* La naissance, le travail et la vie spirituelle de Caïn et d’Abel (1-7). Caïn tue Abel, la malédiction de Caïn (8-15). La conduite de Caïn, sa famille (16-18). Lémec et ses femmes, L’habileté des descendants de Caïn (19-24). La naissance d’un autre fils et petit fils d’Adam (25,26).
1 Adam eut des relations conjugales avec sa femme Eve. Elle tomba enceinte et mit au monde Caïn. Elle dit: «J'ai donné vie à un homme avec l'aide de l'Eternel.» 2 Elle mit encore au monde le frère de Caïn, Abel. Abel fut berger et Caïn fut cultivateur.
3 Au bout de quelque temps, Caïn fit une offrande des produits de la terre à l'Eternel. 4 De son côté, Abel en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. L'Eternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande, 5 mais pas sur Caïn et sur son offrande. Caïn fut très irrité et il arbora un air sombre. 6 L'Eternel dit à Caïn: «Pourquoi es-tu irrité et pourquoi arbores-tu un air sombre? 7 Certainement, si tu agis bien, tu te relèveras. Si en revanche tu agis mal, le péché est couché à la porte et ses désirs se portent vers toi, mais c’est à toi de dominer sur lui.»
1-7 Quand Caïn est né, Ève a dit : « J’ai acquis un homme avec l’Éternel ». Elle pensa peut-être que cette naissance représentait la semence promise ce qui aurait pu vraiment la désappointer. Abel signifie « vanité ». Quand elle a pensé avoir la semence promise avec Caïn, dont le nom signifie « possession », l’arrivée de ce deuxième fils lui a donné des pensées vaniteuses. Notez bien que chacun de ses fils avait sa vocation. C’est la volonté de Dieu que chacun, ici-bas, ait une tâche à accomplir. Les parents devraient enseigner à leurs enfants cette notion du travail. « Donnez-leur une bible et une vocation » disait un certain Monsieur Dod, et Dieu sera avec eux. On peut croire que Dieu, après la chute, ait commandé à Adam de faire couler le sang des animaux innocents et qu’après leur mort, de brûler ce qui restait de leur corps. Une telle punition était déjà préfigurée, à savoir que les pécheurs méritent de subir la mort physique et la colère divine, bien représentées par l’image des souffrances de Christ. Il faut remarquer que l’adoration divine n’était pas quelque chose de nouveau. Cela existait dès les temps anciens et c’était une excellente pratique, Jér 6:16. Les offrandes de Caïn et d’Abel étaient fort différentes. Caïn a montré qu’il avait un coeur fier et incrédule, ce qui a fait rejeter son offrande. Abel s’est approché de son Dieu, en tant que pécheur, avec un sacrifice rempli d’humilité, de sincérité et d’obéissance. Ayant ainsi recherché le bénéfice de la Grâce, au travers de la Semence promise, son sacrifice a été tel que Dieu l’a accepté. Abel a offert ce sacrifice par la foi, à l’inverse de Caïn, Hé 11:4. Il s’est trouvé de tout temps deux sortes d’adorateurs, tels Caïn et Abel ; d’une part, il y a ceux, qui comme Caïn sont fiers et méprisent les méthodes indiquées par l’Évangile et tentent de plaire à Dieu en suivant leur propre imagination ; d’autre part, on trouve d’humbles croyants, suivant de près le chemin divin qui leur a été révélé. Caïn a cédé à sa colère envers Abel. Il a été animé d’un mauvais esprit, à savoir le mécontentement et la rébellion contre Dieu. Celui-ci constate avec tristesse les passions qui sont inhérentes à nos péchés. Il n’y a aucune colère, envie ou convoitise qui ne puisse échapper à Sa vue.
Le Seigneur n’a pu, hélas, que constater la rébellion de l’homme ; ce dernier aurait pu revenir dans le droit chemin tout en étant bien accepté par Dieu. Certains interprètent cela comme une invitation à s’approcher du trône de la grâce. « Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage ; et si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi : mais toi, domine sur lui ».
Le mot « péché » signifie à la fois péché, mais aussi, sacrifice pour le péché. « Quoique tu n’aies pas pratiqué le bien, ne désespère pas ; le remède est à la portée de ta main ».
Christ s’étant volontairement offert pour nos péchés, se tient à la porte, Apocalypse 3:20. Et ceux qui n’ouvrent pas la porte pour pouvoir bénéficier de l’offre de rédemption du péché ne méritent que la mort. Le fait que Dieu ait accepté l’offrande d’Abel n’a changé en rien le droit d’aînesse de Caïn. Pourquoi Caïn s’est-il donc mis tant en colère ? Le péché avive les discordes et les vanités, il ne peut que fausser l’impartialité de nos jugements.
