* Les heureux effets de la justification à travers la foi dans la justice de Christ (1-5). Nous sommes réconciliés par son sang (6-11). La chute d’Adam a conduit toute l’espèce humaine dans le péché et la mort (12-14). La grâce de Dieu, à travers la justice de Christ, a plus de pouvoir pour apporter le salut, que le péché d’Adam n’avait d’apporter la misère (15-19), car la grâce a surabondé (20,21).
1 Ainsi donc, déclarés justes sur la base de la foi, nous avons la paix avec Dieu par l’intermédiaire de notre Seigneur Jésus-Christ; 2 c'est aussi par son intermédiaire que nous avons accès par la foi à cette grâce, dans laquelle nous tenons ferme, et nous plaçons notre fierté dans l'espérance de prendre part à la gloire de Dieu. 3 Bien plus, nous sommes fiers même de nos détresses, sachant que la détresse produit la persévérance, 4 la persévérance la victoire dans l'épreuve, et la victoire dans l’épreuve l'espérance. 5 Or cette espérance ne trompe pas, parce que l'amour de Dieu est déversé dans notre cœur par le Saint-Esprit qui nous a été donné.
1-5 Un changement béni prend place dans l’état du pécheur, quand il devient un vrai croyant, quel que soit ce qu’il a été. Étant justifié par la foi il a la paix avec Dieu. Le Dieu saint, vertueux, ne peut pas être en paix avec un pécheur, qui est sous la culpabilité du péché. La justification enlève la culpabilité, et ouvre donc le chemin pour la paix. Ceci est à travers notre Seigneur Jésus-Christ ; à travers lui comme grand Pacificateur, Médiateur entre Dieu et l’homme. L’heureux état des saints est un état de grâce. Dans cette grâce nous y sommes amenés, ce qui nous apprend que nous ne sommes pas nés dans cet état. Nous ne pouvons pas l’avoir obtenue de nous-mêmes, mais nous y sommes conduits, comme des offenseurs pardonnés. En cela nous sommes debout, une attitude qui dénote la persévérance ; nous sommes fermes et en sécurité, soutenus par la puissance de Dieu ; nous nous tenons comme des hommes qui gardent leur base, non abattus par le pouvoir de l’ennemi. Et ceux qui ont de l’espérance pour la gloire de Dieu ci-après, en ont suffisamment pour se réjouir dès maintenant. La tribulation forge la patience, et ceci par la grâce puissante de Dieu qui œuvre dans et avec la tribulation. Ceux qui souffrent avec patience reçoivent des consolations divines, qui abondent lorsque les détresses abondent. C’est pour nous une expérience nécessaire. Cet espoir ne sera pas déçu, car il est scellé par le Saint-Esprit comme un Esprit d’amour. C’est l’œuvre gracieuse de l’Esprit béni qui déverse l’amour de Dieu dans les cœurs de tous les saints. Un sens correct de l’amour de Dieu pour nous ne nous rendra pas honteux, quant à notre espoir, ou notre souffrance pour lui.
6 En effet, alors que nous étions encore sans force, Christ est mort pour des pécheurs au moment fixé. 7 A peine mourrait-on pour un juste; peut-être accepterait-on de mourir pour quelqu’un de bien. 8 Mais voici comment Dieu prouve son amour envers nous: alors que nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. 9 Puisque nous sommes maintenant considérés comme justes grâce à son sang, nous serons à bien plus forte raison sauvés par lui de la colère de Dieu. 10 En effet, si nous avons été réconciliés avec Dieu grâce à la mort de son Fils lorsque nous étions ses ennemis, nous serons à bien plus forte raison sauvés par sa vie maintenant que nous sommes réconciliés. 11 Bien plus, nous plaçons notre fierté en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons reçu la réconciliation.
