Livres de la Bible



Jean 4

Introduction de Matthew Henry

* Départ de Christ en Galilée (1-3). Sa rencontre avec la femme samaritaine (4-26). Les effets de la conversation de Christ, avec la Samaritaine (27-42). Christ guérit le fils de l’officier du roi (43-54).


Jésus et la femme samaritaine

1 Le Seigneur apprit que les pharisiens avaient entendu dire qu'il faisait et baptisait plus de disciples que Jean. 2 – A vrai dire Jésus ne baptisait pas lui-même, mais c'étaient ses disciples qui le faisaient. – 3 Alors il quitta la Judée et retourna en Galilée.

1-3 Jésus prêchait davantage qu’Il ne baptisait, ce qui était de loin excellent, 1Corinthiens 1:17 car Il honorait Ses disciples, en les faisant baptiser eux-mêmes.

Jésus nous apprend ainsi que le bénéfice des sacrements, en l’occurrence le baptême, ne dépend aucunement de la main qui les administre.

4 Comme il devait traverser la Samarie, 5 il arriva dans une ville de Samarie appelée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à son fils Joseph. 6 Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, était assis au bord du puits. C'était environ midi.

7 Une femme de Samarie vint puiser de l'eau. Jésus lui dit: «Donne-moi à boire.» 8 En effet, ses disciples étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger. 9 La femme samaritaine lui dit: «Comment? Toi qui es juif, tu me demandes à boire, à moi qui suis une femme samaritaine?» — Les Juifs, en effet, n'ont pas de relations avec les Samaritains. — 10 Jésus lui répondit: «Si tu savais quel est le cadeau de Dieu et qui est celui qui te dit: ‘Donne-moi à boire’, tu lui aurais toi-même demandé à boire et il t'aurait donné de l'eau vive.» 11 «Seigneur, lui dit la femme, tu n'as rien pour puiser et le puits est profond. D'où aurais-tu donc cette eau vive? 12 Es-tu, toi, plus grand que notre ancêtre Jacob qui nous a donné ce puits et qui a bu de son eau, lui-même, ses fils et ses troupeaux?» 13 Jésus lui répondit: «Toute personne qui boit de cette eau-ci aura encore soif. 14 En revanche, celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.» 15 La femme lui dit: «Seigneur, donne-moi cette eau afin que je n'aie plus soif et que je n’aie plus à venir puiser ici.» 16 «Va appeler ton mari, lui dit Jésus, et reviens ici.» 17 La femme répondit: «Je n'ai pas de mari.» Jésus lui dit: «Tu as bien fait de dire: ‘Je n'ai pas de mari’, 18 car tu as eu cinq maris et l'homme que tu as maintenant n'est pas ton mari. En cela tu as dit la vérité.» 19 «Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es un prophète. 20 Nos ancêtres ont adoré sur cette montagne et vous dites, vous, que l'endroit où il faut adorer est à Jérusalem.» 21 «Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. 22 Vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. 23 Mais l'heure vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. En effet, ce sont là les adorateurs que recherche le Père. 24 Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en vérité.» 25 La femme lui dit: «Je sais que le Messie doit venir, celui que l'on appelle Christ. Quand il sera venu, il nous annoncera tout.» 26 Jésus lui dit: «Je le suis, moi qui te parle.»

4-26 Il y avait une haine farouche entre les Samaritains et les Juifs. La route qu’empruntait Christ, de la Judée à la Galilée, passait par la Samarie …

Nous ne devrions pas nous rendre dans les lieux où la tentation nous guette, sauf quand un besoin spécifique s’en fait sentir ; en de tels cas, nous ne devons pas y demeurer, mais nous hâter de les traverser !

Nous voyons dans ce texte le Seigneur Jésus, très fatigué par le voyage qu’Il venait d’effectuer. Nous pouvons voir, par ce fait, qu’Il avait vraiment revêtu notre nature humaine. La lassitude et la peine vont de pair avec le péché ; Christ, ayant été fait « malédiction » pour nous, a été soumis aux effets du péché, entré dans le monde. De plus, Il était relativement pauvre, et effectuait donc tous Ses voyages à pied. Étant fatigué, Il s’assit sur la margelle d’un puits ; Il n’avait pas de lieu précis pour se reposer. Il se tint donc là, comme le ferait un passant fatigué, assis sur un banc.