8 Cependant, Caïn dit à son frère Abel: «Allons dans les champs» et, alors qu'ils étaient dans les champs, il se jeta sur lui et le tua.
9 L'Eternel dit à Caïn: «Où est ton frère Abel?» Il répondit: «Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère?» 10 Dieu dit alors: «Qu'as-tu fait? Le sang de ton frère crie de la terre jusqu'à moi. 11 Désormais, tu es maudit, chassé loin du sol qui s’est entrouvert pour boire le sang de ton frère versé par ta main. 12 Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus toutes ses ressources. Tu seras errant et vagabond sur la terre.» 13 Caïn dit à l'Eternel: «Ma peine est trop grande pour être supportée. 14 Voici que tu me chasses aujourd'hui de cette terre. Je serai caché loin de toi, je serai errant et vagabond sur la terre, et toute personne qui me trouvera pourra me tuer.» 15 L'Eternel lui dit: «Si quelqu'un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois» et l'Eternel mit un signe sur Caïn afin que ceux qui le trouveraient ne le tuent pas.
8-15 La malice du coeur finit par pousser au meurtre. Caïn a attaqué Abel, son propre frère, le fils de sa mère, celui qu’il aurait dû aimer, ce jeune frère, qui lui, ne lui avait jamais fait de mal. Un des rôles de Caïn était de protéger Abel. Quelle fatalité, le péché de nos premiers parents a pu entraîner et quelle colère se trouvait alors dans les coeurs ! Observez l’orgueil et l’incrédulité de Caïn. Il nia son crime, comme s’il pouvait le dissimuler devant Dieu. Il tenta de couvrir un meurtre délibéré, par un mensonge. Le meurtre est un péché que l’on ne peut cacher. Le sang appelle le sang ; le sang de la victime crie après celui du meurtrier.
Qui peut connaître les conséquences et le poids d’une sentence divine ? Elle peut nous atteindre n’importe où et nous blesser profondément. Seuls sont en Christ ceux qui sont rachetés, ils hériteront de nombreuses bénédictions. Caïn a été maudit sur la terre. Il a été puni là même où il a exécuté son crime et où il avait placé son coeur. Chaque créature nous apporte ce en quoi Dieu l’a façonnée, soit du réconfort soit une croix à porter, soit une bénédiction ou une malédiction. Le coeur du méchant disperse ce contexte de malédiction tout autour de lui. Caïn ne s’est pas plaint de son péché, mais de sa punition. Il faut avoir une grande dureté de coeur pour être davantage affecté par ses souffrances que par ses péchés. Dieu fait preuve de sagesse et de sainteté en prolongeant la vie même des méchants. Il serait vain de chercher à savoir quel genre de marque portait Caïn. Il devait être connu, à la fois, pour son infamie et par la protection que Dieu lui avait procurée afin de ne pas être tué. Abel même mort témoignait de sa souffrance. Il dénonçait la faute hideuse du meurtrier en nous avertissant qu’il est bon de tuer la colère dès qu’elle naît et en nous enseignant qu’il est profitable de rester sur la voie de la droiture. Il nous montre aussi qu’il existe une vie éternelle future où l’on trouvera toutes les récompenses, au travers de la foi en Christ et de son sacrifice réconciliateur. Il nous parle également de l’excellence de la foi dans le sacrifice et dans le sang de l’Agneau de Dieu. Abel a été massacré par Caïn car les oeuvres de ce dernier étaient mauvaises, à l’inverse de celles du premier qui n’étaient que droiture, 1Jean 3:12. C’est aussi la conséquence de l’inimitié entre la Semence de la femme et celle du serpent ; cette guerre a tout détruit. Et nous sommes tous concernés par ce combat, nous ne sommes pas neutres ; notre Maître a déclaré : « celui qui n’est pas avec moi, est contre moi ».
Engageons-nous fermement sur la voie de la vérité et de la droiture, contre Satan !
16 Caïn s'éloigna de l'Eternel et habita le pays de Nod, à l'est d'Eden.
17 Caïn eut des relations conjugales avec sa femme. Elle tomba enceinte et mit au monde Hénoc. Il construisit ensuite une ville à laquelle il donna le nom de son fils Hénoc. 18 Hénoc eut pour fils Irad, Irad eut Mehujaël, Mehujaël eut Metushaël et Metushaël eut Lémec.