6-11 Christ est mort pour les pécheurs ; non seulement pour ceux qui étaient inutiles, mais aussi ceux qui étaient coupables et odieux ; de façon que leur destruction éternelle soit à la gloire de la justice de Dieu. Christ est mort pour nous sauver, non pas dans nos péchés, mais de nos péchés ; et nous étions encore des pécheurs quand il est mort pour nous. L’esprit charnel n’est pas seulement un ennemi pour Dieu, mais il est l’inimitié elle-même, 8:7 ; Colossiens 1:21. Mais Dieu a conçu de délivrer du péché, et d’opérer un grand changement. Tant que l’état coupable persiste, Dieu déteste le pécheur, et le pécheur déteste Dieu, Zacharie 11:8. Et que pour de telles personnes Christ doive mourir est un mystère ; il n’y a aucun autre exemple d’un tel amour qui soit connu, et l’éternité sera bien employée pour l’adorer, et continuer à s’en émerveiller. Et puis, quel était le fond de la pensée de l’apôtre quand il supposait le cas de quelqu’un mourant pour un homme de bien ? Il l’a bien exposé comme étant seulement une supposition. Peut-être que par cette souffrance la personne estimait que le bénéficiaire pourrait être libéré ? Mais de quoi les croyants en Christ sont libérés par sa mort ? Pas de la mort corporelle ; car ils doivent tous l’endurer. Le mal, duquel la délivrance peut être effectuée seulement par cette manière étonnante, doit être bien plus épouvantable que la mort naturelle. Il n’y a aucun mal auquel la discussion puisse être appliquée, excepté ce que l’apôtre désigne clairement: le péché, et la colère, la punition du péché déterminée par la justice infaillible de Dieu. Et si, par grâce divine, ils ont été amenés ainsi à se repentir, à croire en Christ, à être ainsi justifiés par le prix de son sang versé, et par la foi dans cette expiation, à travers Celui qui est mort pour eux et qui est ressuscité, ils sont gardés de tomber sous le pouvoir du péché et de Satan. Le Seigneur vivant atteindra le but de sa mort par amour en sauvant jusqu’au bout les vrais croyants. Ayant un tel gage du salut dans l’amour de Dieu à travers Christ, l’apôtre a déclaré que les croyants devaient se réjouir non seulement dans l’espoir du ciel, et dans leurs tribulations pour l’égard de Christ, mais qu’ils devaient aussi se glorifier en Dieu, comme leur Ami invariable et leur part toute suffisante, à travers Christ seulement.
12 C'est pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, de même la mort a atteint tous les hommes parce que tous ont péché. 13 En effet, avant que la loi ne soit donnée, le péché était déjà dans le monde. Or, le péché n'est pas pris en compte quand il n'y a pas de loi. 14 Pourtant la mort a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, même sur ceux qui n'avaient pas péché par une transgression semblable à celle d'Adam, qui est l'image de celui qui devait venir.
12-14 Le but de ce qui suit est clair. Il est d’exalter nos vues en ce qui concerne les bénédictions que Christ nous a obtenues, en les comparant avec le mal qui a suivi la chute de notre premier père ; et en exposant que ces bénédictions ne sont pas seulement de chasser ce mal, mais qu’elles vont bien plus loin. Adam ayant péché, sa nature est devenue coupable et corrompue, et a été transmise ainsi à ses enfants. Ainsi en lui tous ont péché. Et la mort est venue par le péché, car la mort est le salaire du péché. Puis est entrée toute cette misère qui est le désert nécessaire du péché: la mort temporelle, la mort spirituelle, et éternelle. Si Adam n’avait pas péché, il ne serait pas mort ; mais une sentence de mort est tombée, comme sur un criminel ; elle est tombée sur tous les hommes, comme une maladie infectieuse dont nul ne peut s’échapper. Comme preuve de notre union avec Adam, et de notre part dans sa première transgression, nous pouvons observer que le péché a prédominé dans le monde, pendant la longue période devançant la loi de Moïse. Et la mort a régné pendant cette longue période, non seulement sur les adultes qui ont péché avec obstination, mais aussi sur des multitudes d’enfants, ce qui montre qu’ils étaient tombés en Adam sous la condamnation, et que le péché d’Adam s’étendait à toute sa postérité. C’était une figure ou un type de Celui qui devait venir comme Garant d’une nouvelle alliance, pour tous ceux qui lui sont rattachés.
