Livres de la Bible



1 Jean 5

Introduction de Matthew Henry

* L’amour fraternel est l’effet de la nouvelle naissance, qui rend agréable l’obéissance à tous les commandements de Dieu (1-5). Référence aux témoins unis pour prouver que Jésus, le Fils de Dieu, est le vrai Messie (6-8). La satisfaction que le croyant a au sujet de Christ, et la vie éternelle à travers lui (9-12). L’assurance que Dieu écoute et répond à la prière (13-17). La condition heureuse des vrais croyants, et une exhortation à renoncer à toute idolâtrie (18-21).


1 Quiconque croit que Jésus est le Messie est né de Dieu, et si quelqu’un aime un père, il aime aussi son enfant. 2 Nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu au fait que nous aimons Dieu et respectons ses commandements. 3 En effet, l’amour envers Dieu consiste à respecter ses commandements. Or, ses commandements ne représentent pas un fardeau, 4 puisque tout ce qui est né de Dieu remporte la victoire contre le monde, et la victoire qui a triomphé du monde, c'est votre foi. 5 Qui est victorieux du monde? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu?

1-5 L’amour véritable pour le peuple de Dieu, peut être distingué de la gentillesse naturelle ou de certains attachements, car il est uni avec l’amour de Dieu, et l’obéissance à ses commandements. Le même Saint-Esprit qui a enseigné l’amour aura également enseigné l’obéissance ; et l’homme qui par habitude commet le péché ou néglige de connaître son devoir ne peut pas aimer vraiment les enfants de Dieu. Comme les commandements de Dieu sont saints, justes, et de bonnes règles de liberté et de bonheur, ceux qui sont nés de Dieu et qui l’aiment, ne les trouvent pas douloureux, mais ils regrettent de ne pas pouvoir le servir plus parfaitement. Le désintéressement est exigé, mais les vrais chrétiens ont un principe qui les porte au-dessus de toutes gênes. Bien que le conflit soit souvent tranchant, et que le régénéré puisse être jeté à terre, cependant il se relèvera et renouvellera son combat avec résolution. Mais tous, excepté les croyants en Christ, sont asservis, d’une manière ou d’une autre, aux coutumes, opinions, ou intérêts du monde. La foi est la cause de la victoire, le moyen, l’instrument, l’armure spirituelle par laquelle nous sommes vainqueurs. Dans la foi et par la foi nous sommes attachés à Christ, dans le mépris et contre le monde. La foi sanctifie le cœur, et le purifie des convoitises sensuelles par lesquelles le monde obtient l’adhésion des âmes et domine sur elles. C’est celui dans lequel demeure l’Esprit de grâce qui est plus grand que celui qui demeure dans le monde. Le vrai chrétien est vainqueur du monde par la foi ; il voit, dans et par la vie et la conduite du Seigneur Jésus sur la terre, qu’il faut renoncer à ce monde et qu’il faut le vaincre. Il ne peut pas être satisfait par ce monde, mais il regarde au-delà, et lutte pour accéder au ciel. Nous devons tous, d’après l’exemple de Christ, vaincre le monde, ou bien c’est le monde qui nous mènera à notre ruine.

6 C'est lui, Jésus-Christ, qui est venu à travers l'eau et le sang; non avec l'eau seulement, mais avec l'eau et le sang . Et c'est l'Esprit qui en rend témoignage, parce que l'Esprit est la vérité. 7 Ainsi, ils sont trois à rendre témoignage: 8 l'Esprit, l'eau et le sang, et les trois sont d'accord.

