* Joseph réconforte ses frères, et envoie chercher son père (1-15). Pharaon agrée le fait que Joseph invite les siens à le rejoindre ; Les présents que Joseph donne à ses frères (16-24). Jacob reçoit la nouvelle : Joseph est toujours en vie (25-28).
1 Joseph ne parvenait plus à se retenir devant tous ceux qui l'entouraient. Il s'écria: «Faites sortir tout le monde!» si bien qu’il ne resta plus personne avec lui quand il se fit reconnaître par ses frères. 2 Il se mit à sangloter. Les Egyptiens l'entendirent et la nouvelle parvint à l’entourage du pharaon. 3 Joseph dit à ses frères: «Je suis Joseph! Mon père est-il encore en vie?» Mais ses frères furent incapables de lui répondre, tant ils étaient troublés de se retrouver devant lui.
4 Joseph dit à ses frères: «Approchez-vous de moi» et ils s'approchèrent. Il dit: «Je suis Joseph, votre frère, celui que vous avez vendu à destination de l’Egypte. 5 Maintenant, ne vous tourmentez pas et ne soyez pas fâchés contre vous-mêmes de m'avoir vendu pour que je sois conduit ici, car c'est pour vous sauver la vie que Dieu m'a envoyé ici avant vous. 6 Voilà 2 ans que la famine dure dans le pays, et pendant 5 ans encore il n'y aura ni labourage ni moisson. 7 Dieu m'a envoyé ici avant vous pour vous permettre de subsister dans le pays et pour vous faire vivre en vous accordant une grande délivrance. 8 Ce n'est donc pas vous qui m'avez envoyé ici, c'est Dieu. Il m'a établi père du pharaon, seigneur de toute sa maison et gouverneur de toute l'Egypte. 9 Dépêchez-vous de remonter vers mon père pour lui annoncer: ‘Voici ce qu’a dit ton fils Joseph: Dieu m'a établi seigneur de toute l'Egypte. Descends vers moi sans tarder! 10 Tu habiteras dans la région de Gosen et tu seras près de moi avec tes enfants et petits-enfants, tes brebis et tes bœufs, ainsi que tout ce qui est à toi. 11 Là je te nourrirai, car il y aura encore cinq années de famine. Ainsi tu ne seras pas réduit à la misère, ni toi, ni ta famille ni tout ce qui t’appartient.’ 12 Vous voyez de vos yeux, et mon frère Benjamin le voit de ses yeux, que c'est moi-même qui vous parle. 13 Racontez à mon père toute la gloire dont je jouis en Egypte et tout ce que vous avez vu, et dépêchez-vous de faire descendre mon père ici.»
14 Puis il se jeta au cou de son frère Benjamin et pleura. Benjamin pleura aussi à son cou. 15 Joseph embrassa tous ses frères en pleurant. Après quoi, ses frères discutèrent avec lui.
1-15 Joseph a laissé Juda continuer son exposé, et a écouté tout ce qu’il avait à dire. Il a constaté que ses frères se sont humiliés, conscients des péchés qu’ils avaient commis ; il a également vu que Juda avait mentionné deux fois le nom de « Joseph » dans son discours, qu’il respectait son père, et qu’il aimait son frère Benjamin. Il était maintenant temps que Joseph se fasse connaître à ses frères. Il a commandé à tous ses serviteurs de se retirer. De même, Christ a révélé Son amour et Sa bonté envers les siens ; Il l’a exprimé à chacun, d’une manière tout à fait personnelle. Joseph versa des larmes de tendresse et d’affection, qui contrastaient avec la cruauté que lui avaient jusqu’ici manifestée ses frères. C’est une image de la compassion divine envers les pécheurs repentants. « Je suis Joseph, votre frère. » Cette phrase, qui aurait du les humilier, en leur rappelant leur péché d’avoir vendu Joseph, les a en fait encouragés à espérer un traitement de clémence. De même, quand Christ a voulu convaincre Paul, Il s’est écrié : « Je suis Jésus, ne crains pas » ; quand Jésus se manifeste à ses enfants, il les encourage à s’approcher de Lui, avec un coeur sincère. Joseph a fait ainsi, et a montré à ses frères, que quelles qu’auraient pu être leurs pensées contre lui, Dieu avait préparé un merveilleux plan. Les pécheurs doivent être affligés et attristés par leurs péchés ; Dieu a Son plan de miséricorde et rien de bon ne peut émaner de ceux qui pratiquent l’iniquité. La solution au problème du pécheur c’est « Christ » ; il est très saisissant de Le voir se manifester ainsi à ces âmes. Jésus-Christ ne sous-estime pas le péché, Il considère qu’il s’agit du plus grand des maux ; Joseph était vraiment armé contre le désespoir, et pouvait également se réjouir de tout ce que Dieu a fait ; Il ne pouvait que trembler, face aux dangers et à la destruction auxquels les siens ont échappé. Joseph promet de prendre soin de son père et de toute la famille. Il est du devoir des enfants, si la nécessité l’exige, de soutenir leurs parents et de leur fournir tout ce qu’ils peuvent ; ce n’est qu’un témoignage de piété, 1 Timothée 5:4. Après que Joseph ait embrassé Benjamin, il a entouré d’affection tous ses frères ; c’est alors que ces derniers ont parlé librement avec lui, de toutes les affaires de la maison paternelle. Après s’être véritablement réconcilié avec le Seigneur Jésus, qu’il est doux de ressentir la communion qui en résulte !
