, par le pouvoir tout-puissant de Dieu.
25 C'est pourquoi, vous débarrassant du mensonge, dites chacun la vérité à votre prochain , car nous sommes membres les uns des autres. 26 Si vous vous mettez en colère, ne péchez pas. Que le soleil ne se couche pas sur votre colère, 27 et ne laissez aucune place au diable. 28 Que celui qui volait cesse de voler; qu'il se donne plutôt la peine de travailler honnêtement de ses [propres] mains pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin.
25-28 Notons les détails avec lesquels nous devons orner notre profession chrétienne. Faisons attention à toute chose contraire à la vérité. Ne continuons pas plus longtemps à flatter ou tromper les autres. Les membres du peuple de Dieu sont des enfants qui ne mentent pas, qui n’osent pas mentir, qui détestent le mensonge. Prenons garde à la colère et aux passions non gouvernées. S’il y a seulement une occasion d’exprimer notre déplaisir envers ce qui est faux et de blâmer, veillons à ce que ce soit sans pécher. Nous donnons place au diable, quand les premières manifestations du péché ne sont pas douloureuses à nos âmes ; quand nous y consentons ; et lorsque nous répétons une action mauvaise. Ceci nous apprend que de céder au péché laisse venir le diable sur nous, et nous devons donc y résister, nous garder de toute apparence du mal. L’inaction fait le voleur. Ceux qui ne travaillent pas s’exposent à la tentation de voler. Les hommes doivent travailler de leurs mains, afin de pouvoir faire quelque bien, et de pouvoir être gardés de la tentation. Ils doivent travailler, non seulement pour pouvoir vivre honnêtement, mais pour pouvoir subvenir aux besoins des autres. Que devons-nous penser alors de ceux qui sont appelés chrétiens et qui deviennent riches par la fraude, l’oppression, et les pratiques trompeuses ! Les aumônes, pour être acceptées de Dieu, ne doivent pas provenir de la perversité et du vol, mais de l’honnêteté et du travail. Dieu déteste que les holocaustes qui lui sont offerts soient le produit du vol.
29 Qu'aucune parole malsaine ne sorte de votre bouche, mais seulement de bonnes paroles qui, en fonction des besoins, servent à l’édification et transmettent une grâce à ceux qui les entendent. 30 N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été marqués d’une empreinte pour le jour de la libération.
31 Que toute amertume, toute fureur, toute colère, tout éclat de voix, toute calomnie et toute forme de méchanceté disparaissent du milieu de vous. 32 Soyez bons et pleins de compassion les uns envers les autres; pardonnez-vous réciproquement comme Dieu nous a pardonné en Christ.
29-32 Les mauvaises paroles proviennent de la corruption chez celui qui parle, et elles corrompent les esprits et les manières de ceux qui les entendent: Les chrétiens doivent se méfier de tels discours. Il est du devoir des chrétiens de chercher, par la bénédiction de Dieu, à amener les personnes à penser sérieusement, encourager et prévenir les croyants par leur conversation. Soyez bons les uns envers les autres. Ceci dispose le principe de l’amour dans le cœur, et son expression extérieure, dans un comportement humble et courtois. Remarquons comment le pardon de Dieu nous pousse à nous-mêmes pardonner. Dieu nous pardonne, alors que nous n’avions aucune raison de pécher contre lui. Nous devons pardonner, comme il nous a pardonné. Tout mensonge et toute communication corrompue qui éveille des mauvais désirs et des convoitises chagrine l’Esprit de Dieu. Les passions corrompues de l’amertume, du courroux, de la colère, des clameurs, et de la malice, chagrinent le Saint-Esprit. Ne provoquons pas l’Esprit saint et béni de Dieu à nous refuser sa présence et ses influences gracieuses. Le corps sera racheté du pouvoir de la tombe au jour de la résurrection. Où que demeure cet Esprit béni qui sanctifie, il est le gage de toutes les joies et des gloires de ce jour de la rédemption ; et nous serons perdus si Dieu retire de nous son Saint-Esprit.