Livres de la Bible



Jacques 5

Introduction de Matthew Henry

* Les jugements de Dieu sont annoncés contre les riches non-croyants (1-6). Exhortation à la patience et à la douceur de caractère sous les tribulations (7-11). Avertissements contre les serments irréfléchis ; la prière recommandée dans les moments d’affliction comme dans les circonstances prospères ; les chrétiens doivent confesser leurs fautes les uns aux autres (12-18). Le bonheur d’être le moyen de la conversion d’un pécheur (19,20).


1 A vous maintenant, les riches! Pleurez et gémissez à cause des malheurs qui viendront sur vous! 2 Vos richesses sont pourries et vos vêtements sont rongés par les mites. 3 Votre or et votre argent sont rouillés, et leur rouille s'élèvera en témoignage contre vous et dévorera votre chair comme un feu. Vous avez amassé des trésors dans les derniers jours! 4 Le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs et dont vous les avez frustrés crie, et les cris des moissonneurs sont parvenus jusqu’aux oreilles du Seigneur de l’univers. 5 Vous avez vécu sur la terre dans les plaisirs et dans le luxe, vous avez rassasié votre cœur [comme] le jour de la boucherie. 6 Vous avez condamné, tué le juste sans qu’il vous résiste.

1-6 Les troubles publics sont très douloureux pour ceux qui vivent dans le plaisir, qui sont solides mais sensuels, et pourtant les hommes de tous rangs souffrent profondément à de tels moments. Tous les trésors si vénérés périront bientôt, sauf s’ils se lèvent en jugement contre leurs possesseurs. Faisons attention à l’escroquerie et à l’oppression ; et évitons-en même la simple apparence. Dieu ne nous défend pas de profiter de plaisirs légitimes ; mais vivre dans le plaisir, et spécialement le plaisir coupable, est un péché provocant. N’y a-t-il pas de mal pour le peuple d’être incapable de faire attention aux inquiétudes de leurs âmes, en ayant de l’indulgence pour leurs appétits corporels ? Le juste peut être condamné et tué ; mais quand un tel juste souffre par ses oppresseurs, ceci est remarqué par Dieu. Au-dessus de tous leurs autres crimes, les Juifs ont condamné et crucifié ce Juste qui était venu parmi eux, Jésus-Christ le vertueux.

Appel à la patience et à la foi

7 Soyez donc patients, frères et sœurs, jusqu’au retour du Seigneur. Voyez le cultivateur: il attend le précieux fruit de la terre en faisant preuve de patience envers lui jusqu'à ce qu'il ait reçu les premières et les dernières pluies. 8 Vous aussi, soyez patients, affermissez votre cœur, car le retour du Seigneur est proche.

9 Ne vous plaignez pas les uns des autres, frères et sœurs, afin de ne pas être jugés. Voici que le juge se tient à la porte. 10 Mes frères et sœurs, prenez pour modèles de patience dans la souffrance les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. 11 Nous disons heureux ceux qui persévèrent. Vous avez entendu parler de la persévérance de Job et vous avez vu la fin que le Seigneur lui a accordée, car le Seigneur est plein de tendresse et de compassion.

7-11 Considérons celui qui attend sa récolte de grains ; est-ce que vous n’attendriez pas pour une couronne de gloire ? Si vous devez être appelé à attendre plus longtemps que l’agriculteur, n’y a-t-il pas là quelque chose d’une plus grande valeur ? En tout cas, la venue du Seigneur est proche, et toutes les pertes de son peuple, ses épreuves, et ses souffrances, seront remboursées. Les hommes trouvent le temps long parce qu’ils le mesurent selon leur propre vie ; mais tout ce temps n’est rien pour Dieu ; il est comme un simple instant. Pour les créatures à courte durée de vie, quelques années paraissent un siècle ; mais l’Écriture, qui mesure toutes choses par l’existence de Dieu, compte des milliers d’années comme autant de jours. Dans le cas de Job, Dieu a autorisé toutes ces choses pour simplement prouver qu’il est plein de compassion et miséricordieux. Ceci n’est pas apparu pendant ses afflictions, mais a été vu après coup, et les croyants trouveront maintenant une fin heureuse à leurs épreuves. Servons notre Dieu, et supportons nos épreuves, comme ceux qui croient que la fin viendra tout couronner. Notre bonheur éternel est sans danger si nous avons confiance en lui: tout le reste n’est que vanité, et sera bientôt détruit à jamais.

12 Avant tout, mes frères et sœurs, ne jurez pas, que ce soit par le ciel, par la terre ou par une autre forme de serment. Mais que votre oui soit oui, et que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement.

13 Quelqu'un parmi vous est-il dans la souffrance? Qu'il prie. Quelqu'un est-il dans la joie? Qu'il chante des cantiques. 14 Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les anciens de l'Eglise et que les anciens prient pour lui en lui appliquant de l’huile au nom du Seigneur. 15 La prière de la foi sauvera le malade et le Seigneur le relèvera. S'il a commis des péchés, le pardon lui sera accordé.

