* Les Juifs se plaignent d’être dans la disette (1-5). Néhémie redresse la situation (6-13). L’intendance de Néhémie (14-19).
1 Les gens du peuple et leurs femmes avaient à se plaindre gravement de leurs frères juifs. 2 Les uns disaient: «Avec nos fils et nos filles, nous sommes nombreux; nous voulons recevoir du blé afin de pouvoir manger et rester en vie.» 3 D'autres disaient: «Nous devons donner nos champs, nos vignes et nos maisons comme gages pour recevoir du blé pendant la famine.» 4 D'autres encore disaient: «Nous avons dû emprunter de l'argent en hypothéquant nos champs et nos vignes pour payer le tribut du roi. 5 En réalité, notre chair est pareille à celle de nos frères, nos enfants sont pareils aux leurs, et pourtant, nous devons vendre nos fils et nos filles comme esclaves – plusieurs de nos filles le sont déjà – et nous sommes sans ressources puisque nos champs et nos vignes sont devenus la propriété d’autrui.»
1-5 Les hommes font leur proie de leurs semblables : en méprisant les pauvres, ils font honte à leur Créateur. Une telle conduite est un véritable déshonneur, mais qui peut vraiment contester une telle chose, quand ce sont des soi-disant chrétiens qui en sont les auteurs ?
Si nous sommes prêts à éprouver de la compassion pour les opprimés, il nous faut alors déplorer les difficultés sous lesquelles beaucoup gémissent ici-bas ; il nous faut mettre notre âme à la place de la leur, en nous rappelant, dans nos prières et dans notre secours apporté, la souffrance qu’ils éprouvent.
Que ceux qui ne témoignent d’aucune compassion, s’attendent à un jugement divin sans pitié.
6 J’ai été très irrité en prenant connaissance de leurs plaintes et de ces faits, 7 et j’ai pris la ferme décision d’adresser des reproches aux nobles et aux magistrats. Je leur ai dit: «Vous prêtez à intérêt à vos frères!» J’ai convoqué une grande assemblée pour traiter leur situation 8 et je leur ai dit: «Nous avons nous-mêmes racheté, en fonction de nos possibilités, nos frères juifs vendus aux nations, mais vous, vous vendez vos frères et vous osez nous les vendre à nous!» Ils ont gardé le silence, ne trouvant rien à répondre. 9 J’ai ajouté: «Ce que vous faites n'est pas bien. Ne devriez-vous pas marcher dans la crainte de notre Dieu, ne serait-ce que pour éviter les insultes des nations qui nous sont hostiles? 10 Moi-même, avec mes frères et mes serviteurs, nous leur prêtons de l'argent et du blé. Renonçons donc à ce qu'ils nous doivent! 11 Rendez-leur aujourd'hui leurs champs, leurs vignes, leurs oliviers et leurs maisons ainsi que l’intérêt que vous avez exigé d'eux, le centième de l'argent, du blé, du vin nouveau et de l'huile!» 12 Ils ont répondu: «Nous allons les rendre et nous n’allons rien exiger d’eux. Nous allons faire ce que tu dis.» Après avoir appelé les prêtres, je leur ai fait jurer de tenir parole; 13 j’ai même secoué la poche de mon manteau en disant: «Que Dieu secoue de la même manière, pour l’arracher à sa maison et à ses biens, tout homme qui n'aura pas agi de façon à respecter cet engagement! Qu’un tel homme soit ainsi secoué et se retrouve les mains vides!» Toute l'assemblée a dit: «Amen!» et a célébré l'Eternel. Et le peuple a tenu parole.
6-13 Néhémie savait que même s’il construisait les murs de Jérusalem d’une si grande hauteur, d’une si grande épaisseur, et d’une si grande solidité, la ville ne pouvait néanmoins être en sûreté tant qu’il subsisterait des abus parmi le peuple. La meilleure manière de réformer la vie des hommes, est de les convaincre de leur mauvaise conscience.
Si vous marchez dans la crainte de Dieu, vous ne serez pas avide des gains de ce monde, ni cruel envers vos frères. Rien n’expose davantage la piété au reproche, que l’amour du monde et la dureté de cœur de ceux qui professent appartenir à Christ. Ceux qui exigent à tout prix faire valoir leur idée, finissent par persuader les autres d’abandonner leur voie. Quand on cherche à raisonner des personnes égoïstes, il est bon de comparer leur conduite à celle des autres, qui sont plus généreux ; mais le meilleur exemple à suivre est celui de Jésus, qui bien qu’étant « riche », par amour pour nous, est devenu « pauvre », et qui par Sa pauvreté, nous enrichit, 2Corinthiens 8:9.
Les enfants d’Israël se conformèrent à leur promesse. Les bonnes résolutions sont d’excellentes choses, mais leur mise à exécution est encore meilleure !
14 De plus, dès le jour où le roi m'a désigné pour que je sois leur gouverneur dans le pays de Juda, soit depuis la vingtième année du règne d’Artaxerxès et jusqu'à la trente-deuxième année, pendant ces 12 ans, ni moi ni ma parenté n'avons vécu des revenus octroyés au gouverneur. 15 Mes prédécesseurs faisaient peser de lourdes charges sur le peuple; ils exigeaient de lui du pain et du vin, ainsi que 40 pièces d'argent; leurs serviteurs, eux aussi, exerçaient une domination sur le peuple. Pour ma part, je n'ai pas agi de cette manière, et ce par crainte de Dieu. 16 J'ai même travaillé à la réparation de cette muraille et je n’ai acheté aucun champ. De plus, mes serviteurs étaient tous ensemble occupés à ce travail. 17 J'admettais à ma table 150 Juifs et magistrats, sans compter ceux qui venaient chez nous des nations environnantes. 18 Chaque jour, on m'apprêtait un bœuf, six moutons de choix et de la volaille, et ce à mes frais, et tous les dix jours on préparait en abondance toutes sortes de vins. Malgré cela, je n'ai pas réclamé les revenus octroyés au gouverneur, car de lourdes charges pesaient déjà sur ce peuple.
19 Mon Dieu, souviens-toi pour mon bien de tout ce que j'ai fait pour ce peuple!
14-19 Ceux qui craignent vraiment Dieu, n’oseront jamais commettre quoi que ce soit de cruel ou d’injuste. Que tous ceux qui occupent des postes d’intérêt public, puissent se rappeler qu’ils sont là pour pratiquer le bien, et non pour s’enrichir !
Néhémie, dans la prière qu’il adressa à Dieu, a bien mentionné toute la bonté et l’honnêteté dont il fit preuve envers son entourage, non pas pour mériter la faveur du ciel, mais pour montrer qu’il dépendait uniquement de l’Éternel, malgré tout l’honneur qu’il avait perdu. Néhémie parlait et agissait en sachant manifestement qu’il n’était qu’un pécheur. Dans sa prière, il ne réclama aucune gratification pour ses faits et gestes, mais il cherchait à obtenir la récompense que le Seigneur allait promettre plus tard à ceux qui donneraient de « l’eau fraîche », en Son nom, à l’un de Ses disciples.
La crainte de Dieu et l’amour qu’on Lui témoigne, ainsi que la véritable compassion envers les frères, ne peuvent que conduire à toute bonne œuvre. Ces sentiments sont des évidences d’une foi manifeste ; notre Dieu miséricordieux saura considérer les personnes qui cherchent à accomplir le bien, en particulier en faveur de Son peuple !