* La folie de revenir aux observations légales pour la justification (1-7). Le changement heureux fait dans les croyants païens (8-11). Les raisons de l’apôtre pour ne pas suivre les faux docteurs (12-18). Il exprime son inquiétude sérieuse pour eux (19,20). Et explique alors la différence entre ce qui doit être attendu de la loi, et de l’Évangile (21-31).
1 Voici ce que je veux dire: aussi longtemps que l'héritier est un enfant, il ne diffère en rien d'un esclave, quoiqu'il soit le maître de tout: 2 il est soumis à des tuteurs et à des administrateurs jusqu'au moment fixé par son père. 3 Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions des enfants, nous étions esclaves des principes élémentaires qui régissent le monde . 4 Mais, lorsque le moment est vraiment venu, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi, 5 pour racheter ceux qui étaient sous la loi afin que nous recevions le statut d’enfants adoptifs. 6 Et parce que vous êtes ses fils, Dieu a envoyé dans votre cœur l'Esprit de son Fils qui crie: «Abba! Père!» 7 Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils; et si tu es fils, tu es aussi héritier de Dieu par Christ.
1-7 L’apôtre s’explique clairement avec ceux qui voulaient maintenir la loi de Moïse avec l’Évangile de Christ, et qui s’efforçaient à amener les croyants sous l’esclavage de cette loi. Ils ne pouvaient pas comprendre totalement la signification de la loi comme elle fut donnée par Moïse. Et en cela, c’était une dispensation de ténèbres, donc d’esclavage ; ils étaient attachés à nombreux rites pesants, par lesquels ils étaient enseignés et auxquels ils restaient assujettis, comme un enfant soumis à l’autorité de tuteurs ou de gouvernants. Nous apprenons l’état bien plus heureux des chrétiens sous la dispensation de l’Évangile. À partir de ces versets, nous voyons les merveilles de l’amour et de la miséricorde divins ; particulièrement de Dieu le Père, en envoyant son Fils dans le monde pour nous racheter et nous sauver ; du Fils de Dieu, en se soumettant à descendre si bas, et souffrant tellement pour nous ; et du Saint-Esprit, dans sa condescendance à demeurer dans les cœurs des croyants, pour de si gracieux desseins. Nous y voyons également les avantages dont jouissent les chrétiens sous l’Évangile. Bien que par nature enfants de la colère et de la désobéissance, par la grâce ils deviennent des enfants de l’amour, et participent de la nature des enfants de Dieu ; car il aura tous ses enfants qui lui ressembleront. Parmi les hommes, le fils aîné est l’héritier ; mais tous les enfants de Dieu auront l’héritage des fils aînés. Puissent le caractère et la conduite des fils toujours afficher notre adoption ; et puisse le Saint-Esprit être témoin avec nos esprits que nous sommes des enfants et des héritiers de Dieu.
8 Autrefois vous ne connaissiez pas Dieu, vous serviez des dieux qui par nature ne le sont pas. 9 Mais maintenant que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment pouvez-vous retourner à ces principes élémentaires sans force et sans valeur auxquels vous voulez vous asservir encore? 10 Vous faites très attention aux jours, aux mois, aux saisons et aux années! 11 J’ai peur d'avoir inutilement travaillé pour vous.