16 Avouez-vous [donc] vos fautes les uns aux autres et priez les uns pour les autres afin d’être guéris. La prière du juste agit avec une grande force. 17 Elie était un homme de la même nature que nous. Il a prié avec insistance pour qu'il ne pleuve pas et il n’est pas tombé de pluie sur la terre pendant 3 ans et 6 mois. 18 Puis il a de nouveau prié, et le ciel a donné de la pluie et la terre a produit son fruit.

12-18 Le péché de l’attestation sous serment est condamné ; mais combien sont nombreux ceux qui attestent sous un serment ordinaire profane ! Un tel serment jette expressément le mépris sur le nom et l’autorité de Dieu. Ce péché n’apporte ni gain, ni plaisir, ni réputation, mais montre de l’inimitié envers Dieu sans aucune occasion ni avantage. Il montre qu’un homme est un ennemi de Dieu, bien qu’il fasse semblant de l’invoquer par son nom, ou même y joindre quelquefois des actes d’adoration. Mais le Seigneur ne le tiendra pas innocent de prendre son nom dans vain. Dans un jour de détresse, rien n’est plus raisonnable que la prière. L’esprit est alors le plus humilié, et le cœur est brisé et tendre. Il est essentiel d’exercer la foi et l’espérance sous les afflictions ; et la prière est le moyen attitré pour obtenir et faire croître ces grâces. Observons que la guérison du malade n’est pas attribuée à l’onction d’huile, mais à la prière. Dans un temps de maladie, ce n’est pas une prière froide et cérémonieuse qui est efficace, mais la prière de la foi. La grande chose que nous devons implorer de Dieu pour nous et les autres dans les temps de maladie est le pardon du péché. Que rien ne soit fait pour encourager tout retard, sous la fausse idée qu’une confession, une prière, l’absolution d’un ministre et l’exhortation, ou le sacrement, mettra tout en règle à la fin, là où les devoirs d’une vie pieuse ont été négligés. Confesser nos fautes les uns aux autres tendra grandement à la paix et à l’amour fraternel. Et quand une personne vertueuse, un véritable croyant, justifié en Christ, et marchant par la grâce devant Dieu dans une obéissance sainte, présente une prière efficace fervente, qui provient de son cœur par la puissance du Saint-Esprit, sa plaidoirie sera reçue par Dieu à son propitiatoire, au profit de beaucoup. La puissance de la prière est prouvée dans l’histoire d’Élie. Dans la prière nous ne devons pas regarder au mérite de l’homme, mais à la grâce de Dieu. Il n’est pas suffisant de dire une prière, mais nous devons prier dans la prière. Les pensées doivent être disciplinées, les désirs doivent être fermes et ardents, et les grâces exercées. Cet exemple du pouvoir de la prière encourage chaque chrétien à être sérieux quand il prie. Dieu ne dit jamais à quelqu’un de la postérité de Jacob: « Cherche ma face en vain ». Là où il ne peut y avoir beaucoup de miracles dans la réponse de Dieu à nos prières, il peut y avoir cependant beaucoup de grâce.

19 Mes frères et sœurs, si quelqu'un parmi vous s'est égaré loin de la vérité et qu'un autre l'y ramène, 20 sachez que celui qui ramènera un pécheur de la voie où il s'était égaré sauvera une âme de la mort et couvrira une foule de péchés.

19,20 Ce n’est pas la marque d’un homme sage ou saint, de se glorifier d’être à l’abri de toute erreur, ou de refuser de reconnaître une erreur. Et il y a toujours quelque erreur doctrinale au fond de chaque erreur pratique. Il n’y a personne qui soit foncièrement mauvais, mais sur quelques-uns reposent de mauvais principes. Voici ce qu’est la conversion ; détourner un pécheur de l’erreur de ses voies, pas simplement d’une chose vers une autre, ou d’une notion et d’un chemin de pensée vers un autre. Il n’y a pas de chemin efficace et absolu pour cacher le péché, mais pour l’abandonner. De nombreux péchés sont des entraves à la conversion ; et de nombreux péchés peuvent l’être pour des personnes qu’ils peuvent influencer. Le salut d’une âme est d’une infiniment plus grande importance que la préservation des vies de multitudes, ou de promouvoir le bien-être d’un peuple tout entier. Gardons ces choses à l’esprit, n’économisons pas nos peines dans le service de Dieu, et les événements prouveront que notre travail n’est pas en vain dans le Seigneur. Depuis plus de six mille ans, Il a multiplié les pardons, et cependant sa grâce gratuite n’est ni fatiguée ni affaiblie. Il est certain que la miséricorde divine est un océan qui est toujours rempli. Puisse le Seigneur nous donner une part dans cette miséricorde abondante, à travers le sang de Christ, et la sanctification de l’Esprit.


Texte biblique de la Bible Version Segond 21
Copyright © 2007 Société Biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.

Commentaires de Matthew Henry
Traduction française par Dominique Osché.
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