15 Mais il y a une différence entre le don gratuit et la faute. En effet, si beaucoup sont morts par la faute d'un seul, la grâce de Dieu et le don de la grâce qui vient d'un seul homme, Jésus-Christ, ont bien plus abondamment été déversés sur beaucoup. 16 Et il y a une différence entre ce don et les conséquences du péché d'un seul. En effet, c'est après un seul péché que le jugement a entraîné la condamnation, tandis que le don gratuit entraîne l’acquittement après un grand nombre de fautes. 17 Si par un seul homme, par la faute d'un seul, la mort a régné, ceux qui reçoivent avec abondance la grâce et le don de la justice régneront à bien plus forte raison dans la vie par Jésus-Christ lui seul.
18 Ainsi donc, de même que par une seule faute la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte d’acquittement la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes. 19 En effet, tout comme par la désobéissance d'un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, beaucoup seront rendus justes par l'obéissance d'un seul.
15-19 À travers l’offense d’un homme, toute l’humanité est exposée à la condamnation éternelle. Mais la grâce et la miséricorde de Dieu et le don gratuit de la justice et du salut sont à travers Jésus-Christ, comme homme: cependant le Seigneur a apporté depuis le ciel la multitude des croyants dans un état plus sûr et plus élevé que celui dans lequel ils ont chuté en Adam. Ce don gratuit ne les a pas placés de nouveau dans un état d’épreuve, mais les a fixés dans un état de justification, comme celui où Adam aurait été placé, s’il était resté debout. Malgré les différences, il y a une ressemblance frappante. Comme par l’offense d’un seul le péché et la mort ont prédominé pour la condamnation de tous les hommes, de la même manière par la justice d’un seul la grâce a prédominé pour la justification de tous ceux qui sont reliés à Christ par la foi. Au travers de la grâce de Dieu, le don par grâce a abondé pour beaucoup à travers Christ ; cependant, des multitudes choisissent de rester sous la domination du péché et de la mort, plutôt que de s’appliquer aux bénédictions du règne de la grâce. Mais en aucun cas Christ ne veut rejeter tous ceux qui sont disposés à venir à lui.
20 L’intervention de la loi a entraîné la multiplication des fautes, mais là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé. 21 Ainsi, de même que le péché a régné par la mort, de même la grâce règne par la justice pour la vie éternelle, par Jésus-Christ notre Seigneur.
20,21 Par Christ et sa justice, nous avons des privilèges plus nombreux et plus grands que ceux que nous avons perdus par l’offense d’Adam. La loi morale a montré que beaucoup de pensées, de caractères, de paroles et d’actions, étaient coupables, et qu’ainsi les transgressions ont été multipliées. Ce n’était pas en faisant davantage abonder le péché, mais en faisant découvrir la culpabilité qui est en lui, comme une vive lumière dans une pièce fait découvrir la poussière et la saleté qui y étaient déjà avant, mais que l’on ne voyait pas. Le péché d’Adam et l’effet de la corruption en nous sont l’abondance de cette offense qui est apparue à l’arrivée de la loi. Et les terreurs de la loi rendent plus doux tous les réconforts de l’Évangile. Ainsi Dieu le Saint-Esprit nous a livré par l’apôtre béni une très importante vérité, plein de consolation, convenant à notre besoin en tant que pécheurs. Quel que soit ce qu’il peut avoir au-dessus d’un autre, tout homme est un pécheur contre Dieu, il reste condamné par la loi, et a besoin du pardon. Une justice qui est destinée à justifier ne peut pas être faite d’un mélange de péché et de sainteté. Il ne peut y avoir aucun titre
à une récompense éternelle sans une justice pure et sans tache: recherchons cette justice, c’est la justice de Christ.