Il est certain que nous devrions revêtir avec empressement l’humilité qu’avait le Fils de Dieu en de telles circonstances. Christ demanda de l’eau à cette femme de la Samarie. Elle fut d’abord surprise par l’absence d’inimitié de Jésus, à son égard. Certaines personnes étonnent leurs interlocuteurs par leur simplicité. Christ saisit ainsi l’occasion pour enseigner le chemin du salut à cette Samaritaine : Il a converti cette femme, en lui exposant son ignorance, sa culpabilité et son besoin d’accepter un Sauveur.

L’eau vive mentionnée dans ce texte signifie l’Esprit. Par cette analogie s’accomplissait la bénédiction du Messie, promise dans l’Ancien Testament. Les grâces de l’Esprit, et ses consolations étanchent la soif de l’âme, celle qui reconnaît sa propre nature et son besoin. Cette femme comprit littéralement ce que Jésus mentionnait de manière imagée.

Christ montre que l’eau de ce puits de Jacob ne pouvait fournir qu’une satisfaction passagère. Quelles que soient les « eaux de consolation » que nous pouvons boire, nous aurons toujours soif. Mais quiconque reçoit l’Esprit de la Grâce, en bénéficiant des consolations de l’Évangile, ne manquera plus jamais de rien qui puisse satisfaire abondamment son âme !

Le cœur de l’homme n’aspire qu’à des fins charnelles. « Donne-moi de cette eau », demanda cette femme à Jésus ; elle ne fit pas cette requête pour avoir la vie éternelle (ce que Christ proposait), mais afin de ne plus être obligée de venir puiser en ce lieu. L’esprit charnel est très ingénieux pour écarter ou étouffer toute conviction spirituelle. Jésus condamna alors la conscience de cette femme, en lui donnant des détails très précis sur sa vie privée ! Il blâma sévèrement sa conduite.

La femme reconnut alors que Christ était un prophète. La puissance de Sa parole, qui sonde le cœur et qui révèle à la conscience des secrets « intimes », est une preuve de l’autorité divine. Cette Parole devrait nous faire réfléchir, et nous faire comprendre que tout ce qui peut nous préoccuper sur terre n’est que passager.

L’objet de l’adoration doit demeurer toujours le même : Dieu, notre Père. Nous devons rechercher à revêtir une certaine « décence spirituelle », quand nous nous présentons devant le Seigneur, pour notre adoration ou notre culte ; peu importe notre préférence pour ce lieu de culte, tant que nous respectons la Sainteté et l’approbation de Dieu.

D’après la réponse de cette femme, on pouvait déduire que les Juifs étaient sincères quant à leur attente du Messie. Ceux qui, par les Écritures, ont discerné Dieu, savent Qui ils adorent. Le message du salut venait des Juifs ; il est parvenu aux autres nations par leur intermédiaire. Christ préférait le culte des Juifs à celui des Samaritains ; Il annonce ensuite que ce dernier allait bientôt disparaître : Dieu était sur le point d’être révélé, en tant que Père de tous les croyants, de toutes les nations !

Lorsque l’homme est placé sous l’influence du Saint-Esprit, il doit adorer Dieu, et rester en communion avec Lui. Les différentes affections spirituelles, révélées dans des prières ferventes, des supplications, et des actions de grâces, composent l’adoration d’un cœur droit, en lequel Dieu prend plaisir et est glorifié.

La femme attendait patiemment la venue du Messie. Christ lui dit : je le suis, Moi qui te parle. Elle n’était qu’une étrangère, une Samaritaine hostile ; le simple fait de s’adresser à un Juif pouvait être considéré comme une disgrâce pour notre Seigneur Jésus. Cependant, ce Dernier se révéla à cette femme plus qu’Il ne l’avait fait jusqu’à présent, à l’un quelconque de Ses disciples.

