* Éliphaz réprimande Job (1-6). Éliphaz maintient que les jugements de Dieu
1 Eliphaz de Théman prit la parole et dit: 2 «Si l’on tente de te dire un mot, le supporteras-tu? Mais comment serait-il possible de garder le silence? 3 Tu as donné de nombreux avertissements, tu as fortifié les bras qui se baissaient, 4 tes paroles ont relevé ceux qui trébuchaient, tu as affermi les genoux qui pliaient, 5 et maintenant qu'il s'agit de toi, tu es abattu! Maintenant que tu es atteint, tu es bouleversé! 6 Ta crainte de Dieu ne devrait-elle pas être ton soutien? Ton espérance, n'est-ce pas l’intégrité de ta conduite?
sont destinés au méchant (7-11). La vision d’Éliphaz (12-21).
1-6 Satan, par l’affliction qu’il envoie à Job, tente de prouver à ce dernier qu’il n’est qu’un orgueilleux ; ses amis arrivent à la même conclusion, au vu de l’impatience que montre le patriarche vis-à-vis de son épreuve. Nous devons garder ces pensées à l’esprit, pour comprendre la suite de notre texte. Éliphaz s’adresse à Job avec une certaine tendresse, en reconnaissant sa triste condition ; il l’accuse par contre d’avoir un cœur faible et sans vigueur. Les hommes n’éprouvent guère de tendresse pour ceux qui ont enseigné les autres. Même les hommes pieux peuvent ressentir des blessures, dans de telles occasions. Apprenons, par conséquent, à oublier l’affliction qui peut nous assaillir et portons nos regards vers Dieu, qui seul, nous accorde la miséricorde lors de l’épreuve. Et comment peut-on faire cela, sinon en regardant vers Jésus, dont les douleurs ont été infiniment supérieures à celles que chaque enfant de Dieu peut éprouver ?
7 »Cherche donc dans ton souvenir: quel est l'innocent qui est mort? Où a-t-on vu disparaître les hommes droits? 8 Pour ma part, voici ce que j'ai vu: ceux qui labourent l’injustice et qui sèment le malheur en récoltent les fruits; 9 ils sont détruits par le souffle de Dieu, ils sont exterminés par le vent de sa colère. 10 Le lion a beau rugir, le fauve a beau gronder, les dents des lionceaux sont brisées; 11 le lion meurt faute de proie et les petits de la lionne se dispersent.
7-11 Éliphaz conclut ainsi :
1. Que les hommes bons ne peuvent connaître la ruine. Toutefois, le juste et le méchant sont soumis au même sort, Ecclésiaste 9:2, à la fois dans la vie et face à la mort. La véritable différence se situe après la mort. Nos pires erreurs viennent de notre mauvaise interprétation des vérités indéniables.
2. Les méchants ont souvent fini dans la ruine : c’est le discours qu’Éliphaz tient, suite à ses convictions. Nous pouvons en voir la démonstration chaque jour.
12 »Une parole est arrivée furtivement jusqu'à moi, et mon oreille en a perçu les sons légers. 13 Au moment où les pensées sont agitées par les visions de la nuit, quand un sommeil profond tombe sur les hommes, 14 j’ai été saisi de frayeur et d'épouvante et tous mes os ont tremblé. 15 Un esprit est passé près de mon visage, tous les poils de mon corps se sont hérissés. 16 Quelqu’un se tenait là. Je ne le reconnaissais pas. Une silhouette était devant mes yeux. Il y a d’abord eu un silence, puis j'ai entendu sa voix: 17 ‘L'homme pourrait-il être juste devant Dieu? Pourrait-il être pur devant celui qui l'a fait? 18 Si Dieu ne peut faire confiance à ses serviteurs, s'il trouve des défauts chez ses anges, 19 ce sera d’autant plus le cas pour ceux qui habitent des maisons d'argile aux fondations posées dans la poussière et qui peuvent être écrasés plus vite qu’une mite! 20 Il suffit d’une journée pour les briser; ils disparaissent définitivement et personne n'y prête attention. 21 Le cordage de leur vie est-il coupé, ils meurent sans avoir acquis la sagesse.’
12-21 Éliphaz relate une vision. Quand notre cœur est en communion intime avec Dieu Psaumes 4:4, vient alors le moment où le Saint-Esprit s’adresse à nous. Cette vision a mis le personnage de ce texte dans un état de grande crainte.
Depuis que l’homme a péché, recevoir des communications célestes le remplit d’épouvante, car il est conscient qu’il ne peut attendre aucune bonne nouvelle du ciel. Homme pécheur ! Peut-il prétendre être plus juste, plus pur, que Dieu, son créateur, son Seigneur et Celui à qui il appartient ? Qu’elles sont dangereuses cette fierté et cette arrogance humaines ! Par contre, quelle grandeur dans la patience de Dieu ! Considérez l’homme dans sa vie ! Les fondations de la piètre maison d’argile où il demeure ne sont que poussière, et tout s’affaissera de son propre poids. Nous ne faisons que séjourner sur de la poussière. Certains se tiennent sur un « monceau de poussière » plus haut que d’autres, mais en final, c’est la terre qui supporte le tout, et c’est elle qui nous engloutira sous peu. L’homme est bien vite anéanti ; quand il est victime d’une longue maladie, qui le ronge telle une mite, il ne peut pas résister, son corps est détruit inexorablement. Une telle créature peut-elle prétendre blâmer les ordonnances divines ?
Observez le constat de l’homme, à l’heure de sa mort : sa vie est courte et en peu de temps, il est éliminé. La beauté, la force, les études, non seulement ne peuvent pas nous faire éviter la mort, mais de plus, tous ces « avantages » disparaissent en même temps ; aucune splendeur, aucune richesse ni puissance, ne persiste après la mort. Est-ce qu’une faible créature pécheresse peut prétendre être plus juste que Dieu, être plus pure que son Créateur ? Non : au lieu de maudire ses afflictions, l’homme doit se demander s’il peut échapper à l’enfer. Peut-il être lavé de son péché, sans l’aide de son Créateur ? Est-ce que Dieu peut innocenter les pécheurs mortels et ignorer leur culpabilité ? Peut-Il pardonner ainsi, sans glorifier le Rédempteur promis, alors que les anges, accomplissant leur ministère spirituel devant Son trône, reçoivent quant à eux, la juste rétribution de leurs péchés ?
Malgré l’impunité apparente des hommes pendant leur court séjour ici-bas, alors qu’ils vivent sans Dieu, leur triste sort est aussi inéluctable que celui des anges déchus, et il les poursuit sans cesse. Bien que les pécheurs négligents se soucient bien peu de ces choses et ne s’attendent à aucune rétribution de leurs actes, le sage, quant à lui, considère la fin qui les attend.