6-8 Nous sommes intérieurement et extérieurement souillés ; intérieurement, par le pouvoir et la pollution du péché dans notre nature. Pour notre purification il y a en Christ Jésus le lavage de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit. Certains pensent qu’il s’agit ici des deux sacrements: le baptême d’eau, comme signe extérieur de régénération, et de purification du péché par le Saint-Esprit ; et la Sainte Cène, comme signe extérieur de l’effusion du sang de Christ, et sa réception par la foi pour le pardon et la justification. Ces deux voies de purification étaient représentées dans les anciens sacrifices et les purifications. Cette eau et ce sang incluent tout ce qui est essentiel à notre salut. Par l’eau nos âmes sont lavées et purifiées pour le ciel et l’habitation des saints dans la lumière. Par le sang nous sommes justifiés, réconciliés, et présentés comme justes à Dieu. Par le sang, la malédiction de la loi est satisfaite, l’Esprit purificateur est obtenu pour la purification interne de nos natures. L’eau, aussi bien que le sang, a coulé du côté du Rédempteur sacrifié. Il a aimé l’église, et s’est donné pour elle, pour qu’il puisse la sanctifier et l’assainir par l’eau et sa parole ; pour qu’elle puisse se présenter à lui comme une église glorieuse, Ep 5:25-27. Ceci a été réalisé par l’Esprit de Dieu, selon la déclaration du Sauveur. Il est l’Esprit de Dieu, et il ne peut pas mentir. Trois avaient porté témoignage à ces doctrines concernant la personne et le salut de Christ. Le Père, à maintes reprises, a déclaré par une voix venant du ciel que Jésus était son Fils bien-aimé. La Parole a déclaré que Lui et le Père étaient Un, et que quiconque l’avait vu avait vu le Père. Et le Saint-Esprit, qui est descendu du ciel et s’est reposé sur Christ à son baptême ; qui avait porté témoignage sur Lui par tous les prophètes ; et avait donné le témoignage à sa résurrection et son office de médiateur, par le don de pouvoirs miraculeux aux apôtres. Mais que ce passage soit cité ou non, la doctrine de la Trinité se tient toujours ferme et certaine. Dans la doctrine enseignée par les apôtres, en ce qui concerne la personne et le salut de Christ, il y avait trois témoignages.

1. Le Saint-Esprit. Nous venons dans le monde avec un esprit corrompu, des dispositions charnelles, ce qui est de l’inimitié pour Dieu. Cette existence qui est écartée par la régénération et la nouvelle création des âmes par le Saint-Esprit est un témoignage au Sauveur.

2. L’eau: ceci expose avec force la pureté du Sauveur et son pouvoir purificateur. La pureté réelle et active et la sainteté de ses disciples sont représentées par le baptême.

3. Le sang qu’il a versé: et ceci était notre rançon, et témoigne pour Jésus-Christ ; il a scellé et mis fin aux sacrifices de l’Ancien Testament. Les bienfaits procurés par son sang prouvent qu’il est le Sauveur du monde. Il n’est pas étonnant que celui qui rejette cette évidence soit jugé comme un blasphémateur de l’Esprit de Dieu. Ces trois témoins le sont pour un seul et même but ; ils s’accordent en tout point.

9 Si nous recevons le témoignage des hommes, reconnaissons que le témoignage de Dieu est plus grand car c’est le témoignage de Dieu, celui qu'il a rendu à propos de son Fils. 10 Celui qui croit au Fils de Dieu possède ce témoignage en lui-même; celui qui ne croit pas Dieu fait de lui un menteur, puisqu'il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu au sujet de son Fils. 11 Or, voici ce témoignage: Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. 12 Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie.

9-12 Rien ne peut être plus absurde que la conduite de ceux qui doutent de la vérité du Christianisme, pendant que dans les affaires communes de la vie ils n’hésitent pas à se fonder sur un témoignage humain, et ne jugent pas nécessaire de déclarer hors de ses sens celui qui reconnaît faire ainsi. Le vrai chrétien a vu sa culpabilité et sa misère, et son besoin d’un tel Sauveur. Il a vu l’intérêt d’un tel Sauveur pour tous ses besoins spirituels et en toutes circonstances. Il a trouvé et a ressenti la puissance de la parole et de la doctrine de Christ, humiliant, guérissant, ranimant, et réconfortant son âme. Il a une nouvelle disposition, de nouvelles joies, et il n’est plus l’homme qu’il était autrefois. Cependant, il reste encore en conflit avec lui-même, avec le péché, avec la chair, le monde, et les pouvoirs mauvais. Mais il trouve une telle force de foi en Christ, qu’il peut vaincre le monde, et voyager vers un meilleur. Une telle promesse appartient au croyant de l’Évangile: il a un témoin en lui-même, qui rejette toute trace de doute de lui, excepté dans les heures de ténèbres ou de conflit ; mais il ne peut pas lui être opposé des arguments sur sa croyance dans les vérités principales de l’Évangile. C’est ce qui rend le péché de l’incrédule si terrible: le péché d’incrédulité. Il fait Dieu menteur ; parce qu’il ne croit pas à ce qu’a dit Dieu de son Fils. Il est vain pour un homme de plaider qu’il croit le témoignage de Dieu en d’autres choses, pendant qu’il le repousse dans celle-ci. Celui qui refuse d’avoir confiance en Christ et de l’honorer comme le Fils de Dieu, qui dédaigne de se soumettre à son enseignement comme Prophète, de compter sur son expiation et son intercession comme Souverain sacrificateur, ou de lui obéir comme Roi, est mort dans le péché, sous la condamnation ; et toute moralité extérieure, érudition, ou toutes autres formes, ne lui seront d’aucune utilité.