Aucun de nos péchés ne peut empêcher d’être accepté par Jésus, à condition de nous humilier devant Lui, et de croire qu’Il est véritablement le Christ, le Sauveur du monde !

27 Là-dessus arrivèrent ses disciples, et ils étaient étonnés de ce qu'il parlait avec une femme. Toutefois, aucun ne dit: «Que lui demandes-tu?» ou: «Pourquoi parles-tu avec elle?» 28 Alors la femme laissa sa cruche, s'en alla dans la ville et dit aux habitants: 29 «Venez voir un homme qui m'a dit [tout] ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Messie?» 30 Ils sortirent de la ville et vinrent vers lui.

31 Pendant ce temps, les disciples le pressaient en disant: «Maître, mange.» 32 Mais il leur dit: «J'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas.» 33 Les disciples se disaient donc les uns aux autres: «Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger?» 34 Jésus leur dit: «Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre. 35 Ne dites-vous pas qu'il y a encore quatre mois jusqu'à la moisson? Eh bien, je vous le dis, levez les yeux et regardez les champs: ils sont déjà blancs pour la moisson. 36 Celui qui moissonne reçoit un salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble. 37 En effet, en cela cette parole est vraie: ‘L'un sème et l'autre moissonne.’ 38 Je vous ai envoyés récolter une moisson qui ne vous a pas demandé de travail; d'autres ont travaillé et vous êtes entrés dans leur travail.»

39 Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus à cause des paroles de la femme qui rendait ce témoignage: «Il m'a dit tout ce que j'ai fait.» 40 Ainsi donc, quand ils vinrent le trouver, les Samaritains le prièrent de rester avec eux. Il resta là deux jours. 41 Un bien plus grand nombre crurent à cause des paroles de Jésus, 42 et ils disaient à la femme: «Ce n'est plus seulement à cause de ce que tu as dit que nous croyons, car nous l'avons entendu nous-mêmes et nous savons qu'il est vraiment [le Messie,] le Sauveur du monde.»

27-42 Les disciples étaient étonnés de voir Christ parler ainsi avec une Samaritaine. Ils savaient cependant que c’était pour de bonnes raisons, dans de bonnes intentions.

Lorsque des difficultés surgissent ici-bas et nous découragent, malgré le soutien que peuvent procurer la Parole et la Providence divines, il est bon de nous rappeler que toutes les œuvres et toutes les paroles de Jésus-Christ sont parfaites.

Deux éléments impressionnèrent cette Samaritaine :

1) L’ampleur de la connaissance de Jésus ; Il connaît en effet toutes les pensées, les paroles et les actions de chacun.

2) La puissance de Sa Parole ; Jésus a dénoncé les péchés secrets de cette femme, avec puissance et autorité.

Cette Samaritaine porta toute son attention sur les réponses que lui donna Jésus ; beaucoup de gens auraient pensé qu’elle aurait éprouvé de la honte, suite aux révélations du Seigneur sur sa vie privée ; en fait, la « connaissance de Christ » en laquelle nous sommes conduits par la condamnation de notre péché, est ce qui il y a de plus bénéfique et salutaire.

Les disciples vinrent ensuite vers Jésus : ceux qui veulent connaître Christ, doivent Le rencontrer, là où est proclamé Son Nom. Notre Maître nous a laissé un exemple, pour que nous puissions apprendre à faire la volonté de Dieu, comme Il le faisait Lui-même, avec diligence, en en recherchant tout bénéfice, joie et plaisir.

Christ compare Son œuvre, à la moisson. Nous voyons dans ce texte que cette dernière était proche ; il en était ainsi pour l’Évangile qui commençait à être proclamé par le Maître. La période de la moisson est synonyme de grande occupation ; tous doivent être alors à l’ouvrage. Le temps de la moisson est court : ce travail doit être fait à un moment précis, ni trop tôt, ni trop tard ; il en est de même pour « le temps » de l’Évangile : il est en quelque sorte « une saison », qui, une fois passée, ne peut pas être « rattrapée ».

