Livres de la Bible



Hébreux 4

Introduction de Matthew Henry

* L’humilité et une crainte prudente sont nécessaires, de peur que certains ne viennent trop tard au repos promis, par leur incrédulité (1-10). Arguments et motifs pour la foi et l’espérance dans nos approches vers Dieu (11-16).


1 Redoutons donc, alors que la promesse d'entrer dans son repos reste valable, que l’un de vous ne semble être resté en arrière. 2 En effet, cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu’à eux, mais la parole qu’ils ont entendue ne leur a servi à rien parce qu’ils n’étaient pas unis dans la foi à ceux qui ont écouté. 3 Quant à nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, dans la mesure où Dieu a dit: J'ai juré dans ma colère: ‘Ils n'entreront pas dans mon repos!’ Pourtant, son travail était terminé depuis la création du monde. 4 En effet, il a parlé quelque part ainsi au sujet du septième jour: Et Dieu se reposa de toute son activité le septième jour. 5 Et dans ce passage il dit encore: Ils n'entreront pas dans mon repos! 6 Ainsi, certains ont encore la possibilité d'y entrer, et les premiers à recevoir cette bonne nouvelle n’ont pas accédé au repos à cause de leur désobéissance. 7 C’est pourquoi Dieu fixe de nouveau un jour – aujourd'hui – en disant bien longtemps après par David cette parole déjà citée: Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas votre cœur.

8 Si Josué leur avait effectivement donné le repos, Dieu ne parlerait pas après cela d'un autre jour. 9 Il reste donc un repos de sabbat pour le peuple de Dieu. 10 En effet, celui qui entre dans le repos de Dieu se repose lui aussi de son activité, tout comme Dieu s'est reposé de la sienne.

1-10 Les privilèges que nous avons sous l’Évangile sont plus grands que ceux que chacun possédait sous la loi de Moïse, et pourtant le même Évangile dans sa substance a été prêché sous les deux Testaments. Il y a eu de tout temps des auditeurs qui n’ont pas su tirer profit de ce qu’ils entendaient ; et l’incrédulité est la racine de toute stérilité sous la parole. La foi de l’auditeur est la vie de la parole. Mais il y a une conséquence douloureuse à la négligence partielle, et à une profession de foi vacillante ou perdue, qui fait que souvent les hommes semblent être venus trop tard. Soyons alors assidus et diligents, pour que nous puissions avoir une réelle entrée dans le royaume de Dieu. Comme Dieu a terminé son œuvre, puis s’est reposé, il en sera de même des croyants, qui achèveront leurs œuvres, et auront la satisfaction du repos. Il est évident qu’il y a un sabbat plus spirituel et plus excellent réservé au peuple de Dieu que celui du septième jour, ou que celui dans lequel Josué a conduit les Juifs. Ce repos est un repos de grâce, de consolation et de sainteté, affirmé dans l’Évangile. Et un repos dans la gloire, où les peuples de Dieu auront plaisir à l’achèvement de leur foi, et qui est l’objet de tous leurs désirs. Ce repos, celui du sabbat, qui est le sujet du raisonnement de l’auteur de l’épître, et dont il conclut qu’on doit y prendre plaisir, est indubitablement le repos céleste, qui reste pour le peuple de Dieu, et qui est opposé à un état de travail et de trouble dans ce monde. C’est le repos qu’ils obtiendront lorsque le Seigneur Jésus paraîtra depuis le ciel. Mais ceux qui ne croient pas n’entreront jamais dans ce repos spirituel, qu’il soit de grâce ici-bas, ou de gloire ensuite. Dieu a toujours déclaré que le repos de l’homme est en lui, et que son amour est le seul vrai bonheur de l’âme ; et la foi dans ses promesses, à travers son Fils, est le chemin unique pour entrer dans ce repos.

11 Empressons-nous donc d'entrer dans ce repos afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance. 12 En effet, la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante que toute épée à deux tranchants, pénétrante jusqu’à séparer âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. 13 Aucune créature n’est cachée devant lui: tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte.

Supériorité de Christ le grand-prêtre 4.14–10.22

Christ supérieur aux grands-prêtres lévitiques

14 Ainsi, puisque nous avons un souverain grand-prêtre qui a traversé le ciel, Jésus, le Fils de Dieu, restons fermement attachés à la foi que nous professons. 15 En effet, nous n’avons pas un grand-prêtre incapable de compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté en tout point comme nous, mais sans commettre de péché. 16 Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce afin d’obtenir compassion et de trouver grâce pour être secourus au moment opportun.

11-16 Méditons la fin qui est proposée: le repos spirituel et éternel ; le repos de grâce ici, et de gloire ensuite ; en Christ sur la terre, avec Christ dans le ciel. Après un travail pénible et appliqué, un repos doux et satisfaisant suivra ; et le travail de maintenant rendra ce repos plus agréable quand le moment sera venu. Travaillons, et aidons chacun à être diligent dans son devoir. Les Saintes Écritures sont la parole de Dieu. Quand Dieu la met dans une demeure par son Esprit, il convainc puissamment, convertit puissamment, et console puissamment. Il transforme une âme qui a été longtemps orgueilleuse, et la rend humble ; et un esprit pervers devient doux et obéissant. Les habitudes coupables, qui étaient devenues comme naturelles pour l’âme, et qui étaient profondément enracinées en elle, sont séparées et tranchées par cette épée. Cette parole fera découvrir aux hommes leurs pensées et leurs desseins, la bassesse de beaucoup, les principes mauvais qui les animent, les fins coupables qui les font agir. La parole montrera au pécheur tout ce qui est dans son cœur. Gardons fermement les doctrines de la foi chrétienne dans nos têtes, ses principes vivants dans nos cœurs, leur claire confession sur nos lèvres, et faisons-en le sujet de nos vies. Christ a réalisé une partie de son sacerdoce sur la terre, en mourant pour nous ; l’autre partie il l’exécute dans le ciel, en intercédant pour la cause, et en présentant les offrandes de son peuple. Au regard de la Sagesse Infinie, il était nécessaire que le Sauveur des hommes puisse non seulement imaginer, mais qu’il ait vécu ce que ses créatures peuvent réellement éprouver ; et donc, il était essentiel qu’il ait une expérience vraie de tous les effets du péché pour que celui-ci puisse être séparé de sa culpabilité réelle. Dieu a envoyé son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, Romains 8:3 ; mais à cause de sa sainteté et de sa pureté, et combien il n’était pas dans sa nature de pécher, il a dû avoir la plus profonde impression de son mal ; et par conséquent, il est le plus concerné pour délivrer son peuple de sa culpabilité et de son pouvoir. Nous devons nous encourager par l’excellence de notre Souverain Sacrificateur, et venir courageusement au trône de la grâce. La miséricorde et la grâce sont ce dont nous avons besoin ; la miséricorde pour pardonner tous nos péchés, et la grâce pour purifier nos âmes. En plus de notre dépendance journalière envers Dieu pour nos besoins actuels, il y a des moments que nous devons apporter dans nos prières ; les temps de tentation, que ce soit par l’adversité ou la prospérité, et spécialement le temps de notre mort. Nous devons venir avec vénération et une crainte pieuse, cependant pas comme si nous étions traînés au siège de la justice, mais comme étant cordialement invité au propitiatoire, où règne la grâce. Nous avons la hardiesse d’entrer dans le saint des saints, et seulement par le sang de Jésus ; il est notre Avocat, et il a acheté tout ce dont nos âmes ont besoin ou peuvent désirer.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
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Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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