8-11 Le changement heureux par lequel les Galates ont été détournés des idoles pour venir au Dieu vivant, et qu’à travers Christ ils ont été adoptés comme des fils, était l’effet de sa grâce libre et riche ; ils ont été mis sous l’obligation la plus grande de veiller à la liberté par laquelle il les avait rendus libres. Toute notre connaissance de Dieu commence lorsqu’il le décide ; nous le connaissons parce que nous sommes connus de lui. Bien que notre religion interdise l’idolâtrie, beaucoup cependant pratiquent l’idolâtrie spirituelle dans leurs cœurs. Car ce qu’un homme aime le plus, et entoure le plus de soins, c’est son dieu: certains ont leur richesse comme dieu, certains ont leurs plaisirs, et d’autres leurs convoitises. Et beaucoup adorent par ignorance un dieu de leur propre fabrication ; un dieu fait entièrement de miséricorde et pas de justice. Car ils veulent se persuader qu’il y a de la miséricorde pour eux avec Dieu, bien qu’ils ne se repentent pas, et continuent dans leurs péchés. Il est possible pour ceux qui ont fait de grandes professions de religion de s’écarter de la pureté et de la simplicité. Et plus Dieu a montré de la miséricorde en les amenant à connaître l’Évangile, et les libertés et privilèges qui en proviennent, plus sont grands leur péché et leur folie en acceptant d’en être privés. C’est pourquoi tous ceux qui sont membres de l’église extérieure doivent apprendre à craindre et à se suspecter eux-mêmes. Nous ne devons pas nous contenter du fait que nous avons quelques bonnes choses en nous-mêmes. Paul craint d’avoir inutilement travaillé pour eux, et cependant il continue son travail ; et faire cela, quelles qu’en soient les conséquences, est la vraie sagesse et la crainte de Dieu. De cela, tout homme doit s’en souvenir, là où il est, quel que soit son appel.
12 Frères et sœurs, je vous en supplie, soyez comme moi, car moi aussi j’ai été comme vous. Vous ne m'avez fait aucun tort 13 mais, vous le savez, c'est à cause d'un problème physique que je vous ai annoncé l'Evangile pour la première fois. 14 Et mis à l'épreuve par mon corps, vous n'avez montré ni mépris ni dégoût; au contraire, vous m'avez accueilli comme un ange de Dieu, comme Jésus-Christ lui-même. 15 Où donc est l'expression de votre bonheur? En effet, je vous rends ce témoignage: si cela avait été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner. 16 Suis-je donc devenu votre ennemi en vous disant la vérité?
17 Le zèle que ces gens manifestent pour vous n'est pas pur, mais ils veulent vous détacher de nous afin que vous soyez zélés pour eux. 18 Il est beau d'avoir constamment du zèle pour ce qui est bien, et pas seulement quand je suis présent parmi vous.
12-18 L’apôtre désire qu’ils soient d’un même esprit avec lui en ce qui concerne la loi de Moïse, aussi bien qu’unis avec lui dans l’amour. En blâmant les autres, nous devons avoir soin de les convaincre que nos reproches proviennent d’une sincère considération pour l’honneur de Dieu et de la religion, et pour leur bien-être. L’apôtre rappelle aux Galates la difficulté avec laquelle il travaillait quand il est venu parmi eux pour la première fois. Mais il remarque qu’il était pour eux un messager bienvenu. Et cependant, combien sont très incertains la faveur et le respect des hommes ! Travaillons pour être acceptés de Dieu. Vous pensiez jadis être heureux de recevoir l’Évangile ; y a-t-il maintenant d’autres raisons de penser autrement ? Les chrétiens ne doivent pas s’abstenir de dire la vérité par crainte d’offenser les autres. Les faux docteurs qui ont entraîné les Galates loin de la vérité de l’Évangile étaient des hommes intrigants. Ils prétendaient leur affection, mais ils n’étaient pas sincères et droits. Une règle excellente est donnée. Il est bien de toujours être zélé dans une bonne chose ; pas pour un temps seulement, ou de temps en temps, mais toujours. Il serait heureux pour l’église de Christ que ce zèle soit permanent.
19 Mes enfants, j'éprouve de nouveau les douleurs de l’accouchement pour vous, jusqu'à ce que Christ soit formé en vous. 20 Je voudrais être en ce moment auprès de vous et pouvoir changer de ton, car je suis dans l’embarras à votre sujet.
19,20 Les Galates étaient prêts à considérer l’apôtre comme leur ennemi, mais il les assure qu’il était leur ami ; il avait les sentiments d’un père envers eux. Il était dans le doute quant à leur état, et était inquiet de savoir le résultat de leurs illusions présentes. Rien n’est aussi certain qu’un pécheur est passé dans un état de justification lorsque Christ a été formé en lui par le renouvellement du Saint-Esprit ; mais ceci ne peut pas être espéré tant que les hommes dépendent de la loi pour leur communion avec Dieu.
