* L’apôtre exhorte les Philippiens à la fermeté dans le Seigneur (1). Donne des directions à quelques-uns, et à tous en général (2-9). Exprime son contentement dans toute condition de vie (10-19). Il conclut par une prière à Dieu le Père, et sa bénédiction habituelle (20-23).
1 C'est pourquoi, mes très chers frères et sœurs que je désire tant revoir, vous qui êtes ma joie et ma couronne, tenez ferme dans le Seigneur, mes bien-aimés!
1 Le vivant espoir et la perspective de la vie éternelle doivent nous rendre stables et constants dans notre course chrétienne. Il y a des différences de dons et de grâces, et cependant, étant renouvelés par le même Esprit, nous sommes frères. Être ferme dans le Seigneur, c’est se tenir ferme dans sa force, et par sa grâce.
2 J'encourage Evodie et Syntyche à vivre en plein accord dans le Seigneur. 3 Toi aussi, mon fidèle collègue, je te demande de les aider, elles qui ont combattu pour l'Evangile avec moi ainsi qu’avec Clément et mes autres collaborateurs dont le nom figure dans le livre de vie.
4 Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur! Je le répète: réjouissez-vous!
5 Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche.
6 Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance. 7 Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, gardera votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ.
8 Enfin, frères et sœurs, portez vos pensées sur tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est digne d'être aimé, tout ce qui mérite l'approbation, ce qui est synonyme de qualité morale et ce qui est digne de louange. 9 Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi et ce que vous avez vu en moi, mettez-le en pratique. Et le Dieu de la paix sera avec vous.
2-9 Il faut que les croyants aient un même esprit, et soient prêts à s’aider les uns les autres. Et comme l’apôtre avait apprécié les bienfaits de leur assistance, il savait combien il serait agréable pour ses associés dans l’œuvre d’avoir l’aide des autres. Cherchons à donner l’assurance que nos noms sont écrits dans le livre de vie. La joie en Dieu est d’une grande conséquence dans la vie chrétienne ; et les chrétiens ont besoin d’y être constamment appelés. Cette joie fait plus que l’emporter sur toutes les causes de chagrin. Que leurs ennemis perçoivent combien les chrétiens sont modérés quant aux choses extérieures, et combien ils peuvent souffrir tranquillement pertes et épreuves. Le jour de jugement arrivera bientôt, avec une pleine rédemption pour les croyants, et la destruction pour les hommes impies. Notre devoir est de prendre soin de notre diligence, de notre assiduité, ce qui est en accord avec une sage prévision et une inquiétude normale ; mais un souci dans la peur et la méfiance est à la fois un péché et une folie, et ne peut qu’embarrasser et distraire l’esprit. Comme remède à une anxiété embarrassante, la prière constante est recommandée. Non seulement dans le temps imparti pour la prière, mais en toute chose, car tout doit être accompli avec l’aide de la prière. Nous devons joindre des actions de grâces à ces prières et supplications ; nous devons non seulement rechercher à être pourvus en bonnes choses, mais également remercier pour les miséricordes que nous avons reçues. Dieu n’a pas besoin d’entendre nos besoins ou nos désirs ; il les connaît mieux que nous-mêmes ; mais il désire que nous puissions évaluer la miséricorde, et que nous ressentions notre dépendance envers lui. La paix de Dieu, la notion agréable d’être réconcilié avec Dieu, d’avoir part à sa faveur, et l’espérance de la béatitude céleste, sont le plus grand bien que l’on puisse totalement exprimer. Cette paix gardera nos cœurs et nos esprits au travers de Jésus-Christ ; il nous gardera du péché au moment des troubles, et de ce qui en découle ; il nous gardera calmes et avec une satisfaction intérieure. Nous devons marcher sur toutes les voies de la vertu, et y demeurer ; alors, que notre louange vienne des hommes ou pas, elle viendra de Dieu. L’apôtre se donne en exemple. Sa doctrine et sa vie ont été conformes. Le chemin pour avoir le Dieu de paix avec nous est de veiller fermement à notre devoir. Tous nos privilèges et notre salut proviennent de la miséricorde gratuite de Dieu ; et cependant nous ne pouvons en jouir que par notre sincère et sainte conduite. C’est l’œuvre de Dieu, qui appartient à Dieu, c’est à lui seulement que l’on doit l’attribuer, et à aucun autre, que ce soient hommes, paroles ou actions.