16 Le bruit circula au palais du pharaon que les frères de Joseph étaient arrivés, et cette nouvelle plut au pharaon et à ses serviteurs. 17 Le pharaon dit à Joseph: «Dis à tes frères: ‘Faites ceci: chargez vos bêtes et partez pour le pays de Canaan; 18 prenez votre père et vos familles et venez vers moi. Je vous donnerai ce qu'il y a de meilleur en Egypte et vous mangerez les meilleurs produits du pays.’ 19 Tu as ordre de leur dire: ‘Faites ceci: prenez en Egypte des chariots pour vos enfants et pour vos femmes, amenez votre père et venez. 20 Ne regrettez pas ce que vous laisserez, car ce qu'il y a de meilleur dans toute l'Egypte sera pour vous.’»
21 C’est ce que firent les fils d'Israël. Joseph leur donna des chariots, conformément à l'ordre du pharaon; il leur donna aussi des provisions pour la route. 22 Il leur donna à tous des vêtements de rechange, mais à Benjamin il donna 300 pièces d'argent et 5 vêtements de rechange. 23 Il envoya à son père 10 ânes chargés de ce qu'il y avait de meilleur en Egypte ainsi que 10 ânesses chargées de blé, de pain et de nourriture pour le voyage de son père. 24 Puis il laissa partir ses frères. Lorsque ceux-ci partirent, il leur dit: «Ne vous disputez pas en chemin!»
16-24 Pharaon entretenait de bons rapports avec Joseph et éprouvait de l’intérêt pour sa famille. L’Égypte voulait compenser les pertes que cette famille avait subies lors de ses derniers déplacements. Ainsi ceux que Jésus Christ a destinés à Sa gloire merveilleuse, ne doivent pas avoir un intérêt exagéré envers les choses du monde. Les meilleurs plaisirs ne sont que pacotille ; nous ne pouvons pas les conserver bien longtemps ici-bas, et encore moins pourrons-nous les emporter dans l’au-delà. Ne laissons pas nos yeux ou nos coeurs s’attacher aux plaisirs du monde ; il y a de meilleures bénédictions qui nous sont réservées par Jésus Christ, « notre Joseph » ; Il s’en est allé pour nous préparer une place. Joseph a congédié ses frères avec une recommandation particulière : « Ne vous querellez pas en chemin. » Il connaissait bien leur tempérament belliqueux ; et après leur avoir tout pardonné, il les laissa partir. Ce commandement, notre Seigneur nous l’a aussi donné : Aimons notre prochain et quoiqu’il arrive, cherchons à le relever lors de ses chutes. Car nous sommes tous frères, nous avons chacun un seul Père. Nous sommes tous coupables, et au lieu de nous disputer, cherchons plutôt à ne pas tomber. Nous sommes, ou espérons être, pardonnés par Dieu, ce Dieu que nous avons tous offensé et nous devrions, en conséquence, être prêts à nous pardonner l’un l’autre. Nous sommes pour ainsi dire « en chemin », un chemin, qui, de manière imagée, passe par l’Égypte, où beaucoup de regards sont fixés sur nous, cherchant à tirer avantage de notre situation ; un chemin qui nous mène au merveilleux pays de Canaan, où nous espérons être à jamais dans une paix parfaite.
25 Ils remontèrent de l'Egypte et arrivèrent dans le pays de Canaan vers leur père Jacob. 26 Ils lui annoncèrent: «Joseph vit encore, et c'est même lui qui gouverne toute l'Egypte.» Cependant, Jacob resta sans réaction parce qu'il ne les croyait pas. 27 Ils lui rapportèrent alors toutes les paroles que Joseph leur avait dites, et lorsqu’il vit les chariots que Joseph avait envoyés pour le transporter, leur père Jacob se ranima. 28 Israël dit: «Cela suffit! Mon fils Joseph est encore en vie! Je veux aller le voir avant de mourir.»
25-28 Pour Jacob, le fait d’entendre que Joseph était vivant, paraissait une trop bonne nouvelle pour qu’elle soit vraie ; Jacob resta froid, parce qu’il ne le croyait pas. Nous restons souvent impassibles parce que nous ne croyons pas. À la longue, Jacob fut convaincu par la vérité. Il était vieux, et ne comptait pas vivre encore bien longtemps. Il dit : « Que mes yeux soient régénérés par la vue de mon fils, avant qu’ils ne soient fermés ; il ne m’en faudra alors pas plus pour me rendre heureux en ce monde. » Contemplons Jésus, car Il s’est manifesté Lui-même comme un Frère et un Ami, même à ceux qui, par le passé, L’ont méprisé, en tant qu’ennemi. Il a assuré à tous Son amour et les richesses de Sa grâce. Il a commandé d’éviter les envies, les irritations, la méchanceté, les différends, et de vivre en paix les uns avec les autres. Il a enseigné à renoncer au monde et à se tourner vers Lui pour jouir de Sa plénitude. Christ a fourni tout ce qui était nécessaire à Ses enfants, pour les ramener à Lui, dans Sa demeure, afin que là où Il se trouve, ils y soient également. Et malgré tout cela, alors qu’Il a tout accompli pour les Siens, ces derniers éprouvent encore quelques doutes et craintes devant la perspective de voir Sa gloire et d’être avec Lui ; ils peuvent même dire, comme Jacob : « C’est assez, je suis disposé à mourir » ; puis ils s’écrient : « Je vais aller voir, afin d’être avec Celui qui aime mon âme. »