21 Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, ne comprenez-vous pas la loi? 22 En effet, il est écrit qu'Abraham a eu deux fils , un de la femme esclave et un de la femme libre. 23 Mais celui de l'esclave est né par volonté humaine, et celui de la femme libre est le fruit de la promesse. 24 Ces faits ont une valeur allégorique, car ces femmes représentent deux alliances. L'une vient du mont Sinaï et donne naissance à des esclaves: c'est Agar. 25 En effet, Agar, c'est le mont Sinaï en Arabie, et elle correspond à la Jérusalem actuelle qui vit dans l’esclavage avec ses enfants. 26 Mais la Jérusalem d'en haut est libre, c'est elle qui est notre mère. 27 De fait, il est écrit: Réjouis-toi, stérile, toi qui n'as pas eu d'enfant! Eclate de joie et pousse des cris de triomphe, toi qui n'as pas connu les douleurs de l'accouchement! En effet, les enfants de la femme délaissée seront plus nombreux que ceux de la femme mariée.
21-27 La différence entre les croyants qui se reposent sur Christ uniquement, et ceux qui font confiance dans la loi, est expliquée par les histoires d’Isaac et Ismaël. Ces choses sont une allégorie, dans laquelle, à côté du sens littéral et historique des mots, l’Esprit de Dieu indique quelque chose de plus profond. Agar et Sara étaient les emblèmes pertinents des deux dispensations différentes de l’alliance. La Jérusalem céleste, la véritable église d’en haut, représentée par Sara, est dans un état de liberté, et elle est la mère de tous les croyants, qui sont nés du Saint-Esprit. Par la régénération et une foi vraie, ils devenaient une part de la vraie postérité d’Abraham, selon la promesse qui lui avait été faite.
28 Nous, frères et sœurs, comme Isaac nous sommes les enfants de la promesse. 29 Le fils né par volonté humaine persécutait alors celui qui était né grâce à l'Esprit, et il en va de même maintenant encore. 30 Mais que dit l'Ecriture? Chasse l'esclave et son fils, car le fils de l'esclave n'héritera pas avec le fils de la femme libre. 31 Ainsi, frères et sœurs, nous ne sommes pas les enfants de l'esclave, mais de la femme libre.
28-31 L’histoire qui est ainsi expliquée est mise en application. Ainsi, frères, nous ne sommes pas enfants de la femme esclave, mais de la femme libre. Si les privilèges de tous les croyants étaient si grands d’après la nouvelle alliance, comme il était absurde pour les convertis Gentils d’être sous cette loi, elle qui ne peut pas délivrer les Juifs incrédules de l’esclavage ou de la condamnation ! Nous n’aurions pas découvert cette allégorie dans l’histoire de Sara et Agar, si cela ne nous l’avait pas été montré, cependant nous ne pouvons pas douter que ce fut voulu par le Saint-Esprit. C’est une explication du sujet, mais pas un argument de preuve. Les deux alliances des œuvres et de la grâce, et des professeurs légalistes et évangéliques sont en toile de fond. Les œuvres et les fruits apportés par la propre force d’un homme sont le légalisme. Mais s’ils s’élèvent dans la foi en Christ, ils sont évangéliques. Le premier esprit de l’alliance est un esclavage au péché et à la mort. Le second esprit de l’alliance est de liberté ; pas la liberté de pécher, mais envers le devoir. Le premier est un esprit de persécution ; le second est un esprit d’amour. Que ces professeurs qui ont un esprit violent, sévère, imposant, envers le peuple de Dieu regardent à cela. Cependant, comme Abraham s’est tourné du côté de Agar, il est également possible qu’un croyant puisse pour certaines choses se détourner vers l’alliance des œuvres, quand à travers l’incrédulité et la négligence de la promesse il agit d’après la loi, par sa propre force ; ou dans un chemin de violence, et non d’amour, envers les frères. Ce n’est cependant pas son chemin, ni son esprit de faire cela ; c’est pourquoi il n’est jamais en repos, jusqu’à ce qu’il revienne de nouveau à sa dépendance à Christ. Reposons nos âmes sur les Écritures, notre espérance sur l’Évangile, et par une joyeuse obéissance, montrons que notre conversation et notre trésor sont réellement dans le ciel.