10 J'ai éprouvé une grande joie dans le Seigneur de ce que vous avez enfin pu renouveler l’expression de votre intérêt pour moi. Vous y pensiez bien, mais l'occasion vous manquait. 11 Ce n'est pas à cause de mes besoins que je dis cela, car j'ai appris à être satisfait de ma situation. 12 Je sais vivre dans la pauvreté et je sais vivre dans l'abondance. Partout et en toutes circonstances j'ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l'abondance et à être dans le besoin. 13 Je peux tout par celui qui me fortifie, [Christ]. 14 Cependant vous avez bien fait de prendre part à ma détresse.
15 Vous le savez vous-mêmes, Philippiens, au début de la prédication de l’Evangile, lorsque j'ai quitté la Macédoine, aucune Eglise n’a pris part avec moi à un tel échange de contributions. Vous avez été les seuls à le faire: 16 à Thessalonique déjà, et à plus d’une reprise, vous m'avez envoyé de quoi pourvoir à mes besoins. 17 Ce n'est pas que je recherche les dons, mais je désire qu’un fruit abondant soit porté sur votre compte. 18 J'ai tout reçu et je suis dans l'abondance. J'ai été comblé en recevant d’Epaphrodite ce que vous m’avez envoyé comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte et qui lui est agréable. 19 Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins conformément à sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ.
10-19 C’est une bonne œuvre que de secourir et aider un bon ministre qui est dans la peine. La nature de la vraie sympathie chrétienne n’est pas de ressentir seulement de l’inquiétude pour nos amis dans leurs peines, mais de faire ce que nous pouvons pour les aider. L’apôtre était souvent emprisonné, et dans la nécessité ; mais en tout, il a appris à se contenter, à adapter son esprit à sa condition, et d’en prendre le meilleur. La fierté, l’incrédulité, la vaine convoitise d’obtenir quelque chose que nous n’avons pas, et le dégoût inconstant des choses présentes rend les hommes mécontents même dans des circonstances favorables. Prions pour une soumission patiente et de l’espoir lorsque nous sommes humiliés ; pour de l’humilité et un esprit céleste lorsque nous sommes exaltés. C’est une grâce spéciale d’avoir en permanence le même état d’esprit. Et de ne pas perdre notre réconfort en Dieu lorsque nous sommes au creux de la vague, ni douter de sa providence, ni prendre le mauvais chemin pour répondre à nos besoins. Dans une situation prospère, nous ne devons pas être orgueilleux, ou nous sentir sûrs de nous, ou agir comme le monde. Il y a ici une leçon difficile, car les tentations de la plénitude et de la prospérité font plus que celles de l’affliction et du besoin. L’apôtre n’avait pas dans l’idée de les prier de donner plus, mais de les encourager à une gentillesse leur permettant d’obtenir une récompense glorieuse dans un autre monde. Au travers de Christ nous avons la grâce de faire ce qui est bien, et à travers lui nous devons attendre la récompense ; et comme nous avons toutes choses par lui, faisons toutes choses pour lui, et à sa gloire.
20 A notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles! Amen!
21 Saluez chacun des saints en Jésus-Christ. Les frères qui sont avec moi vous saluent. 22 Tous les saints vous saluent, en particulier ceux de l’entourage de l’empereur.
23 Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous!
20-23 L’apôtre termine par des louanges à Dieu. Nous devons regarder à Dieu, sous toutes nos faiblesses et nos craintes, non comme un ennemi, mais comme un Père, disposé à avoir pitié de nous et à nous aider. Nous devons rendre gloire à Dieu comme un Père. La grâce de Dieu et sa faveur, qui ont réconcilié les âmes dans la joie, avec toutes les grâces en nous qui en découlent, ont toutes été rachetées pour nous par le mérite de Christ, et mises en application par son intercession pour nous ; et tout cela est appelé avec justesse la grâce du Seigneur Jésus-Christ.