16-18 Caïn a rejeté toute notion de crainte envers Dieu et, de plus, n’a même pas observé Ses préceptes. Les professeurs hypocrites, qui dissimulent ou traitent à la légère les enseignements divins, sont de ce fait, abandonnés à eux-mêmes, dans des théories grotesques et scandaleuses. Ils rejettent ainsi cette forme de piété, dont ils nient d’ailleurs toute puissance originale, à leur grande honte. Caïn s’est éloigné de la présence divine, et nous pouvons constater qu’il n’a jamais tenté de s’en rapprocher à nouveau, pour son plus grand bien. L’endroit où Caïn habitait s’appelait le « pays de Nod », ce qui signifie « secouant » ou « tremblant » ; cela montre l’agitation et le manque de paix de son esprit, il s’agissait en fait d’un « endroit où l’on vagabonde ».
Ceux qui s’éloignent de Dieu ne peuvent trouver un vrai repos, quel que soit l’endroit où ils se trouvent. Ceux qui, sur terre, aspirent à la cité céleste choisissent de demeurer dans des tabernacles ou dans des tentes ; Caïn, lui, n’a pas recherché ce genre de cité, mais s’est orienté vers ce qui est terrestre.
Il en est de même pour ceux qui sont maudits par Dieu et qui cherchent par eux-mêmes à s’établir et à satisfaire leurs convoitises ici-bas.
19 Lémec prit deux femmes. L'une s’appelait Ada, l'autre Tsilla. 20 Ada mit au monde Jabal. Il est l'ancêtre de ceux qui habitent sous des tentes et près des troupeaux. 21 Le nom de son frère était Jubal. Il est l'ancêtre de tous ceux qui jouent de la harpe et du chalumeau. 22 De son côté, Tsilla mit au monde Tubal-Caïn. Il forgeait tous les outils en bronze et en fer. La sœur de Tubal-Caïn était Naama.
23 Lémec dit à ses femmes: «Ada et Tsilla, écoutez-moi, femmes de Lémec, prêtez attention à ce que je dis! C’est que j'ai tué un homme pour ma blessure et un enfant pour ma contusion. 24 Si Caïn est vengé 7 fois, Lémec le sera 77 fois.»
19-24 Une des premières fautes de la descendance de Caïn a été d’avoir transgressé la loi du mariage. Jusqu’ici, un homme n’avait qu’une femme à la fois ; Lémec, par contre, en prit deux. Les choses du monde sont les seules qui soient charnelles et les méchants y placent tout leur coeur et s’y attachent. Il en était ainsi au temps de Caïn : on trouvait des bergers, des musiciens, mais aucun qui soit fidèle en la foi. Il y en avait qui étaient capables d’enseigner le travail du bronze et de l’acier, mais aucun n’était apte à enseigner la connaissance de l’Éternel : on savait comment s’enrichir ou comment devenir puissant et joyeux ; mais, au sujet de Dieu, de la crainte qu’on devait éprouver à Son égard, de Son service, c’était l’ignorance. Les choses de ce monde accaparent toutes les pensées.
Lémec s’était fait des ennemis. Il a comparé sa conduite à celle de ses ancêtres, en particulier Caïn ; il s’est trouvé plus juste que tous ces criminels. Il semble qu’il ait abusé de la patience divine en pensant que par le fait d’avoir épargné Caïn, l’Éternel laisserait finalement le péché impuni.
25 Adam eut encore des relations conjugales avec sa femme. Elle mit au monde un fils et l'appela Seth, car, dit-elle, «Dieu m'a donné un autre fils pour remplacer Abel que Caïn a tué.»
26 Seth eut lui aussi un fils, et il l'appela Enosh. C'est alors que l'on commença à faire appel au nom de l'Eternel.
25,26 Nos premiers parents ont été réconfortés dans leur affliction par la naissance d’un fils, dont le nom, Seth, signifie « établi » ou « placé » ; de cette descendance, l’humanité a continué sa lignée jusqu’à la fin des temps, en particulier, avec le Messie.
Alors qu’avec Caïn, le vagabond, l’apostasie est née, au contraire, avec Seth, la véritable future lignée de l’église a réellement débuté. En Christ et son église, se trouve le seul et vrai fondement.
Seth a marché dans les pas de son frère martyr, Abel ; il a été animé d’une grande foi, et d’une vraie droiture vis-à-vis de notre Dieu et de notre Sauveur Jésus Christ, en devenant par là le témoin vivant de la grâce divine et de l’influence du Saint-Esprit.
Dieu a donné à Adam et Ève une nouvelle possibilité de pratique religieuse au sein de leur famille. Les adorateurs de Dieu ont alors vraiment commencé à s’investir dans la religion ; certains ont même réagi contre la méchanceté qui régnait à cette époque dans le monde environnant.
Plus les autres sont mauvais, plus nous nous devons d’exercer le bien, avec le plus grand zèle. C’est alors que l’on pourra distinguer la différence entre celui qui, sauvé, recherche la sainteté et celui qui se laisse aller, selon son propre gré, ici-bas.