* Joseph visite son père, mourant (1-7). Jacob bénit les fils de Joseph (8-22).
1 Après cela, on vint dire à Joseph: «Ton père est malade.» Il prit avec lui ses deux fils Manassé et Ephraïm. 2 On avertit Jacob, on lui dit: «Voici ton fils Joseph qui vient vers toi.» Israël rassembla ses forces et s'assit sur son lit.
3 Jacob dit à Joseph: «Le Dieu tout-puissant m'est apparu à Luz, dans le pays de Canaan, et il m'a béni. 4 Il m'a dit: ‘Je te donnerai des enfants, je rendrai tes descendants nombreux et je ferai sortir de toi tout un groupe de peuples. Je donnerai ce pays à ta descendance après toi pour qu'elle le possède toujours.’ 5 Désormais, les deux fils qui te sont nés en Egypte avant mon arrivée vers toi en Egypte seront les miens: Ephraïm et Manassé seront mes fils, tout comme Ruben et Siméon. 6 Quant aux enfants que tu as eus après eux, ils resteront les tiens. Ils seront associés à leurs frères dans leur héritage. 7 A mon retour de Paddan, Rachel est morte en route près de moi dans le pays de Canaan, à une certaine distance d'Ephrata. C'est là que je l'ai enterrée, sur le chemin d'Ephrata, c'est-à-dire Bethléhem.»
1-7 Il est très impressionnant pour des jeunes, en pleine force de l’âge, de voir les croyants sur leur lit de mort, et d’écouter leurs prières et leurs conseils : nous ferions bien de faire assister les enfants en de telles occasions, quand cela peut être fait en toute décence. Si le Seigneur est magnifié, il est très souhaitable d’apporter le dernier témoignage de notre vie, en toute vérité et fidélité, en soulignant les diverses joies qu’Il nous a accordées. Et celui qui a ainsi vécu devrait garder ses dernières forces pour ces exhortations finales.
Tous les véritables croyants sont bénis à leur mort, mais tous ne quittent pas cette terre avec le même lot de consolations spirituelles. Jacob a adopté les deux fils de Joseph. Ces derniers n’ont pas réussi à atteindre la puissance et la grandeur de leur père, en Égypte ; par contre, ils ont hérité de la promesse faite à Abraham. Ainsi, le patriarche mourant conseille à ces jeunes de côtoyer les personnes qui marchent avec Dieu. Il désigne chacun de ses enfants pour être le père d’une tribu distincte. Ces derniers reçoivent un double honneur : par la grâce de Dieu, ils sont préservés de la tentation des richesses de ce monde et ils peuvent ainsi pratiquer la religion dans l’humilité et la pauvreté. Jacob aura pu aussi connaître Éphraïm et Manassé ; il vaut mieux être dans une situation modeste au sein de l’église, que haut placé, hors d’elle.
8 Puis Israël regarda les fils de Joseph et demanda: «Qui sont ceux-ci?» 9 Joseph répondit à son père: «Ce sont mes fils. Dieu me les a donnés ici.» Israël dit: «Fais-les approcher de moi pour que je les bénisse.» 10 La vue d'Israël avait baissé à cause de la vieillesse, il ne voyait plus bien. Joseph les fit approcher de lui et Israël les embrassa et les étreignit tendrement. 11 Israël dit à Joseph: «Je ne pensais pas revoir ton visage et voici que Dieu me fait même voir ta descendance!» 12 Joseph les retira des genoux de son père et se prosterna jusqu’à terre devant lui. 13 Puis il les prit tous les deux par la main: il tint Ephraïm de la main droite, de telle sorte qu’il était à gauche d'Israël, et Manassé de la main gauche, de telle sorte qu’il était à droite d'Israël, et il les fit approcher de lui. 14 Israël tendit sa main droite et la posa sur la tête d'Ephraïm, qui était le plus jeune, et il posa sa main gauche sur la tête de Manassé. Ce fut intentionnellement qu'il posa ses mains ainsi, car Manassé était l'aîné. 15 Il bénit Joseph et dit: «Que le Dieu devant lequel ont marché mes pères Abraham et Isaac, le Dieu qui a pris soin de moi depuis que j'existe jusqu’à aujourd’hui, 16 l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces garçons! Que mon nom et celui de mes pères Abraham et Isaac subsistent à travers eux et qu'ils se multiplient abondamment à l’intérieur du pays!» 17 Joseph vit avec déplaisir que son père posait sa main droite sur la tête d'Ephraïm. Il prit la main de son père pour la détourner de la tête d'Ephraïm et la diriger sur celle de Manassé. 18 Joseph dit à son père: «Ce n’est pas juste, mon père, car c'est celui-ci qui est l'aîné. Pose ta main droite sur sa tête!» 19 Son père refusa et dit: «Je sais, mon fils, je sais. Lui aussi donnera naissance à un peuple, lui aussi sera grand, mais son frère cadet sera plus grand que lui et sa descendance remplira les nations.» 20 Il les bénit ce jour-là. Il dit: «C'est par toi qu'Israël bénira en disant: ‘Que Dieu te traite comme Ephraïm et comme Manassé!’» Il plaça Ephraïm avant Manassé.
21 Israël dit à Joseph: «Je vais mourir, mais Dieu sera avec vous et il vous fera retourner dans le pays de vos ancêtres. 22 Je te donne une part de plus qu'à tes frères: Sichem, que j'ai prise aux Amoréens avec mon épée et mon arc.»
8-22 Les deux patriarches, Joseph et Jacob, placent leur confiance en Dieu. Joseph a annoncé : « voici les fils que Dieu m’a donnés ». Jacob a alors répondu : « Dieu m’a même montré ta descendance » ! Les réconforts sont deux fois plus agréables quand nous les voyons venir de la main de Dieu. Ils nous délivrent non seulement de nos craintes, mais ils nous apportent également de nombreux espoirs. Jacob mentionne la protection que la Providence divine lui a assurée tous les jours de sa vie. Il a rencontré beaucoup de difficultés, mais Dieu l’a gardé de tout mal pendant les épreuves. Maintenant, au jour de sa mort, il considère qu’il est gracié de tous ses péchés, pour toujours. Christ, l’Ange de l’Alliance, rachète tous les péchés. Les délivrances de la misère et des dangers, par la Puissance divine, se réalisant par la rançon du sang de Christ, s’appellent souvent dans les Écritures, « la Rédemption ». Dans la bénédiction des fils de Joseph, Jacob a inversé ses mains. Joseph avait une préférence pour son fils premier-né, et voulait l’enlever des mains de son père. Mais Jacob n’a agi ni par erreur, ni par affection particulière pour un de ses petits enfants ; mais il l’a fait avec un esprit de prophétie, et selon la Volonté divine.
Dieu, dans les bénédictions qu’Il accorde à Son peuple, donne plus à certains, qu’à d’autres : plus de faveurs, de grâces, de réconforts et de bonnes choses en cette vie. Il donne souvent davantage à ceux à qui nous aurions donné en dernier. Il choisit les choses faibles du monde ; il tire les pauvres de l’oubli. La grâce ne respecte pas l’ordre de la nature et Dieu ne préfère pas forcément ceux que nous pensons être les plus méritants ; Il fait tout selon Son bon plaisir.
Qu’ils sont pauvres ceux qui n’ont d’autres richesses que celles de ce monde ! Quelle tristesse de voir un homme sur son lit de mort sans aucun espoir fondé, rempli de redoutables et viles appréhensions, entouré par le mal, à jamais !