* Les fils des prophètes agrandissent leurs habitations, la pièce d’acier flotte à la surface de l’eau (1-7). Élisée déjoue l’embuscade des Syriens (8-12). Les Syriens veulent saisir Élisée (13-23). Samarie est assiégée : La famine ; le roi veut faire mourir Élisée (24-33).
1 Les membres de la communauté de prophètes dirent à Elisée: «L'endroit où nous nous tenons assis devant toi est trop petit pour nous. 2 Allons jusqu'au Jourdain! Nous y prendrons chacun une poutre et nous nous y ferons un lieu de réunion.» Elisée répondit: «Allez-y.» 3 L'un d'eux dit: «Accepte de venir avec tes serviteurs!» Il répondit: «Je vais venir.» 4 Il partit donc avec eux. Arrivés au Jourdain, ils coupèrent du bois. 5 Alors que l'un d'eux abattait une poutre, le fer de sa hache tomba dans l'eau. Il s'écria: «Ah, mon seigneur, je l'avais empruntée!» 6 L'homme de Dieu demanda: «Où est-il tombé?» Il lui montra l’endroit. Alors Elisée coupa un morceau de bois, le jeta à la même place et fit ainsi surnager le fer. 7 Puis il dit: «Prends-le!» Il tendit la main et le prit.
1-7 Le fait de côtoyer et d’écouter l’enseignement des serviteurs de Dieu, peut faire oublier la peine et la lassitude du travail. Même les fils des prophètes n’hésitaient pas à travailler volontiers. Il n’y a pas de sot métier, pourvu qu’il soit accompli honnêtement. Le travail cérébral est aussi pénible, voire plus difficile que le labeur manuel. Nous devrions prendre autant de soin du matériel que nous empruntons, que de celui que nous possédons, nous attendant à ce que les autres agissent de même à notre égard. Cet homme se souciait ainsi du fer de la hache qui lui était prêtée.
Ceux qui sont pauvres mais honnêtes se soucient avant tout de conduire convenablement leur travail, de façon à payer les dettes dont ils sont éventuellement redevables. Le Seigneur prend soin de Ses enfants afin d’ôter leurs moindres soucis. La grâce divine est capable de relever le cœur de pierre ou d’acier le plus lourd qui soit, lorsque ce dernier est au plus bas, dans le bourbier de ce monde : elle peut faire croître et transformer les affections naturelles, en pensées spirituelles.
8 Le roi de Syrie était en guerre avec Israël. Dans un conseil qu'il tint avec ses serviteurs, il dit: «Mon camp sera à tel endroit.» 9 Mais l'homme de Dieu fit dire au roi d'Israël: «Attention, ne passe pas à cet endroit, car c’est là que les Syriens descendent.» 10 Le roi d'Israël envoya des hommes se tenir en observation à l'endroit que lui avait mentionné et signalé l'homme de Dieu. Cela ne se produisit pas seulement une ou deux fois, 11 si bien que le roi de Syrie en eut le cœur tout troublé. Il appela ses serviteurs et leur dit: «Allez-vous enfin me dire lequel de nous est partisan du roi d'Israël?» 12 L'un de ses serviteurs répondit: «Personne, mon seigneur le roi. C’est Elisée, le prophète qui est en Israël, qui rapporte au roi d'Israël les paroles que tu prononces dans ta chambre à coucher.»
8-12 Le roi de l’Israël prit en considération les avertissements qu’Élisée lui avait donnés, relatifs aux menaces que représentaient les Syriens, mais il ne prit pas garde au danger que constituait la pratique du péché. De tels avertissements sont en général, peu observés. Les hommes cherchent à s’échapper d’une situation mortelle, mais pas du danger que représente l’enfer !
Rien de ce qui est fait, annoncé, ou pensé, en quelque endroit que ce soit et à tout moment, ne peut être soustrait à la connaissance divine !
13 Le roi dit: «Allez repérer où il est et je le ferai capturer.» On vint lui dire: «Il est à Dothan.» 14 Le roi de Syrie y envoya des chevaux, des chars et une forte troupe, qui arrivèrent de nuit et qui encerclèrent la ville. 15 Le serviteur de l'homme de Dieu se leva de bon matin pour sortir de la ville, et il vit qu'une troupe la cernait, avec des chevaux et des chars. Il dit alors à l'homme de Dieu: «Ah, mon seigneur, comment ferons-nous?» 16 Il répondit: «N’aie pas peur, car ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux.» 17 Puis Elisée pria: «Eternel, ouvre ses yeux pour qu'il voie.» L'Eternel ouvrit les yeux du serviteur, et il vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu tout autour d'Elisée.
18 Les Syriens descendirent vers Elisée. Il adressa alors cette prière à l'Eternel: «Veuille frapper cette nation d'aveuglement!» Et l'Eternel les frappa d'aveuglement, conformément à la parole d'Elisée. 19 Elisée leur dit: «Ce n'est pas le bon chemin et ce n'est pas la bonne ville. Suivez-moi et je vous conduirai vers l'homme que vous cherchez.» Il les conduisit à Samarie. 20 Lorsqu'ils furent entrés dans Samarie, Elisée dit: «Eternel, ouvre les yeux de ces hommes pour qu'ils voient!» L'Eternel ouvrit leurs yeux, et ils virent qu'ils étaient en plein milieu de Samarie. 21 A leur vue, le roi d'Israël dit à Elisée: «Faut-il les tuer, mon père?» 22 Elisée répondit: «Tu ne les tueras pas. Est-ce que tu mets à mort ceux que tu fais prisonniers grâce à ton épée et ton arc? Donne-leur du pain et de l'eau, afin qu'ils mangent et boivent, et qu'ils repartent ensuite vers leur seigneur.» 23 Le roi d'Israël leur fit servir un grand repas, et ils mangèrent et burent. Puis il les renvoya et ils repartirent vers leur maître. Les troupes des Syriens ne revinrent plus sur le territoire d'Israël.