Dieu utilise quelquefois des instruments modestes et étonnants pour initier et exécuter une bonne œuvre. Notre Sauveur, en enseignant cette pauvre femme, a répandu la connaissance de Sa Parole sur une ville entière. Bénis soient ceux qui ne pèchent pas contre Christ. Ils sont enseignés par Dieu et sont vraiment désireux d’apprendre davantage. Cela devrait motiver notre louange et notre amour pour Christ et Sa Parole, une fois tous nos préjugés vaincus.

La foi des disciples fut alors affermie : ils crurent vraiment que Jésus était le Sauveur, non seulement des Juifs, mais du monde entier. Puissions-nous avoir cette même certitude : « nous savons qu’Il est vraiment le Sauveur du monde » ! Appuyons-nous sur ce fondement : « car nous L’avons entendu nous-mêmes » ? Jean 4:42* !

* Référence ajoutée par le traducteur pour faciliter la compréhension du texte.

Guérison du fils d'un officier

43 Après ces deux jours, Jésus partit de là pour se rendre en Galilée, 44 car il avait déclaré lui-même qu'un prophète n'est pas honoré dans sa propre patrie. 45 Lorsqu'il arriva en Galilée, il fut bien accueilli par les Galiléens qui avaient vu tout ce qu'il avait fait à Jérusalem pendant la fête. En effet, eux aussi étaient allés à la fête. 46 Jésus retourna donc à Cana en Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Il y avait à Capernaüm un officier du roi dont le fils était malade. 47 Quand il apprit que Jésus était venu de Judée en Galilée, il alla le trouver et le pria de descendre guérir son fils, car il était sur le point de mourir. 48 Jésus lui dit: «Si vous ne voyez pas des signes et des prodiges, vous ne croirez donc pas?» 49 L'officier du roi lui dit: «Seigneur, descends avant que mon enfant ne meure!» 50 «Vas-y, lui dit Jésus, ton fils vit.» Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et s'en alla. 51 Il était déjà en train de redescendre lorsque ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui dirent: «Ton enfant vit.» 52 Il leur demanda à quelle heure il était allé mieux et ils lui dirent: «C’est hier, à une heure de l'après-midi, que la fièvre l'a quitté.» 53 Le père reconnut que c'était à cette heure-là que Jésus lui avait dit: «Ton fils vit.» Alors il crut, lui et toute sa famille. 54 Jésus fit ce deuxième signe miraculeux après être revenu de Judée en Galilée.

43-54 Le père, mentionné dans ce texte, était un dignitaire dont le fils était malade. Les honneurs et les titres en ce monde ne sont pas une « garantie » contre la maladie et la mort. Même les plus grands hommes ici-bas, doivent se revêtir d’humilité pour se tourner vers Dieu !

Ce dignitaire n’a pas cessé de présenter sa demande de guérison au Seigneur, jusqu’à obtenir gain de cause. Il a toutefois d’abord découvert la propre faiblesse de sa foi en la Puissance de Christ.

Il est parfois difficile de nous imaginer que la notion de temps et la distance qui peuvent nous séparer les uns des autres ne peuvent pas faire obstacle à la Connaissance, à la Miséricorde et à la Puissance de notre Seigneur Jésus.

Christ rassura cet homme, par une réponse pleine de paix : « Ton fils vit », ce qui s’avéra exact. Le père rentra chez lui, ce qui montrait l’authenticité de sa foi car étant pleinement satisfait par cette réponse de Jésus, il ne se précipita pas pour regagner de nuit son domicile, mais il prit le chemin du retour en toute quiétude. Ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent la guérison de l’enfant.

De bonnes nouvelles sont souvent annoncées à ceux qui placent leur espérance dans la Parole de Dieu ! Appliquons-nous à examiner l’accomplissement des promesses de Jésus, cela ne pourra qu’affermir notre foi !

La guérison de l’enfant de cette maison apporta le salut à toute la famille. Nous pouvons voir ainsi qu’une manifestation de la Puissance de la Parole du Seigneur manifeste le pouvoir de ce Dernier sur notre vie.

Toute la famille de ce dignitaire crut en Dieu. Cette guérison miraculeuse incita chacun à aimer Jésus. La connaissance de

Christ se répand encore au sein des familles, où tous y trouvent alors, la santé et le salut de leur âme !


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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