13 Je vous ai écrit cela, à vous qui croyez au nom du Fils de Dieu, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle [et que vous continuiez à croire au nom du Fils de Dieu].

14 Nous avons auprès de lui cette assurance: si nous demandons quelque chose conformément à sa volonté, il nous écoute. 15 Et si nous savons qu'il nous écoute, quelle que soit notre demande, nous savons que nous possédons ce que nous lui avons demandé.

16 Si quelqu'un voit son frère commettre un péché qui ne mène pas à la mort, qu'il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère; je parle ici de ceux qui commettent un péché ne conduisant pas à la mort. Il y a un péché qui mène à la mort , et ce n'est pas pour ce péché-là que je dis de prier. 17 Toute injustice est un péché, mais tous les péchés ne conduisent pas jusqu’à la mort.

13-17 Sur toutes ces évidences, il n’est que juste que nous croyions dans le nom du Fils de Dieu. Les croyants ont la vie éternelle dans l’alliance de l’Évangile. Recevons alors avec reconnaissance le texte de l’Écriture. Nous devons toujours abonder dans l’œuvre du Seigneur, sachant que notre travail n’est jamais en vain dans le Seigneur. Le Seigneur Christ nous invite à venir à lui en toutes circonstances, avec nos supplications et nos demandes, malgré le péché qui nous obsède. Nos prières doivent toujours être offertes dans la soumission à la volonté de Dieu. Dans certains cas elles sont rapidement exaucées ; dans d’autres cas, il y est répondu de la meilleure manière, même si ce n’est pas comme nous l’avons demandé. Nous devons prier pour les autres, aussi bien que pour nous-mêmes. Il y a des péchés qui font la guerre contre la vie spirituelle dans l’âme, et la vie qui est au-dessus. Nous ne pouvons pas prier que les péchés de l’impénitent et de l’incrédule leur soient pardonnés, s’ils restent sur leurs positions, ou que la miséricorde, qui suppose le pardon des péchés, leur soit accordée, pendant qu’ils continuent volontairement dans leurs voies. Mais nous pouvons prier pour leur repentir, qu’ils soient enrichis de la foi en Christ, et pour toutes les autres miséricordes qui sauvent. Nous devons prier pour les autres, aussi bien que pour nous-mêmes, suppliant le Seigneur de pardonner et de relever celui qui a chuté, aussi bien que de soulager celui qui est tenté et affligé. Et soyons vraiment reconnaissants qu’aucun péché de celui qui se repent réellement ne mène à la mort.

18 Nous savons que, si quelqu’un est né de Dieu, il ne pèche pas. Au contraire, celui qui est né de Dieu se garde lui-même et le mauvais ne le touche pas. 19 Nous savons que nous sommes de Dieu et que le monde entier est sous la puissance du mal, 20 mais nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu et nous a donné l'intelligence pour connaître le vrai Dieu; et nous sommes unis au vrai Dieu si nous sommes unis à son Fils Jésus-Christ. C'est lui qui est le vrai Dieu et la vie éternelle. 21 Petits enfants, gardez-vous des idoles!

18-21 Toute l’humanité est divisée en deux parties ou autorités ; ce qui appartient à Dieu, et ce qui appartient au malin, au méchant. Les vrais croyants appartiennent à Dieu: ils sont de Dieu, viennent de lui, vont à lui, et pour lui ; pendant que le reste, de loin le plus grand nombre, est dans le pouvoir du malin ; ils font ses œuvres, et supportent sa cause. Cette déclaration générale inclut tous les non-croyants, quelle que soit leur profession, leur poste, ou situation, ou quel que soit le nom par lequel ils peuvent être appelés. Le Fils conduit les croyants au Père, et ils sont dans l’amour et la faveur des deux ; en union avec les deux, par le Saint-Esprit qui demeure et agit dans les croyants. Heureux sont ceux à qui il est donné de savoir que le Fils de Dieu est venu, et qui ont un cœur pour avoir confiance et compter sur celui qui est vrai ! Puisse ceci être notre privilège ; nous serons ainsi gardés de toutes les idoles et doctrines fausses, et de l’amour idolâtre des objets du monde, gardés par la puissance de Dieu, à travers la foi, jusqu’au salut éternel. Qu’à ce Dieu vivant et vrai soient la gloire et la puissance pour l’éternité. Amen.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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