13-23 Ce qu’Élisée annonça à son jeune domestique peut s’appliquer aux fidèles serviteurs de Dieu qui sont dans la crainte, étant en proie aux luttes spirituelles. Le Seigneur leur demande de ne pas redouter ce genre de situation, étant en effet capable de les tirer de toute détresse et de commander Ses anges, pour les protéger de ceux qui ne cherchent que leur anéantissement. Les yeux du serviteur d’Élisée furent ouverts, et il vit les chars de feu protecteurs.
« Seigneur, ouvre les yeux de notre foi, afin que nous puissions discerner Ta main protectrice » ! Plus notre vision de la Souveraineté et de la Puissance célestes sera distincte, moins nous aurons à craindre les épreuves ici-bas. Satan, le dieu de ce monde, aveugle et trompe les hommes, les menant ainsi à leur propre ruine ; mais quand Dieu « ouvre » les yeux de ces derniers, ils découvrent alors qu’ils sont au sein de l’ennemi, captifs de Satan, et sur le chemin de l’enfer, bien qu’auparavant, ils se soient sentis en complète sécurité.
Quand Élisée eut les Syriens à sa merci, il était évident qu’il était influencé à la fois par la Puissance et la bonté divines.
Ne soyons pas dominés par le mal, mais surmontons le mal par le bien. Les Syriens constatèrent rapidement qu’il était insensé d’essayer de combattre le roi d’Israël, si puissant et bon à la fois.
24 Après cela, Ben-Hadad, le roi de Syrie, rassembla toute son armée, monta contre Samarie et l’assiégea. 25 Il y eut une grande famine dans la ville. Le siège fut si long qu'une tête d'âne valait 80 pièces d'argent, et le quart de litre de crotte de pigeon 5 pièces d'argent. 26 Alors que le roi passait sur la muraille, une femme lui cria: «Sauve-moi, mon seigneur le roi!» 27 Il répondit: «Si l'Eternel ne te sauve pas, avec quoi pourrais-je te sauver? Avec les ressources de l'aire de battage ou du pressoir?» 28 Et le roi ajouta: «Qu'as-tu?» Elle répondit: «Cette femme-là m'a dit: ‘Donne-moi ton fils! Nous le mangerons aujourd'hui, et demain c’est mon fils que nous mangerons.’ 29 Nous avons fait cuire mon fils et nous l'avons mangé. Le lendemain, je lui ai dit: ‘Donne-moi ton fils pour que nous le mangions’, mais elle l’a caché.» 30 Lorsque le roi entendit les paroles de cette femme, il déchira ses habits; comme il marchait sur la muraille, le peuple vit qu'il portait en dessous un sac à même la peau.
31 Le roi dit: «Que Dieu me traite avec la plus grande sévérité si la tête d'Elisée, fils de Shaphath, reste aujourd'hui sur ses épaules!» 32 Or Elisée se trouvait chez lui, et les anciens étaient assis avec lui. Le roi envoya quelqu’un de son entourage, mais avant même l’arrivée de ce messager, Elisée dit aux anciens: «Le voyez-vous? Ce fils d'assassin envoie quelqu'un pour me couper la tête. Ecoutez! Quand le messager arrivera, fermez-lui la porte et repoussez-le avec la porte. N’entend-on pas derrière lui le bruit des pas de son seigneur?» 33 Il était encore en train de leur parler quand le messager arriva vers lui, disant: «Ce malheur vient de l'Eternel. Que puis-je encore espérer de l'Eternel?»
24-33 Il est bon d’évaluer l’abondance des biens dont nous pouvons disposer, et d’être reconnaissant envers le Seigneur, à ce sujet ; on peut voir à quel point l’argent a bien peu de valeur quand, lors d’une famine, le prix de la nourriture n’est plus du tout réellement représentatif ! Les paroles que le roi d’Israël, Joram, adressa à cette femme trahissent son désespoir. Dans ce texte, il faut remarquer l’accomplissement de la Parole de Dieu : parmi les menaces des jugements divins sur Israël, livré à ses péchés, il en était une mentionnant que le peuple allait manger la chair de ses propres enfants, Deutéronome 28:53-57. La Vérité et la Justice divines implacables furent encore révélées dans cet horrible drame. Que de misère le péché « répand » sur le monde ! La sottise de l’homme pervertit ses voies, et son cœur se dresse alors contre le Seigneur.
Le roi jura de mettre à mort Élisée. Quand ils ont des ennuis, les hommes mauvais blâment n’importe qui, plutôt qu’eux-mêmes, tout en continuant de pécher. Pour ce roi Joram, le fait d’avoir déchiré ses vêtements sans avoir le cœur brisé et contrit, tout en portant un sac sur lui, n’a servi à rien : n’étant pas revivifié par l’Esprit de l’Éternel, il ne pouvait se tenir devant Lui pour demander Sa Grâce.
Que la Parole tout entière nous fasse croître dans une crainte respectueuse et dans une sainte espérance, de façon à rester fermes et inébranlables en toutes circonstances, abondant sans cesse dans le travail pour le Seigneur, sachant que notre tâche n’est pas vaine !