* Ce qui rend vaine la dévotion (1-3). Au sujet des vœux et de l’oppression (4-8). La vanité de la richesse est démontrée (9-7). Le bon usage de la richesse (18-20).
1 Ne t’empresse pas d'ouvrir la bouche! Que ton cœur ne se précipite pas pour exprimer une parole devant Dieu! En effet, Dieu est au ciel, et toi sur la terre. Que tes paroles soient donc peu nombreuses! 2 Oui, les rêves surgissent dans un flot d’occupations, et la voix de l’homme stupide dans un flot de paroles.
3 Lorsque tu as fait un vœu à Dieu, ne tarde pas à l'accomplir, car il n'aime pas les hommes stupides. Accomplis le vœu que tu as fait!
1-3 Adresse-toi à Dieu par l’adoration, et prend le temps de t’y préparer. Ne laisse pas tes pensées se disperser vers les choses matérielles. Retiens tes sentiments pour qu’ils ne s’égarent pas vers des sujets inopportuns. Nous devons éviter les vaines répétitions ; ce ne sont pas les prières copieuses qui sont condamnées ici, mais celles qui n’ont pas de sens. Combien il est fréquent que l’égarement de nos pensées rende l’appui des ordonnances divines à peine meilleur que le sacrifice des insensés ! Des paroles nombreuses et hâtives, utilisées dans la prière, montrent de la folie dans le cœur, et n’appellent que de faibles réponses de Dieu, puisque ce ne sont que des pensées insouciantes pour nos propres âmes.
4 Mieux vaut pour toi ne pas faire de vœu plutôt que d'en faire un et de ne pas l'accomplir. 5 Ne permets pas à ta bouche de te faire pécher et ne dis pas devant le messager de Dieu que c'est un péché involontaire. Pourquoi Dieu devrait-il s'irriter à cause de tes paroles et détruire le travail de tes mains? 6 Oui, s'il y a des absurdités dans un flot de rêves, il y en a aussi dans un flot de paroles. C'est pourquoi, crains Dieu!
7 Si tu vois dans une province le pauvre opprimé, le droit et la justice violés, ne t'en étonne pas, car un homme de rang élevé est placé sous la surveillance d'un autre de rang plus élevé, et au-dessus d'eux il y en a de rang plus élevé encore. 8 Ce qui représente un avantage pour le pays à tout point de vue, c'est un roi qui favorise la culture de la terre.
4-8 Lorsqu’une personne exprime des engagements sans réfléchir, elle accepte que sa bouche soit pour sa chair une occasion de pécher. Le cas suppose un homme venant vers le sacrificateur, prétendant que son vœu a été fait sans réflexion, et qu’il aurait tort de l’accomplir. Se moquer ainsi de Dieu ne peut qu’engendrer le déplaisir divin, et donc entraîner la perte de ce qui avait été indûment obtenu. Nous ne devons pas nous laisser aller à la peur: dis-toi que Dieu se tient devant toi ; et alors, si tu assistes à l’oppression du pauvre, tu ne dois pas y trouver une erreur de la Providence divine ; ni penser le pire de l’institution de la magistrature, lorsque tu en vois les buts ainsi pervertis. Ne critique pas non plus la religion, lorsque tu vois qu’elle n’empêche pas les hommes de souffrir. Mais quelle que soit l’impression de sécurité des oppresseurs, Dieu demandera des comptes pour tout.
9 Celui qui aime l'argent n’en sera jamais rassasié et celui qui aime les richesses n'en profitera pas. Cela aussi, c’est de la fumée. 10 Quand les biens sont nombreux, ceux qui les mangent le sont aussi, et quel avantage en tire leur possesseur? Il ne peut que les voir de ses propres yeux! 11 Le sommeil du travailleur est doux, qu'il ait peu ou beaucoup à manger, tandis que la satiété dont jouit le riche ne le laisse pas dormir.
12 Il y a un mal douloureux que j'ai vu sous le soleil: des richesses conservées, pour son malheur, par celui qui les possède. 13 Si ces richesses disparaissent à cause d’une mauvaise affaire, il ne reste rien entre les mains de son fils. 14 Il est sorti nu du ventre de sa mère et il repart aussi nu qu'il était venu, sans rien pouvoir emporter de son travail avec lui. 15 Cela aussi, c’est un mal douloureux: il s'en va comme il était venu, et quel avantage a-t-il d'avoir travaillé pour du vent? 16 De plus, toute sa vie il mange dans l’obscurité et il n’est pas épargné par le chagrin, la maladie et l’irritation.
17 Voici ce que j'ai vu: il est bon et beau pour l'homme de manger et de boire et de prendre du plaisir dans le travail qu'il accomplit sous le soleil, pendant la durée de vie que Dieu lui accorde, car c’est sa part.
9-17 La bonté de la Providence est plus également distribuée qu’il ne peut paraître à un observateur insouciant. Le roi a besoin des choses communes de la vie, et les pauvres les partagent ; en trouvant un bien meilleur goût à leur bouchée que le roi n’en trouve à son luxe. Il y a des désirs corporels que même l’argent ne peut satisfaire, et encore moins l’abondance du monde ne peut satisfaire les désirs spirituels. Le plus les hommes possèdent, plus belle est leur maison, le plus de serviteurs ils emploient, le plus d’invités ils reçoivent, et le plus ils en dépendront. Le sommeil du travailleur est doux, non seulement parce qu’il est fatigué, mais parce qu’il a peu de soucis qui peuvent interrompre son sommeil. Le sommeil du chrétien appliqué est calme et reposant, car il s’est dépensé et a donné son temps au service de Dieu. Il peut se reposer avec joie en Dieu qui est son Repos. Mais ceux qui possèdent beaucoup de choses manquent souvent du sommeil d’une bonne nuit ; car leur abondance brise leur repos. Les richesses sont sources de blessures, et elles entraînent loin de Dieu et du devoir. Les hommes blessent avec leur richesse non seulement pour assouvir leur propre convoitise, mais aussi pour opprimer les autres, et en agissant durement avec eux. Ils verront qu’ils ont travaillé pour le vent, lorsque, à leur mort, ils découvriront que le profit de leur travail est parti comme le vent, on ne sait pas où. Ce sont les convoitises du monde qui portent les calamités de la vie humaine ! Celui qui n’est pas poussé à la repentance, mais qui est fâché contre la providence de Dieu, est en colère sur tout ce qui l’environne ; ce qui double son affliction.
18 Et même, si un homme a reçu de Dieu des richesses et des biens, s'il lui a donné le pouvoir d'en manger, d'en prendre sa part et de se réjouir au milieu de son travail, c'est un cadeau de Dieu. 19 En effet, il ne se souviendra pas beaucoup de la durée de sa vie, parce que Dieu l’occupe en déversant la joie dans son cœur.
18-19 La vie est un don de Dieu. Nous ne devons pas envisager notre vocation comme une corvée, mais prendre plaisir dans la vocation où Dieu nous place. Un esprit gai est une grande bénédiction ; il rend les tâches plus faciles, et les afflictions plus légères. En faisant un bon usage de sa richesse, un homme se souviendra avec plaisir des jours de sa vie passée. La manière dont Salomon se réfère à Dieu comme le Donneur, à la fois de la vie et de ses plaisirs, nous montre que tout cela doit être reçu et utilisé, avec logique et selon sa volonté, et à sa gloire. Rappelons ce passage que recommande à tous les douces paroles du miséricordieux Rédempteur: « Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle » (Jean 6.27). Christ est le Pain de vie, la nourriture unique de l’âme. Tous sont invités à participer à cette provision céleste.